Henry Bauchau [Belgique]

Je suis très heureuse Bellonzo que tu aies apprécié de cheminer avec Oedipe sur la route, Antigone et Clios... D'autres marcheront peut-être sur tes pas...

Citation :

Quand j'étais petit,dit Oedipe,je pensais qu'il n'y a rien de plus beau que la mer et les coquelicots.

Ou la calme beauté dans sa splendeur simple.Le chemin d'Oedipe est parfois un peu plus escarpé,jamais décevant.

Une fois de plus, je n'ai pas fait les choses dans le bon ordre : j'ai commencé par Antigone !
J'ai des souvenirs lointains mais très plaisants de l'Antigone d'Anouilh. Je me souviens, ado, avoir lu plusieurs fois ce texte parce que la prof l'avait demandé puis, par pur plaisir ...
Avec l'Enfant Bleu et les nombreuses références à la mythologie, j'avais eu envie de me replonger dans toutes ces récits. C'est chose faite.
Antigone est un vrai régal !
J'ai eu du mal à lâcher le livre et j'apprécie de plus en plus l'écriture de Monsieur Bauchau. Il me faut donc trouver Oedipe sur la route.

Citation :

"Vous vous aimez tant, pourquoi la guerre entre vous ?
- C'est notre façon à nous d'êtres libres. Ma pauvre soeur, je crois que tu ne comprendras jamais rien à la haine. La haine, c'est l'amour en dur."
.../...
"L'amour, Antigone, n'est que l'autre visage de la haine, c'est son visage pâle."

menine a écrit:

J'ai eu du mal à lâcher le livre et j'apprécie de plus en plus l'écriture de Monsieur Bauchau. Il me faut donc trouver Oedipe sur la route.

Ah oui menine...Il te plaira...

Je tenterai une lecture D'Henry Bauchau pour la lecture de Février.

Spoiler:

L'Enfant Bleu

Je viens de finir ce roman, le deuxième que je lis de Bauchau après Antigone, j'ai vraiment été happée dans la psychanalyse d'Orion. Car c'est bien ici l'histoire d'une psychanalyse que nous propose Henry Bauchau. Fascinant de voir le monde intérieur d'Orion à travers les yeux d'un psychanalyste. J'ai trouvé que c'était une expérience incroyable que d'avoir accès au monde intérieur d'un psychotique, un monde fait de bruit et de fureur (ça ne vous rappelle pas quelqu'un ?) mais cette fois à travers le regard d'un praticien.

Et puis comme toujours chez Bauchau, la langue est toujrs très belle, très lyrique, très évocatrice, puissante, surtout pour évoquer les mondes intérieurs, les démons d'Orion. J'ai eu presque envie de faire un inventaire, celui des mots inventés, tournicotés qu'Orion emploie pour faire correspondre la langue à son monde complexe et terrifiant.

Le ton, l'écriture sont très différents de ceux d'Antigone, mais je ne suis pas déçue, Henry Bauchau est vraiment un grand écrivain de langue française. Il est un des rares à pouvoir encore faire résonner cette langue en nous. Je me réjouis, car je n'ai encore lu que deux des romans de Bauchau, il me reste donc encore quelques titres. Dommage que cet homme soit âgé de 95 ans, il ne pourra plus nous régaler de beaucoup de romans, c'est d'ailleurs émouvant ce qu'il dit dans l'interview de Télérama, sur la fuite progressive de son vocabulaire à cause du grand âge, fuite qu'il essaie d'enrayer, sans y parvenir tout à fait.

domreader a écrit:

L'Enfant Bleu

Henry Bauchau est vraiment un grand écrivain de langue française. Il est un des rares à pouvoir encore faire résonner cette langue en nous.

Qu'on se le dise et le redise...
Le prochain pour moi sera son journal...

domreader a écrit:

L'Enfant Bleu



Et puis comme toujours chez Bauchau, la langue est toujrs très belle, très lyrique, très évocatrice, puissante, surtout pour évoquer les mondes intérieurs, les démons d'Orion. J'ai eu presque envie de faire un inventaire, celui des mots inventés, tournicotés qu'Orion emploie pour faire correspondre la langue à son monde complexe et terrifiant.

Entièrement d'accord avec toi et j'ai aussi eu la même envie ! Je trouvais que tous ces mots inventés étaient tellement significatifs et clairs. Pas besoin de dictionnaire pour les comprendre. On a immédiatement une image en tête.

menine a écrit:

domreader a écrit:

L'Enfant Bleu



Et puis comme toujours chez Bauchau, la langue est toujrs très belle, très lyrique, très évocatrice, puissante, surtout pour évoquer les mondes intérieurs, les démons d'Orion. J'ai eu presque envie de faire un inventaire, celui des mots inventés, tournicotés qu'Orion emploie pour faire correspondre la langue à son monde complexe et terrifiant.

Entièrement d'accord avec toi et j'ai aussi eu la même envie ! Je trouvais que tous ces mots inventés étaient tellement significatifs et clairs. Pas besoin de dictionnaire pour les comprendre. On a immédiatement une image en tête.

C'est un vocabulaire poétique...

Depuis le temps que je vous lis, j'ai bien envie de découvrir cet auteur...
Quel livre me conseilleriez-vous pour commencer?
merci

L'enfant bleu ! (préféré à Boulevard du périphérique). Pas encore lu le reste.

lyana79 a écrit:

Depuis le temps que je vous lis, j'ai bien envie de découvrir cet auteur...
Quel livre me conseilleriez-vous pour commencer?
merci

Comme Stella, je te dirais L'enfant bleu...

Stella a écrit:

L'enfant bleu ! (préféré à Boulevard du périphérique). Pas encore lu le reste.

Tout comme Stella, je n'ai lu que ces deux romans. J'ai aussi une préférence pour le premier, qui était ma première rencontre avec Bauchau.

Merci pour vos réponses! je note alors "L'enfant bleu", en plus il est disponible à la bibliothèque

L'enfant Bleu-

Que dire de plus après tout ce que vous avez déjà écrit? Il faut juste le répéter: un livre magnifique, qui se vit plus comme une expérience, et c'est en celà qu'il est si particulier et fascinant.

Bauchau prend son temps, nous plonge petit à petit et en une durée que l'on pourrait presque croire réelle, dans le psychisme de cet enfant pas comme les autres. Il nous livre point par point le combat mené par sa "psychoprof-un-peu-docteur" contre ses démons, un parcours difficile jalonné de rechutes, de périodes de découragement, de doutes mais aussi de très belles victoires.
Tout est retranscrit minutieusement, Il y a un vrai rituel -le gôuter avec le chocolat et le jus d'orange, les trajets en métro, les rapports aux supérieurs- Et surtout ces dialogues entre deux univers, le parlé précis et le charabié, où les images d'Orion nous projettent avec force dans un monde onirique.

Un livre à part donc, qui nous empoigne et ne nous lâche plus. D'entrée je n'ai pu que m'attacher à cet enfant, décrypté ses mots et ressentir ses angoisses jusqu'à comprendre un peu de cette relation fusionnelle qui se crée avec sa Madame. Quel plus beau parcours que celui de la renaissance d'un enfant handicapé à travers l'Art?
L'auteur, par son humanité à fleur de peau et le langage simple et généreux qui caractérise ses romans, nous aide à ouvrir les portes de la compréhension de ce monde du désastre où les mots sont chambardifiés et les démons rayonnisent!

En refermant le livre j'ai ressenti un vide, forcément, et aussi une joie toute simple!
Un grand monsieur que ce cher Henri Bauchau Lisez ce livre, Orion va vous accompagner longtemps après...