Henry Bauchau [Belgique]

J'ai trouvé une librairie, dont je ne connaissait point l'existence.

La librairie Gallimard sur St-Laurent.
j'ai vérifié et ils ont beaucoup de livres d'Henri Bauchau.
(chose rare dans les bibliothèques de la région ).

bulle a écrit:

J'ai trouvé une librairie, dont je ne connaissait point l'existence.

La librairie Gallimard sur St-Laurent.
j'ai vérifié et ils ont beaucoup de livres d'Henri Bauchau.
(chose rare dans les bibliothèques de la région ).

Bauchau, Germain...C'est une bonne librairie!

coline a écrit:

bulle a écrit:

J'ai trouvé une librairie, dont je ne connaissait point l'existence.

La librairie Gallimard sur St-Laurent.
j'ai vérifié et ils ont beaucoup de livres d'Henri Bauchau.
(chose rare dans les bibliothèques de la région ).

Bauchau, Germain...C'est une bonne librairie!

Oui , et j'en suis doublement heureuse
Quelle joie!!!!!

Spoiler:

coline a écrit:

A tous ceux qui ont aimé lire L'enfant bleu, je conseille Le journal d'Henry Bauchau:
Le Présent d'incertitude (2002-2005)
qui inclut la période d'écriture de l'ouvrage.

Un coup de fil heureux pour moi, le présent d'incercitude est arrivé en biblio.
Elle ne pourra avoir l'enfant bleu par contre... J'irai donc l'acheter.

Le Présent d'incertitude - Henry Bauchau

Citation :

Henry Bauchau
Déjà quinze jours de ce mois passés et c'est la première fois, sauf pour les rêves, que j'écris dans ce nouveau cahier. Les difficiles décisions de ce début d'année ont absorbé mes forces.
J'ai bien avançé dans la première version de l'acte IV de l'opéra Oeidipe sur la route. A la demande de Jean-Luc Outers je lui ai envoyé dans pages de brouillon du projet du roman; Noé. A cette occasion j'ai relu tout le cahier dicté à L. en 1989-1990. C'est très vivant et meilleur que je ne m'y attendais. Je sens que j'aurai du plaisir, si je parviens è écrire ce livre.
Je suis à nouveau heureux depuis quelques jours. L'écriture revient en même temps. 16 Janvier 2002

Citation :

Henry Bauchau: Dans les champs ce matin, immense espace des blés verts, entourés de forêts où le printemps commence à apparaître.
D'admirables cerisiers blancs, très hauts, tout en fleur, comme des apparitions d'un autre monde, plus heureux , plus placifié, plus charnel que celuique je vis. Saison d'allégresse, de renaissance, de résurrection, tout un monde auquel je ne suis plus adapté. Actions de la grâce, vigueur sans fin de la naissance. Soleil, soleil encore, plus beau dans l'éphémère et la précarité.
Cet après-midi dans les bois au-dessus de lysors, longue contemplation des fortes racines d'un hêtre, du tronc d'un grand chêne, hérissé de branches mortes. Bonheur des grands troncs qui s'élèvenet et dont je reçois la force dans mon torse fatigué, mes muscles presque disparus. La terre chante ces jours-çi, tout éclairée de bleus, de verts. Elle ne chante pas de bonheur, elle chante d'exister. Elle célèbre l'existence de l'existence.

[quote] Bulle

Vivre jour après jour sa vie,
son écriture, ses rêves.
C'est ce qu'Henry Bauchau
fait avec Le présent d'incertitude.
Jusqu'à présent ,
j'avance au même rythme que lui.
avec cette lecture.

Je vogue sur la vague de ses mots.

14 avril 2009

Citation :

Henry Bauchau A Gaillardbois.
Hélène Cixous: " Pour arriver au coeur de la rose, nous n'avons qu'à prendre le chemin de la rose, aller à elle selon sa voie. S'approcher avec une telle absence de soi, avec une telle légèreté, sans troubler sa proximité, entrer à pas de parfum dans l'eau de son parfum...'
Journées, une après l'autre, de grand vent. Au cours des promenades proches je suis dans le grand paysage. Vastes labour, prairies, étendue rayonnante d'un champ de colza, petits villages entourés d'arbres et, plus loin, sur les hauteurs la ligne sombre des forêts, coupée d'arbres en fleurs. Oui, on trouve encore ici la grande nature toute simple que le tourisme a si souvent chassée des côtes et des lieux célèbres.

30 avril 2002

Citation :

Henry Bauchau
Euripide: 'O terre, mère des songes à l'aile noire"
Pensée qui me frappe, je pense peut-être trop que le rêve vient de nos origines, de celles de l'espèce et de notre vécu. La terre à laquelle nous sommes si reliés, par nos sens, nos besoins, l'aire que nous respirons est sans doute aussi inpiratrice de nos songes.

Le Présent d'incertitude - Henry Bauchau

J'aime bien ceci:
9 Juin 2002

Citation :

Henry Bauchau: Il y a trois jours je me suis éveillé avec un faible souvenir d'un rêve où je parlais à un ami du rôle de la résistance dans notre vie intérieure et notre travail, Je lui disais que la résistance est toujours présente et sans doute nécessaire pour limiter nos mouvements profonds.
Il me semble aujourd'hui que ce reste de rêve est plein de sens. La résistance est entre le tout et le rien, elle nous empêche d'anéantir le moi dans le rien car l'égo malgré ses outrances et ses erreurs nous est nécessaire, c'est notre voie d'accès au monde et aux autres.
Il est juste que notre désir d'anéantissement dans l'inconnaissable ou en Dieu soit freiné car c'est un désir de mort prématurée, de paix totale, contraire à la voie de l'amour qui est pleine de doute et de turbulence comme la vie.
Il est bon aussi que notre désir d'accéder au Tout et de nous fondre en lui soit également freiné. Tant que nous sommes une partie du Tout, la vérité est de nous comporter en partie , il y a de la présomption à vouloir atteindre le Tout. La vérité est de prosterner notre esprit et notre corps devant le rien et le tout, de reconnaître qu'ils sont inatteignables pour nous sauf risque d'éclatement dans l'orgueil ou la folie. Il faut regarder autant que possible dans ces deux directions mais le fein en nous est bienfaisant et nécessaire. Surtout si c'est le frein du travail qui ne permet pas les grands abandons au Rien, ni au Tout.

11 Juin 2002

Citation :

Henry Bauchau: Passant dans l'avenue Ledru-Rollin tout à l'heure; circulation bouchée, mauvais air, innombrables motards pétaradants, une pensée m'est venue et qui m'a fait rire; tous ces gens qui pensent à tout sauf à l'unique nécessaire. Puis m'est venu: tous ces gens qui sont obligés constamment à penser à tout sauf à l'unique nécessaire. Cela m'a semblé comique aussi. du comique de l'absurde où nous baignons tous. Je riais et je ressentais en même tems une grande compassion tant pour les autres Parisiens que pour moi-même, car nous sommes tous enfermés ensemble dans la peu visible prison de la société.
Quand nous percevons cette absurdité et cette infâme injustice nous pouvons nous indigner. Moi, qui n'ai plus la force de l'indignation, de la colère active, je suis maintenant plus porté vers le rire. Car le rie, s'il est souvent une arme, arme efficace que je n'ai guère su utiliser, est aussi un moyen de désrmer les puissants, les dupés qui sont à leur cöté et tous ceux qui affichent de grandes certitudes. Le rire fait sentir physiquement qu'il y a peu de certitudes, peu de vraie connaissance et que constamment l'erreur nous aveugle.

Je découvre l'écriture d'Henry Bauchau et je suis conquise.

Quel moment de plénitude à travers ses écrits.
Quand il décrit les jardins , c'est comme si j'étais à ses côtés.
Je réussis à sentir la rose qu'il peint en mots.
Un beau moment de lecture paisible.

rivela a écrit:

J’ai fini l’histoire d’Orion et sa vie qui lui cause bien des tourments.
C’est un texte écrit avec intelligence, les dialogues entre Orion et son éducatrice Véronique surtout les dictées d’angoisse sont remarquable,Bauchau c’est servit de son expérience pour nous apprendre en peu plus sur ce qui ce passe dans la tête d’une personne atteinte de troubles psychotique.
C’est un beau livre aussi parce que Bauchau veut témoigner au travers de ce livre qu’avec la différence, qu’avec un handicapé ce qu’il faut c’est écouté, avoir de la compréhension, et surtout de la patience. Simplement pour franchir une étape et juste une étape et pas une victoire cela demande parfois des années. Ce que j’ai ressenti pour ce livre c’est qu’il dégage une bonne humanité, à lire pour découvrir un monde assez inconnu celui du handicap et de la lutte au quotidien pour vivre.

Ce livre me trotte encore dans la tête. J'ai eu du mal au début puis j'ai été happée.
Ce qui me fascine le plus, c'est que j'ai eu un 'Orion' dans ma classe cette année. Il dessinait énormément puis il me racontait et il fallait que j'écrive. Ses histoires pouvaient représenter plusieurs pages. Souvent je le freinais.
Il avait parfois des phrases terribles sur sa douleur de vivre.
Il pouvait se mettre en colère rapidement, fondre en larmes.

Je dévie du sujet ... J'arrête.
Mais du coup, je garde une attache particulière avec ce livre.
Mon petit Orion ne sera plus avec moi l'année prochaine. je lui souhaite bonne chance.

Citation :

rivela a écrit:
J’ai fini l’histoire d’Orion et sa vie qui lui cause bien des tourments.
C’est un texte écrit avec intelligence, les dialogues entre Orion et son éducatrice Véronique surtout les dictées d’angoisse sont remarquable,Bauchau c’est servit de son expérience pour nous apprendre en peu plus sur ce qui ce passe dans la tête d’une personne atteinte de troubles psychotique.

menine a écrit:

Ce livre me trotte encore dans la tête. J'ai eu du mal au début puis j'ai été happée.
Ce qui me fascine le plus, c'est que j'ai eu un 'Orion' dans ma classe cette année. Il dessinait énormément puis il me racontait et il fallait que j'écrive. Ses histoires pouvaient représenter plusieurs pages. Souvent je le freinais.
Il avait parfois des phrases terribles sur sa douleur de vivre.
Il pouvait se mettre en colère rapidement, fondre en larmes.

Mais du coup, je garde une attache particulière avec ce livre.
Mon petit Orion ne sera plus avec moi l'année prochaine. je lui souhaite bonne chance.

Pauvre petit, il débute sa vie et déjà toute cette souffrance .... ouf...

Un autre titre de Bauchau a ajouter à ma LAL

Ha ! Oui ! N'hésite pas. A lire absolument ...

menine a écrit:

Ha ! Oui ! N'hésite pas. A lire absolument ...

Je le lirai, c'est officiel. Après le boulevard p. et l'enfant bleu.
Son écriture m'apporte l'apaisement que j'avais besoin , je vais lire tous les livres de Monsieur Henry Bauchau.

Voilà c'est fait, j'ai le boulevard périphérique en mains.

Sa lecture est déjà commencée.
Il vient s'intégrer parfaitement avec le présent d'incertitude.

Belle lecture pour moi que ce Boulevard périphérique. Superbe écriture .
Je suis dans le petit bureau où je reçois mes patients. J’écoute, j’écoute des souffrances, des actes manqués, de faux espoirs. J’écoute des rêves, des piétinements, des élans Aujourd’hui c’est un anneau d’une chaîne, d’une longue chaîne de paroles, de silences, de recherches. J’écoute le mieux que je peux et comme il y a en moi une forte présence de la mort j’entends leur parole de mort, de condamnation d’eux-mêmes qui s’élève en majeur sur un fond d’amour et d’espoir en mineur. Je pense : C’est bien d’être heureux, c’est bien de jouir. Mais il n’y a pas de devoir de jouir, pas de devoir d’être heureux. Je dis ça tout haut presque sans y penser et je sens que cette parole porte un peu

c'est si intime,c'est si fort j'aime beaucoup.

Pour Diotime et les lions là j'ai pas trouvé un intérêt dans ce livre, l'écriture est conventionnelle, classique. Et il faut dire aussi que ces histoires anciennes qui englobent les divinité ou autre Dieu d'il y a 2000 ,3000 ans ça ne m'a jamais intéressé. Avec Diotime je voulais voir si il y avait la belle écriture de l'enfant bleu ou le boulevard et non, je n'ai vu aucune ressemblance, est-ce pareille aussi pour œdipe et antigone ?

rivela a écrit:

Pour Diotime et les lions là j'ai pas trouvé un intérêt dans ce livre, l'écriture est conventionnelle, classique. Et il faut dire aussi que ces histoires anciennes qui englobent les divinité ou autre Dieu d'il y a 2000 ,3000 ans ça ne m'a jamais intéressé. Avec Diotime je voulais voir si il y avait la belle écriture de l'enfant bleu ou le boulevard et non, je n'ai vu aucune ressemblance, est-ce pareille aussi pour œdipe et antigone ?

J'aimerais bien que tu tentes tout de même un jour Oedipe sur la route, je l'ai trouvé si beau...
Diotime et les lions me paraît (pas seulement par le nombre de pages) minuscule à côté...

rivela a écrit:

Belle lecture pour moi que ce Boulevard périphérique. Superbe écriture .
[...]
c'est si intime,c'est si fort j'aime beaucoup.

Comme j'ai rencontré la semaine dernière cette journaliste-critique au Figaro Littéraire qui m'a parlé de sa rencontre avec Henry Bauchau lors de la sortie de Boulevard périphérique, j'ai envie de poster un extrait de son article:

Henry Bauchau : Le héros de l'intérieur
par Astrid de Larminat
03/01/2008

À 95 ans, Henry Bauchau, l'écrivain connu pour ses ouvrages inspirés de la psychanalyse et de la mythologie grecque livre un roman dans l'ombre de la mort mais nimbé d'espérance.

Le nouveau roman d'Henry Bauchau récapitule sa vie, met en perspective les forces qui y furent à l'œuvre. Écrit à bout de forces par un homme de 95 ans, il est traversé d'un souffle qui impose le silence. Tout est dit, songe-t-on en refermant le livre. Comme on se sent indélicat, dès lors, d'aller troubler la retraite de l'auteur avec des questions. N'a-t-il pas écrit qu'il est « de ceux qui n'ont réponse à rien » ?
Quel privilège, cependant, d'être autorisé à approcher le sage qui vit à Louveciennes, seul avec sa dame de compagnie, dans une grande maison appartenant à son fils. Remontant les rues étroites qui longent les bois protégeant la demeure, on imagine un vieillard doucement charismatique, avec lequel on aurait une longue « conversation de regards » telle qu'il en décrit entre ses personnages. En réalité, Henry Bauchau est retiré en lui-même, et son regard, insaisissable. Assis droit sur une chaise adoucie d'accoudoirs et d'un coussin, ses longues mains qui continuent d'écrire chaque jour croisées sur ses genoux, l'homme est impénétrable. Sa lente élocution, la fatigue qu'il dissimule par courtoisie le conduisent plus d'une fois à abréger son propos. Voilà le visiteur renvoyé à ses livres.
À le voir si modeste, cet homme d'une telle carrure intérieure, on se rappelle les allusions récurrentes dans la partie autobiographique de son œuvre, au fait qu'il s'est toujours senti de trop, tenu de vivre sur la pointe des pieds ; on se rappelle combien les difficultés matérielles ont alourdi son existence et la nécessité où il fut de poursuivre son travail de psychanalyste jusqu'à près de 90 ans.
Le narrateur de Boulevard périphérique, c'est bien lui. Lui qui, au début des années 1980, rend visite quotidiennement à sa belle-fille se mourant d'un cancer dans un hôpital ; lui qui chaque jour affronte le bruit et la lourdeur des encombrements parisiens pour tenir la main de la jeune femme durant quelques minutes. C'est lui, Bauchau, dont la mémoire est hantée par deux hommes que son imaginaire a hissés au rang de héros mythologiques.