Henry Bauchau [Belgique]

rivela a écrit:

Juste un mot pour dire que le journal de Bauchau 72-83 est très intéressant.
Essentiel pour les amateurs de l'œuvre de Bauchau.

Je confirme, j'ai lu ce journal il y a quelques semaines et il m'a beaucoup touché. Il y a quelques passages magnifiques, je suis impressionnée par la sensibilité poétique de cet auteur.

Citation :

Extraits :

La nature n'est pas soucieuse mais attentive. (p:188)

L'amour qui me manque est celui que je ne donne pas (p:53)

Ton corps est religieux, sans cesse il incline à prier, à demander assistance, à se fondre dans plus grand que lui. (p:78)

L'essentiel n'est pas dans l'accumulation des choses faites et des réussites mais dans la capacité de vivre pleinement le quotidien. (P:66)

Cachemire a écrit:

rivela a écrit:

Juste un mot pour dire que le journal de Bauchau 72-83 est très intéressant.
Essentiel pour les amateurs de l'œuvre de Bauchau.

Je confirme, j'ai lu ce journal il y a quelques semaines et il m'a beaucoup touché. Il y a quelques passages magnifiques, je suis impressionnée par la sensibilité poétique de cet auteur.

Citation :

Extraits :

La nature n'est pas soucieuse mais attentive. (p:188)

L'amour qui me manque est celui que je ne donne pas (p:53)

Ton corps est religieux, sans cesse il incline à prier, à demander assistance, à se fondre dans plus grand que lui. (p:78)

L'essentiel n'est pas dans l'accumulation des choses faites et des réussites mais dans la capacité de vivre pleinement le quotidien. (P:66)

J'ai hâte de le lire...

Je viens de terminer "le présent d'incertitude", le journal récent de Bauchau. Il est touchant de voir l'amour de la vie et de la nature qui anime cet homme de plus de 90 ans et avec quelle douce sérénité il se prépare à la mort. Une belle le§on de bonheur...

Cachemire a écrit:

rivela a écrit:

Juste un mot pour dire que le journal de Bauchau 72-83 est très intéressant.
Essentiel pour les amateurs de l'œuvre de Bauchau.

Je confirme, j'ai lu ce journal il y a quelques semaines et il m'a beaucoup touché. Il y a quelques passages magnifiques, je suis impressionnée par la sensibilité poétique de cet auteur.

Les années difficiles

Ce volume du journal de Henry Bauchau couvre les années 1972 à 1983.

Henry Bauchau a alors soixante ans. Il est alors un poète méconnu et son roman Le régiment noir n’obtient guère de succès.
Par ailleurs, l’institut privé de Montesano* qu’il a fondé en Suisse une vingtaine d’années plus tôt croule sous les dettes, et lui avec.
Son épouse L…est sérieusement dépressive et lui-même doit lutter constamment contre la mélancolie et un sentiment d’échec que lui renvoient la liquidation de leurs biens, ainsi que le silence et l’ignorance dans lesquels sont tenus ses ouvrages.
«J'ai désiré la gloire. La gloire sportive, la gloire militaire, la gloire littéraire et je n'en ai conquis aucune.»
La seule chose qu’on pourrait lui envier est la qualité et la fidélité de ses amis.
Il quitte la Suisse pour Paris. Il travaille en hôpital de jour, au Centre psychopédagogique de la Grange-Batelière, auprès d’ adolescents et c’est là qu’il va s’occuper de Lionel, ce jeune patient qui deviendra Orion dans L'enfant bleu.
"A travers leurs problèmes, je vois les miens"

Entre doutes et angoisses, il apprend toutefois et ne renonce ni à travailler ni à ses rêves.
Il se dit souvent fatigué mais il fait preuve d’une très grande activité.
Il travaille, lit et écrit beaucoup. Beaucoup de poèmes :
« Comment mieux tenter de s'évader du prosaïque que par la poésie ? Mais qui se soucie de la poésie, que les fous de mots, ces exilés, ces marginaux ? Ils ne gênent ni n'intéressent ?… »
Il écrit aussi son essai sur Mao Tsé Toung .
Se dessine déjà le projet de L’enfant bleu, ainsi que Œdipe sur la route et Le boulevard périphérique…

Y a-t-il eu des années « faciles » dans la vie d’Henry Bauchau ? Y en a-t-il dans nos vies mêmes ?...
Je le trouve dans ce volume plus narcissique que dans ceux que j’ai lus précédemment, très tourné vers ses propres soucis, mais n’empêche que dans sa façon de lutter contre tout ce qui l’accable, dans ses contradictions, il cherche, trouve et nous transmet sans le vouloir des leçons de sagesse, d’humilité, de sérénité.

« On a besoin lorsqu’on écrit des poèmes d’être déchiffré par l’autre. On ne sait pas exactement ce qu’on fait ni ce qu’on dit, on espère confusément que l’autre le saura et c’est parfois ce qui se passe. »

Quelques extraits (certains dont de beaux sujets à méditer):

« Comme il est difficile de s’accepter différent de l’image qu’on se fait de soi-même. Pourtant c’est ainsi que tu es, et il faut te le pardonner, t’aimer, t’accepter comme tu es afin de pouvoir donner quelque chose aux autres. »

« Il ne faut pas vouloir et laisser se faire, du fond du coeur, laisser se faire ce qui doit être. »


“Toujours la mégalomanie qui me possède, le désir d’une grande destinée, comme si la vérité était là, et non dans l’être […] L’essentiel n’est pas dans l’accumulation de choses faites et des réussites mais dans la capacité de vivre pleinement le quotidien.”

“Elle était d’un regard d’oiseau.
Elle est ce que je sais d’une aile.”

“Un être et un vivre malaisés, un retirement, quelques lumières et lueurs d’amitié, le secours de la lecture. Je vis pourtant ces jours dans la présence, une présence rompue, pauvre de ma pauvreté, insuffisante de mes insuffisances, présence sur laquelle je peux prendre assise. Tout ne va pas si mal, n’est pas si dur que ce petit “je” le croit”

«L'amour qui me manque est celui que je ne donne pas.»

«La voie de la pauvreté qui a encore pour moi de l'attrait peut se suivre d'une façon non spectaculaire mais peut-être très intérieure.»

« Limpide est le courage du bonheur. »

« Je prie sans avoir vraiment la foi et peut-être sans l’espérer. »

« Le monde ne produit peut-être qu’une seule parole dans un silence éternel. Une parole que je dois lire en silence dans le livre de moi-même. »

« Hier soir, admirable clair de lune. Une paix exquise sur les arbres et sur les montagnes et la lune un peu jaune qui semblait venir de ce monde plus proche que le nôtre d’une naïveté essentielle. J’étais fatigué, je n’étais pas à la hauteur de ce qui était là ni de cette mise en page parfaite qui se dessinait du balcon entre les arbres et le rayonnement léger des glaciers, il m’en reste pourtant comme la pression d’un doigt sur le coeur. »

« Il y a des pensées qui se taisent, ce sont celles qui parlent le mieux. »

«Pensée de Joubert : » La santé qui est presque le bonheur. » . Pensée de quelqu’un qui a souffert dans son corps et que je ressens très bien. »

« Etrange comme la présence d'un être de qualité, à point nommé, peut ranimer en nous l’espérance. »

« Il y a une ressource de joie dans le corps, c’est comme un puits, l’eau est là mais il faut la puiser. Il suffit de commencer à sourire, les muscles de la face sont prêts à suivre, à poursuivre et à éclairer l’humeur. Il y a dans la détente que provoque le rire et le sourire un mouvement du corps qui détourne le choc du réel et nous fait prendre contact plus doucement ou plus souplement avec lui. »

« A certains moments ou instants, je vole, à d’autres je suis en moi d’une façon bien plus pénétrante qu’à l’ordinaire. Un rien qui me semble lumineux mais peut-être n’est-ce que l’action sur mes paupières de cette journée très bleue. »

« Si j’écris pour aimer
L’écriture d’amour écrit ce qu’elle ignore. »

« On ne peut pas rester flocon, on doit descendre dans la neige. »

« La vague qui s’enfle n’est rien de plus que celle qui s’abaisse, elles ont autant d’eau l’une que l’autre, elle font également partie de l’océan. »

« Quelques petits savoirs imprécis et souvent livresques, au milieu d’un fleuve d’ignorance, c’est ainsi que j’aurai traversé ma vie.

« Pendant des années j’ai attendu le moment favorable et chaque foisque j’ai entrepris un ouvrage l’inspiration est venue du travail lui-même. »

« Ce n’est pas l’arbre qui peut juger de ses fruits, ce n’est pas pour lui qu’il les donne. »

« Hier soir très beau clair de lune. La lune très pâle sou sde légères nuées fuyantes. Les deux pins en-dessous d’elle. Une lumière légère, plus pâle qu’argentée, une beauté à demi cachée, à laquelle on était mêlé pour quelques instants. Beauté qui ne paraissait pas faite pour être bue mais pour exister et traverser l’instant. »

*Fondé par Henry Bauchau en 1951, l'Institut Montesano est un établissement international où l’on prépare entre autres les jeunes Américaines aux concours d’entrée des grandes universités. Il y enseigne lui-même la littérature et l’histoire de l’art .

coline a écrit:

Les années difficiles

Je le trouve dans ce volume plus narcissique que dans ceux que j’ai lus précédemment, très tourné vers ses propres soucis,
mais n’empêche que dans sa façon de lutter contre tout ce qui l’accable, dans ses contradictions, il cherche, trouve et nous transmet sans le vouloir des leçons de sagesse, d’humilité, de sérénité.

C'est ce que je retiens, les leçons de sagesse qu'il sait transmettres.

Je vais aussi lire ce journal. Merci coline

J'ai le présent d'incertitudes encore sous la main.

rivela a écrit:

Juste un mot pour dire que le journal de Bauchau 72-83 est très intéressant.
Essentiel pour les amateurs de l'œuvre de Bauchau.

Cachemire a écrit:

rivela a écrit:

Juste un mot pour dire que le journal de Bauchau 72-83 est très intéressant.
Essentiel pour les amateurs de l'œuvre de Bauchau.

Je confirme, j'ai lu ce journal il y a quelques semaines et il m'a beaucoup touché. Il y a quelques passages magnifiques, je suis impressionnée par la sensibilité poétique de cet auteur.

Citation :

Extraits :

La nature n'est pas soucieuse mais attentive. (p:188)

L'amour qui me manque est celui que je ne donne pas (p:53)

Ton corps est religieux, sans cesse il incline à prier, à demander assistance, à se fondre dans plus grand que lui. (p:78)

L'essentiel n'est pas dans l'accumulation des choses faites et des réussites mais dans la capacité de vivre pleinement le quotidien. (P:66)

Cachemire a écrit:

Je viens de terminer "le présent d'incertitude", le journal récent de Bauchau. Il est touchant de voir l'amour de la vie et de la nature qui anime cet homme de plus de 90 ans et avec quelle douce sérénité il se prépare à la mort. Une belle le§on de bonheur...

J'ai encore ce livre sous la main.
un livre de bibliothèque. Je dois le retourner bientôt, mais je vai en faire l'achat bientôt. Car ces petits bouts de kif aimant font du bien.

Finalement Henry Bauchau prend les petits bonheurs un à la fois, n'attend pas le Bonheur grandiose que tous attendons, et qui ne vient jamais.

Citation :

Henry Bauchau:
Alors que le 23 je m'imaginais avoir presque terminé le poème
commencé le 16, je n'ai pas cessé d'y travailler depuis et c'est aujourd'hui seulement que je le crois près de s'achever. Je l'ai centré d'abord sur "les chardons bleus", puis est venu le thème de l'instant des dieux, accompagné de la présence du Hêtre pourpre et du Vert Levant. Le poème
a pris alors le titre de "Pourpre et Bleu" . Le 29 j'ai décidé de le présenter sur trois colonnes, j'y avais déjà pensé mais sans résoudre , à ce moment, la question des hauteurs inégales, des trois strophes. Le 30 j'ai adopté un nouveau titre" Jardin du Vert Levant". J,ai fait une tentative manuscrite de présenter le poème dans un cadre. L'ordinateur a permis de le réaliser de façon plus simple. Ces trois colonnes m'ont fait penser à des fenêtres et j'ai pris comme titre: " Fenêtre du Vert Levant. J'ai encore changé quelques mots, j'en changerai peut-être encore mais pour l'essentiel je crois aujourd'hui le poème terminé.
C'est peut-être un des plus difficiles de ceux que j'aie entrepris. Il n'est pas rimé mais partiellement assonancé, les vers de deux ou une syllabe m'ont donné grand mal, ils se sont imposés. Au début j'avais introduit dans le poème des vers ou des mots de trois ou quatre syllabes. Ils ne coulaient plus comme le reste et donnaient trop de sens à la strophe.
Parmi les mots, sur lesquels je me suis longtemps obstiné en vain, il y avait surtout: l'Inespéré et l'Indéchiffré.

Citation :

FENÊTRE DU VERT LEVANT
Levant ..........................Acte...................Rigueur
des yeux........................pluriel..................de l'arbre
L'instant......................Arbre....................Si tu
des dieux....................Sensé...................disloques

Existe..........................Persiste................L'existe
Ciel!............................Ciel!....................en Ciel!

Hêtre.........................Feuilles...................Instant
pourpre.....................Branches................des dieux
Chardons..................pourpre..................l'esprit
bleus.........................et bleu...................patient

Existe.......................Tailles.....................L'amour
fête.........................Longues...................en loques
Hêtre.......................Vert........................Persiste
à penser................. Le vent................... Et signe

Tout..........................Tout.........................Tout
est là....................... est là...................... est là

Les dons ....................Chardons...............Vert
du ciel........................ bleus....................Levant
Ombre.........................Bleu.....................Hêtre
lumière........................qui sombre............Naître

Et Vert........................ Ombre.................Pourpre
Levant........................ Et nuit..................Et Bleu

poème provenant du livre Le Présent d'Incertitudes
Je vais tenter de rendre droit les mots.

voilà qui m'intéresse.. et semble devenir mon premier Bauchau que je vais lire...

Citation :

Le prochain roman d’Henry Bauchau paraîtra au printemps chez Actes Sud. Déluge se passe dans un petit port du sud de la France, de nos jours, où Florian, un vieux peintre iconoclaste, pyromane et réputé fou, se lance, avec ses amis, dans une œuvre illustrant le sauvetage de Noé

kenavo a écrit:

voilà qui m'intéresse.. et semble devenir mon premier Bauchau que je vais lire...

Citation :

Le prochain roman d’Henry Bauchau paraîtra au printemps chez Actes Sud. Déluge se passe dans un petit port du sud de la France, de nos jours, où Florian, un vieux peintre iconoclaste, pyromane et réputé fou, se lance, avec ses amis, dans une œuvre illustrant le sauvetage de Noé

Tiens, tiens, Kenavo à son premier Bauchau.
Tu apprécieras cet auteur d'après moi.

kenavo a écrit:

voilà qui m'intéresse.. et semble devenir mon premier Bauchau que je vais lire...

Citation :

Le prochain roman d’Henry Bauchau paraîtra au printemps chez Actes Sud. Déluge se passe dans un petit port du sud de la France, de nos jours, où Florian, un vieux peintre iconoclaste, pyromane et réputé fou, se lance, avec ses amis, dans une œuvre illustrant le sauvetage de Noé

Voilà qui m'intéresse aussi...

kenavo a écrit:

Citation :

Le prochain roman d’Henry Bauchau paraîtra au printemps chez Actes Sud. Déluge se passe dans un petit port du sud de la France, de nos jours, où Florian, un vieux peintre iconoclaste, pyromane et réputé fou, se lance, avec ses amis, dans une œuvre illustrant le sauvetage de Noé

J'ai mis ce titre dans ma liste de cadeau de Noël. Il faudra l'oublier pour l'instant. Zut....
(J'avais pas bien regardé la date de sortie) oups...

bulle a écrit:

kenavo a écrit:

Citation :

Le prochain roman d’Henry Bauchau paraîtra au printemps chez Actes Sud. Déluge se passe dans un petit port du sud de la France, de nos jours, où Florian, un vieux peintre iconoclaste, pyromane et réputé fou, se lance, avec ses amis, dans une œuvre illustrant le sauvetage de Noé

J'ai mis ce titre dans ma liste de cadeau de Noël. Il faudra l'oublier pour l'instant. Zut....
(J'avais pas bien regardé la date de sortie) oups...

Tu estrop impatiente Bulle...
Moi aussi, je l'attends...

coline a écrit:

bulle a écrit:

kenavo a écrit:

Citation :

Le prochain roman d’Henry Bauchau paraîtra au printemps chez Actes Sud. Déluge se passe dans un petit port du sud de la France, de nos jours, où Florian, un vieux peintre iconoclaste, pyromane et réputé fou, se lance, avec ses amis, dans une œuvre illustrant le sauvetage de Noé

J'ai mis ce titre dans ma liste de cadeau de Noël. Il faudra l'oublier pour l'instant. Zut....
(J'avais pas bien regardé la date de sortie) oups...

Tu es trop impatiente Bulle...
Moi aussi, je l'attends...

Oui je crois.

À propos d'Henry Bauchau -
(trouvé sur le net) .
http://www.unites.uqam.ca/religiologiques/no15/watt.html
http://bauchau.fltr.ucl.ac.be/
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Myriam Watthee-Delmotte

L'enfant bleu:
J'avance tout doucement dans le monde d'Orion et de ses dessins.
J'avance à petits pas dans ce monde psychanalysé .
J'absorbe lentement le parcours de cet adolescent .
J'aime lire la dictée dicté par Orion. On y découvre ses peurs du métro de Paris en particulier.
Je note , je note , je reviendrai parler de l'enfant bleu en fin de livres.