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| Sôseki Natsume | |
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Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Dim 24 Fév 2013 - 21:52 | |
| Oui, je compte bien le lire. Je comprendrai peut-être un jour pourquoi Sôseki a une telle notoriété... | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mar 8 Avr 2014 - 9:49 | |
| Et puis
Dans le Japon du début du XXe siècle, un jeune trentenaire (Daisuke) se laisse porter par la vague de modernité que connait le pays. Durant l’ère Meiji (1868–1912), le pays rompt en effet avec le traditionalisme et le féodalisme pour s’ouvrir, s’occidentaliser, se moderniser.
Daisuke est entretenu par sa riche famille. Il ne travaille pas et chaque mois se contente de passer prendre son chèque à la maison familiale où vivent encore son vieux père, son frère (Seigo) et sa belle-sœur (Uméko) ainsi que leurs deux garçons. Daisuke est célibataire et entend bien le rester. Pas envie de se compliquer la vie avec des contraintes domestiques. Daisuke est un esthète, un intellectuel qui consacre beaucoup de temps à la réflexion, à l’introspection. A la philosophie. Aussi décline-t-il toutes les propositions de mariage que son paternel lui offre. Le vieil homme s’en montre irrité : l’honneur de la famille exige qu’il prenne femme. La dernière qu’on lui propose est issue d’une famille riche et puissante et achèverait d’asseoir leur suprématie. Mais Daisuke fait la fine bouche, hésite, tergiverse sans fin. Car l’indolence gouverne sa vie. Il prend la vie comme elle vient, suit le cours de la rivière sans jamais chercher à en influencer l’écoulement. Il vit des subsides que les siens gagnent à la sueur de leur front : une cigale dans une famille de fourmis.
Un jour, un homme frappe à sa porte : c’est Hiraoka, son meilleur ami, parti trois ans plus tôt vivre en province à la suite de son mariage. Hiraoka et Michiyo, son épouse, reviennent vivre à Tokyo et sollicitent son aide pour les premiers temps de leur nouvelle installation. Un petit événement dans la vie de Daisuke. Evénement qui se meut en cataclysme lorsque ce dernier réalise la raison pour laquelle il a toujours refusé de se marier : il est depuis toujours amoureux fou de Michiyo.
Cette découverte va l’enchanter et l’anéantir tout à la fois. Dans ce pays en mutation, dans lequel le code d’honneur des samouraïs a la vie dure, être amoureux de l’épouse de son meilleur ami est bien loin d’être anodin.
Dès les premières pages, ce roman se révèle sous la forme d’une toile impressionniste. Les mots, les détails sont autant de touches de couleur apposées les unes à côté des autres pour former un tout. Une très belle écriture qui s’écoule sans heurt comme les grains de sable entre les doigts. Une écriture fortement teintée de poésie toute orientale. Et tel un leitmotiv, deux couleurs dominent la narration du début à la fin, deux couleurs la plupart du temps véhiculées par les fleurs, omniprésentes dans ce roman : le blanc des lys, du muguet, des iris, des orchidées et des fleurs de cerisiers ; et le rouge du camélia, de la rose ou du grenadier.
La symbolique de ces deux couleurs m’a quelque peu échappée. L’interprétation la plus immédiate est d’associer le blanc à la virginité et au mariage (vie qui est vivement conseillée à Daisuke) et le rouge aux amours sulfureuses des geishas (que Daisuke visite à intervalles plus ou moins réguliers) ou adultères (en référence évidemment à sa passion pour Michiyo). Cette théorie se tenait jusqu’au moment où Michiyo, en visite clandestine chez Daisuke, apporta au jeune homme des lys (blancs). Certes, Daisuke n’en fit pas grand cas et se contenta de les couper sans soin avec son sécateur pour les plonger négligemment dans un vase inapproprié : en rapport avec son désintérêt pour la bénédiction nuptiale je suppose. Ce qui est incompréhensible pour moi, c’est que Michiyo ne pouvait proposer au jeune homme une union légale : ah si elle avait apporté des fleurs rouges…
Un livre dans lequel le temps est annulé. L’indolence de Daisuke prévaut et rythme l’ensemble du roman. Personnages et lecteurs sont immobiles : à chaque pas en avant, son pas en arrière. J’ai fini par m’ennuyer : un peu. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mar 8 Avr 2014 - 17:37 | |
| Merci pour cette analyse Harelde. - Harelde a écrit:
Un livre dans lequel le temps est annulé. L’indolence de Daisuke prévaut et rythme l’ensemble du roman. Personnages et lecteurs sont immobiles : à chaque pas en avant, son pas en arrière. J’ai fini par m’ennuyer : un peu. Ah, ce sont justement cet immobilisme et ce non-agir qui m'ont fascinée. Daisuke va t'il réussir à s'en arracher pour évoluer, à l'instar de son pays contraint, après des siècles d'immuabilité, de se transformer pour survivre dans le monde moderne ? Sans conteste l'un de ses romans les plus profonds. |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mar 8 Avr 2014 - 19:56 | |
| J' aime beaucoup l' oeuvre de Soseki. C' est meme l' un de mes romanciers japonais préferés.Pour moi, son oeuvre littéraire est à la fois picturale, musicale et poétique.C' est ce que l' on resssent dans ses meilleurs livres.Je trouve que Soseki a su harmonieusement intégrer la culture occidentale à la sienne. Oreiller d' herbe est le meilleur exemple des qualités que j' ai évoquées. En plus, on y touve uneinteressante réflexion sur l' art.Ses Haikus sont un genre un peu hybrides, mais ils passent bien à la traduction. Mon amour a la couleur de la nuit
Couleur des ténèbres
Que vient visiter la lune. J' ai froid au coeur
Trois notes de shamisen Inexplicablement mon coeur se glace. Entre les feuilles du volubilis
Un reflet Les prunelles du chat.
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mar 8 Avr 2014 - 20:16 | |
| - Harelde a écrit:
- Une écriture fortement teintée de poésie toute orientale. Et tel un leitmotiv, deux couleurs dominent la narration du début à la fin, deux couleurs la plupart du temps véhiculées par les fleurs, omniprésentes dans ce roman : le blanc des lys, du muguet, des iris, des orchidées et des fleurs de cerisiers ; et le rouge du camélia, de la rose ou du grenadier.
La symbolique de ces deux couleurs m’a quelque peu échappée. L’interprétation la plus immédiate est d’associer le blanc à la virginité et au mariage (vie qui est vivement conseillée à Daisuke) et le rouge aux amours sulfureuses des geishas (que Daisuke visite à intervalles plus ou moins réguliers) ou adultères (en référence évidemment à sa passion pour Michiyo). Cette théorie se tenait jusqu’au moment où Michiyo, en visite clandestine chez Daisuke, apporta au jeune homme des lys (blancs). Certes, Daisuke n’en fit pas grand cas et se contenta de les couper sans soin avec son sécateur pour les plonger négligemment dans un vase inapproprié : en rapport avec son désintérêt pour la bénédiction nuptiale je suppose. Ce qui est incompréhensible pour moi, c’est que Michiyo ne pouvait proposer au jeune homme une union légale : ah si elle avait apporté des fleurs rouges…
Un livre dans lequel le temps est annulé. L’indolence de Daisuke prévaut et rythme l’ensemble du roman. Personnages et lecteurs sont immobiles : à chaque pas en avant, son pas en arrière. J’ai fini par m’ennuyer : un peu. J'ai aussi un peu de mal avec Soseki en général (mais je n'ai pas lu ce roman). Concernant les fleurs, il y a effectivement très certainement des symboles, mais quant à savoir ce qu'elles représentaient au Japon avant la Première Guerre Mondiale... En tout cas, il ne faut pas raisonner à l'européenne, c'est sûr. Et c'est aussi valable pour la signification des couleurs : n'oublions pas que le blanc, en Asie du Sud Est, est souvent associé au deuil. Wikipedia est plus précis que moi, bien sûr : - Citation :
- La couleur du deuil varie selon les cultures et mœurs.
Dans le monde occidental, cette couleur est généralement le noir au Viêt Nam, en Corée du Sud ou en Inde, c'est le blanc. au Japon, c'est le blanc et le noir. en Chine, c'est le rouge combiné au blanc. On peut voir de nombreux symboles dans ces couleurs :
le noir est l'obscurité, associée à la fermeture des yeux, au sommeil nocturne (la mort est fréquemment perçue comme un sommeil éternel), à l'absence de lumière sous la terre (lieu de sépulture, domaine d'Hadès où vont les morts dans la tradition antique grecque, lieu où est supposé se trouver l'enfer) ; le blanc évoque la pâleur du mort, la lumière céleste, la vérité (dans certaines cultures, l'âme du mort a accès à des connaissances hors de portée des humains). (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil ). | |
| | | Invité Invité
| | | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mar 8 Avr 2014 - 20:50 | |
| Oui, dans Wikipedia, ils disent qu'au Japon c'est le blanc et le noir.
J'imagine que les traditions ont dû codifier les cas d'utilisation du blanc et du noir (à moins que ce ne soit une influence de l'occident, pour le coup ?). Je ne sais pas si Michel Pastoureau étudie ça dans un de ses livres... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mer 9 Avr 2014 - 12:05 | |
| - eXPie a écrit:
- Oui, dans Wikipedia, ils disent qu'au Japon c'est le blanc et le noir.
J'imagine que les traditions ont dû codifier les cas d'utilisation du blanc et du noir (à moins que ce ne soit une influence de l'occident, pour le coup ?). Je ne sais pas si Michel Pastoureau étudie ça dans un de ses livres... Tiens, bonne idée, j'ai pas mal de ses livres, je regarderai à l'occasion. Par contre on retrouve bien cette idée de blanc symbole de mort avec l'habit traditionnellement revêtu par la personne se faisant seppuku (hara-kiri). |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Jeu 10 Avr 2014 - 10:05 | |
| On m'a aussi proposé une autre interprétation au sujet de ces fleurs blanches offertes par Michiyo à Daisuke : le fait que Michiyo considère leur relation comme virginale. Pour elle, leur amour est LE grand amour. Le seul a exister. D'où le blanc. Le fait que Daisuke maltraite les fleurs indique, à mon avis, qu'il se sent coupable. Il est amoureux, certes, mais ne partage pas la confiance de Michiyo. Michiyo le dit clairement : elle est toute dévouée à Daisuke et a une confiance aveugle en lui. Elle se déclare prête à le suivre jusque dans la mort s'il le faut. | |
| | | Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Lun 28 Avr 2014 - 23:58 | |
| Je n'ai pas le temps de relire "Et puis" pour l'instant. Je ne peux donc pas dire beaucoup de choses intéressantes sur ce que vous discutez ici. Je suis sûre qu'il y a déjà millier d'études sur les oeuvres de Soséki. Mais je n'ai jamais entendu parler de l'analyse sur son utilisation de couleurs (mais je ne suis pas spécialiste de Soseki non plus). C'est très intéressant comme point de vue.
Le lys blanc peut être sûrement le symbole de "la pureté", "l'innocence". Mais je devrai le relire pour vous dire des choses plus concrètes.
Pour nezumi ; C'est vrai que les mariées sont souvent vêtues blanches, car on a dit autrefois, "mon chéri, je vais prendre (se teindre de ?) ton couleur préféré".
Comme on met le cadavre en kimono blanc dans le cercueil, les samouraï qui vont se suicider en harakiri sont souvent vêtus blancs. C'est logique. Mais je me demande aussi s'il n'y a pas de l'idée de "effet spectaculaire" ; du sang tout rouge jaillit sur le tissu blanc. Si on est vêtu noir, ce sera beaucoup moins spectaculaire. C'est possible que Maurice PINGUET dise quelque chose d'intéressant sur ce sujet dans son fameux livre "La mort volontaire au Japon".
Il y a un film "SOREKARA" du réalisateur Yoshimitsu MORITA (1950 - 2011). C'était apparemment un grand succès en 1985. Ce film a reçu beaucoup de prix (meilleur film, meilleur actrice, meilleur réalisateur etc) cette année-là au Japon. Je l'ai regardé beaucoup plus tard à la télé. C'était très joli. Il y avait plusieurs scènes vraiment impressionnantes. L'atmosphère de l'époque et du monde de Soseki était très bien reconstituée. Comme le film a eu un grand succès, il y a sûrement un DVD. Et si ce film participait à un festival de cinéma comme Cannes, Berlin ou Venise, il y aura peut-être le sous-titre anglais.
Il y a aussi le film de "KOKORO" (1955, noir et blanc, le pauvre coeur des hommes) de Kon ICHIKAWA . C'était magnifique. Je l'ai bien aimé. Je l'ai enregistré et regardé plusieurs fois.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mar 6 Mai 2014 - 15:38 | |
| Merci beaucoup pour ta réponse. J'ai d'ores et déjà noté La mort volontaire au Japon de Maurice Pinguet. Cet ouvrage semble faire référence sur le sujet, et même si je ne suis a priori pas fasciné par le suppuku, je pense que ce libre va m'apporter un éclairage très intéressant sur le mode de pensée nippon, et le fameux bushido. Je vais donc me le procurer. |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Mer 7 Mai 2014 - 23:13 | |
| - bix229 a écrit:
- J' aime beaucoup l' oeuvre de Soseki. C' est meme l' un de mes romanciers japonais préferés.
Pour moi, son oeuvre littéraire est à la fois picturale, musicale et poétique. C' est ce que l' on resssent dans ses meilleurs livres. Je trouve que Soseki a su harmonieusement intégrer la culture occidentale à la sienne.
Oreiller d' herbe est le meilleur exemple des qualités que j' ai évoquées. En plus, on y touve une interessante réflexion sur l' art.
Ses Haikus sont un genre un peu hybrides, mais ils passent bien à la traduction.
Mon amour a la couleur de la nuit
Couleur des ténèbres
Que vient visiter la lune.
J' ai froid au coeur
Trois notes de shamisen Inexplicablement mon coeur se glace.
Entre les feuilles du volubilis
Un reflet Les prunelles du chat.
J'aime aussi beaucoup ses haikus! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Jeu 8 Mai 2014 - 0:35 | |
| - Ariane SHOYUSKI a écrit:
Comme on met le cadavre en kimono blanc dans le cercueil, les samouraï qui vont se suicider en harakiri sont souvent vêtus blancs. C'est logique. Mais je me demande aussi s'il n'y a pas de l'idée de "effet spectaculaire" ; du sang tout rouge jaillit sur le tissu blanc.
Il semblerait que tu aies raison. Je viens de lire que le suicide par seppuku était aussi appelé "fleur de sang", les taches de sang sur le kimono blanc étant alors comparées à des pétales épanouis. Euh... J'ai vraiment hâte de lire le livre de Maurice Pinget pour comprendre un peu mieux tout cela ! |
| | | Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 32
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Lun 28 Juil 2014 - 18:53 | |
| Clair-obscur
Il y a des romans qui parlent d’amour. Certains en font une romance, d’autres le moquent, d’autres en pleurent, d’autre l’analysent. Sôseki semble proposer une véritable dissection de l’amour et la démolition d’un couple façon Laclos. C’est comme ça qu’il est présenté. Oui j’ai eu du mal à entrer dans ce roman, oui il m’a tout d’abord paru étrangement froid, et oui j’ai commencé à ressentir un plaisir sadique à partir du chapitre 145 (sur 188). Le fait que ça paraissait si bien ficelé, toutes ces intrigues, ces intrications sociales, toute cette… mécanique. Tout ça m’a encouragé à continuer dans l’espoir de quelque chose qui arrivait lentement mais sûrement. Dommage que ce soit inachevé, parce que cet admirable récit aurait sans doute été terminé proprement par son auteur. Proprement mais méchamment, puisque les effusions de tendresse, la passion ; tout ça n’a qu’une importance épisodique. Comment dire, il y a d’autres problèmes à régler. Ils sont nombreux et vont à chaque fois de manière directe ou indirecte effriter la relation entre Tsuda et Nobuko, et d’une manière parfois comique.
C’est méticuleux, ingénieux, admirable, même si ce n’est pas si accrocheur que ça. A découvrir. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Sôseki Natsume Lun 28 Juil 2014 - 19:54 | |
| - Dreep a écrit:
- C’est méticuleux, ingénieux, admirable, même si ce n’est pas si accrocheur que ça. A découvrir.
Justement, j'accroche rarement avec cet auteur. J'essaierai quand même. | |
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| Sujet: Re: Sôseki Natsume | |
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| | | | Sôseki Natsume | |
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