Coup de coeur et bar de la poésie

Lara a écrit:

Merci pr l'indice là c'est tout de suite plus simple. Sans trop chercher je dirai! The Doors!!!!

(D'espère que c'esr ça... )

Bingo!

Nezumi a écrit:

Lara a écrit:

Merci pr l'indice là c'est tout de suite plus simple. Sans trop chercher je dirai! The Doors!!!!

(D'espère que c'esr ça... )

Bingo!

C'était un sacré groupe ça aussi!
Tiens vous savez quoi! Vous m'avez donné envie de lire Black! Par contre il passera après Beauvoir.

(En faîte.. euh quelqu'un ne nous ferait pas un fil, là aussi... )

bix229 a écrit:

Plus aucun instant de ma vie

Ne doit etre perdu

Je veux
Le dépenser toute en amour

Je veux étendre mon amour fait de silence
Jusqu' aux choses
Les plus négligeable de de la terre

Je veux aimer
Les hommes sans limite

Oui, les hommes, parce que je sais
Ce que signifie que l' on ne soit pas aimé.

Alda MERINI. Traduction André Chenet

Alda Merini est une grande poétesse italienne, mais elle vient juste d' etre traduite en français par un petit éditeur français pour la première fois. Elle a 78 ans.
Traductrice Patricia Dao.
Editeur Oxybia, à Magnosc, Alpes maritimes

Intéressant et tentant tout à la fois. merci Bix

Bix, je t'en mets un autre, je l'ai déjà posté sur le fil d'Eluard. Mais je l'aime beaucoup et je veux le partager le plus possible. Je ne sais pas pourquoi mais il me tord le coeur. Il y a tellement de douleur, de folie, de mal être et en même temps de douceur, de fragilité et une étrange opposition entre la mort et la vie, l'espoir et le désespoir, la lumière et l'ombre. J'ai envie de prendre l'enfant dans mes bras... et de lui dire que ce n'est qu'un affreux et pourtant doux cauchemar...

Le plus jeune

Au plafond de la libellule
Un enfant fou s'est pendu,
Fixement regarde l'herbe,
Confiant lève les yeux :
Le brouillard léger se lêche comme un chat
Qui se dépouille de ses rêves.
L'enfant sait que le monde commence à peine :
Tout est transparent,
C'est la verdure qui couvre le ciel
Et c'est dans les yeux de l'enfant,
Dans ses yeux sombres et profonds
Comme les nuits blanches
Que naît la lumière.

Capitale de la douleur (1926)

Merci Lara...

Mais l' enfant nous accompagne toujours... Enfin si on le veut !

bix229 a écrit:

Mais l' enfant nous accompagne toujours...

Oui je confirme...
ll est toujours là. Il vient se réfugier dans ma tête...
Je ne sais pas trop d'ailleurs à qui appartiennent ces peurs. Si elles sont siennes ou miennes...

L' ENFANT RESTE AU BORD DE LA ROUTE

Voilà plus de trente ans que j' attends de vivre.
Ai-je vécu ?
Sans doute quelqu' un a vécu. Mais ailleurs quelqu' un d' autre est
resté, un petit d' autrefois que je connais bien.
Celui-là depuis toujours est demeuré, celui-là toujours à la meme place demeure.
Il attend, il m' attend et à travers la distance énorme il me fait des
signes désespérés.

Oui c' est bien celui-là qui s' étonne là-bas, qui appelle, crie, gémit,
car on ne l' a pas emmené, on l' a trahi : il croyait que tout allait venir à lui - et tout s' est éloigné de lui.
Tandis que moi qui suis parti sur la route, moi le quelqu' un qui va
toujours là où je vais, c' est moi qui ai tout emporté, meme l' image
du solitaire enfant resté assis désespéré sur une borne de la route.

En effet j' ai beaucoup marché et parce qu' en marchant j' ai tout
arraché des bords du chemin, parce que j' avançais sans cesse, ah ! comme je me suis cru riche !
Pourtant je ne possède rien qui vaille : les fils dansants du télégraphe, l' écho de mes pas, l' odeur des cuisines d' auberge, l' aboiement des chiens la nuit derrière les grandes portes fermées.

Comme je voudrais retourner vers l' enfant !
Il savait tout d' avance, - et c' est pour cela qu' il pleurait.

Jean TARDIEU - La Part de l' ombre

J'aime bien Tardieu et Seferis. Je ne connais ni l'un, ni l'autre. Mais je découvre.

Mon dernier coup de coeur:

POUR UN MOMENT DE LUCIDITÉ
à René Char

Les rapaces
A boire
Le sang plaisible
Le sang gourmand$
Les mal vêtues à la robe de flammes
Dévastation des charmes
Des sourires à la lance des toilettes
Aux boucliers de la tête légère
De l'orage
Tout est permis
A la rencontre des halos
A la promenade sans espoir
Tourbillons innombrables
Sur les seins découverts

Morts inhumains
Oubli!
Morts invisibles
Prunelle aveugle impérissable
Alliée à ce qu'elle devrait voir
Un nuage lui dévoile
La nuit qui s'est faite sans elle.

A boir
Le jour au fond d'une serrure

La vie immédiate Eluard

J'ai cherché, Char avait dit:"La lucidité est la blessure la plus proche du soleil"

LE MAL

Il y eut la porte comme une scie
Il y eut les puissances des murs
L'ennui sans sujet
Le plancher complaisant
Tourné vers la face gagnante refusée du dé
Il y eut les vitres brisées
Les chairs dramatiques du vent s'y déchiraient
Il y eut les couleurs multiformes
Les frontières de marécages
Le temps de tous les jours
Dans une chambre abandonnée une chambre en échec
Une chambre vide.

La vie immédiate Eluard

Toujours et encore, je crois que je l'aime ce type. Pourquoi il faut que les auteurs que j'aime le plus, aient tous vécus à la même époque et soient tous morts... C'est pas très sain d'aimer les morts hein...
Ba c'est pas grave.
Autrement sur le fil de Salvator Dali, il y a un autre poème pr toi Bix.

Bon, je vais voir ça, Lara ...

Un petit conseil amical, quand meme : essaie de lire sans trop connaitre
la vie des écrivains !
On est souvent déçu...

Bix a dit:

Citation :

Un petit conseil amical, quand meme : essaie de lire sans trop connaitre
la vie des écrivains !

Déçus? je dirais plutôt " indiscrets".
Idem pour les bios sur les peintres.
L´oeuvre, écrire, peindre, c´est le summun et tout ce que peut nous donner de meilleur l´artiste.
Si l´on est deçu, c´est qu´on a voulu le surprendre dans les coulisses, ou quelque part où il ne nous avait pas invités.

swallow a écrit:

Bix a dit:

Citation :

Un petit conseil amical, quand meme : essaie de lire sans trop connaitre
la vie des écrivains !

Déçus? je dirais plutôt " indiscrets".
Idem pour les bios sur les peintres.
L´oeuvre, écrire, peindre, c´est le summun et tout ce que peut nous donner de meilleur l´artiste.
Si l´on est deçu, c´est qu´on a voulu le surprendre dans les coulisses, ou quelque part où il ne nous avait pas invités.

Je ne suis pas d'accord avec vous deux. Il me semble que l'on ne peut dissocier l'oeuvre d'un écrivain et sa vie. Quand à être indiscret, si ce sont leur autobiographie, ou leurs correspondances qu'ils ont publié d'eux même je ne vois pas le mal.