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| Coup de coeur et bar de la poésie | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Sam 13 Juin 2015 - 18:34 | |
| Deux routes divergeaient dans un bois jaune ; Triste de ne pouvoir prendre les prendre toutes deux, Et de n’être qu’un seul voyageur, j’en suivis L’une aussi loin que je pus du regard Jusqu’à sa courbe du sous-bois. Puis je pris l’autre, qui me parut aussi belle, Offrant peut-être l’avantage D’une herbe qu’on pouvait fouler, Bien qu’en ce lieu, vraiment, l’état en fût le même, Et que ce matin-là elles fussent pareilles, Toutes deux sous des feuilles qu’aucun pas N’avait noircies. Oh, je gardais Pour une autre fois la première ! Mais comme je savais qu’à la route s’ajoutent Les routes, je doutais de ne jamais revenir. Je conterai ceci en soupirant, D’ici des siècles et des siècles, quelque part : Deux routes divergeaient dans un bois ; Quant à moi, j’ai suivi la moins fréquentée Et c’est cela qui changea tout Robert Frost, 1874-1973 Sur le site "La cause littéraire.com" | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Sam 13 Juin 2015 - 19:59 | |
| J'aime beaucoup ce poème, et Robert Frost.
“Two roads diverged in a wood, and I - I took the one less traveled by, And that has made all the difference.” | |
| | | marc et cie Main aguerrie
Messages : 479 Inscription le : 01/12/2013 Age : 58 Localisation : lyon
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Sam 13 Juin 2015 - 21:49 | |
| j'aime bien parcourir ce fil. On peut y faire son marché sans se présser. Et ce que l'on en rapporte est très nourrissant. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Mer 24 Juin 2015 - 0:44 | |
| TRANSFERT NOCTURNE, récit (extrait).
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"Ce qu'on appelle mort, c'est un cheminement vers le trou final, et ce cheminement commence dès l'instant où surgit en nous la pensée de l'anéantissement. On est mort, dès qu'on pense à la mort. Comme tout le monde y pense, tout le monde peut en témoigner d'une façon valable. Tous les témoignages comptent, puisque tout le monde meurt et renaît sans cesse, en faisant l'amour, en étant malade, en voyant tomber les feuilles d'octobre. C'est cela la mort à ses débuts: une affaire de conscience. Excepté les grands fous et les tout petits enfants, lesquels ne meurent jamais, tout le monde peut renaître.
Mais il est des êtres pour qui rien n'est plus difficile qu'une renaissance totale. Mourir et renaître, c'est un peu comme aimer et haïr. L'amour a été octroyé, à certains, avec une si grande abondance que cet amour s'est transformé en poison. Ces êtres-là n'ont pas seulement vécu la mort par une sensation violente. Ceux-là n'ont pas seulement mordu la cendre. Mais ils en ont conservé le goût. Leur témoignage eût été plus important, s'il n'avait le défaut de pouvoir tout dire. Mais il dit tout. Ces morts-là ont toujours su se mettre en communication avec les vivants, grâce à leur langage qui est resté compréhensible. "Mais à ce dernier rolle de la mort et de nous, il n'y a plus que faindre, il faut parler françois", recommande Montaigne. Eh bien, ils parlent français. Ceci est une vérité. Elle est de celles qui ne sont pas plus amusantes que le rire d'un crâne.
Mais que ces mêmes êtres fassent le terrible voyage non pas dans les remous d'une pensée, ou le saisissement d'une sensation violente, non pas du canal ouaté d'une de ces maladies qui provoquent l'extinction et l'engourdissement (et à propos desquelles Vauvenargues disait: "Les maladies suspendent nos vertus et nos vices"), mais qu'ils s'en aillent parmi les flamboiements monstrueux des douleurs conscientes, des plus violentes des douleurs physiques, de celles qui attaquent le corps à coups de tenailles précises et de pinces vitriolées, toujours en épargnant les centres vitaux pour que le cheminement s'accomplisse avec une lenteur affolante, alors tout change. Ils deviennent des morts authentiques. Ces morts-ci changent d'univers. Ce n'est plus une question de degré, mais une question de nature. Ils deviennent de vrais morts, rejetés vers le mutisme partiel, pour cette simple raison qu'ils ne peuvent pas tout dire. La douleur physique est incommunicable. Allez, allez, il n'y a pas de français qui tienne!"
textebook.exionnaire.com › texteBook › Textes de Jean-Mi
Extraits d' un récit d' un poète français né en Arménie : Armen Lubin | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Mer 5 Aoû 2015 - 17:48 | |
| Conversation à l'intérieur d'un mur 3
Ils disent « paix » Mais c’est de l’arsenic rose En sachets Qu’on dépose sous la porte Et dans les maisons Contre les ratsPour passer le temps Qui est long Quand on est mort Il faut apprendre A compter les feuilles Mortes Et les cailloux Là où l’on est enterré Pour profiter du temps Qui est si court Quand on est vivant Il faut apprendre A compter comme l’eau : Du nuage A la pluie et de la pluie Aux ruisseaux Dans les deux cas Vu de l’éternité C’est pas la mer à boire
:::::::::::::::::::::::::::::::
Contre les gens dont on dira Plus tard En jetant les cadavres Ils n’étaient pas comme nous
Ils disent « paix » Mais c’est le taux de la rente Qui tue sans S’occuper de qui ni comment
Werner Lambersy
http://evazine.com/wlam/wlam.htm
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| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 7 Aoû 2015 - 11:25 | |
| Cercle
A Franz Hellens
Ce bras de femme étendu Dans un ciel voluptueux Est-il sorti de la nue Ou de l'abîme amoureux ? Les siècles de loin l'appellent Vers leur fuyante nacelle Et les couchants qui s'étirent Dans des caresses de tigre. Ce bras jeune comme au jour De ses noces pécheresses, Au milieu de son amour Qui le surveille et le presse, Survola les anciens âges, Les océans, les forêts Et les célestes mirages Que coupe un astre expiré, Dans une attente si stable De plaisir, de cruauté, Qu'on le devine l'esclave D'une lente éternité. Jules Supervielle, Gravitations.
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| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Jeu 10 Sep 2015 - 15:42 | |
| J'hésite un peu -disons que ça me démange - à ouvrir un fil Renée Vivien. Même si, dira-t-on, de çà, de là, les pompes, les vers superfétatoires... J'argue que sa production poétique, ample à l'aune des brèves années lors desquelles elle fut composée, ne la met pas à l'abri de cela. Pour prendre une comparaison de l'ordre de la restauration, quand c'est le coup de feu et qu'il y a urgence à servir, on regarde moins si le brin de persil est posé de travers sur l'assiette. J'ai un drôle de rapport à sa poésie, depuis bien des années: vous arrive-t-il d'avoir des auteurs que vous voudriez aimer, que vous aimeriez aimer, et qu'en tous cas, vous défendriez ? La rigidité de vers du type de ceux ci-dessous parviennent à être contre-balancés. Les strophes 2, 3 et 4, qui ne manquent pas d'une sensualité (je la tiens pour intentionnellement certaine), sont sur le point d'y parvenir, à mon avis. Le rythme incite à une scansion susurrée, un peu de césure (posée à l'hémistiche) eût pu servir. Comme au dernier des vers des strophes 3 et 5... - Citation :
Le couchant adoucit
Le couchant adoucit le sourire du ciel. La nuit vient gravement, ainsi qu’une prêtresse. La brise a dérouté, d’un geste de caresse, Tes cheveux aux blondeurs de maïs et de miel.
Tes lèvres ont gardé le pli de la parole Dont mon rêve attentif s’est longtemps enchanté. Une voix de souffrance et d’extase a chanté Dans l’ombre d’où l’encens des fleurs blanches s’envole.
Ta robe a des frissons de festins somptueux, Et, sous la majesté de la noble parure, Fleurit, enveloppé d’haleines de luxure, Lys profane, ton corps pâle et voluptueux.
Ta prunelle aux bleus frais s’alanguit et se pâme. Je vois, dans tes regards pareils aux tristes cieux, Dans cette pureté dernière de tes yeux, La forme endolorie et lasse de ton âme.
Là-bas s’apaise enfin l’essaim d’or des guêpiers. Parmi tes rythmes morts et tes splendeurs éteintes, Tu frôles sans tes voir les frêles hyacinthes Qui se meurent d’amour, ayant touché tes pieds
Renée Vivien, Etudes et préludes | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Jeu 10 Sep 2015 - 18:53 | |
| Mais oui, dis-nous en plus!
C'est le genre d'alexandrins que j'aime lire et écrire. Par contre, je ne vois pas trop ton reproche pour la césure, elle est respectée sur ces vers, tombant sur "corps" et "amour". | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Jeu 10 Sep 2015 - 19:53 | |
| Renée Vivien est morte à 32 ans, épuisée, sous alimentée. Pour avoir trop aimé à une époque où il était difficile d' aimer d' autres femmes. Colette, par contre a affirmé tot son indépendance et sa liberté. Elle a parlé de René Vivien dans Le Pur et l' impur. | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 11 Sep 2015 - 15:51 | |
| - ArturoBandini a écrit:
- Mais oui, dis-nous en plus!
C'est le genre d'alexandrins que j'aime lire et écrire. Par contre, je ne vois pas trop ton reproche pour la césure, elle est respectée sur ces vers, tombant sur "corps" et "amour". Mais oui Arturo ! Le point que je me permet de soulever, c'est que l'effet n'eût pas été moindre, loin de là, avec davantage de césures - tout en respectant l'intention de l'auteur, qui n'en a mis que deux, et deux là et pas ailleurs, et certainement pas par hasard. Afin de ne pas se départir, à la diction, du rythme susurré (qui est plus que très suggéré par le choix de mots et l'encastrement "tombant" de ceux-ci dans les vers). Attention c'est une petite critique qui se veut constructive et, dans tous les cas, favorable, si mon message précédent ne laisse pas apparaître clairement combien j'apprécie Renée Vivien, poète... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Dim 27 Sep 2015 - 18:33 | |
| Contre-temps
Les racines du vent se glissent dans un cœur se nourrissent d’un sang encore embué de nuit et ramènent au jour ombragé de douleur un enfant ébloui
Soleil dans ses yeux purs jette ton sable d’or et tes pigeons de neige au front du bel enfant éclabousse de feu le trébuchant essor de l’ange adolescent
Le soleil et le vent ont des philtres trompeurs pour écarter de nous les menaces du temps La mer chante à ses pieds quand Narcisse se meurt et plonge à contre-temps
La mer chante à ses pieds et tresse son écume sa broderie jaunie de sable et de limon comme au ciel du sommeil une étoile s’allume lorsque nous nous aimions
Ecartez-vous marins des rivages menteurs où chante la sirène aux flancs de goémons La plage et ses détours le sable et sa torpeur sont piège du démon
Ainsi que le soleil ou sa flamme caresse et blesse ou bien guérit le nageur incertain ainsi de notre mort qui ralentit ou presse le pas de nos destins
Il ne faut pas tromper les cavaliers du sort et leurs chevaux légers comme l’écume au vent Ne passez pas le temps à mentir à la mort c’est un jeu décevant
Ne passez pas vos jours à vous passer de vie Ne passez pas l’amour à vous passer de temps Ne passez pas le temps à attendre la nuit ni les neiges d’antan
Car votre mort en vous se moque de vos pièges et se glisse au serré du plus tendre baiser remonte à la surface et plus vite que liège plus souple que l’osier
s’empare de ce cœur qui se croyait léger l’alourdit, le surprend le presse le défait et fait de ce vivant de vivre soulagé un mort très stupéfait
Claude Roy
Dernière édition par nezumi le Dim 27 Sep 2015 - 20:02, édité 1 fois |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Dim 27 Sep 2015 - 19:49 | |
| Merci Nezumi, il est un peu oublié Claude Roy, et c' est dommage ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Dim 27 Sep 2015 - 20:06 | |
| Moi je ne l'oublierai jamais, car sa Maison qui s'envole, avec les belles illustrations de Georges Lemoine, était un de mes livres préférés quand j'étais gamine...Il m'a bien fait rêver ! |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Dim 27 Sep 2015 - 20:14 | |
| C' était aussi un témoin attentif de son siècle, un homme cultivé, bon connaisseur de la Chine. Si tu ne l' as pas lu, L' ami qui venait de l' an mil. - Gallimard/L' Un et l' autre. | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 2 Oct 2015 - 22:53 | |
| Etourdissements, vertiges nauséeux à la lecture de poèmes de Jean-Michel Espitallier, et aussi de Julien Blaine (que de kilogrammes de mots, que de mètres-cube de débit, j'en suis groggy !), sans même parvenir à finir la lecture d'un poème de l'un comme de l'autre. Il me faudra un long travail personnel pour que je me sente, si ce n'est à l'aise, du moins physiquement capable de supporter une telle lutte contre un flot scriptural semblant sortir d'une lance à incendie à pleine pression, surtout Espitallier (Blaine c'est plutôt l'interminable ajout). Pour sortir de l'affliction j'avais besoin de m'administrer du repos. Je ne suis pas absolument certain qu'un fil sur François Huglo s'impose, mais, après tout, pourquoi pas, amis Parfumés, vous en déciderez et n'avez besoin de personne pour l'ouvrir ! - Spoiler:
NB: je note en revanche un frémissement, un accueil positif pour Renée Vivien, si personne n'entreprend d'ouvrir son topic, je risque m'en charger dans quelques temps . François Huglo, le petit laïus en lien vous le présente, est venu de l'autre bout de la France, sans rien, devenir poète, ouvrier agricole puis viticulteur indépendant, œnologue enfin. Sa diction, sa langue (si vous croisez des vidéos), s'est même attiédie je trouve, teintée d'expressions locales et augmentée d'un peu d'accent, depuis le temps... Il figure parmi mes lectures depuis fort longtemps, depuis un petit opus qui ne figure même pas dans sa biographie (outré, je suis !), intitulé Les vignes sont écrites, paru dans la collection "La poésie, la vie" des éditions Saint Germain des Prés en 1983. - Spoiler:
Ne cherchez pas, c'est à peu près introuvable, je peux prêter. Plus par état de lecteur de poésie chancelant que par flemme, je vous copie l'un des textes les plus courts de ce recueil, manière d'appât: si l'écho est plutôt favorable, je vous en copierais un autre, plus consistant, plus abouti, plus long. C'est de la poésie, même si c'est un texte en prose en aucune façon versifié. Les allitérations soc, foc, bec par exemple ainsi que la ponctuation suggèrent parfois le rythme du sillon se creusant, même si Huglo aurait pu tirer un peu plus sur cette ficelle efficace, s'agissant de prose. La terre-mère, et le soc masculin, ne sont pas des analogies propres à Huglo, bien sûr, songez à Gaïa, mais aussi, curieusement, cela m'évoque toujours ces gravures rupestres de la vallée des Merveilles dans le massif du Mercantour, les cornes de bovins stylisés en éclairs de foudre, le labour ensemençant. Au reste, le sol n'est pas inerte, c'est toute vie, c'est le trésor. Et le passage - Citation :
- ruban déroulé qui se défait, ployée, échevelée, garde l'empreinte courbe à ses mottes polies
est tout en volupté sensuelle. - Citation :
La Charrue
Le brabant, papillon d'acier. De plus près, chaque aile, petite rasette et grand soc, fait luire derrière un court bec un renflement de voile, de vague, de paume. Renversé, planté, il ouvre le rang, le trace, découpe et prend la terre, dans le berceau de ses cornes. De la pénétration, l'épouse, ruban déroulé qui se défait, ployée, échevelée, garde l'empreinte courbe à ses mottes polies. La vitesse imprimée au soc dégage des impressions maritimes: mer partagée par la proue, écumes, petit foc et grand foc, odeurs d'huîtres, de marée: le fumier fermenté en terre. Et jusqu'aux mouettes plongeant sous la vague où elles étaient posées: merles, hirondelles, martinets, bergeronnettes, attentifs à fouiller, à trier, des trésors vivants parmi les racines. | |
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