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| Carl T.Dreyer | |
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Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Mer 10 Déc 2008 - 15:08 | |
| Et encore un truc qui donne des envies : avec : Le Maître du logis / Vampyr / Jour de colère / Ordet / Gertrud | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Mer 10 Déc 2008 - 15:10 | |
| - Queenie a écrit:
- Et encore un truc qui donne des envies :
avec : Le Maître du logis / Vampyr / Jour de colère / Ordet / Gertrud A mon avis c'est LE coffret à ne pas manquer! Pour en prendre plein les mirettes! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Mer 10 Déc 2008 - 18:17 | |
| En effet cela fait très envie | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 12 Déc 2008 - 0:24 | |
| GertrudL'artiste doit décrire la vie intérieure, non pas l'extérieure. Avec Gertrud, j'ai procédé à une simplification du dialogue dans le but d'arriver à la forme la plus resserrée. Carl Dreyer La vie est un rêve, une longue suite de rêves Gertrud Regarde-moi, suis-je jolie ? Non, mais j'ai aimé.
Regarde-moi, suis-je jeune ? Non, mais j'ai aimé.
Regarde-moi, suis-je en vie ? Non, mais j'ai aimé. Gertrud Le célèbre avocat Gustav Kanning est appelé à endosser les habits de ministre. Lorsqu'il annonce la bonne nouvelle à sa femme Gertrud, celle-ci semble réticente. Contrainte de s'expliquer, elle rappelle à son mari la promesse qu'ils se sont faite l'un à l'autre avant de s'épouser : le droit de reprendre un jour chacun leur liberté. Gertrud reproche à son mari d'avoir été sacrifiée sur l'autel du travail. Elle a noué une liaison et projette de quitter le domicile conjugal. Ce jour-là, les quotidiens se font l'écho du retour au pays du grand écrivain et poète national Gabriel Lidman, le premier amant de Gertrud. Ce n'est pas lui qu'elle part rejoindre, mais le très jeune Erland Jansson... Lars Von Trier se réfère souvent à Gertrud lorsqu'il parle de Breaking the Waves. Il admirait Dreyer pour sa foi, son humanisme et son dépouillement qui vidait le plan du superflu. Gertrud est l'histoire d'une désillusion, d'un amour absolu qui touche à la spiritualité. Très controversé à sa sortie, Dreyer y atteint peut-être une forme de perfection formelle. Il aimait les portraits de femmes exceptionnelles mais de femmes solitaires et en souffrance. C'est ce que Lars Von Trier a retenu pour Breaking the Waves. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Jeu 1 Jan 2009 - 22:05 | |
| Le Maître du logis - Citation :
- Vicktor se comporte en véritable tyran avec sa jeune femme, Ida, qu'il traite en esclave. Malade, Ida part se reposer à la campagne à l'insu de son mari et c'est Mads, la vieille nourrice de Viktor, qui s'installe en maîtresse dans l'appartement. Viktor, devant l'autorité de la vieille femme, va peu à peu comprendre le mal qu'il faisait à la sienne.
(avec des noms à l'anglaise sur le dvd ?) Un conte/pièce moralisateur et assez basique qui échappe au ridicule comme le dit bien le petit topo en bonus par sa tendresse, son attention au détail et son humanité (qui inclu les acteurs et le fait de les filmer) Du coup ce mari est d'abord une vraie pelure, désagréable, cassant, méchant, sa femme et ses enfants souffrent. C'est énorme mais ça marche bien parce que la peine et la tendresse (entre la fille et la mère surtout) sont palpables. La musique est extra, le jeu sur l'appartement de cette famille et les présences ou non de multiples personnages à l'image donnent un sens instinctif à ce qui se passe. Après, et non sans humour, le mari se fait (re)dresser par sa nourrice qui est aussi dure avec lui qu'elle a pitié et les changements d'expression, notamment sur le visage du mari (qui est par ailleurs assez imposant au milieu de cette petite famille) où on découvre la peine, le remords, le repentir, l'amour ? deviennent très vite un pur bonheur de spectateur. Moralisateur et convenu, sans les expérimentations visuelles d'un Vampyr mais d'une attention et d'une cohérence imparables. Une super citation de Dreyer sur les visages à la fin du petit topo... sais pas si on peut la trouver toute écrite... Excellent moment de film en miracle de finesse... ! (images demain ou ce weekend, je trouve pas ce que je veux en ligne) | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 2 Jan 2009 - 21:53 | |
| images : - - - - - - - - - qu'est ce que c'est beau !!!! (et les temps, les mouvements... tout.) "Quiconque a vu mes films saura quelle importance j'attache au visage de l'homme. C'est une terre que l'on n'est jamais las d'explorer. Il n'y a pas de plus noble expérience, dans un studio, que d'enregistrer l'expression d'un visage sensible à la mystérieuse force de l'inspiration. Le voir animé de l'intérieur, en se changeant en poésie." | |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 2 Jan 2009 - 22:02 | |
| Wah. Ca rend drôlement bien.
...
En roman photo !
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 2 Jan 2009 - 22:07 | |
| c'est pas facile et frustrant de choisir des instantannés d'image qui bouge | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Dim 15 Fév 2009 - 23:21 | |
| Jour de colère
1623, dans un petit village du Danemark. Le pasteur Absalon vit avec sa mère et sa seconde épouse Anne. Anne ignore ses origines. Quant aux hommes, elle n'a connu que le Pasteur. Lorsque Martin, fils du premier mariage d'Absalon, et Marte, vieille femme accusée de sorcellerie, font leur apparition dans le voisinage, les destins de chacun s'en trouve bouleversé...
Sorcèlerie et mise en image de l'austérité. étrange. Sorti de la générosité visuelle immédiate de Vampyr ou du Maître du logis par exemple on est bien obligés de s'intéresser à cette atmosphère froide et inhibitrice, rigide, fermée... et hypocrite. surtout envers les femmes, ici on va les appeler sorcières celles qui ont besoin d'air et d'un peu plus. se définit dans le jeu des ombres un cadre moral artificiel et la grande lâcheté des hommes aux grandes attitudes. Qui dit sorcèlerie dit procès et "interrogatoires".... qui rappellent ceux du Jeanne d'Arc du même réalisateur, une peinture de jugement dont il faut que je retrouve la référence (dans le bouquin d'Elie Faure, ça fera plaisir aux curieux) et des choses plus intemporelles.
des ombres, des détails, des visages... de vieilles personnes hallucinantes de vérité (la "grand-mère" qui se fait brûler c'est quelque chose la manière dont elle est rendue dans toute sa substance de vieille femme ! ).
filmer l'austérité, et en un sens jouer avec, en voilà un drôle de truc !
pour deux trois images il faudra encore que je lutte avec ma fainéantise... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 20 Fév 2009 - 13:35 | |
| comme un sale panda, je vous propose donc : - - - - - - - - - - - - - - c'est marrant, aller piocher des images c'est tout comme refeuilleter un bouquin pour trouver des extraits. truc de dingue les jeux d'ombres, encore plus avec le mouvement, la manière de rendre palpable la lumière du soir, les demi pénombres... huhu, c'est trop beau. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 20 Fév 2009 - 16:39 | |
| Chaque image est un tableau! Merci pour ce travail de capture d'images... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 20 Fév 2009 - 19:04 | |
| - animal a écrit:
- c'est marrant, aller piocher des images c'est tout comme refeuilleter un bouquin pour trouver des extraits.
truc de dingue les jeux d'ombres, encore plus avec le mouvement, la manière de rendre palpable la lumière du soir, les demi pénombres... huhu, c'est trop beau. Oui, très beau!...Merci animal! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 20 Fév 2009 - 20:16 | |
| on est là pour partager... et c'est 'achement frustrant de ne pas trouver déjà en ligne l'image qu'on veut ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Mer 1 Avr 2009 - 23:05 | |
| Les Déshéritéspassé l'autre soir sur Arte : - Citation :
- Russie, 1905. Lasse de l’atmosphère antisémite de son village natal, la jeune Hanne Segal part à Saint-Pétersbourg rejoindre son frère Jacob qui, converti au christianisme, est devenu un riche avocat. Elle y retrouve aussi son ancien ami Sacha, entré dans un groupe révolutionnaire...
Le film de jeunesse du maître Dreyer, récemment restauré. www.arte.tvça commence en parlant pas mal et en alignant la galerie de personnage, quelques beaux trucs avec des barques et de l'eau mais de la longueur et du "pittoresque appuyé"... avec cependant un message ouvert de tolérance, et d'émancipation pour les jeunes un peu à l'étroit dans les règles strictes d'une tradition un peu rigide (beaux moments au début avec les jeunes justement et leurs flirts). "récemment restauré" et c'est impressionnant tellement c'est de bonne qualité le résultat, avec une mention toute spéciale pour la bande son assez variée (dans un genre tout de même) et un poil expérimental. Quelques sacrés effets sur une fin impressionnante avec des villageois remontés à bloc qui viennent faire la peau à leurs voisins juifs du quartier d'à côté, et ça ne plaisante pas. Froid dans le dos authentique. (et bande son musicale au top du top). Légère sensation à la fois de mou et de trop dense sur un gros milieu du film (peut être pas assez réveillé non plus) mais content de ne pas m'être privé de la découverte tant pour le côté film dans la forme et pour l'impression qui reste sur quelques travers joliment dégueulasses de notre belle espèce. le déjà croisé site du cine club de caen nous apprend : "Film récemment restauré autrefois sorti en France sous le titre : Aimez-vous les uns les autres." et apporte quelques images. ça doit être visible en ligne quelques jours si j'ai bien compris. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Carl T.Dreyer Ven 1 Mai 2009 - 23:16 | |
| Ordetça veut dire la parole ou le verbe, si j'ai compris ce que j'ai lu par ci et par làEn 1930 dans un village de Jutland, Inger, l'épouse de Mikel Borden, attend son troisième enfant. Johannes, le frère de Mikel, passe pour un illuminé aux yeux de sa famille. Et le cadet Anders veut se marier avec la fille du tailleur... met il y a une sévère divergence de point de vue sur l'exercice de la foi entre les deux familles. L'accouchement se passe mal.Adapté d'une pièce de théâtre écrite par le pasteur Kaj Munk et la foi est une préoccupation importante chez Dreyer. Tout ce qu'il faut pour un film riche, dense et intéressant rempli d'interrogations à donner le vertige et provoquer l'émotion. non ? mais si. et c'est très bien construit, servi par une atmosphère étrange, un suspens réel autour de l'étrange et prophétique Johannes (incarnation mais jusqu'où ? du christ), baigné dans des éclairages sublimes aux ombres franches et une caméra qui "bouge toute seule". Encore une fois beaucoup d'attention portée aux personnages et la mise en valeur de rôle forts comme celui d'Inger aussi croyante que généreuse et essentielle. Cette forme prodigieusement maitrisée et efficace dialogue (si on peut dire) avec le texte, constitué des points de vue et sentiments des protagonistes face à la religion, la croyance, et à la vie et ses épreuves. Qui croit comment et plus ou moins, qui fait attention à quoi... peu de choses gratuites, et des personnages essentiellement seuls parlant le plus souvent sans regarder leur interlocuteur, pour eux-mêmes. Les croyances légères, pratiques et pesantes, voir écrasantes sont encore pointés du doigt par le réalisateur qui va cependant beaucoup plus moins, donnant ça vision humaniste mais croyante du problème tout en laissant l'espace du questionnement et de l'interprétation au spectateur. Ce sujet qui dans les mots ou en résumé peut sembler froid et monotone se révèle au fil des plans séquences en aller retour dans des intérieurs dépouillés assez doux, généreux, avec une tendresse sincère pour tous les âges. Le patriarche, le fils dans la force de l'âge ou le cadet qui a l'air perdu et démuni. Les personnages sont à la fois symboliques et vrais, avec une texture et une fragilité émouvante. D'ailleurs j'ai trouvé ce film profondément émouvant, surtout dans sa deuxième moitié. Le final/révélation est incroyable et essentiel, tour de force de principe (mais chut, j'ai été heureux de ne pas savoir avant de voir). Troublante et poignante expérience à l'imparable simplicité de certaines expressions. Un film à voir même si l'on "bloque" sur les questions et histoires de religion, parce que c'est un très beau film, très généreux et que derrière ces questions c'est avant tout un regard sur la vie, le rapport à soi et à l'autre, à la peine. Un point de repère cinématographique, au moins. | |
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