Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Hubert Haddad

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coline
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyJeu 21 Aoû 2014 - 23:40

eXPie a écrit:
coline a écrit:
coline a écrit:
La condition magique

Hélas…moi qui me réjouissais de pouvoir le lire très vite, je dois reconnaître qu’il m’est tombé des mains…

Sur insistance de mon libraire (un ami), je vais essayer de reprendre ma lecture...Il me dit qu'après les 100 premières pages, j'ai passé le plus dur... Very Happy Je vais retenter pour en avoir le coeur net...

Pourquoi, il fait 102 pages ?

 dentsblanches 

Non...méchant eXPIe qui a comparé "mon" Hubert Haddad à Coelho et Lévy diablotin ...il comporte 281 pages!
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titine
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyVen 16 Oct 2015 - 15:49

je suis en train de lire "le peintre de l'éventail", de Hubert Haddad, mon premier livre de cet auteur, à défaut de son dernier "Mà".
un peu de mal à rentrer dans le livre. plusieurs raisons : du mal à savoir qui est le héros, qui est le narrateur ; il faudra que j'arrive vers la moitié du livre pour comprendre qu'il y a 3 générations d'hommes : le vieux jardinier, qui meurt assez vite (le héros du héros), l'homme qui a renversé mortellement une jeune fille (le héros), un marmiton de 14 ans (le narrateur). autre raison : une écriture très "léchée", appliquée, figurative, paysagère, soit "pas mon style". persévérant, m'appuyant sur les mots, je finis par m'acclimater à ce récit, qui finit par lâcher quelques petits secrets sur ses personnages, et ça commence à s'animer, je commence à m'y attacher. j'apprends par les posts sur ce fil que le récit va entrer (et s'achever ?) dans une sorte de phase sombre, avec un tsunami (ahh). et là je tombe sur le commentaire désopilant et déconstructeur de ExPIe, daté du 6 mai 2014, qui m'a totalement réjoui :
ExPie le 6 mai 2014 a écrit:
   
Le bandeau rouge, "Sublime Japon", annonce la couleur du livre : le cliché.
Avant une plongée dans le passé récent, on commence par quelques pages qui se situent dans le présent - et déjà deux petits agacements : il est fait mention d'une "armistice" (page 10) à propos de la fin de la Seconde Guerre Mondial au Japon alors qu'il s'agit d'une capitulation : il y a une différence entre les deux termes (en gros : la capitulation est une décision militaire ; une armistice est une décision politique) ; et puis on lit "du thé bouillant" (page 11), alors que chacun sait qu'il ne faut pas mettre de l'eau bouillante pour faire un bon thé. Et on entame l'histoire du peintre d'éventail.

Citation :"A quoi bon revenir sur mes errements. Un vieil homme n'a que le temps de détisser et retisser son linceul. Tu sais déjà presque tout du pauvre Matabei, peintre sur éventail qui n'aura vécu que d'espérance jusqu'à l'heure du chaos. Quand je me suis installé dans la pension de dame Hison, en bas de la première montagne, c'était seulement pour quelques jours, histoire de changer d'air.
Les arbres cachent tout ce qui ne mérite pas d'être vu. Il y avait des cèdres de Chine sur les pentes, un magnifique ginkgo qui attire les pèlerins, des chênes bleus et de beaux châtaigniers, des érables rouges jusqu'au pont de bois qui sert ou qui ne sert pas sur la rivière étourdie, entre le lac de Duji et la forêt de bambous géants recouvrant d'ombres vertes le versant sud de la première montagne." (page 12).

Dès le début, on a le ton : une accumulation de tout ce qui fait japonais : la petite pension, les bambous, les érables rouges, le pont de bois, tout est là. Deux pages plus loin, on a eu en plus des pèlerins, une maison de poupée, une planteuse de riz, des oiseaux à foison (grive, pluvier, rollier...), et le jardin dont s'occupe Maître Osaki - lequel, comme tout maître qui se respecte, est discret. Ah, j'allais oublier les incontournables haïku.
Ce que Matabei est bien, là, à contempler les paysages et à penser à l'impermanence (comme tout Japonais, bien sûr : on croit qu'ils dorment dans les transports, eh bien non : je suis sûr qu'ils méditent tous sur l'impermanence).
Rapidement (page 21), on prend connaissance du traumatisme qui a conduit Matabei à se mettre à l'écart du monde (ce qui permet habilement de conjuguer les événements contemporains qui parlent au lecteur avec tout le folklore traditionnel). Un accident dont il n'est pas responsable. Mais, comme cela ne suffit pas, on en rajoute une couche avec le séisme de Kobé de 1995. Ça fait beaucoup... et on n'en est qu'à la page 21 !

Matabei finit par remarquer maître Osaki, toujours occupé à son jardin. Il apprend beaucoup de lui.
Citation :"Matabei savait maintenant que les vrais maîtres vivent et meurent ignorés et qu'on ne pouvait espérer plus belle équité en ce monde." (page 54).En voilà une pensée idiote, digne d'un Paolo Coelho, voire d'un Marc Levy. Non mais franchement ! Et Hokusai, alors ? Et Hiroshige ? Et Bashô ? Ils ont vécu et sont morts ignorés, peut-être ? Non. Cela veut donc dire qu'ils n'étaient pas des vrais maîtres ? Quelle bêtise.
La stupidité de la phrase éclate encore plus page 119 :
Citation :"la réputation d'Osaki Tanako, à sa grande surprise, volait très loin au-dessus de son entourage immédiat, jusque dans les monastères et chez les érudits."À ce moment-là, Matabei remet-il en question la fameuse phrase stupide de la page 54 ? Eh bien, non. Aucune réaction. Matabei continue à appeler Osaki "maître". C'est à n'y rien comprendre, puisqu'il savait depuis la page 54 que les vrais maîtres sont ignorés. Il s'agit sans doute d'une forme profonde d'impermanence, celle du raisonnement. Rien n'a d'importance, les phrases ronflent mais ne portent pas à conséquence.

Dans le même genre :
Citation :"La maladie, comme la folie, n'existait que dans le regard des autres." (page 177).Encore une phrase définitive, qui claque. Or, dès la page suivante, on lit :
Citation :"Dès que nausées et maux de tête cessaient, Matabei reprenait où il l'avait laissé le legs invisible du vieux maître."Etonnant, non ? Pourtant, Matabei est seul, il n'y a personne pour poser son regard sur lui : la maladie ne devrait donc pas exister.
Bref. Il ne sert à rien de tirer sur l'ambulance. On me dira sans doute que tout cela n'est pas consternant comme je le crois, mais qu'il s'agit de quelque chose qui relève de la poésie.

L'autre point marquant du livre, c'est le style, les énumérations. Voici une petite description du jardin :
Citation :"L'art de la dissimulation et de la révélation par étapes au gré de la promenade était poussé à son comble, cela à travers toutes les directions du jardin, lequel semblait bel et bien y gagner les proportions et la complexité d'un labyrinthe. Les lanternes de pierre, le chemin de rosée, tout le réseau joyeux de rigoles au départ d'une cascade, les passerelles d'une ou deux enjambées, les portes claires comme on en voit au seuil des sanctuaires flottants, les formations arborées au deuxième et troisième plans - saules et bouleaux, pruniers, érables parmi les azalées -, juste avant la capture par habiles échappées du paysage naturel - élévations, replis des pâtures et forêts -, entre les haies et les murs limitant le jardin : ce mélange de rusticité et de raffinement atteignait un équilibre surnaturel, sans aplomb eût-on dit, qui associait les vertus des jardins de thé et du jardin sec conçus pour la contemplation immobile." (page 80).Tout est très japonais, mais tellement japonais, tellement trop japonais que cela sonne faux : trop, c'est trop. C'est censé être poétique, léger, et tout n'est qu'overdose, comme ces estampes caricaturales destinées à l'exportation.
Et ces phrases qui crient leur poésie... "Le chant éperdu des oiseaux de la forêt laissait croire à l'innocence du jour." (page 147)... "le sanglot d'un rapace nocturne" (page 158)... "Les saisons ne vieillissent jamais. Un éternel été succède au beau suicide du printemps. Et l'automne empourpre les érables à l'heure dite." (page 175). Si l'on pouvait savoir exactement quelle est cette heure, ça serait bien pratique pour le tourisme.

Ceux qui aiment ce genre de texte trouveront leur bonheur. Pour les autres, c'est très dur.
Hubert Haddad a l'art de tout gâcher. Je vais faire pareil. On a donc droit au tsunami (pour continuer dans ce qui parle) : à un moment tout est emporté... mais les carpes, elles, non. Elle ne sont plus dans leur mare, mais dans des flaques, mortes ou mourantes (à cause du sel de l'eau ?), toujours est-il qu'elles sont encore là (page 138). On saura donc ce qu'il faut faire en cas de menace de vague géante : piquer une tête dans la mare la plus proche. Les maisons, les arbres seront détruits, emportés, mais on pourra continuer à barboter tranquillement. C'est totalement ridicule, bien sûr. Ou bien c'est poétique, au choix (il doit y avoir plus de symbolique dans les carpes mourantes que dans les carpes emportées). On notera qu'un passage semble faire un petit écho à la scène de l'inondation dans Bruine de Neige, de Tanizaki (c'est toujours dangereux de faire écho à un chef-d'oeuvre de la littérature, on peut souffrir de la comparaison).

Concernant les personnages, ils semblent répondre à un cahier des charges : ainsi, on a le vieux sage, le jeune apprenti... et bien sûr la jolie fille de service. C'est désespérant.

Passons sur le caractère toujours bâtard d'une oeuvre située dans un pays étranger (à qui s'adresse-t-elle ? on nous dit des évidences pour un Japonais, comme le risque d'étouffement par mochi, ou - et c'est dit à plusieurs reprises - le fait qu'une oeuvre ne doit pas être symétrique, mais légèrement inachevée et donc pas totalement "parfaite") et notons juste que Laszlo Krasznahorkai, avec Au nord par une montagne, s'en est lui très bien sorti (comme quoi c'est possible, mais pas pour tout le monde).

j'ouvre les bras à cet humour caustique (les carpes, trop bon), convaincant puisqu'il s'appuie sur le texte et sur ses contradictions ou négligences intimes. je continue néanmoins ma lecture, mais avec à l'esprit que je lis une fable en carton. pas grave.
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Arabella
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyVen 16 Oct 2015 - 17:01

Hubert Haddad divise pas mal sur le forum, il a ses fans, et des gens qui n'aiment vraiment pas. dentsblanches
Et les commentaires d'eXPie sont souvent drôles, quand il n'aime pas...
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyVen 16 Oct 2015 - 21:02

C'est gentil, tout ça !

Quand je suis caustique, ça me fait du bien, mais ça peut agacer, voire pire, certain(e)s qui ont aimé. Je me dis que le contraire peut arriver aussi (que quelqu'un critique un livre que j'ai adoré), alors ça n'est (je l'espère) pas bien grave, tant que c'est un peu argumenté...
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyVen 16 Oct 2015 - 23:48

Et aucun parfumé n'ose lire "Ma" ?
Tout le monde a peur de la contre-attaque d'eXPie ??? rire
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptySam 17 Oct 2015 - 9:53

Il ne faut rien craindre, je ne lirai plus de Haddad...
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptySam 17 Oct 2015 - 10:45

"Mà" est présenté comme un roman japonais. on dirait que Haddad retrempe sa plume dans "le peintre d'éventail". on sait à quoi s'attendre, dans l'esprit et les développements. pour moi, ça ne le fera pas. j'ai terminé "le peintre d'éventail" "au galop", traversant très rapidement la triple catastrophe "tremblement de terre/tsunami/catastrophe nucléaire" et la fin du héros dans les flammes. deux choses terminales : finalement je me suis rendu compte que je n'avais pas compris qui était le narrateur, ce n'est pas Hi-Han (ça se veut cocasse ?), puisqu'il s'enfuit suite à une "déchirante" déception amoureuse ; alors le narrateur doit être l'auteur (qui d'autre ?). c'est quand même bizarre de terminer un livre en se posant ce genre de question... sinon je ne crache pas sur la petite part érotique distillée dans le récit au travers de l'ancienne geisha, du couple d'amoureux, de la jeune Enjo.
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyLun 26 Oct 2015 - 19:39

Ariane SHOYUSKI a écrit:
Et aucun parfumé n'ose lire "Ma" ?
Tout le monde a peur de la contre-attaque d'eXPie ??? rire

Eh bien comme je suis raide dingue de ce roman, je me suis fendue d'un commentaire et reviens ici pour le poster! content

« Mā »* de Hubert Haddad

« La marche à pied mène au paradis ; il n’y a pas d’autre moyen d’y parvenir mais il faut marcher longtemps.»
Ainsi commence Mā, l’un des deux derniers romans de Hubert Haddad parus en cette dernière rentrée littéraire.
Le héros, Shôichi, est un moine pèlerin d’aujourd’hui qui marche, comme avant lui ont marché les célèbres poètes Bashô (XVIIᵉ siècle) et Santoka (mort en 1940), tous deux maîtres du haïku japonais. Comme avant eux, bien longtemps avant eux, avait déjà marché un autre moine poète, Saigyō, mort en 1190.
Ainsi parle donc Shôichi :
« Comme Matsuo Bashō allant dans la foulée de Saigyō, son aîné de six cents ans, Santōka s'était mis en route derrière ces figures illustres. À mon tour, en parfait inconnu inspiré par une déesse, je reconduis aujourd'hui d'un pas actuel la ronde des pèlerinages dans la merveille de l'instant, comme l'ombre d'une ombre d'une ombre... »

Le destin de Shôichi s’entrecroise dans le récit avec celui de Santōka auquel il est étroitement lié.
Tous deux se ressemblent avec leurs yeux de myopes derrière des lunettes «larges comme des soucoupes». «Son air de hibou surpris en plein jour», c’est ce qui fera peut-être que, jeune étudiant travaillant dans un bar le week-end, Shôichi fut remarqué par Saori, une universitaire qui a consacré sa vie à l’œuvre de Santōka et s’apprête lorsqu’elle le rencontre à publier une biographie du poète.
Bien que cette femme soit beaucoup plus âgée que lui, une liaison amoureuse va naître entre eux, fulgurante, lumineuse mais éphémère, se terminant par le décès brutal (accident ou suicide ?) de Saori. Elle avait confié son manuscrit à Shōishi pour qu’il le lise.

Inconsolable (comme avant lui Santōka pour d’autres raisons), Shōishi va marcher pour ne pas mourir, « en fugitif de lui-même », accompagné de la biographie romancée de Santōka écrite par Saori.
Les histoires de ces deux hommes se mêlent dans le récit subtil et profond qu’en fait Hubert Haddad. Tous deux poètes, ils arpentent le monde sur la voie du détachement et de l’accomplissement de soi, ils contemplent, pour survivre et pour l’écrire, la beauté de la nature dans son impermanence et son éternel renouvellement. Pour tous deux, marche, contemplation, écriture… et saké.
« Moi, Shôichi, dernier moine pélerin en ces terres chancelantes, je marche sur les pas de Santôka depuis qu’une déesse m’a délaissé dans la saison froide.

L’hiver sans couleur

éclaire ton oeil noir

rare nuit des neiges

Tout chemin semble étranger quand on évoque l’amour perdu. Par chance, les pieds gardent l’esprit et j’avance à bonne allure sous les cerisiers en fleur, dans les prairies gelées ou parmi toutes ces feuilles mortes venues d’arbres inconnus. Je marche dans un monde à l’usage de ceux qui se croient vivants. »


L’histoire de Shōishi est prétexte pour donner à découvrir celle de Santōka, trop méconnue encore et fort intéressante. Et pour ce faire Hubert Haddad, de son écriture éblouissante de beauté poétique, de raffinement, de profondeur de pensée, véritable source de méditation et de rêve, nous livre un roman savant (mais abordable !), infiniment sensible : sensible à une civilisation, à des paysages, à des tragédies (celles des hommes et du pays), à l’art du haïku…

On aimerait comme le poète « boire de l’eau de lune » ou « s’éclairer d’une récolte de lucioles »…Considérer que « la solitude est bien la seule conquête de l’homme libre »…Ne pas oublier que « le passé n’est passé de rien, le futur nous effleure à peine et il se résorbe dans l’éternel présent »… Garder en mémoire qu’« entre le premier et le dernier haïku, la vie passe d’une seule traite, à peine le temps d’une respiration »…Et surtout qu’ « il faudrait toujours se dire adieu sur un je t’aime. »


* Mā
Dans le roman, Hubert Haddad ne fait référence qu’une seule fois à son titre. Alors qu’une très belle jeune fille vient calligraphier le mot sur du papier blanc.
N’en connaissant pas le sens, j’ai fait mes recherches et, en raccourci, trouvé ceci :
- Ma est un terme japonais qui signifie intervalle, espace, durée, distance.
- Ce terme est employé comme concept d'esthétique, il fait référence aux variations subjectives du vide (silence, espace, durée, etc.) qui relie deux objets, deux phénomènes séparés. Ce concept est décliné dans de nombreux arts : architecture, peinture, arts martiaux, art culinaire, théâtre, musique, etc.



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Bédoulène
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyLun 26 Oct 2015 - 20:28

Tu as la réponse de Coline Ariane ! sourire
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Arabella
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 EmptyLun 26 Oct 2015 - 23:15

Mais nous savons depuis longtemps que Coline est la femme de tous les défis. sourire
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MessageSujet: Re: Hubert Haddad   Haddad - Hubert Haddad - Page 14 Empty

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