Laurent Gaudé

coline a écrit:

La mort du roi Tsongor n'est pas mon préféré...J'ai d'abord connu Laurent Gaudé par ce qu'il a écrit pour le théâtre...
Donne-lui une autre chance Queenie...

C'est quand même très bon Tsongor, non???

markofr a écrit:

coline a écrit:

La mort du roi Tsongor n'est pas mon préféré...J'ai d'abord connu Laurent Gaudé par ce qu'il a écrit pour le théâtre...
Donne-lui une autre chance Queenie...

C'est quand même très bon Tsongor, non???

Oui, c'est un très bon roman...Mais le sujet a été pour moi un peu plus difficile à aborder que Le soleil des Scorta par exemple...ou Eldorado...ou Les sacrifiées (ça y est, j'ai placé ce titre encore une fois sur le forum ! )...

Vive les sacrifiées!

Et je me répète aussi en disant que j'ai gardé un très bon souvenir de la pièce de théâtre Le tigre bleu de l'Euphrate

markofr a écrit:

Vive les sacrifiées!

Et je me répète aussi en disant que j'ai gardé un très bon souvenir de la pièce de théâtre Le tigre bleu de l'Euphrate

Tu as raison...Répète...Je suis sûre qu'il y en a à qui cela avait échappé...Mais pas moi......

Je ne m'étais endormi que quelques minutes Faut dire que la lumière était super tamisée avec des parfums d'encens et que le narrateur chuchotait presque!

markofr a écrit:

Je ne m'étais endormi que quelques minutes Faut dire que la lumière était super tamisée avec des parfums d'encens et que le narrateur chuchotait presque!

Ne dis pas que tu t'étais endormi...
La faute à la mise en scène et non au texte ...magnifique!...de Laurent Gaudé...

Interview avec Laurent Gaudé sur evene.fr:

ICI

Citation :

Laurent Gaudé connaît un succès mérité.

Je n'ai lu que deux Laurent Gaudé, soit Eldorado et Cris mais il fait déjà parti de mes auteurs favori. j'aime bien son écriture et la manière de nous transporter dans son monde. et bientôt j'aurai tout lu ses bouquins.

kenavo a écrit:

Interview avec Laurent Gaudé sur evene.fr:

ICI

Citation :

Laurent Gaudé connaît un succès mérité.

Extrait:
L'écriture :

Je veux avant tout qu'elle s'imprègne de l'énergie de l'épopée ou de la tragédie. Ce souffle-là, original, qui sort de la réalité, qui sort du minimalisme...[...] J'aimerais bien qu'on retrouve une identité de la langue telle que je la travaille avec cette présence de l'oralité. [...] J'aime bien quand les personnages parlent, quand ils se lancent dans de longs monologues. J'aime la répétition... C'est probablement dû à mes débuts comme auteur de théâtre. Et puis il y a des thèmes qui m'intéressent : ceux de la transmission, de la violence, de la vengeance, de la honte, du voyage initiatique. Ce sont des choses que l'on retrouve d'un livre à l'autre, que j'interroge constamment.

Le soleil des Scorta est très agréable à lire. J'ai apprécié particulièrement les très courts chapitres d'autant plus qu'a la fin de chacun d'entre eux, mon plaisir était renouvelé et intact.
Moins lyrique que le Roi Tsongor, moins fantastique. L'atmosphère est tout à fait différente mais j'y ai retrouvé le souffle de Gaudé, quelque chose de poétique et de doux. J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette famille et des générations qui se succèdent et se transmettent le soleil et la terre. J'ai suivi au rythme lent de Gaudé chacun des personnages qui grandissent, vieillissent et meurent et me suis attachée à leur pas.
Je trouve que Gaudé a une manière particulière d'écrire. Il peint ! Et il revient sur ses tableaux autant de fois qu'il le faut pour nous laisser au bout du compte des images très belles et sereines. Avec les Scortas, le visage de Carmela et la barque de son fils sur la mer, le village et ses ruelles, les murs chauds, la chaleur, le prêtre, l'âne qui fume et recrache son mégot et avec Tsongor, le roi dans son tombeau, tableau beaucoup plus sombre et torturé.

Le Roi Tsongor était plus lyrique et plus mystique. C'est un conte presque un opéra avec ses batailles et ses personnages d'un autre temps. Mais c'est également magnifiquement écrit et on ne peut que se laisser porter par cette écriture. La distance avec les personnages est différente de celle établie avec les Scorta qui sont beaucoup plus proches, plus humains, plus réels. Avec Tsongor, on est dans le rêve et l'oralité des récit mytiques et si Tsongor se termine avec la fin d'une lignée, celle des Scorta continue avec Anna.

Salut mimi j'apprécie ton résumé

Spoiler:

Merci ! Ah oui, lis le si tu le peux, Bulle, tu ne le regretteras pas !

mimi a écrit:

Merci ! Ah oui, lis le si tu le peux, Bulle, tu ne le regretteras pas !

Aussitôt que je peux le trouver

mimi a écrit:

Je trouve que Gaudé a une manière particulière d'écrire. Il peint ! Et il revient sur ses tableaux autant de fois qu'il le faut pour nous laisser au bout du compte des images très belles et sereines. Avec les Scortas, le visage de Carmela et la barque de son fils sur la mer, le village et ses ruelles, les murs chauds, la chaleur, le prêtre, l'âne qui fume et recrache son mégot et avec Tsongor, le roi dans son tombeau, tableau beaucoup plus sombre et torturé.

J'ai lu ton post hier et oublié de te féliciter Mimi!
J'aime beaucoup cette image du peintre que tu emploies pour Gaudé, et c'est vrai!
Il pose sur son manuscrit comme il le ferait sur la toile, ses mots empreints de chaleur et de couleurs, et on se laisse complètement envelopper par l'atmosphère qu'il crée.

Vraiment je l'aime cet auteur

La porte des enfers

Un sujet délicat : la mort du fils aimé, la vie qu'il reste à vivre malgré tout, malgré la désintégration de tout ce qui nous entoure.

Mattéo se réfugie dans l'absence, dans la nuit : il sillonne les rues remplies d'ombres de Naples, sans rien rechercher, ni client à transporter, ni rencontre. Guiliana, sa femme effondrée, lui a demandé, comme une supplique, de lui ramener son fils, ou la tête de son meurtrier.
Logiquement Mattéo ne verra que cette dernière solution ; il y mettra tout ce qui lui reste de vie, avant de flancher au dernier geste. Il perdra Guiliana, il perdra tout. Puis un jour, Grace s'imposera à lui, Grace, travesti prostitué qui lui fera rencontrer un cercle d'amis qui rendra possible la première demande de Guiliana :

Le profesore Provolone, "aussi érudit que sulfureux ", génie honni par ses pairs pour ses théories fantastiques et pour ses moeurs dissolues.

Don Mazerotti, curé des pauvres et des crasseux, retranché dans son église pour ne pas que les autorités cléricales ne l'expulsent.

Garibaldo patron du minuscule café qui les abrite, patron accueillant qui possède le don de pouvoir "confectionner" le café qui conviendra à toutes les circonstances.

Avec ces quatre personnages, le récit basculera de "l'autre côté" et Mattéo entreverra la fin de son deuil et la possibilité folle de ramener son fils.

Ce récit de Laurent Gaudé rejoint certains mythes occidentaux sur la mort. Il m'a captivé par la figure de ces quatre personnages qui vont entourer Mattéo, par la longue et difficile descente de Mattéo.

Laurent Gaudé, dans un roman si différent d'Eldorado et du Soleil des Scorta s'attaque à la mort et au deuil et signe un livre réjouissant.

Merci à Sentinelle et à Aériale pour ce livre.