Laurent Gaudé

Ce sera ma prochaine lecture je pense...
Merci à vous qui m' aurez envie de lire un livre au coeur duquel il y a le sujet de la mort...

Ah, la Porte des Enfers... le livre qui m'a le plus touché, le plus marqué et à la fin duquel j'en demandais encore...

Ce roman est un roman sombre, blessant car il touche à une peur qui hante un jour, chaque homme et chaque femme de ce monde : la mort d'un enfant. Laurent Gaudé aborde ce sujet difficile avec beaucoup de poésie, beaucoup de justesse.

Son écriture talentueuse m'a fait pénétrer au coeur du récit. Ou plutôt, c'est l'histoire qui a investit chaque parcelle de mon être, me faisant frissonner, pleurer, souhaiter vengeance...

Le voyage dans le monde d'En-Bas, les Enfers, m'a littérallement transporté au-delà de mes peurs ; car affronter la mort, même au travers les pages d'un livre si bien écrit, est toujours insurmontable.
Ce roman m'a fait penser à tous ceux qui m'entouraient et qui ne sont plus là. J'ai vraiment été envahi par le thème de l'ouvrage...

Mêlant réel et fantastique, ce récit nous emporte dans un voyage éprouvant et entêtant, dont on ne ressort pas indemne. A l'image des bouts de ceux que les morts quittent, nous perdront, nous aussi, dans cette descente aux Enfers, des bouts de nous.

Roman du sacrifice et de l'amour, La Porte des Enfers nous emporte au-delà de la raison, au seuil du supportable.
Ce livre confirme le talent de Laurent Gaudé et l'inscrit encore plus profondément dans les pages de la littérature française qui marquera.
Ecrit avec brio, cette histoire marquera la lectrice que je suis pour longtemps, pour toujours...

Malorie je suis en plein dans la lecture de La porte des Enfers...Pour l'instant (3/4 du roman)...j'adore...

Tu verras Coline, tu va être déçu que le livre s'arrête... il est tellement passionnant et bien écrit, que l'on aimerait qu'il ne finisse jamais.

La mort, un sujet central chez Gaudé, semble-t-il. Malgré tout son talent, je ne lirai pas ce livre.

Steven a écrit:

La porte des enfers. Le profesore Provolone, "aussi érudit que sulfureux ", génie honni par ses pairs pour ses théories fantastiques et pour ses moeurs dissolues. Don Mazerotti, curé des pauvres et des crasseux, retranché dans son église pour ne pas que les autorités cléricales ne l'expulsent. Garibaldo patron du minuscule café qui les abrite, patron accueillant qui possède le don de pouvoir "confectionner" le café qui conviendra à toutes les circonstances

Je suis rendu à cet endroit même où on découvre cette faune qui vit la nuit , dans le café de Garibaldo. Une faune Inhabituel du jour,mais avec qui on apprend beaucoup sur la mort et ses croyances. Très bonne lecture.

Citation :

''Chaque deuil nous tue. Nous en avons tous fait l'expérience. Il y a une joie, une fraîcheur qui s'estompe au fur et à mesure que les deuils s'accumulent...Nous mourrons chaque fois un peu plus en perdant ceux qui nous entourent...''

bonne lecture de La Porte des Enfers.

Je viens de terminer La Porte Des Enfers .

Spoiler:

Ce bouquin c’est une ode à la vie finalement.
La traversée des enfers qu'il faut prendre au deuxième degré.
Ce livre apporte un moment de lucidité face à la mort, à la perte des êtres aimés.
La perte et l'absence du fils adoré, qui a emporté Giuliana dans la démence.

Spoiler:

p.s. Je suis encore aux premiers balbutiements dans mes résumés.

J'étais tellement dérangée par ces Enfers et la mutilation atroce et superflue de la mère dans le récit que je repousse le moment de faire un vrai commentaire...

Laurent Gaudé a cette fois-ci, pour moi, poussé le bouchon un peu trop loin ...

Je vais y revenir avec plus de précision...Mais je viendrai faire ce commentaire "à reculons"...


Il faut un peu que je calme la violence de ma réaction face à ce roman...

coline a écrit:

J'étais tellement dérangée par ces Enfers et la mutilation atroce et superflue de la mère dans le récit que je repousse le moment de faire un vrai commentaire...

Comme avec ses "imprécations", on est dans la tragédie grecque, méditerranéenne, avec ses outrances.

Nezumi a écrit:

coline a écrit:

J'étais tellement dérangée par ces Enfers et la mutilation atroce et superflue de la mère dans le récit que je repousse le moment de faire un vrai commentaire...

Comme avec ses "imprécations", on est dans la tragédie grecque, méditerranéenne, avec ses outrances.

Les imprécations, par contre, je les adore...
Laurent Gaudé est à l'origine un auteur de tragédies (et quelles tragédies!). C'est même sa formation ...

La première imprécation dans ce roman m'a transportée...Et je les ai mises en liens avec d'autres passages dans d'autres romans et pièces de théâtre de Gaudé...Il donne souvent aux femmes des monologues (imprécations ou pas) d'une force extraordinaire, presque surnaturelle et merveilleuse et je l'admire de savoir écrire ces mots et les placer dans la bouche de ses héroïnes...

Moi non plus, comme Nezumi, je n'ai pas trouvée superflue cette scène. Elle va dans le sens de cette violence poussée à son paroxysme, et elle ne m'a pas génée outre mesure.

Par contre et par rapport à ce que l'on disait l'autre jour avec Coline, je crois que pour imager les morts de cette façon, Gaudé n'a pas eu à souffrir personnellement, ou en tout cas, récemment de la perte d'un être proche.

C'est la réflexion que je me suis faite, car il est très dur de parler de nos morts en en projetant leur image comme il le fait ici.
Enfin, il me semble.

coline a écrit:

Laurent Gaudéest à l'origine un auteur de tragédies (et quelles tragédies!)

Je ne savais pas, mais j'ai été frappée par la théâtralité de ce roman, qui en fait à la fois ses qualités et ses défauts, d'ailleurs. Mais j'en dirai plus dans mon commentaire.

Le point de vue de Laurent Gaudé
interview de Laurent Gaudé

La scène du passage en enfer doit être fabuleuse à écrire pour un écrivain ?

Citation :

C'était jouissif ! Les quarantaines de pages qui concernent la descente aux enfers, je les ai écrites rapidement, joyeusement et avec plaisir. Un peu le même bonheur que j'ai éprouvé dans certains passages - les grandes batailles, par exemple - de 'La Mort du roi Tsongor'. Ce ne sont pas les pages que j'ai le plus retravaillées. Même si ces passages étaient sanglants, l'énergie de l'épopée rendait les choses faciles. Par contre, ça a été beaucoup plus dur d'arriver à imaginer que le lecteur puisse attaquer la descente aux Enfers avec conviction, en y croyant. J'ai beaucoup transformé la construction pour voir comment quitter le réalisme de Naples. J'ai trouvé des solutions comme par exemple la rencontre avec des gens bizarres, un peu décalés, qui se mettent à parler de choses en lien avec le mythologique.

bulle a écrit:

Citation :

C'était jouissif ! Les quarantaines de pages qui concernent la descente aux enfers, je les ai écrites rapidement, joyeusement et avec plaisir. [...]Ce ne sont pas les pages que j'ai le plus retravaillées.

Sans vouloir être méchante, ça se voit assez.

C'est bien ce que je pensais.

Citation :

Par contre, ça a été beaucoup plus dur d'arriver à imaginer que le lecteur puisse attaquer la descente aux Enfers avec conviction, en y croyant.

Il peut avoir ce regard décalé, cet esprit imaginatif proche du fantastique parce qu'il n'a pas été lui-même frappé par la perte d'un proche.