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| Laurent Gaudé | |
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Auteur | Message |
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bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 3 Nov 2008 - 20:09 | |
| Un merci particulier à Coline et markofr pour les titres suivant . - markofr a écrit:
- Les neiges bleues, qui évoque les thèmes de la mort et du deuil avec une dignité, une poésie (et une foi que j'aimerais parfois avoir) déchirantes et malgré tout très apaisantes.
- coline a écrit:
- Etty Hillesum (Lettres de Westerbork)...
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| | | Le Bibliomane Zen littéraire
Messages : 3403 Inscription le : 21/02/2007 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Dim 16 Nov 2008 - 18:38 | |
| "La Porte des Enfers"
Un matin de l'été 1980, à Naples, Matteo De Nittis, chauffeur de taxi, conduit son fils Pippo à l'école. Exaspéré par les embouteillages, il a garé sa voiture et a décidé de finir le trajet à pied. Alors qu'ils arrivent tous deux à proximité de l'établissement scolaire, des coups de feu éclatent et voilà le père et son fils au milieu d'une fusillade. C'est en effet à ce même endroit et au même moment que deux clans de la Camorra ont décidé d'en découdre. Matteo se jette à terre en serrant son fils afin de le protéger. Quand tout s'arrête, Matteo se redresse, indemne. Mais Pippo, lui, ne se relèvera plus jamais : touché par une balle perdue, l'enfant a été tué sur le coup. Commence alors, pour Matteo et sa femme Giuliana, un long cauchemar. Leur fils de six ans est mort et, c'est bien compréhensible, ils ne peuvent admettre cette disparition, cet absurde, injuste et douloureux coup du sort. Matteo erre toutes les nuits sans but au volant de son taxi dans les rues de Naples, ne s'arrêtant même plus pour prendre des clients. Quant à Giuliana, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même et à l'abattement succèdent peu à peu la haine et le désir de vengeance. Cette vengeance, elle pense l'accomplir en la personne de Matteo qui va découvrirpar l'entremise d'une lettre anonyme, la photo, l'adresse et l'identité de l'homme responsable de la mort de leur enfant : il s'agit d'un petit cacique de la pègre napolitaine dénommé Toto Cullaccio. Giuliana exhorte alors son mari et le presse d'accomplir sa vengeance. Matteo ressort d'une armoire un vieux pistolet et s'apprête à faire justice. Il tuera Cullaccio et quand il rentrera chez lui, Giuliana lavera sa chemise rougie du sang de l'assassin de leur enfant. Mais Matteo De Nittis n'est pas un héros de cinema et, au moment où il tiendra en joue Cullaccio, il renoncera à faire couler le sang. Rentré chez lui, Giuliana ne lui pardonnera pas sa faiblesse et décidera d'abandonner son mari.
Pour Matteo, le cauchemar va continuer, lancinant, aggravé par le départ de Giuliana. Le soir même, alors qu'il a repris ses errances dans la nuit napolitaine, une étrange cliente va s'imposer dans son taxi. Grâce à elle, il va faire la rencontre, dans un café, de quelques singuliers personnages : un professeur à la sulfureuse réputation, un vieux curé en révolte contre les autorités du Vatican, le patron de ce fameux café ainsi que sa cliente qui est en fait un travesti prostitué. Alors que Giuliana sombre peu à peu dans la folie, Matteo va apprendre de la bouche même du vieux professeur qu'il existe peut-être une solution pour ramener son fils à la vie et le rendre à sa mère. Il ne s'agit ni plus ni moins que de se rendre aux Enfers. D'après le professeur, les Enfers ne sont pas un mythe, ils existent réellement et il suffit, pour s'y rendre, d'emprunter une des portes qui subsistent encore dans de discrets endroits. S'il n'a pas pu mener à bien sa vengeance, Matteo est prêt à tout tenter pour ramener son fils d'entre les morts. Suivant les directives du professeur, il va trouver une des entrées du monde souterrain et, accompagné du vieux prêtre, il va s'enfoncer dans les entrailles de la terre en direction du monde des morts...
Avec ce roman, Laurent Gaudé revisite le mythe d'Orphée et nous offre un conte qui commence comme un polar pour se muer peu à peu en un récit qui donne la part belle au fantastique. On pense aussi à la « Divine Comédie » dans ce périple au royaume des morts où Matteo est accompagné et guidé par le vieux curé Mazerotti qui joue le rôle de Virgile, le poète qui sert de guide à Dante Alighieri dans sa visite des Enfers. L'Enfer, d'ailleurs, tel qu'il est décrit par Gaudé, diffère peu de la vision de Dante et de toute la tradition qui veut que le pays des morts soit un séjour de souffrance, peuplé d'ombres tourmentées qui évoluent dans un décor cauchemardesque. On pourra reprocher à l'auteur cette vision naïve et conventionnelle du monde d'en-bas, directement héritée de l'iconographie chrétienne. Les personnages qui apparaissent dans ce roman sembleront aussi assez stéréotypés : la prostituée au grand coeur, le vieux curé rebelle... mais Gaudé, et c'est ce qui fait le charme de ses romans, aime à jouer avec les clichés et restituer des images et des ambiances chargées de sens, quasi-cinématographiques, afin de mieux planter le décor et d'emmener le lecteur dans un récit dont il pourra facilement imaginer le contexte et les acteurs. On pourra aussi lui reprocher dans cet ouvrage une certaine tendance au pathos en l'image de ce couple déchiré par la disparition brutale de leur enfant, mais cette critique n'est peut-être envisageable que par des personnes qui n'ont encore jamais eu à faire face au décès subit d'un être aimé.
« La porte des Enfers » ne sera sûrement pas l'un de mes romans préférés de Laurent Gaudé mais j'ai quand même éprouvé un grand plaisir à lire ce récit qui, à la manière d'un conte nous fait basculer du quotidien le plus banal vers la fantaisie d' un monde onirique riche en symboles. Quant à la charge émotive de ce roman, elle est indéniable (quoiqu'un peu pesante à la longue) et nous ramène, comme tout grand roman, à une grande interrogation que s'est posée et que se posera encore longtemps l'humanité : à savoir l'inéluctabilité de la mort, le chagrin consécutif à la disparition d'êtres chers et les fantasmes qui ressurgissent de manière obsessionnelle lorsque l'on se voit confronté à ce drame : voir nos disparus revenir à la vie. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Dim 16 Nov 2008 - 20:31 | |
| J'avais lu ce livre à la fin des vacances je crois, mais je ne vous ai pas fait de commentaire, parce que malgré un moment de lecture agréable, je suis un peu restée sur ma faim tout de même, je ne me suis pas ennuyée mais je ne sais pas.... trop de bons sentiments peut-être, un côté un peu naïf dans la construction des personnages. Bref la magie n'a pas opéré. Je rejoins le commentaire du Bibliomane, ce n'est pas mon préféré non plus. Et pour tout dire, après seulement quelques semaines, je l'avais quasiment oublié | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 20:31 | |
| La Porte des Enfers
Un roman que j'ai lu pour me faire enfin une idée de ce Laurent Gaudé que j'avais entendu se faire massacrer en beauté au "Masque et la Plume" ( il y a 4 ans, à propos du Soleil des Scorta).
J'ai éparpillé mes impressions de lecture un peu plus haut, je vais les rassembler ici. Le style puissant et assez emphatique, ces successions de phrases brèves, abruptes, m'ont surprise au début, car je n'y suis pas habituée (lisant très souvent des anglo-saxons, qui écrivent rarement comme cela). La première partie m'a captivée, je l'avoue, je l'ai lue d'une traite comme une sorte de thriller métaphysique mâtiné de tragédie grecque (les imprécations/malédictions de la mère sont très impressionnantes). Puis cette deuxième partie avec la descente aux enfers, qui a déçu plusieurs parfumés, m'a laissée également dubitative. Elle est bien cliché, cette évocation des Enfers, et je l'ai lue comme de la fantasy assez ennuyeuse. J'ai eu également du mal à adhérer à cette conception pessimiste de l'au-delà, mais ce qui m'a le plus gênée, c'est quand même le peu d'inventivité de la description. Comme le dit Steven, Philip Pullman, dans A la croisée des mondes, a su, lui, réinventer les enfers dantesques de façon formidable. Il y a quand même de jolies idées dans La Porte des Enfers, comme la lumière qu'on envoie aux morts en pensant à eux, en ne les oubliant pas, et qui les maintient en quelque sorte en "vie". Et l'idée très juste que la perte des proches est chaque fois comme une amputation de nous-mêmes. Même si je ne regrette pas d'avoir découvert Gaudé, si ce roman m'a en partie captivée et parfois touchée, j'aurais aimé l'être beaucoup plus.
Dernière édition par Nezumi le Lun 17 Nov 2008 - 20:36, édité 1 fois |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 20:36 | |
| - Nezumi a écrit:
- . Puis cette deuxième partie avec la descente aux enfers, qui a déçu plusieurs parfumés, m'a laissée également dubitative. Plutôt cliché et peu inventive, cette vision des enfers vaguement dantesque, que j'ai lue comme de la fantasy assez ennuyeuse (comme le dit Steven, Philip Pullman, dans A la croisée des mondes, a su, lui, réinventer les enfers dantesques de façon formidable) .
Tiens! Je vais quand même me lancer pour voir ce qu'il en fait... J'ai toujours eu envie de lire (d'écrire?) un livre qui s'appellerait "Voyage à Pandemonium" et toute tentative d'illustrer la capitale des enfers m'intéresse... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 20:58 | |
| La porte des enfers est proposé dans le cadre du cerclage, n'hésite pas à profiter de l'opportunité Marko ! - Citation :
- (comme le dit Steven, Philip Pullman, dans A la croisée des mondes, a su, lui, réinventer les enfers dantesques de façon formidable) .
Il faut que je les lise, cette série en trois tomes a très bonne presse |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:09 | |
| - sentinelle a écrit:
Il faut que je les lise, cette série en trois tomes a très bonne presse Cette trilogie est excellente et dépasse vraiment le cadre de la fantasy, par sa complexité, son intelligence et aussi ses trouvailles et son inventivité, comme je le disais plus haut. Pullman est le vrai successeur de Tolkien, bien que très différent dans les thèmes abordés ainsi que l'écriture. N'hésite donc pas à t'y plonger. Je l'aurais bien cerclée, mais je l'ai en anglais. |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:16 | |
| Sentinelle, si tu as le temps, je pourrai te les cercler d'ici le mois de décembre. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:19 | |
| - Nezumi a écrit:
- La Porte des Enfers
La première partie m'a captivée, je l'avoue, je l'ai lue d'une traite comme une sorte de thriller métaphysique mâtiné de tragédie grecque (les imprécations/malédictions de la mère sont très impressionnantes). [...] Puis cette deuxième partie avec la descente aux enfers, qui a déçu plusieurs parfumés, m'a laissée également dubitative. Elle est bien cliché, cette évocation des Enfers, et je l'ai lue comme de la fantasy assez ennuyeuse. J'ai eu également du mal à adhérer à cette conception pessimiste de l'au-delà, mais ce qui m'a le plus gênée, c'est quand même le peu d'inventivité de la description. [...] Il y a quand même de jolies idées dans La Porte des Enfers, comme la lumière qu'on envoie aux morts en pensant à eux, en ne les oubliant pas, et qui les maintient en quelque sorte en "vie". Et l'idée très juste que la perte des proches est chaque fois comme une amputation de nous-mêmes. Même si je ne regrette pas d'avoir découvert Gaudé, si ce roman m'a en partie captivée et parfois touchée, j'aurais aimé l'être beaucoup plus. Je suis d'accord avec ton commentaire. Il faudrait que tu lises Le soleil des Scorta, c'est tout de même le plus abouti de ses romans... J'aime chez Gaudé le caractère épique de ses récits et leurs grands moments de théâtralité... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:21 | |
| - Nezumi a écrit:
- sentinelle a écrit:
Il faut que je les lise, cette série en trois tomes a très bonne presse Cette trilogie est excellente et dépasse vraiment le cadre de la fantasy, par sa complexité, son intelligence et aussi ses trouvailles et son inventivité, comme je le disais plus haut. Pullman est le vrai successeur de Tolkien, bien que très différent dans les thèmes abordés ainsi que l'écriture. N'hésite donc pas à t'y plonger. Je l'aurais bien cerclée, mais je l'ai en anglais. J'en ai déjà parlé mais pour moi la vraie révélation en littérature fantasy est "le cycle de Lyonesse" en 3 parties de Jack Vance: Le jardin de Suldrun, La perle verte, Madouc. Un régal de lecture par un conteur merveilleux. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:26 | |
| - Marko a écrit:
J'en ai déjà parlé mais pour moi la vraie révélation en littérature fantasy est "le cycle de Lyonesse" en 3 parties de Jack Vance: Le jardin de Suldrun, La perle verte, Madouc. Un régal de lecture par un conteur merveilleux. Pas trop convaincue par Cugel l'astucieux, mais c'était il y a une dizaine d'années, il est donc temps de retenter! |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:29 | |
| - Nezumi a écrit:
- Marko a écrit:
J'en ai déjà parlé mais pour moi la vraie révélation en littérature fantasy est "le cycle de Lyonesse" en 3 parties de Jack Vance: Le jardin de Suldrun, La perle verte, Madouc. Un régal de lecture par un conteur merveilleux. Pas trop convaincue par Cugel l'astucieux, mais c'était il y a une dizaine d'années, il est donc temps de retenter! La saga de Cugel c' est plus ironique, léger, malicieux. Lyonesse est nettement plus ambitieux avec des personnages très riches psychologiquement. Et le style! Superbement traduit. Je l'ai dévoré littéralement ce qui est rare pour moi dans ce genre de littérature. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:33 | |
| - coline a écrit:
Il faudrait que tu lises Le soleil des Scorta, c'est tout de même le plus abouti de ses romans... J'aime chez Gaudé le caractère épique de ses récits et leurs grands moments de théâtralité... Oulà. J'entends encore les critiques du Masque l'incendier (naïf, simpliste, fautes d'ortographe...), et ça va être dur d'en faire abstraction. Mais pourquoi pas! La théâtralité de la Porte m'a à la fois plu (côté tragédie antique à la poésie âpre) et agacée (une certaine grandiloquence tuant par moments l'émotion). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:36 | |
| - Marko a écrit:
La saga de Cugel c' est plus ironique, léger, malicieux. Lyonesse est nettement plus ambitieux avec des personnages très riches psychologiquement. Et le style! Superbement traduit. Je l'ai dévoré littéralement ce qui est rare pour moi dans ce genre de littérature. Tout à fait, le côté bondissant et rigolo m'avait un peu déçue, je devais m'attendre à quelque chose de plus sérieux. Mais je note Lyonesse! |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Laurent Gaudé Lun 17 Nov 2008 - 21:39 | |
| - Nezumi a écrit:
- coline a écrit:
Il faudrait que tu lises Le soleil des Scorta, c'est tout de même le plus abouti de ses romans... J'aime chez Gaudé le caractère épique de ses récits et leurs grands moments de théâtralité... Oulà. J'entends encore les critiques du Masque l'incendier (naïf, simpliste, fautes d'ortographe...), et ça va être dur d'en faire abstraction. Mais pourquoi pas! La théâtralité de la Porte m'a à la fois plu (côté tragédie antique à la poésie âpre) et agacée (une certaine grandiloquence tuant par moments l'émotion). Je crois que j'aime ce qu'écrit Gaudé (avec tous les défauts) parce que j'ai commencé par lire ses textes de théâtre... | |
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