Laurent Gaudé

Je compte bien tous les lire également

sentinelle a écrit:

Je compte bien tous les lire également

Allez...même une de ses pièces de théâtre...Les sacrifiées par exemple...

Cris, est bien entamé. résumé pour le week-end

Spoiler:

J'ai pensé ajouter ceci:
le point de vue des éditeurs

Citation :

Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo. Dans leur les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d'où ils s'élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l'insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore retentit l'horrible cri de ce soldat fou qu'ils imaginent perdu entre les deux lignes du front: '' l'homme-cochon''. A l'arrière, Jules, le permissionnaire, s'éloinge vers la vie normale, mais les voix des compagnons d'armes le poursuivent avec acharnement. Elles s'élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité, prenant en change collectivement une narration encantatoire, qui nous plonge, nous aussi, dans l'immédiate instantanéité des combats, avec une densité sonore et une véracité saissisantes.

Les poilus

C'est vraiment très tentant ce dernier livre de Gaudé. Je crois qu'il va bientôt être temps que je me remette à le lire lui

Cris - Laurent Gaudé - prix atout lire 2001

Laurent Gaudé avec ce livre nous amènent au milieu des tranchées de la guerre 1914-1918
ces soldats qui étaient surnommés '' les poilus '' .

À travers le périple de 12 personnages différents nous arpentons les tranchées.
Laurent Gaudé amène le lecteur au rang de soldat présent collés à eux, eux ,'' Les poilus''.
Le lecteur a froid, le lecteur à peur. Le lecteur risque la mort dans l'univers de cris.

Citation :

Jules: Je ne voulais pas partir. Rester avec eux. Continuer à veiller les uns sur les autres. Comme
ça à trois. - Ses compagnons d'armes. Marius et Boris.

Citation :

Jules: Je suis le vieillard de la guerre , Je suis le vieillard des tranchées . Je marche la tête baissée et monte dans le train sans me retourner sur la foule des condamnés.

L'eau froide vient s'abbattre sur le lecteur le temps de la lecture.
Le souffle coupé le lecteur reprend le récit.
Avec Jules , le chanceux qui a reçu une permission de 7 jours.
Il retourne à Paris pour la nième fois. Retrouver un semblant de vie.

Citation :

Lieutenant Rénier: (Troisième compagnie, deuxième section.)
Dans cette nuit de froid et de haine, nous avons entendu des cris terribles.
Lointains d'abord. Et puis de plus en plus près. Cela venait de devant nous et cela ne cessait de s'approcher. Un homme était là, qui poussait des suppliques de loup, qui geignait, qui râlait. Un homme était là et mes soldats se mettaient les mains sur les oreilles pour ne pas entendre ces sons de bête.
J'ai pris un fusil et j'ai tiré en pleine nuit dans la direction des cris. Pour qu'il cesse de nous miner
avec ses hurlements de gargouille. J'ai tiré et un éclair de feu a traversé la nuit. S'il y avait eu
des corbeaux sur le champ de bataille, ils se seraient envolés d'un coup. Mais il n'y en avait pas.
Nous n'avons rien vu. Et puis, quelques minutes plus tard, les cris ont repris, plus lointains, plus étouffés. Coup de feu inutile contre l'immensité gelée de la nuit. Coup de peu impossible contre le cri de la guerre. Je lutte contre personne. Il aurait juste fallu s'arracher les oreilles. On ne peut pas tuer un mort. Et cette nuit-là, cette première nuit d'accalmie arpès la boucherie, ce sont les morts qui ont pris la parole et nous avons dû écouter leur chant démembré.

'' l'homme-cochon''
celui qui terrorise les nuits dans les tranchées. Par ses hurlements de mort .
Perdu entre deux fronts – perdu dans sa folie .
Devient encore plus terrible que la guerre les obus et les ennemis eux mêmes.
t'elle une bête dans la nuit. des hurlements sans cesse se font entendre.

Marius part à la recherche de l'homme-cochon. en compagnie de Boris,
qui malheureusement devient la proie de l'homme-cochon. Marius voudra venger Boris et tuer l'homme-cochon. il croira jusqu'à un certain point.
que l'homme-cochon est mort après un tir d'obus. mais, les morceaux de chairs éclatés ne seront pas les siens. et l'homme-cochon continue à hurler à la mort.

Barboni, qui devient fou à son tour, tue un soldat ennemi perdu dans leur territoire. Barboni n'a plus peur de mourir, le rire a dépassé la raison.
Barboni deviendra l'homme flamme. une petite gloire bien à lui.

Ce livre nous fait découvrir une autre facette de la guerre,
c'est un combat contre l'adversaires et ses obus mais aussi un combat contre soi, contre la folie.

M'Bossolo, deviendra la planche de salut de Ripoll en le sauvant de la guerre.

peu en sortiront vivants ,
Jules honorera les morts , ses amis par des statues de boue. Partout il passera il fait pousser des statues.
Des statues garniront les villages pour que la guerre aie un sens. Pour que la mort de ses amis soit reconnu. Qu'il n'y aie pas eu mort pour rien.

Spoiler:

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plus de contenu à venir.

Pour poursuivre avec Cris - Laurent Gaudé

personnage : Jules

Citation :

La première fois -
La première permission, Je pensais que la gare, à Paris serait bondée. ques des gens seraient là, et qu'ils se précipiteraient pour m'intérroger. Je pensais qu'il y aurait des femmes venues avec leurs enfants, des journalistes, des badauds. Tous désireux de savoir. Tout prêts à répendre les dernières nouvelles du front dans la ville. On ne peut pas sempêcher de penser cela. Ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Mais la gare est vide. Chaque fois vide. Personne ne nous demande rien. Il n'y a que les soldats qui font la guerre. La gare est toujours vide. Et tout à l'heure, je n'entendrai pas même le haut-parleur annoncer l'arrivée en gare du train des blessés. Je n'entendrai rien. Je marcherai dans le silence épais de ma surdité. Et ce sera mieux ainsi.

Citation :

Je me souviens que la dernière fois, ce qui m'avait le pus frappé, c'étaient les femmes dans la rue. Partout. Tout habillées. Toutes parfumées. J'avais oublié. Oublié au point même de ne pas m'y être préparé. Je pensais tout simplement que cela n'existait plus. Mais elles étaient là, elles remplissaient les rues. Je ne les quittais plus des yeux. Je les regardais toutes. Et tout au fond de moi naissait un désir que j'avais oublié. C'était comme si mon sexe avait dormi pendant des mois et qu'il se réveillait d'un coup. Je ne me souvenais plus de la sensation que cela faisait de sentir son sexe. Comme une partie de son corps. La plus vivante, la plus chaude, la plus tendue. J'avais oublié à force de ne m'en servir que pour pisser que l'on pouvait bander. Je regardais toutes ces femmes. Je les suivais. Et je faisait tout pour ne pas quitter du regard leur déhanchement. Ce que j'imaginais de la chute des reins. Le désir était là et il n'était pas question de s'y soustraire. Il fallait assouvrir la faim du nouveau-né.---
mon sexe s'était réveillé et il ne fallait plus penser dormir.
Aujourd'hui, ce sera la même chose. Comme la dernière fois . Le choc des femmes.

Citation :

- le choc des femmes
Aujourd'hui, ce sera la même chose. Lorsque je ferai mes premiers pas dans Paris, j'en suivrai une jusqu'à ce qu'elle remarque ma présence. J'en suivrai une et je la déshabillerai des yeux. Il faut que je me calme, il faut lutter contre les coups de boutoir du corp. Il crie, il appelle, il veut manger. Il veut jouir. Il faut lutter. Je me sens prêt à violer. Il faut que je me calme. Le temps a passé. Jules, Tu es vieux de milliers d'années. Tu es vieux des tranchées. Ton corps est ridé de tous ces obus, de toutes ces balles tirées.

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emprunté au fil Un bon début, ça aide... :

Citation :

Jules: Je marche. Je connais le chemin. C'est mon pays ici. Je marche. Sans lever la tête. Sans croiser le regard de ceux que je dépasse. Ne rien dire à personne. Ne pas répondre si l'on s'adresse à moi. Ne pas se soucier, non plus, de ce sifflement dans l'oreille. Cela passera. Il faut marcher. Tête baissée. Je connais le chemin par coeur. Je me faufile sans bousculer personne. Une ombre. Qui ne laisse aucune prise à la fatigue. Le sifflement dans mes oreille. Oui. Comme chaque fois après le feu. Mais plus fort. Assourdissant.

Encore une fois et malgré l'aspect fantastique qui me rebute d'ordinaire, je peux dire que j'ai aimé ce Gaudé!
Encore une fois j'ai retrouvé avec le plus grand plaisir son écriture fluide et lumineuse (jusque dans les enfers pourtant!)
Une écriture qui me touche plein fouet parce qu'elle est violente parfois, tendre et douloureuse à d'autre, toujours chargée d'humanité

La porte des enfers, c'est l'histoire d’une famille dévastée par la mort accidentelle de leur unique enfant. Un sujet délicat, une approche particulière de la mort, mais l'auteur traite son sujet avec grâce et sans pathos parce qu'il y a toujours, quelque part, ce voile trouble et délicat et qui ressemble à de la pudeur.

On retrouve bien sûr des sentiments exacerbés: la haine, celle de la mère qui surgit à la mort de son enfant, le désespoir et l'esprit de vengeance incarné par le père puis par le fils (même si le récit débute à l'envers) Mais l'humanité des personnages de Laurent Gaudé leur confère cette puissance qui les rend infaillibles face au destin, ce regain de vie qui les fait toujours se battre et refuser l'inacceptable.

Je reconnais que je ne suis pas adepte des récits sur l'Au-delà et que je crains souvent la démonstration trop gore ou fantastique. Ce qui fait que le passage dans les ténèbres m'a laissée un peu perplexe!
Mais tout comme Sentinelle, j'ai aimé l'idée générale de la correspondance avec les morts, cette image de la survivance de l'âme dès lors qu'elle habite l'esprit des vivants, et celle, très belle, de la mort qui s’immisce chez ceux qui restent lorsque l'on perd un être cher.

Merci à Sentinelle et au cerclage, sans qui je n'aurais sans doute pas franchi le pas - un peu glaçant reconnaissons le- de cette porte là

Je suis contente qu'il t'ait plu malgré l'aspect fantastique

Oh oui, grâce à toi Senti j'ai franchi le Rubicon
Il fallait bien Gaudé pour me faire passer le cap des histoires de Ténèbres
Et pourquoi pas le fantastique...c'est le premier pas qui coute!

aériale a écrit:

Je reconnais que je ne suis pas adepte des récits sur l'Au-delà et que je crains souvent la démonstration trop gore ou fantastique. Ce qui fait que le passage dans les ténèbres m'a laissée un peu perplexe!
Mais tout comme Sentinelle, j'ai aimé l'idée générale de la correspondance avec les morts, cette image de la survivance de l'âme dès lors qu'elle habite l'esprit des vivants, et celle, très belle, de la mort qui s’immisce chez ceux qui restent lorsque l'on perd un être cher.

Ca va me plaire ça

Le journaliste du Le Monde Des Livres est tombé sous le même charme que moi dans le dernier livre de Laurent Gaudé:

Citation :

Laurent Gaudé nous enchante en revanche avec le roi du percolateur, qui a transmis son art à Pippo : il est sans doute le seul au monde à savoir préparer un café pour chaque humeur et chaque désir. A la manière d'un alchimiste, ajoutant au précieux liquide des épices et des ingrédients en tout genre, il offre à ses clients des boissons pour chaque circonstance : besoin de dormir, de se réveiller, de prendre des forces, d'attendre, de faire naître la volupté... Là, dans ce café, derrière le comptoir, le fantastique a plus de force que dans les Enfers.

Pour lire l'article en entier: LIEN
mais je ne conseillerais pas à ceux qui n'ont pas encore lu ce livre - il raconte pas mal du contenu

kenavo a écrit:

mais je ne conseillerais pas à ceux qui n'ont pas encore lu ce livre - il raconte pas mal du contenu [/size]

Je n'aurai donc pas la curiosité de cliquer sur ce lien...

kenavo a écrit:

Le journaliste du Le Monde Des Livres est tombé sous le même charme que moi dans le dernier livre de Laurent Gaudé:
Pour lire l'article en entier: LIEN
mais je ne conseillerais pas à ceux qui n'ont pas encore lu ce livre - il raconte pas mal du contenu

merci du lien Kenavo

Il y a du vrai, dans cette simple phrase, que cite Laurent Gaudé .
"Chaque mort, en disparaissant, emmène avec lui un peu des vivants qui l'entourent"

Citation :

"J'ai écrit ce livre pour mes morts. Les hommes et les femmes dont la fréquentation a fait de moi ce que je suis. Ceux qui, quel que soit le degré d'intimité que nous avions, m'ont transmis un peu d'eux-mêmes." Laurent Gaudé

j'aimerais bien connaître un type comme le roi du percolateur

Citation :

le roi du percolateur, qui a transmis son art à Pippo : il est sans doute le seul au monde à savoir préparer un café pour chaque humeur et chaque désir. A la manière d'un alchimiste, ajoutant au précieux liquide des épices et des ingrédients en tout genre, il offre à ses clients des boissons pour chaque circonstance : besoin de dormir, de se réveiller, de prendre des forces, d'attendre, de faire naître la volupté... Là, dans ce café, derrière le comptoir, le fantastique a plus de force que dans les Enfers.

j'aimerais bien un peu de sa potion magique pour me réveiller convenablement avant de partir pour le boulot

Massacre en règle de La Porte des Enfers au masque et la plume... C'est devenu habituel! Tant pis pour eux...

Ah bon ? Je vais aller écouter ça en postcast