Annie Saumont

Le Lait est un liquide blanc
Nouvelles
Extrait :
A Iena, ceux qui ne connaîtront pas Johann Gotlieb Fichte et son Initiation à la vie bienheureuse ceux qui ne liront plus -s'ils les ont jamais lus- ni Schiller ni Goethe, ceux qui gisent et ceux qu'on emporte sur des brancards de fortune vers le chirurgien équipé de la scie d'un quincailler... à Iana quand le brouillard se dissipe, dans l'odeur de la poudre, l'or terni des feuillages l'or flamboyant des incendies, ceux qui croient au ciel ceux qui n'y croient pas.
(...) A Iéna, vingt-deuxième station de la ligne Montreuil-Pont de Sèvres, elle est descendue sur le quai, s'est dirigée vers la sortie (...) Je dois te dire -toi et moi ça ne peut plus durer. Finissons-en.
(...) c'est ainsi que les hommes vivent

J'aime beaucoup.
Annie Saumont écrit essentiellement des nouvelles. Elle définit le genre ainsi :

Citation :

...un texte court avec une intensité dramatique forte, une chute définitivement fermée et des évènements qui ne se racontent pas tous ; il revient au lecteur de reconstruire les passages manquants. Ce sont donc des œuvres qui ne permettent aucune erreur, où chaque mot n’a qu’une place possible, celle qu’il occupe.

Prix Goncourt de la nouvelle, Prix de la Société des Gens de lettres et de l’Académie Française.

Elle figure sur ma LAL, je ne vais sans doute pas tarder à lire un de ses recueil.

Cela fait plusieurs années que j'ai lu Annie Saumont - Le lait est un liquide blanc et Après, mais j'ai l'impression que je n'était pas encore dans l'humeur d'apprécier ses nouvelles. En tout cas il ne me reste rien, rien du tout de cette lecture. Mais une re-lecture est programmée

Je l'ai programmée moi aussi, Les croissants du dimanche.

kenavo a écrit:

Cela fait plusieurs années que j'ai lu Annie Saumont - Le lait est un liquide blanc et Après, mais j'ai l'impression que je n'était pas encore dans l'humeur d'apprécier ses nouvelles. En tout cas il ne me reste rien, rien du tout de cette lecture. Mais une re-lecture est programmée

Je me souviens des nouvelles "moi les filles j'aime pas tellement" et j'ai détesté;; alors je n'ai même pas envie de retenter.

J'ai eu la chance de rencontrer cet auteur, mais je dois dire que je n'aime pas tellement ce qu'elle écrit, ses phrases sont trop entrecoupées, ce qui donne à sa lecture un rythme assez bizarre.

Un recueil de 18 nouvelles, très breves, juste quelques pages à chaque fois. Le récit est souvent à la première personne, ce qui est au centre de chacun de ces très brefs textes, ce sont les personnages. Mi-monstres, mi-victimes, personnages très ordinnaires, dans la vie desquels il ne se passe pas grand chose, et surtout pas grand chose de positif, d'heureux. Ils sont pour la plupart d'eux terriblement solitaires, même plus en espoir de quelque chose, et quand il leur reste un petit epoir, il est forcement deçu. Même le personnage de la première nouvelle, dont on pourrait peser qu'il ressemblen à l'auteur (une femme écrivain...), qui est tout heureuse de rencontrer enfin son lecteur le plus fidèle et le plus ancien, sur le compte duquel elle a visiblement un tant soit peu fantasmé, ce qui laisse supposer par ailleurs une certaine solitude, sera deçue dans son attente, mais je préfére ne pas vous dire de quel façon. Car un des grands intérêts de ces récits, est leur chute, cruelle et douloureuse, ou désesperée. Mais c'est au chaque lecteur de la découvrir.

Et puis il y a aussi l'écriture d'Annie Saumont, lapidaire, acerée, tranchante, outil au service de son propos. Elle se coule dans la façon de parler de ses personnages, dont une bonne partie sont des gens simples, et pas forcement instruits. Elle arrive à capter leurs personnalités et leurs ressentis, sans surtout s'apesantir à élaborer des sentiments ou des idées, il ne s'agit surtout pas dans l'univers d'Annie Saumont de faire du sentimantalisme. Elle a un côté immédiat, tout en étant très travaillée.

Annie Saumont maîtrise à merveille l'art de la nouvelle, elle nous propose des textes lapidaires ou chaque mot compte, dont l'ironie amère et la cruauté toujours sous-jacente ne plaîront pas toutefois pas à tout le monde.

Arabella a écrit:

Annie Saumont maîtrise à merveille l'art de la nouvelle, elle nous propose des textes lapidaires ou chaque mot compte, dont l'ironie amère et la cruauté toujours sous-jacente ne plaîront pas toutefois pas à tout le monde.

On dit qu'elle est maîtresse dans l'art de la nouvelle...
J'ai parcouru plusieurs fois un recueil de ses nouvelles en librairie et l'ai toujours reposé...Pas convaincue que son style puisse me plaire ...J'ai peut-être tort...

C'est sûr Coline qu'elle a son univers et une écriture bien à elle, et les deux n'ont rien de lisse, cela fait d'elle un écrivain très original, qu'on ne va pas confondre avec quelqu'un d'autre, mais cela peut aussi ne pas convenir à certains lecteurs, si c'est ton cas, il vaut miex essayer autre chose.

C'est rien ça va passer

Vingt très courtes nouvelles. Toujours un personnage au centre. Souvent tragique. Mais franchement je n'ai pas trop embarquée dans ces histoires, que j'ai trouvé un peu trop forcées. Ce n'est pas l'art de l'écriture, la forme qui sont en cause, mais le fond, le sens, la vision du monde sous-jacente qui ne me convainquent pas.
Je n'ai pas envie d'en dire plus, je ne sais pas trop quoi en dire en fait, de ces petites tranches de vie cruelles, mais que je trouve pas si juste que ça. Il me manque quelque chose, un petit je ne sais quoi.