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| Claire Messud | |
| | Auteur | Message |
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Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Claire Messud Lun 21 Avr 2008 - 21:22 | |
| Claire Messud, née aux États-Unis en 1966, a fait ses études à Yale et à Cambridge. Aux Éditions Gallimard ont paru La vie après, son deuxième roman, et Une histoire simple suivi de Les chasseurs. Les enfants de l'empereur figure dans la sélection finale des dix meilleurs livres de l'année 2006 du New York Times. Elle vit et travaille à Boston. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Claire Messud Lun 21 Avr 2008 - 21:33 | |
| Les enfants de l'empereurtraduit de l'américain par France Camus-Pichon Editions Gallimard Les enfants de l’empereur est le genre de roman que l’on n’arrive guère à poser avant de l’avoir terminé. Je ne sais pas si cela en fait pour autant un très bon roman… un bon plaisir de lecture, c’est certain. En exergue, une citation d’Anthony Powell : « Le général, il semblait autorisé à le faire, prétendait que si l’on parvenait à préserver son mythe personnel, il n’y avait pas grand-chose d’autre qui comptait dans la vie. Ce n’est pas ce qui arrive aux gens qui est important, mais ce qu’ils pensent qu’il leur arrive ». New York, 2001… Tous les personnages qui nous sont –longuement – présentés vivent au contact les uns des autres, persuadés de bien se connaître, mais leur univers de pseudo-certitudes s’effrite peu à peu. Chacun est dans son rêve , le rêve new-yorkais consistant à être médiatiquement connu. Danielle cherche désespérément un sujet susceptible d’intéresser les téléspectateurs, les aborigènes, la liposuccion et ses ratés ?? Marina, son amie, écrit un livre depuis plusieurs années , « Les enfants de l’empereur sont nus », référence au conte d’Andersen, un essai sur la mode enfantine, qui doit lui permettre de devenir célèbre, aussi célèbre que son père, intellectuel bien pensant , conscience de l’Amérique ( mais qui cache dans ses placards un manuscrit remanié en permanence dont le sujet est « Comment vivre »..). Physique avantageux de séducteur et porte feuille bien rempli, ce qui permet à sa femme ( un des rares personnages sympathique) de défendre bénévolement la veuve et l’orphelin . Ludovic, l’australien aux dents longues, qui se prend pour Napoléon , rêve de conquérir New York.En détruisant les autres.. Et Frédéric, dit Boothie, dans le rôle de l’innocent, qui au début croit à la supériorité de certains, et très vite ne croit plus à rien, mais se sent investi d’une mission. Et puis le 11 septembre. Et les enfants de l’empereur se retrouvent vraiment nus. Pas pour très longtemps pour certains. Définitivement pour d’autres. Seul peut être Boothie tire une morale de l’histoire en voyant les corps tomber des tours jumelles : " Or, c’était évident : la mobilité, la capacité, justement, à tournoyer comme un atome,sans attaches, ce frisson à la perspective de l’insignifiance absolue, il ne fallait pas les craindre. Tout était là. Etre absolument dépourvu de liens. De tout contexte. Etre parfaitement et en tout point autonome. Enfin. " C’est un gros roman, qui passe d’un personnage à l’autre avec subtilité, mais qui, à mon goût, n’est pas assez percutant dans l’analyse de ces personnages qui sont après tout assez horripilants , peut être parce que c’est trop long, et que l’on finit par s’attacher à tous sur la durée.. D''autres avis iciEt j'attends celui de Kenavo! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claire Messud Lun 21 Avr 2008 - 22:29 | |
| - Marie a écrit:
- Et j'attends celui de Kenavo!
Ce livre va m'accompagner en vacances.. donc tout de suite après j'y serais sur ce fil | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Claire Messud Sam 7 Juin 2008 - 21:05 | |
| Je n'ai pas envie de vous conseiller La vie après, de Claire Messud. Ce n'est pas un mauvais livre pourtant, mais je laisse à un autre le soin et l'envie de le défendre. On pourrait le classer dans les romans psychologiques, avec ses analyses des personnages, auto analyses de la narratrice, suppositions, explications... Bla bla bla. Et cetera. Excuse moi, Claire, mais la vie est courte et 4OO pages, c'est trop long parfois, quand on a le choix ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claire Messud Sam 7 Juin 2008 - 22:08 | |
| - Marie a écrit:
- Et j'attends celui de Kenavo!
Pauvre Marie qui doit toujours attendre… et - bix229 a écrit:
- Excuse moi, Claire, mais la vie est courte et 4OO pages, c'est trop long parfois, quand on a le choix !
Bix qui ne m’encourage pas.. Mais je vais lui accorder quand même un peu de temps pour faire connaissance | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Claire Messud Jeu 26 Mai 2011 - 19:36 | |
| Les chasseurs Résumé - Citation :
Le narrateur, un professeur d'université américain venu étudier à Londres, regarde les marionnettes qui s'agitent derrière les fenêtres, jusqu'au jour où l'une d'elles va malgré lui entrer dans sa vie. Quatrième de couverture - Citation :
- Un professeur d'université américain raconte sa vertigineuse descente aux enfers, le temps d'un été, au sortir d'une rupture amoureuse, dans l'isolement d'un appartement londonien. Avide de paix et de solitude, il ressent comme une agression la visite de courtoisie de son étrange voisine, Ridley Wandor. Elle est laide, ingrate, quelconque. Un récit obsessionnel et fort de Claire Messud, une des voix majeures de la littérature américaine contemporaine.
Après avoir lu la critique de Marie sur "Les enfants de l'empereur", j'ai dérogé à mes habitudes en me lançant dans la lecture d'un écrivain qui m'était totalement inconnu ... à en lire Marie, et les différentes critiques dont j'ai pris connaissance, je ne doute pas que "Les enfants de l'empereur" soit un excellent roman, cependant , à mon sens, "Les chasseurs" ne mérite pas de figurer dans la liste des ouvrages inoubliables ... parfois, certains écrits trouveraient une fin heureuse par leur mise au pilon ... L'histoire : Un universitaire américain, dont le sexe n'est pas précisé, séjourne à Londres durant un été, afin de se documenter dans la perspective de l'écriture d'un ouvrage sur "l’analyse des différences entre l’idée de la mort au dix-huitième siècle et la conception romantique qui lui a succédé et de leurs manifestations poétiques ". Cet (cette) universitaire se verra envahi par les intrusions intempestives d'une voisine nommée Ridley Wandor, qu'il (elle) ressentira comme un viol de son intimité ... peu à peu, pourtant, il (elle) vivra une malsaine obsession, en se questionnant sur le mode de vie et les réelles intentions de cette encombrante voisine, qui vit avec sa mère et élève des lapins qu'elle nomme "Les chasseurs", au point qu'il (elle) finira par la soupçonner de pratiquer l'euthanasie sur les personnes âgées dont elle s'occupe ... Sachant qu'il ne se passe rien d'intéressant qui ait retenu mon attention, (la visite d'un ami uraniste qui n'apporte rien à la psychologie de l'universitaire), je passe directement à la fin de cet ouvrage : Son travail terminé, l'universitaire regagne les US, puis revient en pélerinage dans ce quartier londonien, pour découvrir que sa voisine est décédée dans des conditions qui lui paraissent suspectes ... ... Il est heureux que cet ouvrage ne comporte que 134 pages qui se lisent très rapidement, car je me suis profondément ennuyée et, parfois, même, j'ai été à la limite de l'agacement en tentant de trouver un style à cette logorrhée qui confine à la diarrhée scripturale ... le syle est lourd, alambiqué, avec une certaine prétention didactique (entre autres, le lecteur imbécile se voit imposer la définition du "Syndrome de Münchhausen" p.77)... quant aux tentatives poétiques, leur niveau relève de celui de l'école primaire "j'avais délibérément refoulé le nuage noir de ma solitude" p.75 ... de plus, mais peut-être me trompé-je, mais les descriptions physiques et vestimentaires de Ridley Wandor sont d'une telle cruauté que je me suis demandée si l'écrivaine ne réglait pas des comptes avec une femme ennemie, par roman interposé ... Bref ! j'ai trouvé cet ouvrage, à la psychologie de bazar, prétentieux et sans intérêt ... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Claire Messud Jeu 26 Mai 2011 - 20:26 | |
| Claire Masud ne m' a pas covincu non plus, mais bon, tout le monde ne peut pas etre Stegner ou Moritz Thomsen... Tu pourrais peut etre essayer ceux-là, Constance ! | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Claire Messud Ven 27 Mai 2011 - 11:26 | |
| - bix229 a écrit:
- Claire Masud ne m' a pas covincu non plus, mais bon, tout le monde ne peut pas etre Stegner ou Moritz Thomsen...
Tu pourrais peut etre essayer ceux-là, Constance ! Je préfère retourner à des valeurs sûres, et ne plus me fier qu'à mon instinct, mes quelques connaissances littéraires, et aux critiques de mon cercle d'intimes ... ceci étant, bien que je conçoive qu'elle ait ses aficionados, la littérature actuelle d'amérique du Nord ne correspond pas à mes attentes en matière de style ... Dans "La plage de Scheveningen", roman paru en 1952, Paul Gadenne évoquait déjà l'invasion de cette littérature marketing, au détriment de la littérature française ... Aujourd'hui, c'est toute la littérature européenne qui en souffre ... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Claire Messud Lun 26 Déc 2011 - 13:57 | |
| Les Chasseurs
J'ai eu le plaisir de trouver à la médiathèque ce court « roman de jeunesse » de Claire Messud, donc j'avais aimé Les enfants de l'empereur et adoré La vie après.
On n'y retrouve pas l’ intensité et la maîtrise des romans suivants, mais il ouvre cependant des pistes intéressantes. Il y a tout d'abord une astuce plaisante dans le roman, et il faut saluer la traductrice qui a su se plier à cette contrainte, c'est qu'on ne sait à aucun moment si le narrateur est un homme ou une femme. Il raconte par ailleurs qu'il est passé d'une relation avec une personne d'un sexe, à une relation à une personne d’un autre sexe, et là encore les sexes restent indéterminés. C'est un espèce de défi à la Perec, assez amusant, mais qui amène parfois des contours stylistique un peu trop alambiqués, mais a son charme.
Il est question de cette personne, professeur aux États-Unis, qui vient de subir une rupture amoureuse et , croyant l'avoir bien gérée se retire pour 3 mois à Londres afin de poursuivre une étude sur la mort à la British Library. Il(elle) s'installe dans un appartement qui lui paraît au début lumineux, mais où il(elle) est vite amené à entrer en contact avec sa voisine, femme un peu vulgaire et dérisoire, qui commence à l’irriter, puis l’intrigue, et l’ amène à une espèce de construction délirante sur la capacité de celle-ci, aide à domicile, à donner la mort aux personnes dont elle s'occupe. Cela amène un récit un peu curieux, qui n'est pas sans rappeler Fenêtre sur cour d’Hitchkock, où notre héros observe ce qui se passe au rez de chaussée depuis sa fenêtre, montant des hypothèses, rationalisant, son univers psychique peu à peu envahi par la pauvre voisine qui a en fait pour seul défaut très d'être un peu niaise et très seule.
Tout ceci nous est décrit avec une grande finesse d’observation sur un ton assez distant, détaché, pour parler en fait d’un drame psychologique qui a totalement bouleversé notre personnage pendant un été.
Il y a dans ce roman une ambiance à la fois dérisoire et dramatique, avec des interrogations qui persistent, un questionnement sur la mort, le destin. Je regrette que l'aspect « changement de sexualité » du narrateur soit insuffisamment creusé, et, une fois n'est pas coutume, je dirais pour cela qu'il manque quelques pages à ce livre qui le rendraient meilleur. Une lecture agréable cependant. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Claire Messud Mer 28 Déc 2011 - 19:20 | |
| A la lecture de ta critique, et à la relecture de la mienne, je constate que nous ne partageons pas du tout le même point de vue sur "Les chasseurs", que ce soit sur le style ou la manière dont le sujet a été traité par Claire Messud. Cependant, je me dois d'avouer que la littérature américaine actuelle ne correspond pas à mes attentes stylistiques. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Claire Messud Jeu 29 Déc 2011 - 7:38 | |
| Comme tu le dis dans ta critique il y a quelques pages indigestes au milieu du livre.
Cependant comme ce roman est d'une lecture rapide, je l'ai trouvé plutôt amusant (mais ce n'est pas le roman du siècle bien sûr) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Claire Messud Sam 18 Avr 2015 - 16:55 | |
| La Femme d'en Haut La Femme d'en Haut, cette voisine du dessus que personne ne remarque, car, fade comme elle est, il est impossible qu'elle présente le moindre intérêt, qu'elle cache la moindre passion. Nora, institutrice quadragénaire célibataire et sans enfant, fait partie de ces femmes. Elle se défend crânement de ce semi-échec en se disant qu'elle y a gagné l'indépendance. Mais elle est dévorée par les possibles qu'elle a laissés échapper, et le temps d'une année scolaire, ces possibles vont devenir une presque réalité. Débarque dans sa classe pour une année un jeune élève plein de charme , bientôt suivi de sa mère, artiste pétillante et chaleureuse, et de son père, un intellectuel libanais attentif. Dora va se mettre à les aimer, follement, chacun pour lui, mais aussi l'entité délicieuse qu'ils constituent en tant que famille. Avec eux, elle va connaître un semblant de bonheur, enfin s'épanouir dans ses compétences : artistique, maternelle, amicale et amoureuse. Nora la bonne fille, brusquement réveillée comme la Belle au bois dormant, demande simplement à prendre part, être quelqu'un, elle y croit. Tout au long de cette conquête de soi et des autres menée tambour battant, on sent la désillusion à venir. Nora joue le rôle du Kleenex, indispensable et si apprécié quand on en a besoin, mais qu'on ne tarde pas ensuite à abandonner dans un coin. Mais quand tout s'effondre, elle n'est pas du tout décidée à se rendormir. Description pleine de vigueur et d'humour d'une femme beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, d'une générosité sans limite, mais qui a fini par perdre les codes à force qu'on ne lui offre rien, la Femme d'En Haut est une réflexion toute en nuances sur l'apparence (cette femme trop terne face à cette famille trop lumineuse), cette construction fragile qui ne demande qu'à s'effondrer. Ce livre va à la rencontre de ses personnages, dans leur complexité, et leurs ambiguïtés-mêmes font qu'on s'y attache profondément. Nora n'est pas séduite par un enfant, ne cherche pas l'amitié d'une femme, ni la conquête d'un amant, elle veut les trois, et les trois ensemble, la richesse de cette famille ou apparemment tout marche si bien, elle croit enfin accéder à la vraie vie. Mais il y a du miroir aux alouettes dans cette famille qui révèle progressivement ses petits égocentrismes, sa non-compréhension de la situation, au final tout aussi naïve que la fascination candide de Nora pour ce monde inaccessible. C'est un roman très féminin, sans afféterie , qui porte le lecteur dans une dynamique à la fois amusée et horrifiée. On y trouve de belles pages sur la relation de cette jeune femme, renfermée sur un féminisme mal digéré, avec ses parents malades ou vieillissants, qui, eux aussi, derrière leurs apparences, ont leurs expériences propres. On y parle de la création artistique, cette alchimie mystérieuse, épanouissement ou affirmation désespérée de soi , offrande narcissique, et le sérieux qu'on peut y mettre. Et puis cette façon qu'elle a, de prêter à autrui toutes les qualités, de croire autrui tellement meilleur qu'elle, et de tomber de haut après, se rendre compte qu'il est seulement différent, trouve un écho en moi, et est très sensiblement exprimée. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Claire Messud Sam 18 Avr 2015 - 18:05 | |
| Je n'ai pas l'impression que ce livre soit pour moi, je ne sais pas dire pourquoi, c'est juste un pressentiment. | |
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| | | | Claire Messud | |
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