Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 A.L. Kennedy

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kenavo
Zen Littéraire
kenavo


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MessageSujet: Re: A.L. Kennedy   A.L. Kennedy - Page 2 EmptyJeu 1 Avr 2010 - 8:53

Critique sur evene.fr pour Tauromachie:

Citation :
Un suicide avorté, une vocation enfuie, un sujet presque imposé : celui de la corrida. Pour se libérer des pensées qui l’engloutissent, Alison Louise Kennedy sillonne l’Espagne à la rencontre d’une culture enracinée et protéiforme, nourricière de toutes les passions, de toutes les ambivalences. Des temps immémoriaux, mythiques et légendaires, aux après-midi brûlants dans l’antre de l’arène, antichambre du sublime et du sacré, elle explore sous tous les pans la mort et les destins de ceux qui la bravent pour gagner leur vie. Destins extraordinaires égrenés au fil de portraits et d’anecdotes truculents, destins maudits, comme si la vocation avait pour pendant inéluctable la souffrance. "Plus grande est la promesse, plus profondes les blessures." En lisière de la création, dépossédée d’elle-même, Kennedy est comme une renégate quand l’enfant du pays andalou, Federico Garcia Lorca, s’invite au voyage. A l’ombre de cette figure fantomatique, martyr sacrifié sur l’autel de la guerre, elle se penche sur la condition d’écrivain et le devoir d’écrire qui est sien. Par égard pour sa vocation, par égard pour ceux qui ne le peuvent plus… Aux confins du récit, du journal de bord et de l’essai, ‘Tauromachie’ ressuscite les mémoires d’êtres en quête de grandes choses, plus grandes que nature, distillant, ici et là, une réflexion déliée sur la mort et la création. Au gré d’un voyage initiatique à résonances multiples, tourbillon de tableaux vivants et passés de sable, de chair et de sang, l’Ecossaise renoue avec les mots. Des mots lumineux, incandescents parfois, qu’elle manie avec la grâce et la souffrance du matador dans l’arène. Sous leur musique, incantatoire, on est captivés. Comme le toro sous les passes du torero
Audrey Rémond
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topocl
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MessageSujet: Re: A.L. Kennedy   A.L. Kennedy - Page 2 EmptyVen 29 Juin 2012 - 20:38

Day

Je vais avoir beaucoup de peine à parler de Day sans le dénaturer. Comment exprimer ce mélange de désespoir et de douceur, ce chaos intérieur dans lequel A L Kennedy nous plonge et nous perd, cet émerveillement douloureux qui nous saisit à chaque page ? Cela me paraît impossible . Tentez donc cette expérience de lecture, cette oxymore géante, car sur des sujets aussi banaux que la guerre, l ‘amitié et l'amour, c'est un roman unique, éperdu, inoubliable.

La guerre : c'est une chose si évidente et si juste, parce que la force « ça ne peut être arrêté que par la force », que lorsqu'il est déclarée, le jeune Alfred Day, à peine sortie des bras aimants de sa mère, prie qu'elle dure assez longtemps pour qu'il soit en droit de s'engager et d’y participer. Une chose si nécessaire, que chacun se doit de rire et de jouer alors même qu'il ne pense qu'à l'urgence de l’action et à la mort. Et ce qui insinue peu à peu une faille dans ce devoir d’optimisme n'est pas tant sa propre mort que celle des compagnons d’arme, si injustement fauchés alors que l’on survit, et celle que l’on assène, villes bombardées, destins saccagés.

La guerre, c'est aussi le souvenir de ces amitiés, ces hommes encore tout jeunes dont la vie comptait plus que la vôtre, et dont l'absence laisse un outrage ineffaçable au cœur. Et Joyce, cet amour impossible à la douceur ineffable, d’un pureté tragique, d'une fragilité salvatrice.

Rien de bien neuf… Mais une richesse de pensée et d’émotion, à travers une écriture virtuose, singulière, à savourer phrase par phrase, qui vous empoigne, autant dans la détresse et la violence , que dans la tendresse de deux êtres très jeunes, pleins de doutes et de timidité, emportés par un destin qui les dépasse, et qu'une caresse suffit à bouleverser. Aucune mièvrerie, aucune concession. Day raconte son histoire, sa jeunesse et son amour saccagés par la guerre, les émotions qu'il a vécues au fur et à mesure et celles qu’ il revit a posteriori (astucieusement mises en parallèle par l’usage des italiques, de la deuxième et de la troisième personne alternativement), à l'occasion d'un film tourné sur la seconde guerre mondiale où il a décidé d'être figurant : il rencontre d'autres hommes meurtris par ce destin commun de l’humanité où il n’y a plus de héros, plus de barbares mais de pauvres êtres déchirés par ce qu’ils ont vécu et il abandonne ses dernières illusions.

Citation :
… le vide dense, immense, qui était en eux s’infiltra alors, laissant voir que chaque homme ici était seul, loin de chez lui et loin de l’époque qui l’avait blessé, tenu et laissé vivre.


Et A. L. Kennedy se paie encore le luxe de l’humour, seul rempart dérisoire face aux ravages de l’Histoire.

Tant de douceur, tant de douleur, le cœur est pris


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kenavo
Zen Littéraire
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MessageSujet: Re: A.L. Kennedy   A.L. Kennedy - Page 2 EmptyVen 29 Juin 2012 - 21:15

Merci pour ton commentaire, extra comme toujours
une voix assez singulière dans la littérature et je l'adore avec tout ce qu'elle a fait (j'ai hâte de découvrir son nouveau roman qui va sortir en anglais en août), surtout qu'elle a écrit plein de différentes choses et d'un livre à l'autre on ne peut jamais savoir où elle va emener son lecteur

j'ai plusieurs coups de coeur parmi ses livres, mais surtout On Bullfighting, dont j'ai parlé déjà sur ce fil et Un besoin absolu
Citation :
Présentation de l'éditeur
Nathan Staples est romancier. Il vit dans une île au large des côtes du Pays de Galles, où s’est établie une petite communauté littéraire. Sa femme, Maura, l’a quitté, et il n’a pas vu sa fille, Mary, depuis sa naissance. Un besoin absolu raconte, avec la violence d’un cyclone au ralenti, comment ces trois personnages finissent par se (re)trouver. Et explore leurs mondes secrets : celui de Nathan, torturé par d'insupportables douleurs psychiques. Celui de Mary, élevée par un couple d’homosexuels, et bien décidée elle aussi à devenir écrivain. La quête d’amour inassouvie de Maura. Et la comédie littéraire, avec ses rituels, ses faux-semblants, ses figurants dérisoires.
Un besoin absolu est un livre sur la brutalité physique de la vie, sa cruauté, son indifférence. Mais le véritable sujet de cet ouvrage de 750 pages est peut-être tout simplement l’ « excès du roman », tant il est clair que son esthétique - « un empilement d'inventivité macabre » (The Guardian), où le grotesque règne en maître - correspond à la nature tourmentée des personnages, à la forme de leurs obsessions. « Excès de mémoire, d’émotion, de créativité, d’amour, d’alcool, de souffrance » (id.) : c’est en suivant cette ligne à haute tension qu’A.L. Kennedy a construit ce roman à l’étrange beauté. Alors, besoin absolu... ou besoin d’absolu ?
Livre qui pourrait bien figurer sur le fil "Abandonnez-vous vos lectures", il m'a fallut 3 essais pour entrer dans ce pavé (en français 750 pages), mais c'était un des premiers livres que je voulais lire en anglais après que j'avais abandonné cette langue un peu après la fin de mes études.. je croyais que je n'arriverais pas de trouver un sens dans tout cela.. mais quelle joie d'y avoir "conquis la bête" drunken
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