| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Nathanael West | |
|
+4Arabella kenavo animal bix229 8 participants | |
Auteur | Message |
---|
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nathanael West Ven 1 Oct 2010 - 20:51 | |
| - darkanny a écrit:
- Apparemment disponible uniquement en zone 1 ?
ah oui, c'est probable.. je ne peux pas te le dire, je n'ai pas (encore) le DVD, je l'ai vu à la télé et l'avait enregistré sur cassette vidéo.. mais n'ayant plus de télé ni de magnétoscope, il me faut voir si je peux l'avoir en DVD (ton lecteur DVD n'est pas un multi-zone (et pour un ordi la zone ne joue pas de rôle, en tous cas pas pour le mien) parce que sur 80% des zones 1 tu as souvent son et sinon au moins sous-titres en français) | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Nathanael West Ven 1 Oct 2010 - 20:54 | |
| effectivement je peux toujours le visionner sur ordi cela dit tu peux transformer une cassette vidéo en dvd , il y a un appareil parait-il | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nathanael West Ven 1 Oct 2010 - 20:58 | |
| - darkanny a écrit:
- cela dit tu peux transformer une cassette vidéo en dvd , il y a un appareil parait-il
oui, ça existe.. j'ai même une amie qui en a un.. mais j'ai traîné tellement avec mon déménagement et donc 3 jours avant LE jour, je me suis retrouvée devant 550 cassettes vidéo.. et je les ai tous jeté (déchets spéciaux).. pas l'énergie de faire le tri | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Nathanael West Ven 1 Oct 2010 - 21:02 | |
| Je n'en avais pas 550 mais j'ai pas fait mieux .... | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Nathanael West Lun 4 Oct 2010 - 18:46 | |
| Magnifique introduction de Bix sur ce fil consacré à Nathanaël West , auteur inclassable , disparu trop tôt , mais ayant écrit à un tournant majeur de l'histoire des Etats-unis , après les années fastes , juste quand le crash des années 30 voit le jour , avec son cortège de folie , de désespoir . Je pense que ça a fait les plus belles pages du roman américain cette période. Donc nous sommes ici en présence d'une galerie de personnages pris au piège de leurs amours , haines , ambitions , échecs et qui vont vivre quelques jours sombres , peu de rires malgré l'humour qui perce ça et là , c'est le noir qui domine et le fameux tableau de l'incendie rougeoyant ne fait qu'accentuer la noirceur ce ce ballet de personnages englués dans leur vie ratée , aspirant à autre chose , mais terrassés par l'impitoyable Hollywood , véritable miroir aux alouettes . Qui s'y aventure verra vite ses projets tourner court , cette obsession de l'argent , de la gloire , de la réussite , les cloue sur place au lieu de les porter. Et on vient en Californie pour y "mourir " , c'est le but de toute une vie , parce qu'il y a le soleil et les oranges , mais cuisante déception , ça ne suffit pas d'où cette formidable phrase quand enfin l'événement surgit:"ils ne s'ennuyaient plus , mais chantaient et dansaient allègrement à la lumière rouge de l'incendie" Roman d'atmosphère , oppressant parfois , qui possède d'admirables descriptions de maisons de Los Angeles , de studios hollywoodiens et de personnages plutôt baroques : Harry le vieux clown malade qui survit en faisant du porte à porte pour son Brillant Poli , Abe Kusich le nain grossier , Faye , la pseudo starlette qui allume tout ce qui passe , et enfin le pauvre Homer , candide à faire peur , malheureux sur toute la ligne , un extrait sur un court moment de sa vie : Quand la baignoire fut pleine , il y entra et s'enfonça dans l'au chaude.Il grogna de bien-être.Mais un moment plus tard , il allait commencer à se souvenir , rien qu'un moment plus tard.Il essaya de duper sa mémoire en la submergeant de larmes et fit appel aux sanglots toujours anxieusement aux aguets au fond de sa poitrine.Il pleura tout doucement d'abord , puis plus fort.Il faisait un bruit de chien qui lape sa pâtée.Il concentra ses pensées sur sa détresse et sa solitude , mais rien n'y fit.La chose qu'il essayait si désespérément d'éviter continuait d'assiéger son esprit.C'est magnifique ce roman , d'une force inouïe , je suis pas près de l'oublier. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nathanael West Lun 4 Oct 2010 - 22:02 | |
| Merci pour ton commentaire, il y a quelques jours j'ai vu ta signature avec une citation de Nathanael West.. je me doutais que tu étais contente avec ta 'rencontre' avec cet auteur.. lire la confiramtion me plait | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Nathanael West Ven 8 Oct 2010 - 17:26 | |
| Ton enthousiasme est tellement communicatif Darkanny, que je vais le relire West, en commençant par L' Incendie de Los Angeles et Miss Lonely hearts... | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Nathanael West Ven 8 Oct 2010 - 18:30 | |
| Des auteurs comme ça , j'en redemande en plus ça confirme tout le bien que je pense de la littérature américaine ou anglo saxonne pour être plus large , 90 % de ce que j'aime vient de là
| |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Nathanael West Mar 22 Mar 2011 - 20:42 | |
| UN MILLION TOUT ROND
C' est avant tout une fable cruelle et caricaturale que West aurait pu aussi bien appeler Candide aux Etats Unis. Lem Pitkin en effet, n' est qu' un benet, pathétiquement crédule et confiant. Il n' a que 17 ans et sa courte vie ne sera qu' un calvaire pavé des pires intentions. Un irréversible processus de démolition. Tous ceux qu' il va croiser sont pires les uns que les autres, à deux exceptions près. Cyniques, brutaux, démagos, ils représentent tous les travers de ceux qui ont subi la crise des années 30 et se livrent à une impitoyable lutte pour la survie. Sous leur action, conjuguée, Lem va etre trainé en prison après avoir arrété des chevaux emballés. Dans l' action, il a perdu un oeil. Tabassé par les flics, le directeur lui fait arracher toutes les dents préventivement.
Le directeur se renversa dans son fauteuil, suçant d' un air pensif son énorme pipe en forme de calebasse. Quand il se remit à parler ce fut avec ardeur et conviction.
- La première chose à faire, dit-il, c' est de vous arracher toutes les dents. Les dents sont une souce d' infection et il est toujours sage de prendre ses précautions. En meme temps, nous commencerons une série de douches froides. L' eau froide est un remède excellent contre la morbidité.
- Mais je suis innocent, s' écria Lem lorsque le sens de ce que le directeur lui apparut clairement. Je ne suis pas morbide et je n' ai jamais eu mal aux dents de ma vie.
D' un léger signe de la main, le directeur écarta les protestations du pauvre garçon.
- A mes yeux, dit-il, les malades ne sont jamais coupables. Vous n' etes qu' un malade... Quant à votre argument, rappelez vous qu' il vaut mieux prévenir que guérir. Ce n' est pas parce que vous n' avez jamais eu mal aux dents que vous n' aurez jamais mal aux dents.
C' est le début de la déglingue, il va etre scalpé et perdra successivement, un bras, une jambe et finira sa triste vie comme héros et martyr du parti fasciste national. Sans avoir jamais compris ce qui lui arrivait, ni perdre la foi dans la nature humaine. Lem n' est qu' un souffre douleur, une victime expiatoire, un perdant né. Il n' est au' une caricature comme tous ceux qui le maltraitent... Y compris les idéologues fascistes ou staliniens qui croisent sa route. On en retire une impression de dégout et de malaise, comme s'il était impossible d' etre naif sans etre dérisoire.
| |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Nathanael West Mar 22 Mar 2011 - 20:52 | |
| - bix229 a écrit:
- UN MILLION TOUT ROND
Le directeur se renversa dans son fauteuil, suçant d' un air pensif son énorme pipe en forme de calebasse. Quand il se remit à parler ce fut avec ardeur et conviction.
- La première chose à faire, dit-il, c' est de vous arracher toutes les dents. Les dents sont une souce d' infection et il est toujours sage de prendre ses précautions. En meme temps, nous commencerons une série de douches froides. L' eau froide est un remède excellent contre la morbidité.
Quel extrait !!!! j'en frémis mais je vais le lire, ton commentaire est suffisamment évocateur. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Nathanael West Mar 22 Mar 2011 - 22:54 | |
| ... Et pendant que j' y pense, j' ajoute que j' ai été frappé par la lucidité de Nathanel West quant aux idéologies qui allaient se disputer l' hégémonie mondiale : le fascisme et le communisme stalinien. Sans oublier le capitalisme en crise mais toujours présent.
Et pas souçi d' honneteté, je dois dire que l' histoire est volontaierement monotone et répétitive, les personnages caricaturaux et sans épaisseur et que la tonalité est tout en grisaille... J' ai l' impression qu' il avait lu Kafka, Nathanael West... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nathanael West Lun 3 Sep 2012 - 21:03 | |
| L'Incendie de Los Angeles ( The Day of the Locust, 1939). Traduit de l'anglais en 1962 par Marcelle Sibon. Avant-propos de Monique Natan. 203 pages. Points. L'avant-propos de Monique Nathan (qui commence mal, il faut cesser de parler de "décade" quand on pense "décennie") dit que "A Cool million [Un Million tout rond] est sans doute son meilleur sinon le plus original des trois romans" (page IV). Là, on se dit qu'on n'a peut-être pas acheté le bon livre. Wikipedia, quant à lui, nous explique que le meilleur livre de l'auteur est Miss Lonelyheart. Mais commençons à lire l'Incendie de Los Angeles : - Citation :
- "L'heure de la sortie approchait quand Tod Hackett entendit un grand tohu-bohu sur la route devant son bureau. Le grincement du cuir s'y mêlait au cliquetis du fer, que dominait la tambourinade des sabots de mille chevaux.
Une armée de cavaliers et de fantassins déferlait." (page 7). Nous sommes dans les studios de cinéma, à Hollywood. Tod est dessinateur (costumes, décors...), il travaille pour l'industrie du cinéma. - Citation :
- "Son grand corps déglingué, ses yeux bleus nonchalants, et le sourire niais de sa bouche flasque le faisaient sembler complètement dépourvu de talent, en fait, au bord du crétinisme.
Mais en dépit de son aspect, c'était en réalité un jeune homme très compliqué, possédant toute une gamme de personnalités, emboîtées l'une dans l'autre comme une série de coffrets chinois. Et l'Incendie de Los Angeles, le tableau qu'il peignit dans la suite, prouva sans le moindre doute qu'il avait du talent." (pages 8-9). Le lecteur va faire la connaissance d'Abe, un nain, de Fay Greener, une jolie fille qui fait tourner les têtes mais qui voudrait faire carrière au cinéma, de son père Harry, un ancien clown, qui gagne sa vie en vendant du "« Brillant Magique », le poli moderne par excellence, le poli sans égal ou équivalent, employé par toutes les étoiles de cinéma" (page 57), ainsi que d'un comptable, Homer Simpson (une des sources d'inspirations de l'autre Homer Simpson, celui du dessin animé de Matt Groening). Et puis un Mexicain, une poule noire... Des personnages hauts en couleurs. Pendant près de 8 pages,Tod erre dans les décors de cinéma, passe d'une époque à une autre, une rue de Paris, un temple grec, une partie du métro aérien à l'arrêt de la 14° Rue... - Citation :
- "Il s'était mis à penser récemment non seulement à Goya et à Daumier, mais aussi à certains peintres italiens des XVII° et XVIII° siècles, à Salvator Rosa, Francesco Guardi et Monsu Desiderio, les peintres de la Décomposition et du Mystère. En abaissant les yeux vers le fond de la vallée, il voyait des arrangements qui auraient pu inspirer des oeuvres calabraises de Rosa. [...]
Pour Guardi et Desiderio, il y avait de ponts qui ne reliaient rien, de la scultpure dans des arbres, des palais qui paraissaient construits de marbre jusqu'au moment où un portique de marbre tout entier se mettait à flotter dans la brise légère. [...] Au centre du champ s'élevait un amoncellement gigantesque de décors, de apnneaux anti-sons et d'accessoires. Pendant que Tod regardait, un camion de dix tonnes y ajouta une nouvelle charge. C'était le dépotoir final. Il pensa la Mer des Sargasses de Janvier. De même que cette masse d'eau imaginaire est une histoire de la civilisation sous forme de dépotoir marin, la décharge du studio en est une sous l'aspect d'un dépôt de balayures de rêves. Les Sargasses de l'imagination ! Et ce dépôt s'emplit tous les jours d'avantage, car il n'existe nulle part de rêve en suspension qui ne finisse tôt ou tard par y échouer, après avoir été rendu photogénique à l'aide de plâtre, de toile, de lattes et de peinture." (pages 120-122). Mondes faux qui ne débouchent sur rien, empilement de réalités, rêves qui finissent au rebus. Très symbolique, bien sûr. Le roman, qui ne comporte pas vraiment d'histoire, mais plutôt des personnages en fin de parcours que l'on regarde un moment s'agiter et parfois mourir, est plein d'un agitation qui ne cherche pas à se trouver un sens, et laisse une impression de folie ; ce n'est toutefois pas une folie solitaire - quelqu'un qui perdrait les pédales dans son coin - mais bien une folie collective bariolée, pleine de couleurs, de bruits, de gens, et gaie comme une fin de monde. Curieux. Je m'attendais à autre chose de ce livre si réputé, j'attendais une histoire, un développement... quelque chose. Comme quoi, il ne faut pas forcément attendre quoi que ce soit d'un livre, c'est peut-être le meilleur moyen pour l'apprécier. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Nathanael West Lun 3 Sep 2012 - 21:39 | |
| On est jamais à l' abri de rien ! (Tiens j' ai déjà entendu ça !) Ni d' une déception, surtout si on a gambergé sur un livre... Et puis un 3 septembre de rentrée... Mais il reste trois autres nouvelles, EXpie... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nathanael West Lun 3 Sep 2012 - 22:17 | |
| Oui, j'en lirai d'autres. Un Million tout rond, par exemple ! | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Nathanael West | |
| |
| | | | Nathanael West | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|