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| Marie Sizun | |
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+7topocl kenavo Noémie Héri Le Bibliomane coline Chatperlipopette 11 participants | |
Auteur | Message |
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Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Marie Sizun Sam 24 Mai 2008 - 20:18 | |
| Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en Belgique. Une interview du Télégramme de Brest ICI | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Marie Sizun Sam 24 Mai 2008 - 20:22 | |
| La femme de l'Allemand L'Occupation, Paris et sa vie quotidienne, un cours d'art, une rencontre entre un jeune officier allemand et une jeune fille de bonne famille parisienne, Fanny, une liaison et son fruit de la honte. Les années passent, Fanny élève seule sa fille, Marion. Cette dernière se souvient d'une peur immense, ressentie un jour lointain d'enfance, aux côtés de sa mère: elle avait changé de voix, avait dit d'étranges mots et avait eu un comportement incompréhensible. Puis, Fanny avait disparu quelques temps et Marion prise en charge par des gens inconnus....ses grands-parents. Marion aime sa mère malgré son étrangeté et son grain de folie. Le silence autour de l'identité de son père lui pèse et elle désire en savoir plus. Peu à peu, au gré des révélations en pointillé qu'elle glane au cours de conversations entre adultes, elle esquisse un début de portrait et lui invente une existence. Fanny devient de plus en plus étrange, Marion devient une jolie adolescente qui perçoit le dysfonctionnement de ses relations avec sa mère. Elle parvient à mettre des mots sur la maladie de Fanny: maniaco-dépressive. La vie familiale est de moins en moins possible, le combat intense pour conserver une once de normalité. Marion s'accroche fermement aux branches de la raison à mesure que celle-ci quitte sa mère. L'amour peut-il vaincre la folie? Marie Sizun raconte l'amour et la folie, leur relation trouble et déséquilibrée mais aussi la colère salvatrice d'une petite fille. En effet, Marion a une relation fusionnelle avec sa mère: la vie à deux dans un petit appartement, les sorties au cinéma, petits moments privilégiés et précieux d'une intimité familiale. Elle l'aime même si parfois Fanny parle trop fort, est excentrique et mal habillée: la normalité vécue chez ses grands-parents est ennuyeuse, plate et poussiéreuse au coeur d'un silence ponctué de "Le père de la petite", mystérieux, ou "Elle nous a fait trop de mal...elle est morte pour nous." gifle de mots d'une infinie violence. Par petites touches, avec des phrases courtes, un rythme parfois saccadé, Marie Sizun peint la désespérance d'une femme à la dérive, tentant de tenir debout pour sa fillette et qui malgré tout son amour provoque l'angoisse et la peur lorsqu'elle se met à chanter, sur un mode grave et bas à la fois, la chanson "Le temps des cerises", celle qui sépare la mère et la fille malgré l'amour et la tendresse. "La femme de l'Allemand" est aussi un roman sur l'identité, celle qui nous situe dans la société mais aussi dans l'histoire, dans le temps et l'espace. Dans les années 50, il n'est pas facile d'être enfant d'une mère célibataire surtout quand le père est un soldat allemand! Le secret des origines est la seule solution pour ne pas être rejeté, et devient, de fait, une chappe de plomb. Le silence entoure chaque pensée même si des signes distinctifs provoquent la curiosité: Marion est grande pour son âge, elle est blonde et apprend très facilement l'allemand! Marie Sizun explore les relations mère-fille dans un contexte particulier: le mystère des origines, l'absence du père, la figure inconnue et rêvée du père. Tout en émotions, "La femme de l'Allemand" ne sombre pas pour autant (et c'est ce qui en fait sa force) dans le pathos insoutenable: c'est avec délicatesse et sobriété que les moments les plus tragiques sont évoqués: le lecteur est ému, profondément, mais sans inconvenance. Il vit, avec intensité, le dramatique naufrage maternel et la construction, à coup de colères et d'entêtements, de Marion qui ne peut survivre qu'en fuyant et renonçant à sa mère: la liberté psychique passant par la négation d'un amour et d'un attachement profonds à la mère. Une lecture belle et bouleversante, une histoire d'une force extraordinaire et à l'atmosphère rappelant celle de "Lambeaux" de Charles Juliet. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Marie Sizun Sam 24 Mai 2008 - 21:11 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- Une lecture belle et bouleversante, une histoire d'une force extraordinaire et à l'atmosphère rappelant celle de "Lambeaux" de Charles Juliet.
C'est un argument sérieux pour éveiller mon intérêt... Je ne connais pas du tout Marie Sizun. | |
| | | Le Bibliomane Zen littéraire
Messages : 3403 Inscription le : 21/02/2007 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Marie Sizun Dim 25 Mai 2008 - 5:57 | |
| "La femme de l'Allemand"
Ce roman faisant partie de la sélection du 6ème Prix des Lecteurs du Télégramme auquel nous participons, Chatperlipopette et moi, j'ai eu moi aussi l'occasion de découvrir ce très beau roman de Marie Sizun.
Aussi loin que remontent ses souvenirs, la petite Marion a toujours eu conscience que quelque chose clochait dans sa vie. Sa mère, Fanny, qu'elle adore comme tout enfant est censé aimer celle qui l'a mise au monde, fait preuve à certains moments d'un comportement pour le moins inquiétant. Ce sont de brusques accès d'irritation, des propos étranges, une conduite insolite, qui lui valent d'être traîtée médicalement et d'accomplir des séjours en hopital psychiatrique.
« Pourtant, dans le discours à mi-voix qu'il (le médecin) tient à la tante, un mot attire ton attention, un nom, le nom d'une maladie, la maladie de Fanny, sans doute, un joli nom, sonore et singulier, qui revient à plusieurs reprises : un nom en ose et en ive, compliqué ; il t'échappe, mais voilà qu'il revient, tu le saisis au vol : psychose maniaco-dépressive. C'est le terme qu'il emploie, et tu l'entends pour la première fois. »
Cette maladie que Fanny porte en elle était-elle inscrite dans ses gènes ? Ou est-elle est la conséquence d'un douloureux secret qui prend ses racines dans les années noires de l'Occupation ? Car Fanny, à l'âge de dix-huit ans, étudiante aux Beaux-Arts, a rencontré puis aimé un jeune officier allemand. Cette relation, découverte et réprimée par la famille de la jeune femme, s'avérera sans suite, le jeune homme ayant disparu sur le front russe à la fin de la guerre. Sans suite ? Quelques mois plus tard naîtra Marion.
Est-ce la douleur d'avoir perdu celui qu'elle aimait qui a fait basculer Fanny peu à peu vers la folie ? Est-ce le refus de ses parents d'accepter que leur fille se compromette avec un représentant des forces d'occupation ? Peu à peu, l'état de Fanny s'aggrave au gré de ses déceptions professionnelles et sentimentales.
Quant à Marion, elle grandit auprès de cette mère, « la femme de l'Allemand », dont les périodes de rémission alternent avec des crises de démence qui l'obligent à effectuer des sejours plus ou moins longs dans des institutions psychiatriques. Lors de ces périodes d'internement, Marion est confiée à ses grands-parents et à sa tante Elisa. C'est auprès de celle-ci qu'elle découvrira la vérité sur ses origines, sur la figure de ce père absent qui ne cesse de la hanter. Mais elle retirera bien peu d'éléments sur la personnalité de celui-ci, ignorant jusqu'à son nom ainsi que les circonstances exactes de sa disparition. Elle ne cessera pourtant, au cours des années, de tenter de percer ce mystère afin de faire toute la lumière sur ce secret honteux qui a poussé Fanny à se brouiller de manière définitive avec ses parents. Marion n'est-elle pas, après tout, « la fille de l'Allemand » ?
Avec ce roman, Marie Sizun nous conte une histoire douloureuse et bouleversante, un récit sur une relation mère-fille érigée sur des non-dits, sur l'image, comme une empreinte en négatif, d'un père inconnu et définitivement disparu. Elle nous relate ces sentiments d'amour, d'inquiétude,de défiance, puis de haine, et enfin de pardon, qui vont s'installer progressivement entre une mère et sa fille, toutes deux marquées à jamais par le sceau du destin et par le poids de l'absence de l'autre, qu'il soit le mari ou qu'il soit le père. D'une grande sensibilité, loin de tout effet mélodramatique, le texte de Marie Sizun nous renvoie à l' éternelle quête des origines au travers d'un récit superbement maîtrisé, d'une sobriété et d'une puissance narrative remarquables. Un très beau roman qui séduira, je n'en doute pas, celles et ceux qui auront apprécié « Lambeaux » de Charles Juliet ou encore « J'apprends » de Brigitte Giraud. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Marie Sizun Dim 25 Mai 2008 - 12:40 | |
| - Le Bibliomane a écrit:
- "La femme de l'Allemand"
D'une grande sensibilité, loin de tout effet mélodramatique, le texte de Marie Sizun nous renvoie à l' éternelle quête des origines au travers d'un récit superbement maîtrisé, d'une sobriété et d'une puissance narrative remarquables. Un très beau roman qui séduira, je n'en doute pas, celles et ceux qui auront apprécié « Lambeaux » de Charles Juliet ou encore « J'apprends » de Brigitte Giraud. Ca y est les BiblioChap'!...Je l'ai noté... | |
| | | Héri Envolée postale
Messages : 193 Inscription le : 16/04/2008 Age : 32 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Marie Sizun Jeu 26 Juin 2008 - 9:28 | |
| Je vais d'abord remercier Chap' et Biblio' pour cette découverte, une nouvelle surprise des Parfumés, je ne m'en lasse pas... Car c'est un très beau roman que nous offre ici Marie Sizun. Dès la première page, la première ligne... Le "tu" résonne, nous et elle, nous ne sommes qu'un, une personne à qui on décrit ses actes passés. Happé par l'histoire, nous voilà donc Marion, petite fille puis adolescente, remplit d'amour pour cette mère, cette mère malade. Et malgré cette amour, il y a l'inquiétude, l'angoisse, la peur de la crise, ce moment où on perd la vraie Fanny, pour cette personne inconnue qui se cache en elle. Un livre plein d'émotion, émouvant... Une très belle découverte | |
| | | Noémie Sage de la littérature
Messages : 1290 Inscription le : 24/11/2010 Localisation : Au pied des Pyrénées...
| Sujet: Re: Marie Sizun Lun 20 Juin 2011 - 17:26 | |
| Il y a des livres qui nous hantent ... La femme de l'Allemand fait partie de cette catégorie : il fallait que je le finisse à tout prix tant l'angoisse est présente à chaque page de savoir comment va évoluer cette relation entre Marion-Funny et sa Maman,Fanny.
Le "tu" utilisé pour le récit lui donne une force particulière qui n'apaise pas...tout comme la brièveté des chapitres. Et cette folie,cette maladie qui fait tant peur.... J'ai aimé ce livre, l'histoire, la description de la maladie,"cette bête" qui dévore Fanny...l'attitude de Marion, sa tristesse, sa révolte...
Très beau moment de lecture mais terrible .....
Cela m'a donné envie de découvrir un autre livre de Marie Sizun.
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Marie Sizun Mar 21 Juin 2011 - 8:29 | |
| Tiens, parfois c'est bien de voir des fils remonter.. il me reste encore son dernier livre Plage sur ma PAL | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Marie Sizun Mar 12 Juil 2011 - 16:12 | |
| La femme de l'Allemand
La femme l'Allemand fait parti de ces petits livres extrêmement intenses qui décrivent de façon apparemment très simple toute une vie dans sa complexité.
De 2 à 18 ans, on assiste à la construction de Marion, écartelée entre l'amour et la haine pour une mère aimante, dérangeante, souffrante. Dans le même temps, on assiste à l'effondrement progressif de celle-ci, à la destruction de sa personnalité par une maladie insaisissable.
Tout est basé sur des non-dits, car jamais, nul n’a rien expliqué à Marion, ni de sa naissance à la fin de la guerre après une liaison avec un allemand aujourd'hui disparu, ni de la maladie de sa mère, et elle va se construire en captant ici et là des indices. Chacun se drape dans sa douleur et abandonne l'enfant comme s'il était invisible. Personne n'ose ou ne peut lui offrir la protection de la simple vérité, et elle va ainsi grandir dans l’incertitude, l'espoir toujours déçu. Elle ressent très cruellement cette mère à la fois adoratrice et rejetante,, dépendante et supérieure dont elle a longtemps aimé le fait qu'elle soit différente, jusqu'à ce que cette différence même devienne intolérable. Elle va essayer de se forger une ligne de conduite, errant entre l'amour, le rejet et la culpabilité, hésitant entre sa propre protection et la protection de sa mère si fragile mais si dangereuse.
Le style très saccadé, très direct soutient ce suspense haletant de cette histoire pour laquelle on sait dès le départ qu'il n'y aura pas de happy end. La description de la maladie de Fanny, par petites touches d'étrangeté quand elle va plutôt bien, par grandes crises incompréhensibles quand tout se décompense, est à la fois d'une grande précision, pleine de compassion, jamais dans l’impudeur. C'est un roman de tous les excès qui s'attache à de grandes nuances.
Vraiment un choc de lecture.
Je me promets de lire , un autre roman de Marie Sizun, dans les semaines qui viennent.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Marie Sizun Ven 9 Sep 2011 - 16:59 | |
| Plage Une jeune femme arrive pour ses congés sur une plage bretonne. Elle aborde une semaine en solitaire avant d'être rejointe par son amant, un homme âgé, marié, père de famille. Cette perspective de bonheur à deux, enfin conquis sur la « partie adverse », l'emplit d'un bonheur serein et confiant. Chaque minute de cette attente la réjouit. Elle nous décrit son petit hôtel, les faits divers et travers des autres estivants, la plage et ses péripéties, le plaisir de lire ou ne rien faire dans la douceur solitaire de l'espérance. C'est très doucement que le doute s'installe, qu’on sent, à travers la fragilité du personnage, la rareté et la sécheresse des appels téléphoniques, qu’il ne viendra pas, qu'elle le sait et simule le contraire. En somme, c'est un roman où il ne se passe pas grand-chose, où l'on n’apprend rien puisqu'on sait pratiquement depuis le début ce qui se va se passer. Qui passe par petites notations, d’un bonheur quotidien à un découragement progressif. Anne raconte au fil de ses réminiscences son histoire, le père adoré, la mère rejetante, l'épanouissant bonheur de cette histoire d'amour. On la suit à petits pas, entre exaltation et mélancolie. C'est doux et désabusé, une belle prouesse de style et d'écriture | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Marie Sizun Ven 9 Sep 2011 - 17:03 | |
| Noté La Femme de l' allemand...
Merci à vous ! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Marie Sizun Ven 9 Sep 2011 - 17:29 | |
| Tu as raison Bix. Plage est un roman de charme, mais La femme de l'allemand est beaucoup plus fort et original. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Marie Sizun Dim 29 Jan 2012 - 22:52 | |
| Un léger déplacementArléa -collection 1er mille- janvier 2012 280 pages 4ème de couverture - Citation :
« Et voilà que les choses, curieusement, lui apparaissent sous un autre jour, décalées : comme s’il suffisait d’un rien, d’un léger déplacement, pour qu’elle ressente une tendresse nouvelle, étrangement poignante. Une tendresse pleine de questions. C’est elle qui n’avait rien compris. »
- Citation :
- « Pour le moment, c’est d’elle qu’elle va s’occuper. De sa mémoire. De cette vieille histoire. »
- Citation :
- « Regarder du côté du passé, c’est chercher à entrer dans l’image que le miroir vous renvoie d’une chambre magique : bien plus étrange, plus belle, plus forte que ne peut l’être la chambre réelle. »
Un livre intime, une lecture douce, des mots simples pour aller fouiller la mémoire d’Hélène/ Ellen. Elle revient sur les lieux de sa jeunesse pour y régler quelques affaires, comme on dit. Cela devait qu’une formalité, ce sera un chamboulement. Les souvenirs reviennent, les langues se délient, les douleurs rejaillissent. Il y a beaucoup de sensibilité dans ce texte qui souvent touche le lecteur. Quand Ellen se promène dans Paris qu’elle a quitté il y a trente ans, c’est sa vie qui défile. Elle se souvient soudain de sa jeunesse, alors qu’elle en oublie Norman, son mari, resté là-bas. Ce léger déplacement va-t-il remettre en cause ses choix de vie ? Va telle réconcilier avec son passé et ses morts ? La douleur non exprimée de vivre dans une famille recomposée, où l’on ne se dit pas les choses, où on les occulte, on les arrange…. Je l’ai dit une lecture très douce, mais profonde, qui laisse à réfléchir. J’ai aimé ce livre, et la belle écriture de Marie Sizun dont c’est le premier ouvrage que je lis. Il est apaisant, et convenait parfaitement à mes besoins du moment. | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: la femme de la petite Marie Sizun Ven 25 Jan 2013 - 13:52 | |
| Enthousiasmée par la lecture de la "La femme de l'allemand" , j'attendais avec impatience ma réservation de la bibliothèque "Le père de la petite"!
Un roman court , sobre , dans un style épuré avec toujours ce même thème récurrent visiblement chez cette auteure : celui de la relation fusionnelle avec la mère en l'absence du père ( Sous l'occupation, le père prisonnier ).........c'est dans ce petit monde qui vit en vase clos , en dehors de la "vraie vie" presque ,que grandit "la petite" qui n'a jamais connu son père : les principes éducatifs rigides chers à cette époque semblent ne pas concerner cette maman un peu "bohème" "fantasque" "aérienne" .....Durant ces quatre premières années de vie, un seul évènement viendra entacher cette harmonie de douceur ,élevée dans une insouciance et une légèreté dans lesquelles se sont réfugiées la mère et la fille : la naissance d'une petite soeur ....Mais lorsque la petite souhaite s'approprier l'évènement dans son affectif exalté , sa mère (et sa grand-mère très présente tout au long de l'histoire)lui fait croire qu'elle a été victime de son imagination et qu'elle doit oublier très vite cette affabulation ......Et leur petite vie dans ce cocon sécurisant continue jusqu'au jour où le père revient : C'est un homme blessé , traumatisé par la guerre et en proie à des accès de violence démesurée dans le quotidien que "la petite" va devoir affronter ;méfiante tel un animal en danger face à cet inconnu qui non seulement lui "vole" sa mère mais entend remettre de l'ordre dans cette éducation anarchique (et avec des méthodes plutôt radicales !!!!), elle finira non seulement par accepter ce père mais par lui vouer un amour sans limite ...... Cherchant ses repères dans cette vie à trois où l'amour fusionnel avec la mère ne peut plus exister , elle "trahit" inconsciemment le lourd secret de sa mère en racontant l'histoire de cette petite soeur : Naturellement le couple vole en éclat , la séparation inévitable éloigne le père et la fille ......"La petite" devenue grande continuera à conserver quelques liens à distance avec ce père absent .......... des coups de téléphone pour dire "rien " (un mot qui revient souvent dans ce passage .....) mais ce "rien "les relie malgré tout dans cet amour filial douloureux ..... C'est par un de ces coups de téléphone pour se dire ce "rien" si précieux pourtant qu'elle apprendra le décès de son père ; il faudra alors du temps à la jeune femme pour retrouver ce père autrement et renaître à la vie. J'ai aimé l'atmosphère d'intimité et de vase clos que je retrouve dans "le père de la petite" et qui m'avait déjà séduite dans 'la femme de l'allemand", cette vision 'à hauteur d'enfant' qui réveille en nous bien des émotions ......un grand moment de plaisir mais j'avoue avoir été plus emportée par "la femme de l'allemand" , l'écriture un peu moins épurée .......
Dernière édition par églantine le Sam 28 Déc 2013 - 0:51, édité 2 fois | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Marie Sizun Sam 29 Juin 2013 - 21:30 | |
| JEUX CROISESAprès une lecture bâclée pour les trois quarts de ce court roman , je referme ! Avec cette histoire de "rapt d'enfant "dans un supermarché par une femme en souffrance psychologique (acte impulsive après un choc émotionnel )et la réaction de soulagement inattendu de la mère du bébé, immature pour élever et aimer celui-ci dans de bonnes conditions (" l'enfant du hasard "pour une jeune fille de 18 ans ), tout cela finement analysé par MARIE SIZUN experte en la matière , je sens presque mon ventre de mère qui hurle ! Et trop de questionnements sans réponse ...... Lecture qui vous arrache les tripes malgré une écriture beaucoup moins travaillée que celle de " LA FEMME DE L'ALLEMANDJe m'en vais vers du plus léger ..... | |
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| Sujet: Re: Marie Sizun | |
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| | | | Marie Sizun | |
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