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| Claude Pujade-Renaud | |
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Auteur | Message |
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Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Mer 25 Juin 2008 - 22:50 | |
| Là, elle ne se met pas du tout dans les faits réels, à part qu'elle parle, très brièvement de la Seconde Guerre mondiale, et de mai 68 (environ 5 lignes maximum sur chacun des évènements). Comme on dit, je suis restée sur ma faim. | |
| | | Jade Envolée postale
Messages : 105 Inscription le : 10/06/2008 Age : 51 Localisation : Var
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Jeu 17 Juil 2008 - 22:08 | |
| Le désert de la grâce - Citation :
- Traversé de multiples prises de parole, revécu par celles qui ont "fait" ou approché Port-Royal, bruissant de mémoire et empli de probité dans le fiction, le roman de Claude Pujade-Renaud embrasse l'histoire d'un lieu de grâce que le pouvoir temporel n'eut de cesse d'opprimer, détruire et transformer en désert - au risque même d'en faire un mythe.
L'histoire de Port-Royale des Champs, la lutte entre jansénistes et jésuites au sujet de la grâce, est magnifiquement relatée par l'auteur. Le point de vue des différents protagonistes d'époques différentes (comme dans La nuit la neige) donne une ampleur, une profondeur et une finesse au récit. Un grand moment de plaisir La seule petite difficulté, pour moi en tout cas, est au début de comprendre ses luttes religieuses, les conceptions de Jansénius sur la grâce, la signature du Formulaire d'Alexandre VII, qui condamne cinq propositions tirées de l`Augustinus de Jansenius... J'avoue que ces polémiques ont été très abstraites car je n'avais pas trop d'idée des différences entre jansénistes et jésuites et j'ai eu besoin d'une petite recherche sur internet pour mieux comprendre le sujet. Après ça, ma lecture n'a été que du bonheur | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Chers disparus Ven 18 Juil 2008 - 22:55 | |
| Chers disparus« Je marche dans toi. Je voudrais être tué par toi. Parce que la mort, ce sera encore toi. »
Marcel Schwob - Citation :
- Quatrième de couverture
Leur " cher disparu " s'appelle Jules Michelet, Robert Louis Stevenson, Marcel Schwob, Jules Renard ou Jack London. Elles ne se connaissent pas mais ont en commun d'être veuves d'écrivain et, depuis lors, de veiller sur l'œuvre. Tour à tour elles prennent la parole, évoquent le passé, se remémorent la vie conjugale, feuillettent les livres, raturent les journaux intimes et parfois découvrent, avec amertume ou résignation, quelque turpitude qu'il eût fallu ignorer. Mais par-delà toute indiscrétion, c'est au cœur des obsessions et du mythe personnel qu'elles plongent un regard attentif, où entre une part d'amour fidèle et indulgent. Cinq disparus, et donc cinq portraits subtilement agencés, dont la finesse nous ouvre de nouvelles clefs de lecture, en même temps que Claude Pujade-Renaud dévoile le versant caché de la littérature des hommes : celui, bien sûr, dont seules les femmes - dont seule une femme pouvait témoigner. Qui mieux que Claude Pujade-Renaud, qui a partagé de nombreuses années de sa vie aux côtés de l’écrivain aujourd’hui décédé Daniel Zimmermann, pouvait rendre à si vibrant hommage à ces cinq femmes veuves d’écrivains célèbres du XIXe siècle ? Passant de la femme-enfant à l’amante, l’aventurière, l’infidèle, la fougueuse ou au contraire la femme effacée et maternelle, l’auteure donne – le temps d’un chapitre – la parole à chacune d’elles en empruntant la première personne du singulier. J’ai beaucoup aimé ce roman, dans lequel j’ai retrouvé pas mal de thèmes chers à Paul Auster, même si traités de manière totalement différente : nous abordons tour à tour l’intimité du couple, la place qu’occupe la littérature dans le couple, la création et ses affres, l’inspiration et ses manques, la mort et le travail de deuil pour celles qui restent. Ces femmes devenues veuves, héritières et garantes de l’œuvre de leur défunt époux, à qui reviennent les difficiles tâches de relecture, triage, conservation et édition des romans, nouvelles, journaux et cahiers de l’écrivain disparu, ces femmes presque toujours décriées, jalousées par les amis de l’auteur, les biographes et journalistes, ces femmes enfin réhabilitées par Claude Pujade-Renaud. Je conseille la lecture de ce beau roman que j’ai préféré, et de loin, au roman « Le désert de la grâce » du même auteur. L’écriture y est nettement plus sensible et émouvante, l'agencement entre les chapitres plus agréable et plus aisé également. A noter qu’en donnant la parole à ce femmes de l’ombre, l’auteur arrive également à nous donner envie de découvrir/redécouvrir les oeuvres de ces très chers disparus… - Citation :
- « Lorsque je sentais la mort rôder autour de nous, louve tenace et fidèle, ou lorsque je le voyais pour trop découragé, j’affirmais : Tu survivras par tes livres. Non sans un tremblement intérieur. Evoquer cette survie, c’était approcher la mort, à défaut de la reconnaître. Il rétorquait, doucement ironique :
- Et toi, grâce à mes livres, tu apparaîtras comme l’épouse modèle de l’écrivain.
Ou modelée par lui ? Non, j’exagère… Tout de même, quelle étrange violence exerce l’écrivain sur lui-même, sur ses proches. A son insu, pour une part. Et pas seulement parce qu’il les écornifle.
[…]A la fin de cette même année 1895, cette autre phrase inquiétante : « J’ai mis trop de ma vie dans mes livres. Je ne suis plus qu’un os rongé. »
Avait-il flairé le danger de s’écornifler soi-même ? » |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Ven 18 Juil 2008 - 23:01 | |
| - sentinelle a écrit:
- Je conseille la lecture de ce beau roman que j’ai préféré, et de loin, au roman « Le désert de la grâce » du même auteur. L’écriture y est nettement plus sensible et émouvante, l'agencement entre les chapitres plus agréable et plus aisé également.
Merci Sentinelle pour cette superbe présentation de ce roman qui se trouve encore dans ma LAL.. cela va changer très vite... (et on devrait l'avoir au portail un de ces mois prochains ) | |
| | | Jade Envolée postale
Messages : 105 Inscription le : 10/06/2008 Age : 51 Localisation : Var
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 19 Juil 2008 - 14:18 | |
| - sentinelle a écrit:
- Chers disparus
Il est dans ma PAL mais j'ai Platon était malade à lire avant (pris à la bibliothèque) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 19 Juil 2008 - 15:40 | |
| j'espère que Claude Pujade-Renaud sera nommée ce mois-ci, j'aimerai bien avoir une bonne excuse pour poursuivre ma découverte de l'auteur Tiens-nous au courant Jade, ce roman me semble tout aussi intéressant ! |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 2 Aoû 2008 - 4:43 | |
| Ton souhait est exaucé | |
| | | Jade Envolée postale
Messages : 105 Inscription le : 10/06/2008 Age : 51 Localisation : Var
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Mer 13 Aoû 2008 - 9:58 | |
| Platon était malade - Citation :
- Malade le jour où Socrate a bu la ciguë - et malade de ne pas avoir été à ses côtés -, Platon retrouve à Mégare quelques amis et disciples du philosophe. Il les questionne sur les derniers instants, les ultimes paroles du maître tant admiré. Mais les témoignages divergent, les caractères s'opposent : l'affrontement entre "héritiers" est inévitable. En compagnie du jeune esclave Mélésias, Platon prend alors le chemin d'une grotte isolée, dans l'espérance, peut-être, de quelque révélation...
"Platon, je crois, était malade." Par l'interstice de cette phrase discrète et énigmatique (car c'est Platon lui-même qui note cela, dans le fameux Phédon où il raconte la mort de Socrate), Claude Pujade-Renaud s'est glissée de l'autre côté de l'édifice platonicien. Elle rejoint une époque où la philosophie s'invente dans les jeux vifs et éphémères de la parole, de l'intelligence, du désir. Elle renouvelle notre représentation (pour le moins scolaire) de cet étrange centaure: Socrate-Platon - enfin ramené à davantage de naturel... Mais c'est bien d'une fiction qu'il s'agit, et d'hommes qui ne sont pas encore célèbres. Personnages livrés au désarroi ou à la douceur des jours, ils cheminent dans un quotidien tour à tour ombreux et solaire, bruissant de signes et de symboles. Et leur Grèce, soi-disant antique, nous devient soudain si simplement présente! Ce livre nous montre Platon désespéré par la mort de Socrate, par son absence ce jour là, par la trahison de sa cité bien-aimée, Athènes. Platon en proie à des cauchemars mythiques et à ses propres souvenirs se réfugie dans une grotte afin de se ressourcer et de trouver la force de survivre et de transmettre les pensées de Socrate. Une plongée dans le monde antique intéressante mais qui m'a laissée sur le bas coté de la route . Je n'ai pas saisi le pourquoi du désespoir (la dépression) si profond de Platon et tous ses atermoiements ne m'ont pas touchée mais au contraire m'ont plutôt énervée. J'ai l'impression d'être passée à coté de ce livre. La philosophie ne m'a jamais passionnée, et même si elle est assez peu présente dans le livre, c'est peut être pour cela que je n'ai pas accroché. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Ven 15 Aoû 2008 - 15:02 | |
| La Danse Océane - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Inventer une danse qui serait habitée par le ressac de l'océan, telle est l'obsession de Doris Humphrey, la célèbre danseuse et chorégraphe américaine des années 1930. L'itinéraire exceptionnel de Doris croise tôt celui de Pauline Lawrence, musicienne et décoratrice. Ensemble, avec leurs compagnons de vie et partenaires de scène, Charles Weidman et José Limon, elles vont créer, s'aimer, se haïr, se lier, se délier, s'opposer à la grande rivale, Martha Graham, protéger les débuts d'une danseuse nommée Louise Brooks... Dans ce texte vibrant et sensuel, Claude PujadeRenaud retrace l'épopée des pionniers de la danse moderne américaine, mais elle se livre aussi, à travers le portrait de la fière, de la volontaire, de l'inflexible Doris Humphrey, vouant son corps et sa vie à la consécration de son entreprise, à une subtile réflexion sur la création et ses exigences. C'est étrange de sortir d'une lecture qu'on a apprécié.. aimé.. et dont on sait qu'on ne va pas pouvoir la recommander En tout cas je ne pense pas qu'il y a beaucoup de Parfumés qui s'intéressent à cette femme qui a vécu pour la danse, l'expression du corps et la création de nouvelles formes de performance sur scène. Je dois dire - je ne me suis pas intéressée non plus avant la lecture. J'avais choisi ce livre parce que je voulais lire un livre de Claude Pujade-Renaud et j'aime surtout des 'biographies' romancées. C'est ce que j'ai trouvé.. et à partir des premières pages je trouvais passionnant de suivre le chemin de cette femme hors norme. Doris Humphrey disait: Le danseur est un penseur non verbalje trouve que Claude Pujade-Renaud a trouvé de beaux mots pour traduire la danse de sa vie! Plus d'info sur Doris Humphrey (en anglais) ICI | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 27 Sep 2008 - 17:31 | |
| Chers disparus Cinq disparus célèbres, cinq portraits et des concommitances que l'écriture de Claude Pujade-Renaud fait revivre de fort jolie manière. Qui sont ces célèbres et chers disparus? Michelet, Stevenson, Schwob, Renard et London, cinq écrivains qui ont marqué chacun à leur manière leur temps et leur époque. Cinq disparus et donc cinq veuves, dépositaires d'un héritage éternel et précieux: les écrits de leurs époux, leurs regards sur le monde et la société de leur époque, une photographie autant personnelle qu'universelle. Ils ont voulu capturer le temps et l'espace par leurs pérégrinations à travers le monde: les voyages au long cours sur les océans ou à travers l'Histoire. Claude Pujade-Renaud montre combien il est difficile pour celle qui reste, pour le veuve, d'être le gardien incontesté du grand homme qui est parti. En lisant ces cinq récits, on remarque que les veuves se font toutes détester par les exégètes de l'oeuvre de leur époux: elles accaparent, édulcorent ou même pire détruisent les traces écrites laissées par l'écrivain. Elles ont un double fardeau à porter: la disparition de l'être aimé et la vindicte de l'entourage éditorial. Elles ne se connaissent pas, ou alors ont entendu des choses et d'autres au sujet des compagnes des écrivains disparus, mais elles sont les témoins des moments intimes de leur compagnon, de leurs secrets. Parfois, en lisant les carnets intimes de leur grand homme, elles découvrent des aspects bien inattendus de celui qui partagea leur vie pendant des années! Claude Pujade-Renaud fait parler ces cinq femmes, leur fait raconter leur Michelet, leur Stevenson, leur Schwob, leur Renard ou leur London, celui de tous les jours, lorsque le masque tombe. Elles furent passionnées, aventurières ou encore maternelles et sensuelles. Certaines ont eu des enfants, d'autres la blessure secrète et douloureuse de ne pas en avoir eu. Certaines ont pris la plume pour écrire Leur grand homme au risque de s'attirer les foudres des comparses de ce dernier. Ont-elles vécu leur vie comme elles l'entendaient, sans être étouffées par la grandeur de leur compagnon? Ont-elle réussi une vie professionnelle où elles se sont épanouies? L'une fut actrice de théâtre renommée, les autres souvent partagèrent l'appel du large avec leur homme, une autre fut une mère de famille et une épouse parfaite, cachant sous une apparente simplicité une sensibilité et un regard critique élaboré. Elles allèrent, toutes, jusqu'au bout aux côtés de leur grand homme, sans fléchir devant l'adversité: ainsi Fanny Stevenson accompagnant l'exil douloureux mais nécessaire de son époux jusqu'au moment de l'agonie. Lorsqu'elles ouvrent la boîte aux souvenirs, étrange boîte de Pandore, certains moments de la vie de leur grand homme sont embarassants et ternissent un peu l'image que l'on se fait d'eux...le mythe en devient-il moins beau? On pourrait le croire, je pense tout simplement que cela donne une image plus humaine de ces prodiges de la création. Leurs faiblesses ne font qu'ajouter à leur aura: en fermant le livre de Claude Pujade-Renaud, une seule envie assaille le lecteur, la lecture ou la relecture des écrits de ces grands auteurs. "Chers disparus" est le roman des voix des femmes qui ont vécu aux côtés d'auteurs immenses, vivant les affres de la création, la difficulté d'écrire, et affrontant, avec courage, le charisme de leur compagnon qui une fois disparu ne leur appartient plus. On les aime, on les plaint ou on les déteste (c'est vrai que l'on désapprouve le geste terrible de Mme Renard qui brûle des pages et des pages du journal de son mari!) mais on ne peut que les admirer d'être restées sans fléchir aux côtés d'hommes entièrement pris par leur créativité, leurs angoisses, leurs maux ou leur épouvantable caractère. Un livre où l'écriture sert l'émotion et le courage inébranlable de ces femmes qui envers et contre tout tiennent à l'image de l'être aimé. Un voyage dans l'intimité du quotidien, dans l'intimité de la création, dans le jardin secret des auteurs qui ont su faire rêver le monde. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 27 Sep 2008 - 22:42 | |
| Sentinelle, Jade, Kenavo et Chappy, vos commentaires me donne envie de me replonger dans la lecture d'un de ses livres (j'avais aimé le Désert de la Grâce moi) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Dim 28 Sep 2008 - 8:17 | |
| N'hésite pas Bédou, d'autant plus que j'ai trouvé le roman "Chers disparus" nettement supérieur au roman "Le Désert de la grâce" |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Dim 28 Sep 2008 - 15:04 | |
| - sentinelle a écrit:
- N'hésite pas Bédou, d'autant plus que j'ai trouvé le roman "Chers disparus" nettement supérieur au roman "Le Désert de la grâce"
je dirais aussi de ne pas hésiter à Bédoulène.. bien que Le Désert de la grâce reste pour moi mon coup de coeur de cette auture mais je dois dire que c'est souvent la première rencontre avec un auteur dont le livre nous reste le plus .. en tout cas chez moi | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Jeu 16 Avr 2009 - 12:04 | |
| Ma deuxième rencontre avec Claude Pujade-Renaud Belle mère Eudoxie, veuve de quarante-sept ans, épouse en secondes noces, Armand, sexagénaire, veuf, doté d'un fils unique, Lucien, un peu étrange. Nous sommes à Meudon, banlieue encore champêtre de Paris, en mars 1935 et une nouvelle vie commence pour Eudoxie. Lucien et Armand ne se parlent que rarement, Eudoxie tente d'apprivoiser le second et de prendre ses marques dans un univers où se ressent toujours la présence de la disparue. Le chat Nonotte promène son corps souple et délié au milieu de ce petit monde où les non-dits sont nombreux. La guerre arrive, l'exode jette sur la route Armand et Eudoxie qui tentent de rejoindre la famille à la campagne pour fuir les troubles de l'invasion du pays... Armand est victime des avions allemands, Eudoxie est sauvée grâce à une paire de chaussures oubliées lors de la dernière halte. Pour la deuxième fois veuve, Eudoxie apprend à vivre avec Lucien....deux êtres qui se voient contraints par les circonstances de vivre ensemble sans s'être choisis. Peu à peu, au fil des années, des liens se tissent entre eux deux, Eudoxie apprend à aimer ce jeune homme étrange devenu un homme toujours aussi imprévisible, Lucien à accepter une présence féminine autre que celle de sa mère. Dans une atmosphère feutrée, aux contours floutés par le souvenir et le temps qui passe, inexorable, Claude Pujade-Renaud, offre une histoire d'amour, presque incestueuse, entre deux êtres que tout sépare. La tendresse de l'écriture de l'auteure caresse ses personnages que le lecteur accompagne, au rythme lent de la vie, dans leur voyage au long cours allant jusqu'au bout de leur chemin. Une route sinueuse, faite de tours et de détours, d'attirance et de répulsion, de jalousie et de douce aigreur, de séduction larvée au coeur d'une tarte maison ou d'un pique-nique estival. Une histoire d'amour pas comme les autres, simple en apparence, où se croisent la simplicité et l'authenticité des "petites gens", autour d'un jardin et de locataires qui scandent le quotidien. J'ai aimé les deux voix narratrices, celles d' Eudoxie et celle de Lucien, deux notes discordantes telles la lumière et l'ombre d'une histoire où le drame pourrait survenir à tout instant. Deux voix, deux univers qui s'éloignent pour mieux se retrouver, deux mondes qui n'aiment pas tellement les incursions extérieures, hormis celles des chats, les nombreux Nonotte qui peuplent la vie de ces amants qui ne le sont pas. "Belle mère" est aussi un roman sur la vieillesse et ses aspirations, cet âge de la vie qui efface les aspérités des caractères, en adoucit les contours pour devenir plus tolérante envers la différence de l'autre. Un vrai petit bonheur à lire! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Jeu 16 Avr 2009 - 12:11 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- Un vrai petit bonheur à lire!
et ben..tu me donnes envie de cette lecture.. je voulais de toute façon continuer avec Claude Pujade-Renaud | |
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| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud | |
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| | | | Claude Pujade-Renaud | |
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