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| Claude Pujade-Renaud | |
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Auteur | Message |
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shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Jeu 17 Mar 2011 - 21:23 | |
| Iconoclaste. Erudit. Bouillant. Au sein d'une froide nuit de décembre 1714, Mme des Ursins ou Anne-Marie de La Trémoille, femme de très haute naissance est jetée comme une malprpore dans un carrosse qui l'expulse loin de l'Espagne. Ainsi en a décidé la nouvelle reine d'Espagne, Elisabeth Farnèse, fraîchement arrivée au pouvoir. Durant le voyage qui emmènera la française de plus de 70 ans à travers La Nuit La Neige, celle-ci va chercher à comprendre d'où lui vient cette disgrâce, qui a fomenté cet exil ? Etrange et passionnant destin que celui de cette femme, qui a réellement existé et dont il semble que Pujade-Renaud nous fasse le portrait exact, éblouissant de maîtrise, de puissance, d'acharnement et d'intelligence. Claude Pujade-Renaud écrit les dents serrées, pleine de cette rage et de cette puissante colère qui étreignent Mme des Ursins. Cette femme n'est pas n'importe qui, elle est celle qui mit et maintint au pouvoir le nouveau roi d'Espagne : Philippe V, anciennement Philippe d'Anjou et petit-fils de Louis XIV. Mme des Ursins est à la fois la ministre occulte du souverain et l'espionne placée à la droite du benêt par le roi de France et Mme de Maintenon. On le comprend vite, nous sommes dans un roman politique, dans lequel se mélangent et s'agitent les hauts personnages d'une époque pleine de vie, de rebondissements, d'intrigues folles et de courtisans fielleux. La séparation de l'Etat et de l'Inquisition espagnole est la grande affaire de la princesse, mais surtout nous sommes dans un roman de femmes qui ne masque rien de la place des matrices, du pouvoir des ventres, du rôle des alliances dans un monde régit par le mariage. L'art de Pujade-Renaud est de nous emporter dans une narration débridée, qu'elle mène à chevaux galopant passant d'un personnage à l'autre dans un tourbillon de pensées, ce qui permet au lecteur d'avoir un portrait global de son incroyable héroïne. Un instant à l'intérieur du carrosse dans lequel Anne-Marie s'interroge, nous découvrons l'attachement particulier qu'elle éprouva pour la première épouse de Philippe V et nous assistons à l'agonie de cette jeune reine, ses écrouelles crevant son cou, les scrofules mangeant sa peau. Puis nous filons dans le carrosse de celle qui lui succéda, Elisabeth Farnèse qui d'obscure parmesane va devenir reine d'Espagne et va tenter de mettre à l'écart la France au profit de l'Italie. Un petit détour par le corps d'Emilie, la liseuse de des Ursins et la femme de chambre de la feue reine et nous entrons dans les dessous des femmes, ces femmes, qui bien plus que leurs hommes firent le monde, sa politique et ses outrances. Car ce livre est surtout un hymne aux femmes qui gouvernèrent d'une main ferme une Europe grêlée de vérole et de courtisans fols. Claude Pujade-Renaud dans une langue délicieuse, piquante, pleine de cet esprit Grand-Siècle, oscillant entre belles rimes, crasse, crimes et culs, nous livre un récit échevelé, tressé de ruades et d'oeillades, de dessous de cartes et de dessous troussés, de joies et de désespoir, de déshonneur et de grandeur. Car ce qui reste sans doute du destin vertigineux de Mme des Ursins est qu' elle ne se conduisit pas en honnête femme, mais toujours en honnête homme... Agir avec la clarté d'esprit et la volonté ordinairement attribuées à ces messieurs me fit souvent suspecter de n'être pas femme honnête. Contrairement à l'opinion des dévots, la galanterie exige élégance et rigueur.Je me réjouis que cette femme ne fut pas si honnête et qu'elle permette ainsi à l'auteur de nous offrir un portrait d'une femme, d'une époque, d'un monde absolument déroutant et pourtant si romanesque qu'on en est emporté. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Ven 18 Mar 2011 - 0:42 | |
| Oh il me le faut celui-là ! Merci Shanidar pour ce commentaire qui donne très envie, je le note | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Ven 18 Mar 2011 - 11:23 | |
| Merci pour ce com', je vais le mettre de suite tout en haut de ma PAL |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Ven 18 Mar 2011 - 15:37 | |
| Merci pour ce commentaire ! ça tombe bien il est dans ma PAL ! | |
| | | Le Bibliomane Zen littéraire
Messages : 3403 Inscription le : 21/02/2007 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Jeu 7 Avr 2011 - 10:59 | |
| Les femmes du braconnier :
Avant d'aborder ce très beau roman de Claude Pujade-Renaud, je n'avais jamais entendu parler de Sylvia Plath et de Ted Hughes, ce couple de poètes anglo-américain des années 50-60. C'est donc à l'aveuglette que je me suis lancé dans la lecture de ce récit qui se situe entre roman et biographie et ai ainsi pu partager les joies, les déboires et les drames qui ont émaillé l'histoire de ce couple très populaire dans les milieux littéraires britanniques et américains des années 60.
Sylvia Plath, américaine d'origine allemande, poètesse à ses heures, poursuit des études littéraires à Cambridge. C'est là qu'elle va rencontrer Ted Hughes, un jeune homme britannique. L'homme est séduisant mais traîne derrière lui une réputation de séducteur invétéré. Les rumeurs le qualifient d'ailleurs à ce sujet de chasseur, de prédateur, de braconnier. Ces adjectifs s'avèrent particulièrement bien employés envers ce jeune poète dont l'inspiration puise essentiellement dans les forces de la nature et dans la sauvagerie animale. Cette attirance envers la nature n'est pas une posture chez ce jeune homme natif du Yorkshire qui aime courir les bois, pêcher et observer les animaux sauvages.
C'est la poésie qui va rapprocher ces deux êtres qu'à priori beaucoup de choses séparent. Elle est américaine, vaguement dépressive (elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours quelques années plus tôt), ressent une culpabilité maladive due à ses racines allemandes qu'elle associe sans raisons avec la barbarie nazie de la dernière guerre. Lui, au contraire, prend la vie comme un fruit qu'il dévore chaque jour avec gourmandise et sensualité. La poésie, les femmes, la nature, le monde animal, sont son terrain de chasse, des domaines dont il tire une énergie phénoménale qu'il retranscrit dans ses poèmes.
Malgré toutes ces différences donc, une sorte de coup de foudre va intervenir entre ces deux êtres, fascinés l'un par l'autre dès leur première rencontre lors d'une soirée estudiantine fortement arrosée. Quelques mois plus tard, Sylvia Plath et Ted Hughes se marient à Londres. Commencent alors six années d'une vie conjugale où tout semble leur réussir jusqu'au moment où l'attirance et la fascination des premiers jours vient à s'effilocher. Est-ce l'usure due à la trivialité du quotidien lorsqu'il faut porter des enfants, les nourrir, les langer, effectuer les tâches ménagères de chaque jour ? Tout cela est-il compatible avec une carrière de romancière et de poète ? Est-ce la trop grand disparité entre Sylvia, dont la sensibilité est à fleur de peau, et les appétits féroces, animaux, quasi-instinctif de son poète de mari ? C'est la rencontre avec un autre couple – poètes eux aussi – Assia et David Wevill, qui va mettre le feu aux poudres. Ted, qui vit maintenant depuis plusieurs années avec une américaine blonde, va être rapidement émoustillé par cette Assia, brune et juive d'origine russe, au tempérament volcanique.
Cette rencontre marquera le point de départ d'une lente descente aux Enfers qui va non seulement toucher les principaux protagonistes mais aussi tout leur entourage et va métamorphoser ce quasi-conte-de-fées en une succession de drames.
Ce pourrait être une histoire très banale – celle d'un couple qui s'aime, qui se distend et qui se déchire – comme il y en a tant d'autres. Mais ici Claude Pujade-Renaud met en scène deux géants de la littérature et de la poésie anglo-saxonne et nous fait partager de l'intérieur cette relation en la traitant par le biais de multiples voix : celle de Sylvia Plath, bien sûr, mais aussi de sa mère, de parents, d'amis et de tierces personnes qui croisent à un moment où à un autre la destinée du couple Plath-Hughes. Ces courts chapitres, en particulier ceux où s'exprime Sylvia, plongent le lecteur dans le monde intérieur de cette jeune femme sensible, érudite et passionnée en proie aux vieux démons qui la hantent. La dimension psychanalytique du personnage est d'ailleurs particulièrement bien rendue en ce qui concerne ses peurs, ses obsessions et ses cauchemars refoulés.
En faisant revivre sous nos yeux l'histoire de ce couple fascinant, Claude Pujade-Renaud nous offre un très beau roman polyphonique où s'illustre la difficulté d'accorder les exigences de la création artistique aux trivialités du quotidien, un talentueux récit sur l'influence morbide que peut parfois exercer l'histoire familiale sur le destin de ceux qui en héritent, condamnés à revivre ou à expier des drames et des fautes survenus dans le passé. | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 13 Aoû 2011 - 11:04 | |
| Je ne ferais pas mieux que les précédent, mais je recommande aussi "les femmes du braconniers" à ceux qui aimeraient mieux comprendre les "carnets intimes" de Plath. Pour plus de détail, demandez Kenavo ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Sam 13 Aoû 2011 - 13:32 | |
| - Maryvonne a écrit:
- Pour plus de détail, demandez Kenavo !
contente que tu as aimé | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Mer 17 Aoû 2011 - 21:31 | |
| Un si joli petit livre
Je n'avais pas encore lu cet auteur mais par contre on l'avait un peu étudié à la fac ainsi que Thérèse Bertherat (le corps a ses raisons). Elles ont apporté beaucoup notamment dans le domaine de la danse contemporaine et celui de l'expression corporelle.
Donc il s'agit ici de nouvelles dont le sujet est principalement le corps féminin comme vecteur de relations sociales, avec tout ce qui pèse sur ce corps comme la relation à la mère par exemple, le carcan des traditions, le poids de l'éducation. C'est assez féministe mais pas dans le sens" je brandis ma pancarte MLF", mais l'auteur insiste sur la notion de corps existant avec force détails, sans aucune entrave, que ce soit pour évoquer l'adolescence, la maternité ou le corps vieillissant.
L'homme est en retrait et fait souvent pâle figure, on a l'impression que Claude Pujade-Renaud écrit par les femmes et pour les femmes.
Faudrait que je lise autre chose d'elle pour être vraiment conquise, mais ces nouvelles se lisent très bien et ont une sonorité bien particulière. Ce n'est pas commun de parler du corps de cette façon, c'est le moins qu'on puisse dire. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Lun 18 Fév 2013 - 15:09 | |
| MARTHA ou le mensonge du mouvementJe découvre avec ce roman que Claude Pujade-Renaud était elle-même chorégraphe et professeur de danse. Je ne le savais pas ou l'avais oublié. Formée à l'Ecole de Martha Graham en Californie, elle a d’ailleurs contribué à la diffusion en France de la « modern dance » américaine . Cette « modern dance » est au centre de deux de ses romans : La Danse océane (consacré à Doris Humphrey ) et Martha ou le mensonge du mouvement. Ce dernier est un hommage à Martha Graham. Lui donnant la parole, elle dresse de la danseuse-chorégraphe un remarquable portrait où fiction et réalité s’entremêlent forcément. Je connaissais surtout le ballet Appalachians Spring sur une composition de Copland. En cinq chapitres : Respirer, enfanter, dérober, expirer, mentir, j’ai découvert mieux, et avec bonheur, l’univers et le travail de l’immense chorégraphe "Jusqu'au jour -on ne sait trop comment c'est venu...du fait d'un labeur obscur en ce lieu nommé le corps et qui ne se réduit pas à lui- oui un beau jour des noeuds intérieurs semblent avoir été défaits par des mains habiles, de minuscules mains démêlant les fibres nerveuses et connectant entre elles des synapses toutes neuves si bien que l'influx circule avec fluidité et soudain, tel un printemps qui vous bourgeonnerait à l'extrémité des orteils, une légèreté inattendue vous est donnée, vous sentez les muscles travailler les os, la chair inutile se dissoudre...On est désenglué de soi-même, et pourtant c'est bien soi, une part de soi ignorée, qui prétend à l'existence. L'espace s'ouvre à vous, presque liquide, on peut s'y ébrouer comme dans les vagues de l'océan proche, voici que l'on entre dans la danse, quelques secondes du moins, on peut s'imaginer avoir fait alliance avec le rythme mouvant des branches, et l'on découvre cette sécurité de l'enracinement dans le sol qui permet de décoller et de s'envoler..."Atteinte d’une pneumonie à quatre-vingt-seize ans, contrainte désormais à l’immobilité (elle qui a dansé en public jusqu’à l’âge de soixante-quinze ans), Martha se retourne sur sa vie, de femme et de danseuse. « Je meurs par où j’ai tant joui et tant souffert, inspirer, expirer. »
« Peuvent-ils comprendre les écrivains, les sculpteurs et compositeurs cette merveille et ce cauchemar d’être danseur et d’avoir son corps pour matériau ? Il se dégrade, l’on perd tout à la fois l’existence et le support du processus créateur. » Elle évoque son enfance, son père, ses débuts, sa carrière, ses amours, les artistes qu’elle a connus, dont elle a appris ou qu’elle a elle-même formés… Elle revient sur le sens de sa création, ses ballets, ses engagements, son goût de la littérature, la relation à son corps et notamment au squelette, sur le principe du « contraction-release » à la base de son travail. De la quête à laquelle, à la fois forte et fragile, elle a consacré toute son existence : la recherche d’une nouvelle forme de danse qui sonderait le « dedans » : « Je travaille en dedans. Jamais fini de les explorer les cavernes intérieures. Tout aussi long : dix ans, au moins, pour élaborer un corps dont aucune parcelle ne demeure inerte, même si l’on ne se déplace pas. Comme une vibration des cellules. La danse des molécules ? » « Danser c’est aussi pouvoir se métamorphoser en animal de joie. Ou de cauchemar. » Deaths and entrances« J’ai inventé à partir des filles Brontë des figures symboliques »Clytemnestre« les furies convulsives de Clytemnestre » Night journey« Le choeur affolé de Night journey » « La tragédie d’Œdipe et Jocaste : Night journey, mon beau voyage à travers la nuit de l’inceste. » LamentationDeep Song« En 1937, j’ai composé Deep Song : je disais non aux fascistes espagnols, j’utilisais dans ce solo la fureur concentrée du flamenco, en la métamorphosant. Martha non . »« Lorsque les Républicains espagnols ont été vaincus, j’ai failli renier Deep Song. J’en avais presque honte. Même chargé de gravité, ce solo me paraissait frivole en regard de l’étendue du désastre. »Salem shoreFrontier« Ce solo de la femme pionnière. Exploratrice moinsdes vastes étendues de l’ouest que des territoires vierges à découvrir en elle-même. Pionnière de l’inconscient par le mouvement. »Letter to the world« inspirée de la vie et de l’œuvre d’Emily Dickinson »
Dernière édition par coline le Lun 18 Fév 2013 - 15:23, édité 1 fois | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Lun 18 Fév 2013 - 15:23 | |
| merci pour ce beau commentaire illustré!! J'ai adoré ma lecture de La Danse océane et ainsi j'ai commandé celui-ci dès que tu en as parlé sur le fil des lectures du mois! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud Lun 18 Fév 2013 - 15:24 | |
| - kenavo a écrit:
- merci pour ce beau commentaire illustré!!
J'ai adoré ma lecture de La Danse océane et ainsi j'ai commandé celui-ci dès que tu en as parlé sur le fil des lectures du mois! Et moi je vais commander La danse océane! - Kenavo a écrit:
La danse océane C'est étrange de sortir d'une lecture qu'on a apprécié.. aimé.. et dont on sait qu'on ne va pas pouvoir la recommander En tout cas je ne pense pas qu'il y a beaucoup de Parfumés qui s'intéressent à cette femme qui a vécu pour la danse, l'expression du corps et la création de nouvelles formes de performance sur scène.
Je dois dire - je ne me suis pas intéressée non plus avant la lecture. J'avais choisi ce livre parce que je voulais lire un livre de Claude Pujade-Renaud et j'aime surtout des 'biographies' romancées. C'est ce que j'ai trouvé.. et à partir des premières pages je trouvais passionnant de suivre le chemin de cette femme hors norme. C'est un peu aussi le hasard qui m'a menée à Martha, et je dois dire que je ne l'ai pas regretté! Une belle découverte...littéraire et chorégraphique! | |
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| Sujet: Re: Claude Pujade-Renaud | |
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