| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
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| Cormac McCarthy | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 26 Juil 2010 - 17:47 | |
| - Marko a écrit:
- Suttree est un personnage magnifique et discret dont on sait initialement peu de choses. Il doit avoir dans les 25 ans, sort de prison et semble errer le long de la rivière Tennessee près de la ville de Knoxville depuis environ 2 ans. On découvrira par petites touches discrètes, et jamais totalement éclairantes, son passé douloureux (fabuleuse rencontre avec la mère en prison ou la scène de l'enterrement de l'oncle). Il vit de la pêche et le roman suit ses déambulations entre la rivière et la ville, révélant une véritable cour des miracles de laissés-pour-compte ravagés par l'alcool, de moribonds, de noirs entassés dans des bidonvilles, de prostituées, de petits malfrats.
Suttree parle peu et regarde ce qui l'entoure avec simplicité et générosité. Ce monde est à la fois trivial et sublime, le texte alternant des dialogues minimalistes et crus avec des descriptions de paysages et de personnages d'une force inouïe. [...] On entre presque en lévitation devant ce parcours hypnotique que certains comparent à Joyce. Mais cela risque de faire fuir alors que ce roman se lit facilement avec un plaisir constant.
Ca y est !...Je l'ai commandé!... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 26 Juil 2010 - 17:49 | |
| Wa super commentaire, ça donne envie Marko. Par contre j'ai peur que cela soit trop touffus, notament le début comme tu as l'air de dire... J'y jetterai un oeil ceci dit! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 26 Juil 2010 - 18:20 | |
| - aériale a écrit:
- Wa super commentaire, ça donne envie Marko.
Par contre j'ai peur que cela soit trop touffus, notament le début comme tu as l'air de dire... J'y jetterai un oeil ceci dit! L'introduction très littéraire fait seulement 4 ou 5 pages. Ensuite on est en ligne droite et ça se lit tout seul malgré ses 600 pages. Il vaut le détour mais il faut du temps. | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 26 Juil 2010 - 21:16 | |
| O? je voudrais savoir écrire des commentaires comme les tiens. A chaque fois tu me donne envie de lire le livre. Ca fait un moment que Suttree me fait de l'oeil mais là, c'est sur il faut que je le lise. Ca ne fait pas mes affaires. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 26 Juil 2010 - 22:04 | |
| - odrey a écrit:
- O? je voudrais savoir écrire des commentaires comme les tiens. A chaque fois tu me donne envie de lire le livre. Ca fait un moment que Suttree me fait de l'oeil mais là, c'est sur il faut que je le lise. Ca ne fait pas mes affaires.
Suttree est un livre splendide qui a peu d'équivalent. Il m'a fallu une semaine entière pour le lire mais quel bonheur! Je n'avais pas été autant embarqué dans un livre aussi dense depuis "Le temps où nous chantions" de Richard Powers. Il y a peut-être quelques petites répétitions (il fait pas mal d'aller retour entre la rivière et la ville) et je suis moins convaincu par l'épisode avec la prostituée vers la fin mais ce sont de minuscules détails. Et quel personnage! De ces anti-héros discrets comme on en voit peu (dans "Le temps où nous chantions" aussi d'ailleurs). On se demande comment sa famille a pu le rejeter comme elle l'a fait. Il est magnifique. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mer 3 Nov 2010 - 22:04 | |
| LA ROUTE
Quelques commentaires sans avoir encore lu ceux du forum...
Ce livre est l'histoire d' une fin ou plutot de ce qui se passe après. La fin c' est celle de la planète Terre ravagée par un cataclysme sans précédent.
Ils sont deux les personnages de ce livre, à marcher sur une route ou plutot une croute de glace sale et couverte de cendre. De la vie ils ne connaissent plus que le froid, la peur, la faim, la solitude, la fatigue et le silence. Et chaque journée est pire que la précédente. Ni soleil ni lune ni lumière, juste une opacité glauque obscurcie encore par la neige ou la pluie. Ils savent tous les deux qu' ils marchent sur un astre mort. Ils on guetté en vain un signe de vie, une lumière. Mais il n' y a plus de vie. Juste des soubresauts convulsifs. Les spasmes violents de quelques survivants en sursis, obsédés par l' unique désir de survivre à tout prix.
S' ils marchent encore, les deux, c' est juste pour essayer de se rassurer l' un l' autre. Mais ils savent. Le père se souvient encore. d' un temps où le monde était encore vivant et d' une vie absurde mais inestimablement vivable... Il y pense encore mais s' interdit d' en parler à son fils qui n' a connu que l' enfer où ils s' enfoncent et qui ne connaitra rien d' autre.
Ils sont merveilleux tous les deux. Ils n' ont plus l' ombre d' un espoir sur l' avenir. Juste la certitude de l' instant et de l' autre. L' enfant est pur comme peut l' etre un enfant de cet age. Son père lui, doit surmonter tous les démons qui sont au coeur de l' homme. Il doit sans cesse louvoyer entre la priorité de survivre et celle d' éviter les pires bassesses qui blesseraient l' enfant. Leur accord est tacite et se lit bien dans les brefs échanges verbaux qui se terminent toujours par ces mots. D' accord. D' accord. Et derrière ces mots, toutes les interrogations, les angoisses, les doutes...
Ce livre ne serait qu' un cauchemar absolu s' il n' y avait la chaleur humaine qui les lie, au delà de la souffrance et de la mort préssentie. Cette chaleur et cette confiance qui est ce qu' il y a de meilleur dans l' humain et dans toute l' histoire de l' humanité.
Comme Bédoulène, je pense que ce livre est une fable dont le thème serait : l' humanité saura t-elle survivre à sa propre folie.
Question que se posait aussi cet autre écrivain Stig Dagerman.
Dernière édition par bix229 le Ven 5 Nov 2010 - 0:54, édité 1 fois | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Ven 5 Nov 2010 - 0:44 | |
| Très beau ton commentaire bix, il rend bien au hommage au livre | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 8 Nov 2010 - 22:18 | |
| Après tant de bons commentaires - merci surtout à Bix! - quoi dire de ma lecture?
« La route » m’a beaucoup impressionné. Le cadre est apocalyptique, dépouillé – semble-t-il – de tout ce qui fait la beauté de la vie. Pourtant ces deux là, qu’on accompagne, s’y cramponnent et continue mystérieusement cette route qui semble malgré tout avoir un certain but? Et si ce n’est que de trouver les rares autres « bons gars » de la planète ? D’un coté le père semble désespérer, de l’autre coté il est encore habité par une tâche apparemment sans espoir : c’est l’enfant, depuis toujours dernier porteur d’espérance?
Derrière - ou même dans - ce fond « apocalyptique » on trouvera des symboles, des images religieux.
McCarthy travaille avec – surtout les dialogues – un langage quasiment minimaliste qui me rappelait p.ex. Samuel Beckett.
Un bon livre. A découvrir !!!
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mar 31 Mai 2011 - 23:30 | |
| Je n'ai pas encore terminé Suttree, mais c'est un roman qui m'a d'ores et déjà fortement marqué. L'"incarnation" d'un décor, à la fois dedans et en dehors du monde, est inoubliable....tout comme les personnages qui le peuplent, Suttree en tête. C'est un univers grotesque, pathétique et sublime, transcendé par l'écriture de McCarthy. Si l'on retrouve une sécheresse caractéristique, l'absence de liaisons, une force d'évocation assez incomparable, Suttree offre aussi une dimension foisonnante plus rare dans son oeuvre. Le lecteur est emporté et désarçonné, tant l'expression peut suggérer des rires ou des larmes dans la même page. Et la perception d'un déclassement social se révèle en pontillés, éclatant brutalement lorsque Suttree est confronté à son passé : McCarthy interroge en permanence des choix, laissant une immense liberté d'interprétation. Ainsi, Cornelius Suttree reste une ombre insaisissable, une présence sidérante, un être face à tous les possibles. Le prologue est déjà un monument à lui tout seul (qui par certains traits m'a rappelé celui d'Une mort dans la famille, de James Agee, au-delà de leur rattachement à Knoxville). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mer 1 Juin 2011 - 23:22 | |
| - Avadoro a écrit:
- Le prologue est déjà un monument à lui tout seul (qui par certains traits m'a rappelé celui d'Une mort dans la famille, de James Agee, au-delà de leur rattachement à Knoxville).
Ce prologue est hallucinant. Je m'empresse de noter le roman de James Agee | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Jeu 2 Juin 2011 - 14:22 | |
| Voilà, c'est fini ! J'ai aussi ressenti une relative baisse d'intensité lors de l'épisode avec la prostituée...sans doute parce que la sensibilité de Suttree fascine davantage lorsque celui-ci est confronté sa solitude. Le roman s'épanouit grâce à des silences, des non-dits, des fuites en avant. Et quels personnages ! Harrogate est inoubliable (les figures comiques et tragiques deviennent si étroitement mêlées qu'on ne parvient plus à les distinguer).
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| | | Theo Envolée postale
Messages : 259 Inscription le : 30/07/2011 Age : 53 Localisation : Région parisienne
| | | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mer 10 Aoû 2011 - 14:09 | |
| - bix229 a écrit:
- LA ROUTE
Quelques commentaires sans avoir encore lu ceux du forum...
Ce livre est l'histoire d' une fin ou plutot de ce qui se passe après. La fin c' est celle de la planète Terre ravagée par un cataclysme sans précédent.
- Spoiler:
Ils sont deux les personnages de ce livre, à marcher sur une route ou plutot une croute de glace sale et couverte de cendre. De la vie ils ne connaissent plus que le froid, la peur, la faim, la solitude, la fatigue et le silence. Et chaque journée est pire que la précédente. Ni soleil ni lune ni lumière, juste une opacité glauque obscurcie encore par la neige ou la pluie. Ils savent tous les deux qu' ils marchent sur un astre mort. Ils on guetté en vain un signe de vie, une lumière. Mais il n' y a plus de vie. Juste des soubresauts convulsifs. Les spasmes violents de quelques survivants en sursis, obsédés par l' unique désir de survivre à tout prix.
S' ils marchent encore, les deux, c' est juste pour essayer de se rassurer l' un l' autre. Mais ils savent. Le père se souvient encore. d' un temps où le monde était encore vivant et d' une vie absurde mais inestimablement vivable... Il y pense encore mais s' interdit d' en parler à son fils qui n' a connu que l' enfer où ils s' enfoncent et qui ne connaitra rien d' autre.
Ils sont merveilleux tous les deux. Ils n' ont plus l' ombre d' un espoir sur l' avenir. Juste la certitude de l' instant et de l' autre. L' enfant est pur comme peut l' etre un enfant de cet age. Son père lui, doit surmonter tous les démons qui sont au coeur de l' homme. Il doit sans cesse louvoyer entre la priorité de survivre et celle d' éviter les pires bassesses qui blesseraient l' enfant. Leur accord est tacite et se lit bien dans les brefs échanges verbaux qui se terminent toujours par ces mots. D' accord. D' accord. Et derrière ces mots, toutes les interrogations, les angoisses, les doutes...
Ce livre ne serait qu' un cauchemar absolu s' il n' y avait la chaleur humaine qui les lie, au delà de la souffrance et de la mort préssentie. Cette chaleur et cette confiance qui est ce qu' il y a de meilleur dans l' humain et dans toute l' histoire de l' humanité.
Comme Bédoulène, je pense que ce livre est une fable dont le thème serait : l' humanité saura t-elle survivre à sa propre folie. Question que se posait aussi cet autre écrivain Stig Dagerman. Très bon commentaire Bix et comme dit Bédoulène, l'Humanité saura t-elle survivre à sa propre folie? ( Avec ce qui se passe sans la banlieue de Londres et ailleurs dans le monde) on y pense de plus en plus. - Theo a écrit:
- ra je suis ravie de lire tous ces commentaires élogieux sur la Route que j'ai adoré! Je l'avais fait lire à pas mal de monde et on m'avait dit presque unaniment que c'était glauque alors que j'y avais vu un pur chef d'oeuvre Je me sens moins seule tout d'un coup
Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immobiles dressées dans le courant couleur d'ambre où les bordures blanches de leurs nageoires ondulaient doucement au fil de l'eau. Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main. Lisses et musclées et élastiques. Sur leur dos il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en son devenir. Des cartes et des labyrinthes. D'une chose qu'on ne pouvait pas refaire. Ni réparer. Dans les vals profonds qu'elles habitaient toutes les choses étaient plus anciennes que l'homme et leur murmure était de mystère. J'ai aussi lu " La route" un livre très puissant et oui on pourrait dire un chef d'oeuvre. | |
| | | Onuphrius Main aguerrie
Messages : 551 Inscription le : 29/10/2010 Age : 35 Localisation : Seine-Maritime
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mer 10 Aoû 2011 - 15:25 | |
| - bulle a écrit:
- J'ai aussi lu " La route" un livre très puissant et oui on pourrait dire un chef d’œuvre.
Tout à fait d'accord. Comme toi je l'ai trouvé très puissant ! Et pour réconcilier Theo et ses amis : un chef-d’œuvre peut être glauque Le passage du nourrisson grillé dans la forêt est assez glauque ^^ | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
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