"One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]

Chouquette d'Emilie Frèche:

Chouquette, grand-mère indigne à la « Absolutely fabulous », évolue dans un milieu social pour lequel l’argent n’est pas un problème. Elle maîtrise parfaitement le code des apparences (image de la femme « libérée », du couple, de l’amitié, de la vie sociale,…) et tente de correspondre aux critères de ce monde d’illusions jusqu’au jour où son petit-fils de 5 ans débarque, varicelle en poche et fait vaciller la machine. Car la réalité est plus amère : Chouquette a la soixantaine passée et le corps qui va avec, elle s’est fait larguer il y a sept ans par son homme, et ses « amies » se révèlent pathétiques (entre celle qui se prend son rail nue sur le plancher et l’autre battante qui pleurniche de solitude). Sur fond de crise financière, Chouquette parviendra t-elle à décrocher de sa vie superflue ?

Saint-Tropez, Yachts et soirées people… Déchéance des vies dorées…
Bon, pourquoi pas sur la plage, au moment des vacances?
Ce monde est bien éloigné du mien...

Les rillettes de Proust et autres fantaisies littéraires de Thierry Maugenest:

Dans la même lignée que « Pour tout l’or des mots » de Gagnière, Maugenest récolte les perles littéraires de nos auteurs. Par le biais de différents chapitres (« Le choix des mots », « Perles et coquilles », « Jargon, confusion et embrouillamini »,…), il pointe du doigt les pièges à éviter et donne quelques conseils aux futurs écrivains.
105 petites pages à butiner pour garder le sourire !

Extraits :
P28 : « L’amour a vaincu Loth » (Abbé Pellegrin, Loth)
P29 : « Alors, elle aperçut son pied, qui riait dans un rayon de soleil. » (Emile Zola, Contes à Ninon)

Un léger passage à vide, Nicolas Rey.


Histoire d'un type, de Nicolas Rey, qui brûle sa vie par tous les bouts. Drogue, alcool, fêtes...
Puis il a un enfant. Et ça commence à faire de sacrés electrochocs dans sa tête. Alors cure de désyntox, et retour à la "vraie vie". Seulement tout est vide, désormais dans cette nouvelle vie, femme et enfant sont partis.


Pas un récit fabuleux, mais des phrases fulgurantes. Et puis il ne s'appesantit pas. C'est très anecdotique (comme cette lecture je trouve). ça pourrait être des mini chroniques d'une vie ratée.
C'est vraiment très tendre, touchant, et en colère.

A lire.
Sans que ce soit incontournable.

Et puis, une nuit d'insomnie c'est vraiment parfait.

Souviens-toi de vivre Alina Reyes

Paris, un jour au XXIè siècle,siècle qui voit les bouleversements climatiques chambouler les paysages quotidiens, les prériodes de sécheresse succèdent aux trombes d'eau, les étés sont brûlants et sec, le reste de l'année, les fleuves et les rivières s'étendent hors de leur lit, le Zouave est immergé, la Seine prend ses aises et déverse ses détritus. Une jeune femme descend du Sacré-Coeur pour rejoindre Notre-Dame, aimantée par un étrange appel. Elle achète un flacon de son parfum préféré, le nard, son luxe intime et inamovible, regardant avec compassion les grandes bourgeoises gonflées au silicone et remodelées par le bistouri d'une dictature de l'apparence, conditionnées par le besoin superflu de l'avoir et de l'argent, vénalités désolantes et futiles. Puis, elle rejoint un groupe d'hommes et de femmes et s'approche d'un jeune homme pas comme les autres: de lui émane une grande spiritualité, elle débouche son flacon de nard précieux , l'oint de cette eau parfumée et lui essuie les pieds avec ses cheveux dénoués . C'est le Christ revenu parmi les hommes, elle est Marie-Madeleine, l'épouse et la maîtresse, celle qui l'a reconnu entre les hommes.
Alina Reyes, entre le Ier et le XXIè siècle, promène son lecteur au coeur d'une Bible revisitée, au coeur d'une spiritualité que la modernité galopante a endormie. Elle fait revivre une Marie-Madeleine éprise d'un Christ, au-delà du charnel, éprise d'une envie d'un ailleurs où le matériel n'est plus une base du désir... et pourtant, Dieu sait combien elle aime les hommes, leurs corps, leur sueur, leurs maladresses comme leurs tendresses, leurs solitudes et leurs désirs. Le lecteur se laisse emporter dans le flux d'une croisade sur les chemins de Lourdes et Compostelle; il se laisse aller dans un élan de frugalité, de hiérachisation des besoins essentiels, d'abandon de tout ce qui peut parasiter l'envol vers un appel à la spiritualité recentrant l'homme au coeur de son essence même.
L'héroïne, Marie-Madeleine moderne, est d'une sensualité envoûtante et d'une beauté chatoyante tout en restant humble et simple: elle sacrifie sa chevelure, emblème de la féminité splendide et charnelle, pour mieux accompagner le message du Christ. D'ailleurs, son sacrifice expiatoire a-t-il réellement servi? Les hommes ont-ils retenu la leçon du don de soi de l'homme sur la croix? Lorsque cataclysmes, égoïsmes, violences et ténèbres engluent l'humanité dans un asservissement au toujours plus, on peut se poser la question!
"Souviens-toi de vivre" est un roman qui m'a laissée perplexe par son argument littéraire inattendu et un certain flou dans le déroulement du récit. Pourtant, l'écriture, le style de l'auteure sont suffisamment agréables pour donner envie de continuer à accompagner les personnages, de savoir la fin de leur histoire, de leurs interrogations. Un peu déconcertée par la tournure de l'intrigue, j'ai décidé de me laisser porter (afin d'aller jusqu'au bout du roman) par l'atmopshère du roman, par les images en filigrane d'une société perdue dans l'immensité de l'abondance, dans l'abîme de la superficialité et de l'individualisme, par le romanesque (est-ce iconoclaste de parler de romanesque au sujet de la quête du Christ?) des héros, personnages aspirant à autre chose que cette matérialité qui ronge le monde et le détruit chaque jour un peu plus. Je me suis positionnée un peu comme devant un tableau ou une installation d'art moderne: saisir un fil conducteur, même infime, et laisser libre cours à la démabulation de l'imaginaire, de la sensibilité que l'on a au fond de soi.
Ai-je aimé ou pas ce roman? Je serais bien en peine de formuler avec précision mon sentiment! J'en garde une émotion due à l'écriture sensuelle, mais sans ostentation, aux réminiscences de mes lectures de cathéchisme, celles des classiques, au souvenir de mes cours d'histoire de l'art et des religions lors de mes études universitaires...ces mille et un petits riens, construits au fil du temps, qui remontent à la surface pour éclairer une lecture qui semble, a priori, échapper à la compréhension.
"Souviens-toi de vivre"....une expérience indicible?

Le frumieux bandagrippe

J'ai choisi ce livre à cause du titre et de la référence à Lewis Carrol, prise dans le poème Le Jabrebocq :

Citation :

Le Jabrebocq

Il brilguait ; slictueux, les tôves
Ciraient et gimblaient sur les loignes ;
Mimeux étaient les borogoves,
Et la molmerase horgrippait.
« Mon fils, prends garde au Jabrebocq,
A ses crocs acérés, à ses griffes puissantes !
Evite aussi l'oiseau Jujube,
Et le frumieux Bandagrippe ! »
Saisissant son glaive vorpal,
Il dépista longtemps cet ennemi manscart.
Enfin, devant l'arbre T otom,
Il s' arrêta pour réfléchir.

Il pensait, d'uffuse manière,
Quand le Jabrebocq, œil flambant,
Tout fibblant par le bois tulgeais,
Vint burbuler férocement !

Un, deux ! Un, deux ! De part en part
L'épée vorpale l' outreprit !
Tout mort, il le décapita,
Et rentra galomphant.
« As-tu occis le Jabrebocq ?

Viens dans mes bras, rayonneux rejeton!
O jour frabieux ! Calleau, callai ! »
Cortula-t-il, ravi.

Il brilguait ; slictueux, les tôves
Ciraient et gimblaient sur les loignes ;
Mimeux étaient les borogoves,
Et la molmerase horgrippait.

Lewis Carroll
Traduit de l'anglais par Robert Benayoun

Je n'en étais pas à ma première expérience de McBain ; ses ouvrages sont souvent présentés comme une somme d'humour étincelant et de suspense omniprésent. Je n'y vois que suite de stéréotypes, de dialogues plats et d'énigmes éventés.. Souvent, l'auteur est tellement lourd qu'au bout de trois, quatre pages, on comprend tout du livre.
Donc McBain a inventé une ville aux états unis, divisée en district et on suit les péripéties du quotidien des flics du 87ème.
Je n'en dirai pas plus, je ne comprend pas, sans doute, où l'auteur veut nous amener. Franchement, les stéréotypes que j'évoque plus haut me dérangent surtout : les capitaines sont Irlandais, les flics peuvent être racistes, mais dans ce cas ils fréquententune portoricaine ou une noire ; les noirs sont des dealers et les hispaniques sont pire encore... Les femmes peuvent être belles, mais dans ce cas elles sont "chaudes", souvent noires ou hispanqiues qui se servent de leur physique pour échapper à leur condition... Et puis il y a la violence, gratuite, décrite minutieusement - bien pire que celle qu'on peut voir dans certains films - sans rien apporter à l'intrigue...
Bref, je vous conseille plutôt d'éviter cet auteur... (si quelqu'un connaît, j'aimerai bien avoir son avis)

J'avais lu le premier volume du 87 district en Omnibus, et j'avais plutôt apprécié, plutôt bien foutu et distrayant. Certes pas un truc inoubliable (j'ai même la sensation d'avoir complètement oublié les intrigues) mais le jour où pas envie de fatiguer trop les neurones pas mal du tout. Et j'ai acheté les autres volumes donc. Faudrait m'y remettre un jour....

Queenie a écrit:

Un léger passage à vide, Nicolas Rey.


Histoire d'un type, de Nicolas Rey, qui brûle sa vie par tous les bouts. Drogue, alcool, fêtes...
Puis il a un enfant. Et ça commence à faire de sacrés electrochocs dans sa tête. Alors cure de désyntox, et retour à la "vraie vie". Seulement tout est vide, désormais dans cette nouvelle vie, femme et enfant sont partis.
Pas un récit fabuleux, mais des phrases fulgurantes. Et puis il ne s'appesantit pas. C'est très anecdotique (comme cette lecture je trouve). ça pourrait être des mini chroniques d'une vie ratée.
C'est vraiment très tendre, touchant, et en colère.
A lire.
Sans que ce soit incontournable.
Et puis, une nuit d'insomnie c'est vraiment parfait.

J'en pense à peu près la même chose que Queenie. Une lecture rapide, avec des ingrédients (cocaïne, alcool et paternité) qui rappellent furieusement le dernier Beigbeder. Dans le genre confession : pardonnez-moi si je suis comme ça mais je n'y peux rien, c'est ma vie et je la brûle par les deux bouts. Souvent irritant, parce que ultra égocentrique mais parfois touchant pour le mal être qui suinte au fil des pages. Pas mal d'humour et de cynisme qui font passer un moment agréable. Pas de la haute littérature, on est d'accord, mais moins futile qu'il y parait. Enfin, il me semble.

Citation :

Mark Sundeen est né en 1970, en Californie, il a publié deux romans salués par Hubert Selby Jr., George Saunders ou encore Hunter S. Thompson. Le Making Of de "Toro" est son second livre et le premier à être traduit en français. Tout comme Travis LaFrance, il vit dans le Montana.

(Gallmeister)



Le Making Of de Toro (04/03)

Citation :

Quand Mark Sundeen reçoit un appel d'un éditeur qui lui commande un livre sur la tauromachie en Espagne, il n'hésite pas une seconde. Il n'a jamais assisté à une corrida, ne parle pas espagnol et se considère comme un piètre reporter. Qu'à celà ne tienne, il accepte. Il sait qu'il tient là le sujet d'un futur best-seller. Mais après avoir dépensé son avance, ne pouvant plus se permettre un voyage en Europe où l'attend son éditeur hystérique, Sundeen décide d'aller enquêter au Mexique. Pour compenser un probable fiasco, il s'invente un alter ego, Travis Lafrance, un écrivain aventurier dans la tradition de son idole, Ernest Hemingway. Et nous raconte la genèse de ce chef-d'oeuvre qu'aurait pu être Toro.
Mi-journal de voyage, mi-parodie des moeurs littéraires américaines, Le Making Of de Toro est un livre hilarant dans la veine de La conjuration des imbéciles. C'est aussi un récit engagé sur les risques que l'on court à se prendre pour un artiste.

(Gallmeister)

Lorsque l'on m'a proposé de lire ce livre, j'avoue que j'étais plutôt réticente. Le thème de la tauromachie me fait fuir d'office. L'insistance de la personne a finalement vaincu ma résistance et j'ai donc entamé "Le Making Of de Toro". Et alors, comment vous dire? "Le magnifique" de Philippe de Broca écrit par Paasilinna? Le Garp d' Irving dans le "Désert américain" d' Everett? Je ne sais pas, en tous les cas, ce livre m'a fait du bien!
Merci d'avoir insisté... Et au fait, les Mark Sundeen existent, j'en ai rencontrés!

Extrait:
P48: "Malgré toute sa puissance, mon nouveau coach n'a pas pu éviter quelques fâcheux malentendus lorsque La Fauconnerie en s'amusant a enfin été remis aux critiques. Aujourd'hui encore, je suis convaincu que certains d'entre eux ont apprécié le livre bien plus qu'ils ne l'ont laissé entendre. Même le gars qui l'a descendu en flammes sur un huitième de page dans le New York Times ne l'a pas fait par méchanceté mais avec les meilleures intentions du monde. Le contexte prouve qu'il n'était pas si nul que ça."

Nathria a écrit:

Lorsque l'on m'a proposé de lire ce livre, j'avoue que j'étais plutôt réticente. Le thème de la tauromachie me fait fuir d'office.

aie dommage que cette publication va collider avec la parution du sublime livre de A.L. Kennedy sur la tauromachie début mars .. un des deux livres ne va pas avoir une chance, déjà que le sujet attire pas trop et alors là en cours de quelques semaines deux ??
mais je vais remonter début mars le fil de Miss Kennedy

Gallmeister, une bonne référence !
Des livres de nature qui font rever, comme ceux d' Abbey, Trevanian, Tipply...

Et puis un type qui abandonne son métier de gestionnaire - Olivier Gallmeister -
pour devenir éditeur, c' est plutot sympa !

Honecker 21 – Jean-Yves Cendrey (auteur français qui vit à Berlin)

Matthias est cadre dans une compagnie de téléphone mobile. Il vit à Berlin dans une relative aisance, mais sa vie est compliquée. Sa femme veut en faire un érudit, sa machine à café tombe en panne le lendemain de la garantie et sa voiture est capricieuse. Partagé entre différentes aspirations, il passe une bonne partie de sa vie à la rêver, aux antipodes de l'homme d'affaires que connaissent ses collègues de travail.
C'est à la fois irrésistiblement drôle et désespéré. Beaucoup de situations cocasses jusqu'à l'absurde, que renforce encore la propension de Matthias à s'inventer des histoires. Mais derrière ce rire, on sent un gouffre d'effroi, et les monstres ne sont jamais loin.

Merci, Krys, de cet avis. Est-ce un livre que tu recommandes à lire ?

oui, si on aime le côté déjanté et délirant.

C'est bien , lu en quelques heures
ça se passe en Grèce aujourd'hui , une histoire intimiste mais qui est très révélatrice de ce cosmopolitisme qui amène des personnes à partir de Hongrie , d'Albanie pour atterrir en Grèce où ils ne sont pas accueillis à bras ouverts , c'est le moins qu'on puisse dire .
Le narrateur est lui même confronté à sa propre vie , plus douloureuse que la sienne , c'est difficile à envisager.
Le style est sans fioritures , mais c'est mieux ainsi, vu la gravité des événements.

Athanase Chimonas est un écrivain né en 1971 à Athènes , il a déja publié 3 ouvrages.

Et je remercie mon frère qui ne me lit pas , d'avoir toujours de bonnes idées pour sa soeurette.

Merci pour ton avis, Darkanny. Ma curiosité est aiguisée. C'est noté.