"One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]

shanidar a écrit:

Dolfi et Marilyn - François Saintonge

François Saintonge est le pseudonyme d'un écrivain désireux de garder l'anonymat, nous dit l'éditeur Grasset. Parce que le livre est très mauvais ? Ou parce qu'il s'agit plutôt d'une récréation ?

Je penche plutôt pour la deuxième solution. Non pas que le livre soit formidable, ni particulièrement bien écrit, mais pas mauvais au point de le jeter dans le champ d'orties des parfumés. Pas extraordinaire mais pas inintéressant. Pas fulgurant mais au moins fortement documenté.

L'histoire ? Ah oui l'histoire. Quelque peu déjantée, il faut dire. Imaginez un très classique professeur d'histoire, la cinquantaine, divorcé, père d'un jeune garçon passionné (tout comme papa) par la seconde guerre mondiale. L'histoire commence en 2030, en banlieue parisienne, alors que les premiers clones font leurs apparitions dans les maisons cossues du voisinage. Une Marilyn se balade même ostensiblement au bras d'un vieux notaire... Tycho Mercier (c'est le nom de notre historien) par le jeu d'une fatalité assez funeste va se retrouver détenteur du dernier clone d'un certain A.H. (= Adolf Hitler). Que faire ? Remettre le clone aux autorités avec la certitude qu'il sera tué ou le garder chez soi secrètement, ce clone n'ayant commis aucun des actes du véritable Adolf ?

De péripéties en péripéties, le récit avance cahin-caha sans renverser des montagnes mais en soulevant malgré tout quelques questions éthiques non dénuées d'intérêt. Comment fonctionnent ces êtres sans famille, qu'elle peut être leur utilité en dehors d'une forme abjecte d'esclavage, quel reste génétique possèdent-ils par rapport à celui dont ils procèdent, quels sont leur moyen de rébellion, leur intimité, leur capacité d'autogestion, de déterminisme etc. ?

Sans être puissamment innovant ni même particulièrement étonnant, le livre se lit tout seul (et vite) comme une récréation. Ce qu'il est donc, en tout cas à mes yeux.

On dirait que la petite moustache fait vendre en ce moment...

Ça a l'air rigolo et quand même un brin didactique ce Flatland, coli !?! tu y as appris des choses ou cela reste assez vague ?

C'est très drôle oui et j'ai également été impressionnée de voir comment Abbott parvenait à parler de notre société l'air de rien, en parlant de dimensions et de formes géométriques. Preuve que le langage est modulable et s'adapte à nos besoins. Si nous le voulions nous pourrions le faire parler de tant d'autres manières différentes...

Abbott a le don pour faire comprendre des concepts de géométrie qui ne sont pas évidents à expliquer. Le concept de dimension devient limpide ici. Il ouvre un horizon immense en arrivant même à remettre en question notre propre réalité.

Et comme je l'ai déjà écrit, le tout dans un langage simple, léger et caustique ce qu'il faut.

Le frisson de Ross Macdonald



Un bon vieux polar des années soixante (admirez la couverture),  qui commence tout doux, chaque interlocuteur de Lew Archer, le détective privé, lui livrant gentiment la petite information qui lui permet d'avancer rapidement et semble-t'il simplement. Puis tout cela se mélange, des secrets de famille émergent, des crimes vieux de dix ou vingt ans ressortent , des personnalités bien tordues gérées par un psychiatre un peu trop investi... et nous arrivons  aux indispensables fausses pistes puis au dénouement inévitablement tordu et rocambolesque.

Une lecture sympa idéale dans une période où on a besoin que le livre nous porte plutôt que l'inverse.

ça me rappelle quelque chose lu ou vu mais ce n'était pas ça (je pense).  

animal a écrit:

ça me rappelle quelque chose lu ou vu mais ce n'était pas ça (je pense).  

il y a eu un film d'un des livres de la série du détective Lew Archer

tu l'as peut-être vu

j'avais recherché mais je n'ai pas vu le film adaptation, mais un autre... mystère.

Possible que ma question soit idiote, mais :

Ce sont de vrais mariage ? Ou c'est juste de l'apparat pour l'étranger ?

Et sinon après l'été ? Ils divorcent ?

Non non, ce sont de vrais mariages sur le papier, mais surtout de la pure hypocrisie. En Arabie saoudite, il est strictement interdit de se promener avec une femme qui n'est pas de votre famille, sous peine d'être arrêté par la police religieuse, qui n'est pas avare d'exactions…
Alors, avoir des relations intimes avec une amante, c'est un péché terrible.

D'où la solution de ces mariages éclairs.
C'est un peu comme si les occidentaux épousaient les escort girls avec lesquels ils passent une nuit, un week-end, un mois… Il est convenu d'avance que le mariage sera rompu, et les femmes sont rémunérées. Ce n'est ni plus ni moins que de la prostitution "de luxe". Et ce n'est pas de l'apparat pour l'étranger, juste une façon de ne pas avoir d'ennuis avec le pouvoir wahhabite...

Les hommes qui agissent ainsi se cachent derrière la possibilité pour un musulman d'avoir plusieurs épouses, et le fait qu'étonnamment, le divorce soit bien admis par les autorités religieuses. Mais la majorité de la population désapprouve ces pratiques, qui dévoient l'institution du mariage.

J'ai gardé l'enregistrement d'un documentaire passé sur Arte concernant ces mariages éclairs ( qui ont aussi cours en Iran), il faudrait que je le revoie pour plus de précisions.

Invité a écrit:

Les hommes qui agissent ainsi se cachent derrière la possibilité pour un musulman d'avoir plusieurs épouses, et le fait qu'étonnamment, le divorce soit bien admis par les autorités religieuses. Mais la majorité de la population désapprouve ces pratiques, qui dévoient l'institution du mariage.

Ok, merci, je comprends mieux.

Invité a écrit:

Ceci n'est pas vraiment un commentaire, mais je tenais à vous faire partager mon... incrédulité ? face à ce pays qu'est l'Arabie Saoudite.

Dictionnaire Larousse a écrit:

Exposé par lequel on explique, on interprète, on juge un texte ; notes et éclaircissements destinés à faciliter l'intelligence d'un texte

Est ce que ça ne serait pas quand même un peu un commentaire, alors ?

Citation :

le divorce soit bien admis par les autorités religieuses

Mouais enfin, je ne sais pas si, chez eux en tout cas, on peut vraiment parler de divorce. "Répudiation" de la femme serait plus juste. Parce que bon, dans les faits, ce genre de "divorce" est toujours plus favorable à l'homme qu'à la femme, de toute façon (quand elle peut partir).

J'ai du mal à être ouverte d'esprit et me dire "bon ben c'est bien si c'est leur culture" devant ce genre de mœurs. Je pense surtout aux filles/femmes qui sont chosifiées et prisonnières de ce genre de dictature machiste et pseudo-religieuse (parce qu'en plus, ils osent dire que c'est au nom de Dieu... ).
ça me met plus en colère qu'autre chose...

Pareil.

Dans toutes les théocraties où la religion dicte ses lois, la femme est forcément ostracisée.
Et ça va beaucoup plus loin que le machisme, puisque la morale et la loi sont érigées par l' institution
elle-meme.
Et que, effectivement, la culture est un terme hypocrite et mensonger.

Et puis ce genre de doctrine répréssive est vieille comme le monde.
La religion, l' islam en l'occurence, a remplacé ces dernières années, les idéologies politiques dans plusieurs pays, ou tente de s' y substituer.
Mais les autres religions ont ou ont eu les memes privilèges exorbitants et les memes principes totalitaires.
Et elles s' affrontent un pu partout, au Liban entre chrétiens, druzzes et musulmans.
En Inde où l' hindouisme tente de détruire l' islam.
Pourtant  le Liban comme L' Iran ou la Tunisie, ont connu des périodes de laicité.
On se rend compte aussi en lisant Bouvier ou Thubron (L' ombre de la route de la soie) que l' islam
était beaucoup plus tolérant dans certaines régions d' Asie, et à certaines époques, mais qu' il s' est durci partout.
Meme le bouddhisme  s' est manifesté intempestivement en Birmanie.
De mon point de vue,  quand la religion se substitue à la laicité et n' est pas reléguée à sa place
de conviction personnelle, elle se montre intolérante, antidémocratique, dogmatique.

bix229 a écrit:

Pourtant  le Liban comme L' Iran ou la Tunisie, ont connu des périodes de laicité.

De mon point de vue,  quand la religion se substitue à la laicité et n' est pas reléguée à sa place
de conviction personnelle, elle se montre intolérante, antidémocratique, dogmatique.

Entierement d'accord, j'ai pu constater sur place et pour y avoir vécu qu'en Tunisie pays ayant connu la laïcité grâce à Bourguiba après l'Indépendance que ce pays est partagé sur l'influence religieuse ainsi : le nord du pays était avant la révolution de jasmin plus laïc que le sud. Dans le nord plus européanisé il y avait beaucoup de femmes non voilées, dans la capitale et dans les grandes villes des cinémas, des femmes exercant dans les administrations et les commerces. Dans le sud en dessous de Sousse et jusqu'au sahara et dans l'interieur du pays vers la frontiere algerienne l'emprise de la religion était et est tres forte. Dans le nord de la Tunisie l'alcool pouvait être servi dans certains cafés, dans le sud c'était interdit.
J'ai lu le mot "hypocrisie" dans ce fil et bien ce n'est pas faux: ainsi alors que dans le sud l'alcool était interdit dans les bars il était servi dans certaines arrières salles connues de la population, dans les grandes surfaces de Djerba on ne vendait pas d'alcool par contre dans une d'entre elle il suffisait d'aller à l'arriere du magasin et de faire la queue pour s'en procurer en quantité. La prostitution est interdite en Tunisie, mais dans certains cafés de Djerba des femmes venait y rencontrer des hommes, surtout des Lybiens qui passaient des vacances à Djerba pour boire de l'alcool et rencontrer des femmes, mais on ne pouvait parler de cela...