"One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]

Bilqiss de Saphia Azzedine

Dans un pays islamiste où règne la charia, Bilqiss a chanté l’appel à la prière à la place du muezzin qui dormait encore. C’est sa seconde faute, la première étant celle d’être une femme. Bilqiss va être lapidée, la charia appliquée.
C’est un roman accrocheur, qui se lit d’une traite, mais qui peut déranger par la gravité du sujet, et en même temps aussi parce que certains moments de lecture font plus que sourire. On ne sait pas si on doit rire ou pleurer. La plume de l’auteure est rondement menée dans ce roman choral, la gouaille de Bilqiss est rafraîchissante lorsqu’elle parle de tous ces hommes obsédés qui voient du sexe partout, le juge qui va la condamner à la lapidation, la journaliste américaine peut-être ou pas pleine de complaisance… C’est un cri de désespérance.
J’ai apprécié le côté « enlevé » de ce roman qui donne le ton dès la première phrase : « Contrairement à vous, je ne parlerai pas en Son Nom. Mais j’ai une intuition. Vous adorez Dieu mais, Lui, Il vous déteste. »
Ce que j’ai moins aimé, mais c’est personnel, ce roman ne me paraît pas vraisemblable, disons que c'est une métaphore, mais je le verrais bien adapté au théâtre pour dénoncer les pays où « on abomine les femmes qui ne sont pas des hommes ».

Est-ce que ce n'est pas tout de même (non pas dans les faits, mais par la manière) un peu caricatural ? Les exemples que tu donnes semblent camper les personnages dans des rôles bien établis, mais on sait que dans la vie les choses sont en générale bien plus nuancées...

Oui je trouve que c'est plutôt caricatural, il y a un côté facile ; c'est ce qui m'a dérangée. Dans la vie, Bilqiss, l'héroïne du roman, aurait été massacrée dès avant d'avoir pu ouvrir la bouche. La comparaison avec la réalité ne semble donc pas possible.
Ce que je retiens c'est que l'auteur nous parle de la condition des femmes dans ces pays islamistes à travers son langage cru et ironique à l'encontre des hommes monstrueux, c'est-à-dire tous les hommes puisqu'ils respectent tous la charia, elle nous parle d'une journaliste (donc de la presse) venue s'apitoyer, l'essentiel étant avant tout de ramener l'article, le scoop... Et je ne peux dévoiler tout le reste.

ok, merci pour ces précisions, je ne vais pas me jeter dessus mais si on me l'offre je ne le rangerai pas dans un endroit improbable...