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| Murakami Haruki | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 11:20 | |
| - Lucretius a écrit:
- Son dernier recueil de nouvelles, avec des saules endormis et des femmes mourantes (je ne me souviens plus trop) est inégal, beaucoup de nouvelles se finissent en queue de poisson.
Pour être plus précis, il s'agit de Saules aveugles, femme endormie...et on en a parlé sur ce fil... | |
| | | Fantaisie héroïque Sage de la littérature
Messages : 2182 Inscription le : 05/06/2007 Age : 37 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 16:48 | |
| - Lucretius a écrit:
- Pour ma part j'ai adoré Kafka sur le Rivage, la construction en est parfaite, et le sens du fantastique est extrêmement original, j'aurais juste préféré qu'il sabre un peu les passages où sont exposés une petite philosophie de la vie qui ne m'intéresse pas particulièrement.
C'est ce qui fait partie de son charme | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 16:50 | |
| - Lucretius a écrit:
- Son dernier recueil de nouvelles, avec des saules endormis et des femmes mourantes (je ne me souviens plus trop) est inégal, beaucoup de nouvelles se finissent en queue de poisson.
Un Murakami qui ne se termine pas bizarrement, c'est quand même rare. |
| | | sonitaline Posteur en quête
Messages : 77 Inscription le : 23/10/2008 Age : 38
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 16:52 | |
| - Fantaisie héroïque a écrit:
- Lucretius a écrit:
- Pour ma part j'ai adoré Kafka sur le Rivage, la construction en est parfaite, et le sens du fantastique est extrêmement original, j'aurais juste préféré qu'il sabre un peu les passages où sont exposés une petite philosophie de la vie qui ne m'intéresse pas particulièrement.
Kafka est toujours sous les projecteurs il faut penser à installer quelques uns derrière les camera histoire de mettre la lumière sur la vie de certains grands réalisateurs | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 17:03 | |
| - sonitaline a écrit:
- Fantaisie héroïque a écrit:
- Lucretius a écrit:
- Pour ma part j'ai adoré Kafka sur le Rivage, la construction en est parfaite, et le sens du fantastique est extrêmement original, j'aurais juste préféré qu'il sabre un peu les passages où sont exposés une petite philosophie de la vie qui ne m'intéresse pas particulièrement.
Kafka est toujours sous les projecteurs il faut penser à installer quelques uns derrière les camera histoire de mettre la lumière sur la vie de certains grands réalisateurs ... C'est à dire ? Quel rapport avec les réalisateurs ? | |
| | | sonitaline Posteur en quête
Messages : 77 Inscription le : 23/10/2008 Age : 38
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 17:07 | |
| - Queenie a écrit:
- [ ... C'est à dire ? Quel rapport avec les réalisateurs ?
histoire de nous faire connaitre le parcour de génies méconnus jusque là | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 30 Jan 2009 - 17:11 | |
| - sonitaline a écrit:
- Queenie a écrit:
- [ ... C'est à dire ? Quel rapport avec les réalisateurs ?
histoire de nous faire connaitre le parcours de génies méconnus jusque là Sauf que ça n'a rien à voir avec le sujet du fil... Et ça tombe un peu comme un cheveu dans la soupe (de Kafka ? Aha Aha). | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: La course au mouton sauvage Ven 6 Fév 2009 - 17:59 | |
| La course au mouton sauvageLivre que je trouve moins fini que son suivant, chronologiquement parlant, qui reste mon préféré. Le roman ne commence vraiment qu’à mi-parcours, lors de l’arrivée à l’hôtel du dauphin, la première partie n’étant qu’une trop longue présentation du personnage principal. Le reste est intéressant comme l’est une ébauche. Murakami possède les qualités littéraires mais ne les maitrise pas encore ; ce qu’il fera magistralement 3 ans plus tard. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 10 Avr 2009 - 14:38 | |
| "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond", d'Haruki Murakami : la plume musclée d'un marathonien
Le Monde des Livres| 09.04.09 | Robert Solé
Dans la salle des sports de Tokyo où il s'entraînait, Haruki Murakami se souvient d'avoir lu cette mise en garde : "Il est difficile d'acquérir des muscles, facile de les perdre. Il est facile de prendre de la graisse, difficile d'en perdre." Ce n'était ni du Shakespeare ni du Victor Hugo, mais une remarque de bon sens, cent fois vérifiée. Le dernier livre du romancier japonais, qui passe pour nobélisable, vole à peine plus haut. On dirait qu'il a décidé résolument de rester au ras des pâquerettes. "Pardon d'énoncer des truismes", lâche-t-il au détour d'un paragraphe.
Il s'agit, ni plus ni moins, d'un ouvrage sur la course à pied. Ce n'est pas un coureur qui réfléchit à l'écriture, mais un écrivain qui court et analyse - avec talent - cette activité quotidienne (dix kilomètres par jour, six jours par semaine), devenue une part essentielle de sa vie.
A l'automne 1982, âgé de 33 ans, Murakami a conjugué ces deux activités. N'en pouvant plus "d'écrire contre la montre" après des nuits exténuantes, il a fermé le club de jazz qu'il tenait à Tokyo avec son épouse, et s'est attelé à sa table de travail. Les kilos n'ont pas tardé à arriver.
Pour retrouver une silhouette acceptable, il a commencé alors à courir. Un calvaire ! Il s'essoufflait dès les premiers mètres. Peu à peu, se couchant tôt, mangeant mieux, développant ses muscles, il a remodelé son corps et pris goût à la course.
Après avoir enseigné les lettres japonaises à Princeton (Etats-Unis), le romancier est rentré au Japon, en 1995. Il voyage beaucoup. Le succès considérable de ses livres, notamment La Ballade de l'impossible (Seuil, 1994), lui permet d'organiser librement sa vie, de New York à Hawaï, avec un sac de sport qui ne le quitte plus.
Murakami ne pense pas qu'un écrivain doive "mener une vie déréglée afin de pouvoir créer". Dénonçant cette "vision stéréotypée", il affirme, dans une formule un peu curieuse : "Une âme malsaine a besoin d'un corps en bonne santé."
Des écrivains cyclistes, comme Antoine Blondin, ont admirablement célébré le vélo. La course à pied inspire moins d'exercices littéraires. Récemment, Jean Echenoz a consacré un beau livre au marathonien Emil Zatopek (Courir, Minuit, 2008), mais sans se mettre lui-même à nu, comme le fait Murakami.
Voici en effet un romancier qui nous parle de ses semelles, de son short, de sa transpiration, de chacun de ses muscles, les comparant à "des animaux au travail, très consciencieux", qui ne se plaignent pas, quitte à "faire la grimace, parfois". Ils sont capables en effet de donner le meilleur d'eux-mêmes, pour peu qu'on sache leur parler, "leur rafraîchir la mémoire" et leur "montrer qui commande". Sinon ils se relâchent, et c'est la catastrophe. Un certain goût de la solitude a poussé Murakami vers l'écriture et la course à pied. Il ne crache pas sur la compétition puisqu'il participe à un marathon (42 kilomètres) tous les ans et participe à des triathlons. Son souci, assure-t-il, n'est cependant pas de battre les autres, mais de se vaincre soi-même.
Murakami a même tâté de l'ultramarathon (plus de 100 kilomètres) en juin 1996 dans le nord du Japon, et cette épreuve nous vaut un chapitre saisissant. Vers la fin du parcours, les différentes parties de son corps n'étaient plus qu'un concert de plaintes. Il a dû parlementer avec elles, les encourager, les gronder, les flatter... Il voulait atteindre la ligne d'arrivée, fût-ce en rampant, et il y est arrivé.
Ce jour-là, le romancier a vraiment compris que les épreuves ou les blessures représentent une part nécessaire de la vie. "Ce qui nous procure le sentiment d'être véritablement vivants, écrit-il, c'est justement la souffrance, que nous cherchons à dépasser."
Murakami n'est pas de ces écrivains dont la plume court toute seule. C'est un besogneux, qui doit s'attaquer à "la montagne" à coups de piolet, "creuser un trou profond avant de découvrir la source de la créativité". Mais si l'on n'est pas maître de son talent, remarque-t-il, on peut "acquérir et affûter" les deux autres qualités d'un écrivain, qui sont la concentration et la persévérance. Cela se fait "avec des exercices", dans "un travail très semblable à l'entraînement musculaire".
Au-delà des métaphores, Murakami constate que l'écriture d'un roman est bel et bien un travail physique, qui donne lieu, à l'intérieur de soi, à "une dynamique laborieuse et exténuante". Il assure que ce qu'il a appris en courant est à l'origine de toutes ses "techniques de romancier". Lesquelles ? On aurait aimé qu'il se montre ici aussi détaillé que sur ses douleurs à la hanche gauche ou au genou droit... Nous devons nous contenter de ce postulat : "Si je n'avais pas décidé de courir de longues distances, les livres que j'ai écrits auraient été extrêmement différents." En tout cas, ce livre-là, écrit d'une plume limpide et musclée, donne une envie irrésistible de se remuer.
Sur sa tombe, Murakami aimerait que figure l'inscription: "Ecrivain (et coureur)". On notera que le deuxième terme est, quand même, entre parenthèses.
source: ici | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 10 Avr 2009 - 19:40 | |
| Merci Kenavo pour cet article. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 10 Avr 2009 - 20:41 | |
| - Madame B. a écrit:
- Merci Kenavo pour cet article.
volontiers, je pense qu'il donne quelques bonnes explications pour les ressentis que tu as noté sur le fil 'nos lectures du mois'.. et je dirais ce livre est pour lecteurs avisés | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 10 Avr 2009 - 21:34 | |
| - kenavo a écrit:
- ce livre est pour lecteurs avisés
C'est un peu spécial certes, mais accessible quand même. Je vous tiendrai au courant de ma lecture. |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 10 Avr 2009 - 23:07 | |
| - Nezumi a écrit:
- C'est un peu spécial certes, mais accessible quand même.
j'ai probablement employé le mauvais mot.. je ne voulais en aucun cas dire que ce n'était pas accessible - mais qu’il faut savoir avant lecture qu'il n'y a pas toujours du 'Murakami' (comme les lecteurs l'attendent qui ont lu Kafka, .... et je ne sais pas trop les autres noms en français de ses livres..) dedans quand il y a 'Murakami' sur la couverture | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 17 Avr 2009 - 0:50 | |
| Mmmh, acheté dès la sortie mais pas encore ouvert (une dizaine d'autres m'attendent avant pour les exams...). | |
| | | pagesapages Envolée postale
Messages : 235 Inscription le : 15/03/2009 Age : 62 Localisation : Franche Comté
| Sujet: Re: Murakami Haruki Ven 24 Avr 2009 - 14:58 | |
| Je viens de lire mon premier Haruki Murakami ! Et je vais coller ici ma chronique, ensuite, je remonterai le fil de cet auteur pour lire les autres merveilles qui m'attendent !!! L'éléphant s'évapore (parution en avril 2009) Lire les dix-sept nouvelles de L’éléphant s’évapore équivaut à monter sur un tapis roulant, qui ferait glisser la banalité vers l’absurdité de la condition humaine, ou vers l’absurde tout court. Les personnages d’ Haruki Murakami vivent englués dans leur quotidien, le nez collé sur leurs occupations ordinaires, traversés par une déprime latente, une grisaille acceptée car non dramatique. Nous les suivons pendant qu’ils se font griller du pain ou écoutent de la musique. Rien de déstabilisant dans tout cela, jusqu’à ce qu’une pensée ou un détail entr’aperçu dans une ruelle abandonnée les entraine vers autre chose. Mais quoi ? Eux-mêmes ne le savent pas et ne peuvent émettre que des suppositions devant ce curieux décalage… Le tapis roulant ne mène pas à l’endroit escompté, si cet endroit existe bien, car l’auteur est là pour introduire le doute. Reste un ailleurs. Un nain qui danse et veut investir le corps d’un autre, une fabrique d’oreilles d’éléphant, la tonte d’une pelouse pour la toute dernière fois, un homme qui brûle des granges – ou qui prétend le faire. Dans cet ailleurs, les codes sont non-signifiants, fuyants, mais c’est pourtant ces codes que les personnages d’ Haruki Murakami voudraient saisir. Dans La seconde attaque de la boulangerie, le quotidien de résiste pas à une femme qui veut éradiquer une prétendue malédiction. L’attaque à main armée d’un Mac Do, surréaliste, semble sur le moment une réponse cohérente… « Il y avait trois employés en tout : la fille qui nous avait accueilli, un chef à la tête en forme d’œuf et au teint maladif, et un jeune type à l’expression indéchiffrable, sans doute un étudiant qui s’était trouvé un job en cuisine. Tous trois se rassemblèrent devant la caisse enregistreuse, contemplant le canon de mon révolver comme des touristes un puits inca. »Haruki Murakami n’est pas un moralisateur. Il ne donne pas les clés qu’il ne possède pas. Il est un observateur, assis sur une chaise de jardin, comme le narrateur de L’oiseau à ressort et les femmes du mardi. Pendant qu’il guette le passage d’un chat ou la sonnerie d’un téléphone, il s’étonne à peine de ne pas réellement comprendre l’ordonnancement du monde autour de lui. « Lorsque la dernière sonnerie se tut, l’écho s’attarda longuement dans la légère obscurité de la pièce, pareil à une trainée de poussière. De ses ongles durs l’horloge frappait sur une planche invisible flottant dans l’espace. On se croirait vraiment à l’intérieur d’un mécanisme, me dis-je. Une fois par jour l’oiseau à ressort fait son apparition et remonte la pendule du monde. Et moi, seul à l’intérieur de ce monde, je vieillis tandis que la balle de caoutchouc blanche de la mort enfle de plus en plus. » Mélancolie, humour, banalité et fantastique se mélangent dans L’éléphant qui s’évapore. Le monde y est complexe, régi par une alchimie qui nous échappe. Son tapis roulant nous emmène vers quatre kangourous « qui pardonnent » et « un éléphant et son gardien [qui] se sont complètement évaporés ». Qu’en pense l’auteur ? Ce sont des données à prendre en compte. C’est même son travail : « - Toi, tu écris des romans, et je me suis dit que tu devais t’intéresser aux modes de comportement des autres. Et aussi, tu vois, pour moi, un écrivain, c’est quelqu’un qui, avant de porter un jugement sur une conduite ou un événement donné, va l’apprécier purement et simplement dans l’intégralité de sa forme. L’accepter, disons, si l’apprécier n’est pas le mot juste. »
C’est ce que fait Haruki Murakami. Auteur de romans et de nouvelles, traducteur d’Irving, de Scott Fitzgerald ou de Raymond Carver en japonais, féru de jazz, il considére peut-être (à l’image du narrateur de La dernière pelouse de l’après-midi) que « l’existence humaine [est] une suite d’actes stupides fondés sur des mobiles relativement purs » et que, somme toute, « C’est là que naissent les souvenirs, et les romans aussi »… | |
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