Darren Aronofsky

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Depuis la sortie de ce film, j'entends tout le monde dire que Portman n'a quasiment pas été doublée...

De toute façon elle n'a pas eu l'oscar parce qu'elle danse bien mais parce que son regard exprime tout son égarement et sa métamorphose. Dans tous ses films elle est très forte pour exprimer les émotions de manière convaincante. On y croit et c'est toute la différence avec les autres acteurs dont on ne fait que voir le jeu.

Je ne crois pas que le jeu de Natalie Portman a été remis en cause. En tout cas, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.

Queenie a écrit:

Je ne crois pas que le jeu de Natalie Portman a été remis en cause. En tout cas, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.

Je croyais que la danseuse revendiquait sa part de contribution à la réussite de la performance.

Citation :

Après son rôle de chorégraphe sadique dans l'excellent Black Swan, Vincent Cassel vient de retrouver le réalisateur Darren Aronofsky pour tourner une publicité pour le nouveau parfum d'Yves Saint-Laurent, La Nuit de l'Homme. L'acteur français, ambassadeur de la marque depuis plusieurs années, incarne évidemment dans cette publicité un séducteur ténébreux qui séduit trois top models en une soirée... Des images très classes, le tout sur une sublime musique signé Clint Mansell, le compositeur attitré de Aronofsky.

source

Si y'a quelques années on m'avait dit que V. Cassel serait considéré comme un sex symbol, je n'y aurais pas cru... !

Il me fait penser un peu à Christopher Walken... Un truc dans le regard... dans l'angulosité... et le côté animal.


Pub bien classique.

Vu "Black Swan".
Super bon film, mais qu'est ce qu'il m'a gonflé... Limite, je ne retourne plus au ciné.

Un super bon film qui t'a gonflé ?

Explique tout ça !

Darren Aronofsky sera le président du jury de la Mostra de Venise

Citation :

VENISE, Italie — Le festival du film de Venise, la Mostra, a annoncé que le réalisateur Darren Aronofsky présidera le jury de la prochaine édition.

Son dernier film «Black Swan» avait été projeté en ouverture du festival 2010, et il avait reçu le Lion d'or en 2008 pour «The Wrestler», avec Mickey Rourke.

Dans son communiqué, le festival explique son choix par le rôle-clé qu'Aronofsky occupe dans le cinéma contemporain, notant que son travail engage constamment l'évolution et les mutations des nombreux langages de l'art.

Le jury international attribuera le Lion d'or et d'autres prix lors du festival qui se déroulera du 31 août au 10 septembre prochains.

source

On parle déjà du prochain film d'Aronosky...

Citation :

D'après le New York Magazine, le prochain film de Darren Aronofsky pourrait être Human Nature, un script qui a déjà 15 ans. Et c'est George Clooney qui est pressenti pour tenir le premier rôle.

Human Nature raconte l'histoire d'un homme cryogénisé, qui se réveille des années plus tard dans un monde où les humains sont devenus les animaux de compagnie d'une autre espèce dominante. Plutôt excitant, non ? On imagine bien George Clooney et son humour ravageur dans ce genre de film.

Darren Aronofsky devait réaliser The Wolverine mais a finalement décliné l'offre en mars dernier. Il n'a travaillé sur aucun film depuis Black Swan.

Quant à George Clooney, on l'a vu pour la dernière fois dans le très bon The American, où il incarnait un tueur à gages en quête de rédemption.

Source : ICI

Va juste falloir qu'il trouve un autre titre, parce que Human Nature c'est déjà un film de Gondry!

Ouais, c'est ce que je me disais aussi...

Toujours à la traîne pour regarder les films qui font parler d'eux, je viens seulement de visionner Black Swan.
J'ai lu tous vos commentaires avec beaucoup d'intérêt et je suis impressionnée par les interprétations très développées de certains d'entre vous ! Pour ma part, je ne suis pas allée aussi loin...

J’ai regardé Black Swan immédiatement après avoir vu un documentaire critique sur les émissions de téléréalité intitulé Le temps de cerveau disponible. Quel rapport ? Eh bien, ce documentaire décortiquait les mécanismes des émissions de téléréalité pour révéler au spectateur que ce qui le scotchait à l’écran tenait en l’affrontement des pulsions de vie et des pulsions de morts qui constituent la base de ce genre de programme. C’est avec cette idée en tête que je me suis lancée dans Black swan, et j’ai eu l’impression dérangeante de retrouver ce même genre de mécanisme au sein de ce film.
D’un côté, la pulsion de mort qui envahit sans cesse Nina, jeune danseuse névrosée qui maltraite son corps au sang, qui le mutile et qui s’acharne à s’enfermer dans un comportement autodestructeur aussi jubilatoire pour le spectateur qu’il semble douloureux pour la jeune fille. De l’autre côté, Thomas, le chorégraphe, représentant de la pulsion de vie et de ses penchants chaud-lapin, ardent à connaître ses ballerines dans les moindres recoins de leur corps. Du même côté, on retrouve également la rivale de Nina, belle sauvageonne qui la poussera une fois à se dépasser, avant de vite l’achever de nouveau. Toujours dans l’extrême, jamais dans le tempéré.
Et c’est avec l’impression que Darren Aronofksy voulait jouer avec les penchants les plus bestiaux de ses spectateurs que j’ai regardé Black swan. Mais l’impression d’être prise pour une amatrice de sordide à coup d’ongles arrachés, de peau gratouillée, de sang qui coule et de parties de jambes en l’air avec Tome t Jerry (quelle blague douteuse !) m’a un peu dérangée. Sans parler de la psychiatrie de comptoir qui surgit, essentiellement au début du film, pour accentuer le côté castrateur de la mère au point que le spectateur pourrait vite faire l’amalgame amour étouffant de la maman / problème de la fillette avec les garçons, ce qui est un peu réducteur mais ce qui pourrait constituer un bon résumé de bouquin de psychologie.

Hormis ces aspects qui, finalement, même s’ils nuisent à la crédibilité du film, ne nuisent pas à sa beauté esthétique, il faut avouer que Black swan ne lésine pas du côté grand spectacle. Les ballerines, la musique, les lumières, les décors, les costumes : tout est à ravir. Du miel pour les yeux ! C’est bon, c’est doux, ça dégouline de beauté et d’harmonie, et les déchaînements de Nina sont autant d’emportements qui transforment la douce mélodie du départ en un maelström de notes déchainées qui emballent le spectateur à la vitesse de ses pas de danse.

Je n’ai pas cherché à savoir si ce que vivait Nina dans la dernière partie du film était réel, fantasmé ou signe de sa psychose. Le mystère règne et renforce la beauté magique du film. Quelle tristesse de résumer Black swan à une tentative de compréhension du monde des schizophrènes. La réalité est triste, laissons-la pour la fin du film, et profitons de Nina transformée en démon.

Je vais me repeter mais le fil s'allonge alors pourquoi pas realimenter le debat pour ceux qui auront la flemme de tout relire. Je ne vois pas Black Swan comme un film sur la schizophrénie mais plutot sur les fantasmes oniriques d'une jeune femme frustrée sexuellement sur le modèle des films de Lynch. c'est aussi un conte qui transpose l'histoire du lac des cygnes et dont la métamorphose spectaculaire est une métaphore dans le film du désir d'emancipation et d'éveil a la sensualité de l'héroïne. Les personnages sont volontairement archetypaux en opposant les forces antagonistes habituelles des contes de fée. C'était aussi un peu le principe de Carrie au bal du diable qui montrait les fantasmes de toute puissance et de vengeance d'une adolescente frustrée et humiliée. Les 2 films ont pas mal de points communs. J'aime cette idée du conte macabre qui correspond bien au monde de l'adolescence. L'idée jungienne d'un inconscient possédant une dimension mythique universelle. C'est aussi la psychanalyse des contes de fée de Bettelheim.

Ton interprétation tient tout à fait la route Marko, mais je n'y adhère pas car je trouverais cela décevant d'imaginer que ce film n'est qu'un rêve articulé autour des nombreux fantasmes de Nina. Ca me semble trop évanescent. Je préfère imaginer qu'il s'agit de réalité.
A chacun sa manière d'apprécier au mieux le film j'imagine...

Le film ne serait pas un rêve dans ma version mais une alternance de moments réels et de moments oniriques qu'on ne parviendrait plus a distinguer les uns des autres (sur le modèle du film Perfect Blue). L'hypothèse d'un récit réel m'apparaissant par contre trop caricaturale. Une vision schizophrénique grand-guignolesque.

Puisqu'on discutait sur le sens qu'il faut donner à Black Swan, Aronofsky donne quelques pistes dans un entretien accordé à Philosophie Magazine n°46 :

« Le film file une grande métaphore : Nina est piégée dans le lac de larmes de sa mère, prise sous son charme, comme Odette par le sorcier Von Rothbart, dans le ballet. Thomas Leroy ressemble au prince, qui se languit d’amour pour elle, mais qui choisit le cygne noir plutôt que le cygne blanc… Finalement, Nina se tue avec un bris de miroir ; cet acte l’autorise à devenir le cygne noir. Pour elle, mourir c’est avoir le sentiment de prendre le contrôle de soi, de sa vie. Mourir lui permet de s’accomplir. »

Et une analyse du désir mimétique dans le film par Ollivier Pourriol :

« Nina et sa mère sont dans une « relation de balançoire » : l’une est au plus haut quand l’autre est au plus bas. Ce qui explique que Nina évolue dans un univers rose, qui multiplie les emprunts au vocabulaire de l’enfance, dont la mère ne veut pas la voir sortir. Cette vieille femme a le visage refait, soumise à un désir de perfection qui fige ses traits et fait mourir son expression, tandis que Natalie Portman détient encore la fraîcheur qu’elle a perdue.
Une scène symbolise ce rapport entre désir et rivalité. La mère offre à sa fille un gâteau énorme pour la récompenser d’avoir été choisie dans le rôle du cygne afin d’accomplir son destin, en la dépassant. Bien qu’au régime, Nina comprend que si elle refuse de sucer le doigt de sa mère, qui lui fait goûter du gâteau de façon érotique, elle la blessera. Elle doit réussir au nom de sa mère et la tuer en même temps.
Ce motif du désir mimétique, ces « lois psychologiques » venues de la littérature sont un modèle de compréhension des films de Darren Aronofsky, où le désir n’est jamais que le désir selon quelqu’un d’autre, fondé sur le manque. »