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| Knut Hamsun [Norvège] | |
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Auteur | Message |
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Burlybunch Agilité postale
Messages : 870 Inscription le : 29/09/2007 Localisation : Ci et là
| Sujet: Knut Hamsun [Norvège] Ven 8 Aoû 2008 - 12:16 | |
| Biographie : (source : wikipédia) Knud Pedersen, plus connu sous son nom de plume Knut Hamsun (Knut Hamsund avant 1885), est né le 4 août 1859 à Vågå1, en Norvège et mort le 19 février 1952 à Nørholm. Il fut lauréat du prix Nobel de littérature en 1920. Son œuvre, rapprochée de la littérature moderniste, s'oppose au naturalism pour reconstituer les mécanismes de la pensée. Elle dresse l'éloge d'une nature humaine libérée des contraintes sociales. Né dans une famille paysanne démunie, le jeune Knut se forme en autodidacte. En 1884, il choisit le pseudonyme d'Hamsun et tente de faire carrière dans le milieu littéraire. Après plusieurs tentatives infructueuses, son premier roman, La faim, est publié en 1890. Par bien des points, ce roman préfigure les écrits de Franz Kafka et les recherches stylistiques et narratives de plusieurs auteurs du xxe siècle qui écriront sur la folie et la condition de l'homme moderne en tentant de transcrire, de manière poétique, les chemins tortueux et abscons de l'esprit. Hamsun publiera des romans, des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre, un récit de son voyage à travers la Russie et un recueil de poésie dont il écrira lui-même qu'il s'agit de « mauvais vers et qu'on ne peut malheureusement pas faire que ce recueil n'ait pas existé. » Auteur internationalement reconnu, il se voit décerner le prix Nobel en 1920. Son soutien durant la seconde guerre mondiale au parti pro-nazi Vidkun Quisling ternira la réputation de cet écrivain auparavant adulé dans son pays. En 1943, il est reçu par Adolf Hitler. Il offrira sa médaille du prix Nobel à Joseph Goebbels. Une semaine après la mort d'Hitler, il publie dans le journal Aftenposten un hommage au Führer, qu'il qualifie de "guerrier pour l'humanité". A la fin de la guerre, Knut Hamsun est interné mais son procès est continuellement repoussé. Afin de ne pas être obligées de le juger pour tous ses actes, les institutions norvégiennes décident de le considérer comme « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », ce que la publication de sa dernière œuvre, Sur les sentiers où l'herbe repousse, où il relate ses aventures après la guerre, lorsqu'il est ballotté d'hospice en hospice, contredit indiscutablement. Il est néanmoins condamné en 1948 à verser une amende de 325 000 couronnes norvégiennes pour son étroite collaboration avec le IIIe Reich. La faimUn (petit) point sur Knut Hamsun, écrivain norvégien dont je viens de commencer, avant de l'avoir terminé , La FaimMis à part, ce que j'en ai pensé: Ne cherchons pas plus loin, La Faim n'est que le récit d'un homme qui a faim, un récit brusque qui confond tour à tour le lecteur dans la surprise et l'affliction. Car ce récit est extrême, autant que le sont la droiture et la fierté de notre personnage, dont l'inanition n'est en fin de compte presque que le résultat réfléchi de choix ambigus. Rien dans sa situation n'est fatalité, puisque chez lui l'absence de nourriture n'est en rien un échec, pas plus d'ailleurs qu'un moteur. Quand bien même elle serait un désagrément, ce qui est plus qu'évident, cette faim est nécessaire. Assumée et estimée, car d'une part les moyens réguliers et honnêtes d'y remédier tendent à s'épuiser et qu'il est d'autre part pour le narrateur totalement hors de propos de récolter et d'utiliser un argent dont il n'est pas digne, auquel cas le malaise est plus troublant encore que celui provoqué par le manque prolongé de nourriture. L'issue dans ces conditions est évidente, mais notre personnage s'acquitte de ce constat avec un décalage désarmant, trouvant dans ce train de vie une certaine stabilité et s'attachant jour après jour aux espoirs les plus relatifs. Alors que pourtant basé sur une situation "banale", ce récit demeure d'une pertinence et d'une étrangeté formidables, justement je pense parce qu'ici la faim n'est pas seulement un cadre mais véritablement le sujet du roman, concrétude poussée qui est d'ailleurs peut-être la seule qualité nordique qu'il possède [le roman]. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Ven 8 Aoû 2008 - 16:47 | |
| ça m'intrigue cette histoire, j'attends d'en lire un peu plus Burly | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Ven 8 Aoû 2008 - 22:43 | |
| - Burlybunch a écrit:
- Hamsun se rattachera à la pensée nazie lorsque celle-ci s'affirmera, ce qu'aura beaucoup de mal à lui pardonner la Norvège.
Et bien d'autres... Je connais des gens qui ont refuser de le lire à cause de cela. Et il y a quelque chose de compréhensible là-dedans! J'avais quand même lu avec un très grand plaisir "Les biens de la terre", récit d'un commencement, du défrichage quelque part dans le Nord par un homme seul (pas nommé au début), figure de l'être humain cultivateur, aussi bien soumis et maître de la création. Superbe dans sa longue évolution vers un "hameau" et la confrontation avec la civilisation qui finit de rattraper l'homme. Le langage a quelque chose d'énivrant, de "mythique" par rapport à la terre. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Knut Hamsun Ven 8 Aoû 2008 - 23:01 | |
| Pas vraiment une bonne entrée en matière que de plomber ainsi Knut Hamsun. Il est certes impossible de le dédouaner pour avoir été influencé par le nazisme. Pas plus que Céline d'ailleurs. Sauf que Hamsun a payé pour ce qu'il avait fait et que son oeuvre était loin derrière lui au moment des faits (il est né en 1859). Et cette oeuvre-là, à mon avis, est l'une des plus importantes du début du 2O siècle Quelques romans parmi ses meilleurs : - Auguste le marin - Benoni - Le dernier chapitre - La dernière joie - Enfants de leur temps - L'éveil de la glèbe - Mystères - Pan - Rosa - Sous l'étoile d'automne - Un vagabond joue en sourdine - Vagabonds - La ville des segelfoss La plupart édités par Calmann Lévy et traduits par Régis Boyer. | |
| | | Inusetin Invité
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Lun 29 Juin 2009 - 14:42 | |
| Premier message en ce lieu, je vous prierais donc de pardonner les maladresses formelles du débutant.
Il me faut d'abord me faire violence pour ne pas réagir sur le thème des rapports entre Hamsun et le nazisme. Des dizaines (des centaines ?) de personnes plus ou moins compétentes et connaisseuses de l'œuvre du Norvégien l'ont fait auparavant, cela n'est pas bien difficile à trouver sur Internet. Je dirais simplement que je m'inscris en faux par rapport au rapprochement qui a été fait avec L.-F. Céline. S'il le faut, j'expliquerai pourquoi cela une autre fois, mais ce n'est pas vraiment le plus intéressant. _____
Concernant l'œuvre de Hamsun, j'encourage vivement quiconque hésiterait à se lancer et à se procurer une sorte d'anthologie parue dans la collection La Pochothèque du Livre de Poche, pour une vingtaine d'euro.
On y retrouve les trois premiers grands romans de Hamsun, à savoir Faim (et non pas La Faim, dans une récente traduction de R. Boyer qui rend mieux l'œuvre initiale que celle quelque peu édulcorée de Georges Sautreau), Pan, l'histoire d'un lieutenant qui gagne les forêts du Nordland pour y vivre en proximité avec la nature, mais que la civilisation rattrape bien vite. Et surtout Mystères, chef d'œuvre étrange, envoûtant et méconnu qui surpasse, à mon humble avis, les deux précédents.
Puis viennent les trois romans de la trilogie de Knut Pedersen, véritable double vagabond de l'écrivain, qui proposent une réflexion intéressante sur le temps qui passe, et sur l'âge qui vous surprend. Il s'agit cependant des trois pièces les moins importantes du recueil.
Enfin, la trilogie d'August le marin, personnage le plus truculent de Hamsun et peut-être de la littérature du 20ème siècle, avec les Valeureux d'Albert Cohen. Au travers des péripéties d'August et de son complice Sivert, Hamsun dresse un tableau de l'arrivée de la modernité (banques, tourisme, industrialisation) dans la Norvège septentrionale, en prenant partie contre, sans jamais en avoir l'air. L'ambiguïté entre les réflexions d'August, celles du narrateur, et les quelques passages que l'on sent bien livrés directement par l'auteur, sans filtre ni prisme, est fascinante. A noter que le dernier roman de cette trilogie se déroule dans la ville de Segelfoss connue du lecteur de l'intégralité de l'œuvre pour être la ville où se déroule le diptyque antérieur Enfants de leur temps/La Ville de Segelfoss, qu'il est donc agréable d'avoir lu précédemment, même si ce n'est pas indispensable.
Et si après cela, vous n'êtes pas rassasiés, Le Cercle s'est refermé, dernier roman de Hamsun, est aussi très sous-estimé, sans doute pour n'avoir pas de personnage fort et mémorable comme la plupart de ses autres romans. Victoria est une belle histoire d'amour, plus classique mais très émouvante, dans un style très original. Le diptyque Benoni/Rosa est à réserver aux admirateurs absolus de Hamsun, tout comme ses pièces de théâtres et son recueil de poésie. Au pays des contes, récit de voyage début de siècle dans lequel Hamsun s'embarque dans un périple à travers la Russie est à lire si le regard du Norvégien sur le monde vous intéresse.
Un bémol sur l'étrangement intitulé "L'éveil de la glèbe" (Markens grøde signifiant clairement Les Fruits de la terre) qui n'est disponible en français que dans une traduction assez médiocre de Jean Petithuguenin. Une nouvelle traduction arrivera sans doute un jour en français : il semblerait que l'éditeur qui détient les droits s'y oppose pour le moment, pour des raisons qui m'échappent absolument. L'ouvrage est d'une richesse et d'un lyrisme somptueux en bokmål et la traduction française ne vaut que pour les idées qui y sont développées. Peut-être est-il préférable d'attendre un peu pour s'y attaquer. |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Lun 29 Juin 2009 - 14:49 | |
| Intéressant! Je note au passage au moins Mystères. Les mots "chef d'œuvre étrange" et "envoûtant" me suffisent! Merci. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Lun 29 Juin 2009 - 15:06 | |
| Parfait Inusetinala... J' attendais depuis longtemps qu' on parle enfin de ce très grand romancier, l' un des meilleurs de l' époque en Europe.
Je tiens à souligner que je n' ai pas cherché à faire un rapprochement arbitraire entre Hamsun et Céline. Mais d' autres l' ont fait...
Dernière édition par bix229 le Lun 29 Juin 2009 - 16:58, édité 1 fois | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Lun 29 Juin 2009 - 21:30 | |
| Je n'ai lu que La faim ( Faim, donc. dans la traduction de Régis Boyer). Concernant les rapports entre Hamsun et le nazisme, je signale Hamsun , un film de Jan Troell, adapté du roman de Thorkild Hansen Le procès de Hamsun, et des mémoires de Marie Hamsun par Per Olov Enquist. C'était bien expliqué.. Film disponible par cerclages pour les intéressés. | |
| | | thomas212 Envolée postale
Messages : 177 Inscription le : 27/06/2009 Age : 56 Localisation : Marrakech
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Lun 29 Juin 2009 - 22:13 | |
| J'ai découvert Knut Hamsun cette année avec Rosa et au pays des contes.La première chose qui m'a frappé est l'originalité du ton,une espèce de liberté a la fois candide et un peu folle. La faim ne me tente pas trop mais on m'a fortement recommandé Pan et j'ai Mais la vie continue sur mes etagères. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Lun 29 Juin 2009 - 23:17 | |
| - thomas212 a écrit:
- La faim ne me tente pas trop mais on m'a fortement recommandé Pan et j'ai Mais la vie continue sur mes etagères.
Concernant La Faim, il y a deux traductions différentes disponibles (celle de Régis Boyer dont parle Marie, et une autre, en poche, plus ancienne). Je ne l'ai pas encore lu. Par contre, j'ai lu Pan. Je suis assez partagé : c'est vraiment très curieux... le héros n'est vraiment pas net dans sa tête, et il est loin d'être le seul... Il y a une atmosphère d'irréalité... | |
| | | Inusetin Invité
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Mar 30 Juin 2009 - 1:26 | |
| - thomas212 a écrit:
- J'ai découvert Knut Hamsun cette année avec Rosa et au pays des contes.La première chose qui m'a frappé est l'originalité du ton,une espèce de liberté a la fois candide et un peu folle.
La faim ne me tente pas trop mais on m'a fortement recommandé Pan et j'ai Mais la vie continue sur mes etagères. Pan a ses qualités (et elles sont nombreuses) et quelques défauts et maladresses. Parmi les bons points, je dirais qu'il est admirablement bien écrit, dans le style lyrique de la première période de Hamsun (1890-1905), avant qu'une dimension socio-politique ne vienne colorer (avec plus ou moins de réussite) ses romans. Il introduit un grand nombre des thématiques chères à l'auteur (l'amour impossible, le dilemme Nature/Culture, le poids du regard de l'autre, la prégnance du Destin) et se situe dans un cadre idyllique (les forêts de la Norvège septentrionale) que connait parfaitement l'auteur et qu'il décrit à merveille. L'humour est également très présent, notamment dans le rapport du personnage principal, Thomas Glahn, au monde qui l'entoure. Si tu as apprécié "l'originalité du ton" des œuvres que tu as précédemment lues, tu ne seras pas décontenancé. Cependant, je tique un peu sur certains points, et notamment sur l'organisation du récit. Mais, sur ce point, trop en dire reviendrait à révéler l'essentiel de l'œuvre. Et le pacte initial (le livre est censé être la retranscription du journal du lieutenant Thomas Glahn), en plus d'être un peu désuet, perd en crédibilité lorsque le lecteur perçoit le décalage entre le comportement balourd du personnage en société, et la finesse de sa prose. Mais cela n'engage que moi. Concernant Mais la vie continue (le titre original est Men livet lever, "Mais la vie vit"), il est le troisième volet d'une trilogie entamée par Vagabonds et poursuivie avec August le marin. Faute de l'avoir lu sans connaissance des deux précédents, je ne peux pas affirmer qu'il est impossible de le lire (et de l'apprécier, c'est l'objectif) indépendamment de ses prédécesseurs. Mais cette trilogie étant admirable, j'espère qu'il te sera possible de suivre l'ordre de rédaction. Et je te souhaite d'y prendre autant de plaisir que je l'ai fait jadis. |
| | | thomas212 Envolée postale
Messages : 177 Inscription le : 27/06/2009 Age : 56 Localisation : Marrakech
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Mar 30 Juin 2009 - 11:08 | |
| Merci pour ces éclairsisement Inusetinala.Surtout en ce qui concerne 'Mais la vie continue' Une autre chose avec Hamsun,est que son narrateur a toujours un coté un peu ridicule(enfin dans les 2 roman que j'ai lu)Comme si Hamsun se moquais de lui meme.Une espèce de jeune homme pétulant et un peu naif mais prét a toute les aventures. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Mar 30 Juin 2009 - 12:54 | |
| Ceux où il met en scène le personnage d' Augustus, je crois.
Il a aussi une vitalité extraordinaire et il est souvent dérsoire ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Mar 4 Mai 2010 - 17:09 | |
| J' aimerais une fois de plus revenir à Knut Hamsun dont j' ai lu à peu près toute l' oeuvre romanesque. Une oeuvre qui est plutot oubliée actuellement, alors qu' elle fut saluée par des écrivains aussi divers qu' André Breton, Raymond Queneau, Benjamin Peret et Henry Miller. Il s' agit pour moi d' un écrivain réellement original, dont le seul tort fut d' etre un homme aux tendances shizophrènes, aux deux personnalités bien distinctes, comme l' écrit Alain Joubert, "d' une part, l' écrivain novateur et anarchisant et d' autre part, le politicien, grisé par la gloire. Avec en plus une bonne dose de naiveté. Beaucoup de Norvégiens regrettent aujourd' hui la condamnation de cet écrivain considérable dont l' oeuvre se voulait d' abord une révolte contre le matérialisme et la mécanisation de l' homme."
C' est cet écrivain là qui m' a passionné avec des personnages d' une vitalité et d' un relief incroyables. Et aussi et d' abord comme l' a écrit Miller, "un amoureux de la nature, un solitaire, un poète du désespoir et aussi un homme qui aime l' amour et qui est souvent condamné à ne jamais trouver une ame accordée à la sienne." C' est une oeuvre qui m' enchanté et que je vais essayer de relire en commençant par Victoria, Mystères et Un vagabons joue en sourdine.
A noter que Victoria vient d' etre réédité par Gaia avec une traduction d' Ingun Galtier et Alain-Pierre Guihon. Ainsi qu' une étude sur Hamsun : Hamsun reveur et conquérant par Ingar Sletten Kolloen chez Gaia, 2010 | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Knut Hamsun [Norvège] Mar 28 Sep 2010 - 20:42 | |
| Sous l'étoile d'automnePublié en 1906, Sous l'étoile d'automne est le premier volet d'une des deux trilogies dites du vagabond. C'est aussi un très court roman, de tout juste 150 pages. Sous l'étoile d'automne est le récit des pérégrinations d'un homme entre deux âges, fuyant son ancienne vie citadine qu'on devine aisée et confortable pour retrouver la tranquillité des choses simples. Au début du roman, Knut Pedersen vit retiré sur une île proche du littoral norvégien, où il loue une chambre dans une pension. Il y retrouve par hasard un ancien camarade de jeunesse avec qui il part à l'aventure sur les routes, retrouver en quelque sorte la simplicité de l'existence qu'il menait dans sa jeunesse, à vivre d'un travail manuel, sans trop de contraintes. Pedersen est un homme taciturne et mélancolique, et on devine assez vite la source de son mal-être. C'est un homme rongé par la solitude. Il croise au cours du roman deux femmes, deux amours impossibles auxquels il ne peut s'empêcher de rêver. La première est une jeune fille dont il apprendra plus tard qu'elle partageait l'attirance qu'il s'efforçait lui-même de refouler, et la seconde, une femme mariée, insaisissable, avec laquelle se tisse une relation ambiguë et dont il espère l'amour tant rêvé, en vain. Sa relation à l'amour et aux femmes est en quelque sorte au centre du roman, une relation parasitée par son incapacité à comprendre les autres, à se sentir heureux, où qu'il soit, et à savoir ce qu'il souhaite réellement. La peur de la mort ne rôde pas bien loin dans cette quête éperdue de sens à sa vie. Une histoire à la portée tout ce qu'il y a de plus universelle, au fond. Un roman intéressant, donc. Quelques extraits :« (…) Aïe ! comme il est difficile de réussir calmement, joliment, le passage fatidique à la vieillesse. La crispation intervient, l'esbroufe, les grimaces, , la lutte contre les jeunes, l'envie. (…) » « (…) Me voici loin du vacarme et de la presse de la ville, des journaux et des gens, j'ai fui tout cela parce que, de nouveau, on m'appelait de la campagne et de la solitude dont je suis originaire. Je pense, plein d'espoir : Tu verras, tout va bien aller. Hélas ! Je me suis déjà enfui de la sorte et je suis retourné à la ville. Et me suis de nouveau enfui. (…) » « (…) Il a peut-être raison, Grindhusen, on trouvera bien un moyen pour tout, demain comme aujourd'hui. Voilà deux semaines que je n'ai pas lu les journaux et je vis tout de même, je vais bien, je fais de grands progrès en calme intérieur, je chante, je me pavane, je vais tête nue, contemplant le ciel, le soir. Ces dix-huit dernières années, quand j'allais au café, je rendais la fourchette au garçon quand elle n'était pas propre, ici, chez Gunhild, je ne rends aucune fourchette ! As-tu vu Grindhusen, me dis-je à moi-même, quand il allume sa pipe, il utilise son allumette jusqu'au bout, sans pourtant brûler ses doigts endurcis. J'avais remarqué qu'il y avait une mouche sur sa main, il l'avait laissée aller, peut-être ne l'avait-il pas sentie. C'est ainsi qu'un homme doit réagir envers les mouches... (…) » | |
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