J'ai repoussé et repoussé encore mais j'ai fini par refermer l'intégrale des nouvelles sur sa dernière page...
Un été anglais, courte nouvelle d'ambiance au loser lucide ne manque pas de charme et tout en jouant de l'opposition entre le
à l'anglaise et
à l'américaine manie surtout très bien les contrastes et les clichés pour nous emmener du côté d'une vision acide et amer des choses. L'envers du décor selon Chandler sans doute avec les pieds sur terre et le sourire en coin pour faire face jusqu'au bout.
Accessoirement la nouvelle fait une très bonne introduction à
Simple comme le crime qui est un petit essai de Raymond Chandler sur le genre policier. Il y parle critique, norme et ventes et rentre aussi dans le vif de la question du genre et de la littérature. S'il désosse sauvagement les piliers de l'énigme policière (si le père de Winnie l'ourson s'en prend pas mal, Agatha s'en ramasse aussi dans les gencives !) et n'encense pas automatiquement les américains Hammett et Hemingway (question de forme) on sent surtout un lecteur avide et un auteur acharné pour lequel la vérité se situe bien dans l'écriture et la lecture. Plus question de sous genre...
Un texte qui comme ses nouvelles qui ne semblent pas vieillir est toujours d'actualité. Vache certes, on a envie de lui dire que les imperfections et une certaine omniprésence n'empêchent pas le plaisir, mais beau texte sur ce besoin qu'on a, autant qu'une passion, de tourner les pages et de se plonger dans les livres.
Il n'y perd pas non plus son art de la formule qui fait mouche et j'essaierai de ne pas oublier de vous en donner quelques échantillons !
Pour conclure, difficile de dire tout le pied que j'ai pu prendre sur l'ensemble du volume, la somme de mes messages sur le fil n'en seront jamais que le pâle reflet un peu réchauffé...
Merci l'auteur entré dans la légende de la littérature !