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| Nathalie Kuperman | |
| | Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Nathalie Kuperman Mar 2 Sep 2008 - 13:35 | |
| Petite bio tirée de Evène - Citation :
- Auteur de nombreux livres de jeunesse, Nathalie Kuperman s'adresse une première fois à un public adulte en 1999 avec Le contretemps. Suivent 'Rue Jean-Dolent' et Tu me trouves comment?'qui lui vaut le prix Attention Talent-Fnac En 2005, 'J' ai renvoyé Martha' est très bien accueilli par la critique et est sélectionné pour le prix Médicis et le prix du livre Inter Trois ans plus tard, elle publie son cinquième roman Peztit déjeuner avec Mick Jagger. Si Nathalie Kuperman a réussi séduire les grands, elle n'en oublie pas pour autant son jeune public et continue entre deux romans à lui vouer sa plume.
Petit déjeuner avec Mick Jagger Résumé du Télérama - Citation :
Elle fixe un point sur le papier peint de la cuisine. Tout est prêt : le café pour lui, le chocolat pour elle. Il ne va pas tarder à se lever, la rejoindre un peu endormi pour prendre son petit déjeuner en sa compagnie. Elle s'appelle Nathalie, lui, c'est Mick Jagger. Elle a 13 ans, il en a 33. Bien sûr, il s'agit d'un rêve d'adolescente, un fantasme vaguement sexuel, déjà audacieux. Nathalie hurle Fool to cry dans sa chambre, caresse le poster du chanteur, avec ses lèvres sensuelles, son regard perdu, sa poitrine un peu maigre. Dehors, dans la vie quotidienne, elle a une mère qui va de dépression en cures de sommeil, un père qui les a quittées pour une Allemande pulpeuse et nettement plus jeune. Le ciel est gris, les copines lointaines, l'école ennuyeuse. Intriguée par le titre et titillée par une critique dans Télérama, j"ai voulu approcher de plus près les rêves de cette adolescente de 13 ans dont la mère en constante dépression est en cure de sommeil, le père parti avec une Berlinoise, et qui se retrouve livrée à elle-même avec ses fantasmes. On découvre, jetées dans l'urgence, des bribes de son enfance, son agression sexuelle et son angoisse des hommes, des autres, son rejet du sexe et sa folie douce ... Ca se lit facilement, dans un style nerveux et alerte. Il y a des moments assez drôles, d'autres plus douloureux et l'on aura toujours ce léger doute sur ce fameux déjeuner. L' héroîne sous son côté gentiment frappadingue est plutôt attachante, mais je n'ai pas réussi à être vraiment prise, ni même émue par son délire J'ai lu sur le site de L' Olivier qu'il s'agissait d'un exercice de style - Citation :
- Pour mieux les connaître et découvrir leurs secrets, Olivier Cohen a demandé à des auteurs d'écrire sur leurs héros préférés.
Tel est l'objet de la collection "Figures libres", où le héros joue le rôle de "révélateur, à la manière de cette encre sympathique qui ne devient lisible que lorsqu'on approche d'une source de chaleur le papier qui lui sert de support" explique joliment le fondateur des Éditions de l'Olivier. et disons que si son essai est plutôt réussi, il y manque peut-être la marque de l'authenticité, quelque chose d'infime qui fasse que l'on s'y accroche vraiment. Traiter de la folie ou de ses dérivatifs est complexe. Ou bien tout simplement ce sujet m'échappe au bout du compte. Pourtant on se doute qu'il y ait des connotations autobiographiques. Mais je n'ai pas été bouleversée comme certains articles l'annonçaient. Je relirai cependant cette auteure car elle a un style qui me plait assez. Son univers parait fantasque et inventif. De quoi trouver peut-être mon bonheur à la prochaine tablée... Un extrait ici: - Citation :
J'ai un poster de Mick Jagger en noir et blanc où il chante, la bouche démesurément ouverte, avec des lèvres sur lesquelles on pourrait s'asseoir, le regard perdu vers moi. Je me mets à sa hauteur et lui parle doucement pour ne pas l'effrayer par mon audace. Mick, je suis petite et je t'aime. Tu chantes très bien etj'adore le son de ta voix. Je désire tant que tu viennes prendre pour de vrai un petit déjeuner chez moi. Je sais faire le café, je sais le servir, je saurai te faire aussi des tartines à la confiture d'abricots, celle que je préfère, et toi, tu l'aimes aussi ? Oh mon chéri,j'aime tellement la façon dont tu dis Daddy, you're a fool to cry
Et un avis: - Citation :
- Précise, émouvante et tendue, elle est tout à la fois l’enfant désorientée et la femme brisée qui n’arrivera jamais à grandir et à s’échapper de la cuisine familiale.
ne ado perdue se réfugie dans l'amour fiction pour Mick Jagger.
Télérama- 30 août 2008. Par Christine Ferniot | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Nathalie Kuperman Mar 2 Sep 2008 - 15:52 | |
| - aériale a écrit:
-
Petit déjeuner avec Mick Jagger
Titre attirant pour une rockeuse... Tu pourrais aussi lire Keith me de Amanda Sthers ... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Nathalie Kuperman Mer 3 Sep 2008 - 7:58 | |
| - coline a écrit:
- Titre attirant pour une rockeuse...
Tu pourrais aussi lire Keith me de Amanda Sthers ... Je t'avoue que le titre est une des raisons de mon choix... Par contre la maison d'édition, L'Olivier-à part quelques exceptions comme Olivier Adam, merci Kena!- je m'en méfie: souvent été déçue. Bien sûr l'auteure nous parle des albums de Jagger, ses titres surgissent au détour de ses phrases, et on se fredonne illico leurs couplets dans la tête, durant la lecture. J'aime bien ce voyage musical que l'on partage avec l'écrivain quand il arrive... C'est drôle, ce roman pourrait répondre à la question de Bix sur le fil "Chroniques de la vie quotidienne" quand il demande: - Citation :
- Et si vouliez bien raconter à votre tour vos rencontres -célèbres ou nonou vos non rencontres,... n'hésitez pas...!
Et qu'il préfère les imaginer... Coline, je ne connais pas Amanda Sthers (et j'ai cherché...pas de fil !) Tu peux m'en dire plus ? Dernière chose. Une petite vidéo de la dame qui me paraît très sympathique ICI Elle nous parle du rapport de l'écrivain face à sa propre expérience, sa part d'autobiographie. Intéressant! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nathalie Kuperman Mer 3 Sep 2008 - 10:22 | |
| - aériale a écrit:
- Coline, je ne connais pas Amanda Sthers (et j'ai cherché...pas de fil !)
Tu peux m'en dire plus ? je ne veux pas trop flooder : elle a fait les derniers temps surtout la une à cause de son divorce de Patrick Bruel. Moi j'ai lu l'an dernier son roman Madeleine que j'avais découvert parce qu'il prenait place en Bretagne (mais oui, vous connaissez mes faiblesses ) - j'ai bien aimé, c'était sympa, bonne écriture, atmosphère un peu Pascal Garnier, mais sans cette "frappe du noir" Du roman Keith me je n'ai lu jusqu'à présent seulement un commentaire et là on lui reproche un peu qu'elle fait "son compte" avec P.Bruel/le divorce/les medias... je ne sais pas quoi.. en tout cas, je laisse passer ce livre pour attendre peut être un prochain.. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Nathalie Kuperman Ven 10 Déc 2010 - 19:50 | |
| - Nous étions des êtres vivants- - Citation :
- « Cela faisait maintenant une année entière que nous étions à vendre. Nous avions peur de n'intéresser personne, peur du plan social. On attendait le grand jour, le jour des pleurs, des adieux, et peut-être éprouvions-nous quelque plaisir à rendre poignantes, par avance, ces heures où nos vies basculeraient, où nous serions tous dans le même bateau, agrippés les uns aux autres avant de nous quitter pour toujours. Et puis, un jour, alors que nos habitudes avaient repris le dessus et que nous continuions à travailler comme si rien ne devait advenir, on nous a réunis pour nous annoncer qu'un acquéreur potentiel était en pourparlers. Des sourires se sont peints, des grimaces aussi. Nous avions cessé d'y croire. Retourner à l'espoir n'était pas chose simple. »
A vrai dire cette lecture m'a été imposée lors d'un cerclage, sinon je n'aurais pas tenté (j'avoue ne pas rechercher ces plaidoyers propres à l'univers des grandes entreprises) Pour moi lire est une évasion et je redoute la sinistrose qui accompagne ce genre de récit. Mais dans celui-ci j'ai retrouvé la verve et le style très vif de Nathalie Kuperman. Il y a une vraie chaleur, un bouillonnement, et cette fois ci une authenticité qui accroche d'entrée. L'auteure, qui a été elle même victime d'un remaniement salarial lorsque son groupe de presse a été racheté, sait de quoi elle parle. Au travers de ces personnages, tout un échantillonnage de caractères se révèle, ceux prêts à tout, ceux qui suivent, les lâches les nobles ou les profiteurs. Comme dans toute situation extrême, chacun va tenter de se sauver, quitte à se trahir, ou bien renoncer... C'est un petit théatre humain, une société batie sur la notion de travail qui perd d'un coup ses fondements, et montre combien ce monde est fragile. N.Kuperman emprunte même à ce théatre l'image du choeur formé par les salariés, et les résonances de chacun sont développées dans une suite de petites scènes, parfois pathétiques, où pourtant on évite la caricature. L'auteure garde je crois la bonne distance pour nous montrer la violence morale de ces remaniements, malheureusement courants dans notre époque de profits, et j'ai trouvé sa voix juste et touchante. Une lecture qui se lit aisément, et une auteure à découvrir si vous ne la connaissez pas encore! | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Nathalie Kuperman Lun 31 Jan 2011 - 1:39 | |
| Nous étions des êtres vivants Gallimard
Nous sommes sortis un à un de la salle, le visage fermé. Nous ne savions pas quelle direction prendre. Nous ne voulions pas rentrer directement dans nos box. Nous ne pouvions plus rien faire de nos jambes, de nos mains, de nos cerveaux. Nous avancions en tâtonnant, et la présence de celui qui était devant rassurait celui qui le suivait. Nous voulions profiter le plus longtemps possible d'être un groupe, une entité, un ensemble. Nous ignorions encore la douleur d'être seul devant les questionnaires du pôle emploi, à devoir prouver que nous recherchions un emploi de façon hardie. Nous allions vite devenir coupables de n'avoir pas su conserver notre poste. Nous devions expliquer à nos amis comment notre société avait été condamnée du jour où elle avait été vendue. Les gens feraient mine de comprendre; en ce moment, c'est partout pareil. Et pourtant, non, ce n'est pas partout pareil. C'est partout singulier, c'est partout une seule personne à la foi qui soudain perd pied , hallucine, voudrait que ce soit un rêve, mais, par pitié, pas elle, oh non, pas elle. Partout, c'est elle, qui espérait une récompense parce qu'elle s'était tenue bien sage, avait fait tout ce qu'elle pouvait, avait mis des bouchées doubles ( ah, les bouchées doubles!) , toléré les humiliations et accepté d'humilier à son tour pour sauver une place qu'elle a de toute façon perdue.
Comme le dit Aériale, Nathalie Kuperman est partie d'une expérience personnelle pour écrire ce roman. Et aussi, elle le dit dans un entretien, d'une phrase entendue: Nous étions des êtres vivants. Est-ce à dire qu'ils ne le sont plus parce que leur entreprise, un groupe d'éditions, a été rachetée par un individu qui s'apprête à en faire tout autre chose, en tout cas quelque chose de plus rentable en commençant par le début, le " dégraissage"? Si, bien sûr, mais ils savent qu'individuellement et collectivement, plus rien ne sera pareil. Collectivement, car comment rester unis quand le sauve-qui-peut semble être la seule possibilité? C'est le roman d'une époque âpre, qui ne pardonne rien, construit comme une tragédie antique, avec des personnages archétypaux, et un choeur, le choeur des salariés qui retrace une histoire triste et banale. Pas de grandes envolées, des petites notes, des portraits de personnalités diverses et de leur mode de défense. Beau roman.
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| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Nathalie Kuperman Ven 6 Juil 2012 - 9:42 | |
| Les Raisons de mon Crime
Marianne, à la suite d’un micro-trottoir diffusé sur France, 3 est contactée par sa cousine Martine. Martine qu’elle a perdue de vue depuis 10 ans ou plus et qui refait tout à coup surface. Les cousines se revoient. A Rambouillet au domicile de Martine (celle-ci est fauchée et n’a pas les moyens de venir sur Paris. Régulièrement, elle inspecte les parcmètres du centre ville dans l’espoir de trouver une pièce ou deux. Curieux pour quelqu’un qui habite le cœur d’une ville aussi chère et si huppée… mais bon). Marianne aimerait écrire un livre sur Martine. Souvenirs d’enfance, tranches de vie de cette femme brisée qui démarre au pastis à 8h00 le matin : sa mère alcoolique (Bernadette, dite « Biquette ») qui la battait et ne l’aimait pas, ses amants rencontrés dans des débits de boissons plus louches les uns que les autres et qui l’ont battu à leur tour, son problème avec l’alcool, le schéma maternel qu’elle reproduit avec sa propre fille, ses sympathie pour le Front Nationale en général et pour Marine Le Pen en particulier… Le retour de cette cousine dans sa vie est également pour Marianne l’occasion de réfléchir à sa propre existence. Sa mère qui ne l’a pas vraiment aimé non plus et qui buvait elle aussi. Sa grand-mère (Pépée), chef de ce matriarcat infernal et qui a gangréné tous les siens. Son problème personnel avec l’alcool (elle aussi, bien que ce ne soit pas tout à fait pareil : elle, c’est le rouge. Mais de qualité). Son chômage longue durée qui pèse sur le moral et sur les finances. Ce bouquin qu’elle aimerait écrire mais qui n’avance pas. Ce live pourrait avoir comme sous-titre « Vie et mœurs d’une famille d’alcooliques ». Alcooliques qui se complaisent dans leur malheur, passant leur vie à pleurnicher ou à fanfaronner. Mais qui ne lèvent jamais le petit doigt pour tenter de s’en sortir et aller de l’avant. La première moitié du livre consacrée à Martine est un peu longuette. Le lecteur s’épuise à la lecture de cette chambre des horreurs. La seconde partie (toujours centrée sur la cousine mais à travers Biquette cette fois) est tout bonnement interminable. Les coups pleuvent, les hommes (tous ronds comme des queues de pelles) meurent les uns derrière les autres, enterrés par des femmes (ivres mortes elles aussi). La dernière page terminée, j’ai l’impression d’un immense gâchis. Gâchis de vies sans bonheur pour ces pochardes. Perte de temps pour moi qui ai tenu (je me demande pourquoi ?) à aller au bout de ce livre.
Seul point positif : le livre est bien écrit. Un style très dense dans lequel les dialogues sont inclus dans les phrases comme chez Saramago. Cette fois, cela n'a pas suffit. | |
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| | | | Nathalie Kuperman | |
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