Henri Rousseau - Le Douanier [peintre]

Citation :

Après la guerre de 1870, Henri Julien Félix Rousseau, surnommé le Douanier Rousseau, entre à l'octroi de Paris. Obtenant une carte de copiste au musée du Louvre, il se familiarise très vite avec les oeuvres. Il entre tardivement dans la vie artistique et c'est seulement en 1886 qu'il commence à se faire un nom en participant au Salon des indépendants. En 1893, il quitte l'octroi de Paris pour se consacrer exclusivement à la peinture. En tant que peintre, il s'évertue à reproduire ce qu'il voit avec un souci du détail qui lui est propre. L'exotisme est un thème qui ressort naturellement de ses oeuvres (' Le Lion ayant faim se jette sur l'antilope' - 1905) et c'est au Jardin des Plantes qu'il trouve l'inspiration. Grand solitaire, cela ne l'empêche d'être admiré par les milieux avant-gardistes de l'époque. Picasso organisera même dans son atelier du bateau-lavoir, un banquet en l'honneur du peintre. Il meurt d'une gangrène à la jambe à l'hôpital Necker à Paris.

source : www.evene.fr

Vous le saviez déjà, j'aime beaucoup. Et petit à petit je découvre un peu plus, lisant par ci par là sur le personnage, découvrant une nouvelle oeuvre. Personnage à l'image de son travail, ou bien l'inverse. Cet homme était apparemment une sorte de naïf forcené, très simple et amateur, beaucoup raillé par les spécialistes... mais pas si coupé du monde que ça, il a cotoyé de nombreux artistes, des peintres ou des poètes, écrivains et sa technique est aussi le résultat de beaucoup d'observation et de travail, d'échanges... des noms reviennent autour du sien dont Apollinaire, Vallotton ou Picasso qui se serait parait-il un moment déclaré auteur de la bohémienne endormie.

Fantaisiste et fauché, il a payé beaucoup de commerçants et fournisseurs en tableaux et a peint de nombreux portraits pour des anniversaires ou autres occasions dans son entourage. A sa manière, dans ses convictions et son imaginaire il a effectivement trouvé sa place avec les plus grands, intégrant des éléments "primitifs" à une modernité et à une sorte d'esprit à la fois de son temps, en avance et un peu hors du temps... ce qui fait que ça marche. Qu'on accroche à ses jungles fascinantes et un peu barbares ou ses paysages de région parisienne. ce sont ses portraits les plus étranges à aborder pour moi mais... peut être des extraits plus tard. (ou me tirer les oreilles ?)

Place aux images :


Moi-meme, portrait-paysage, 1890


Bords de l'Oise, 1908


La bohémienne endormie, 1897


Les Farceurs, 1906


Les Flamants , 1907


La charmeuse de serpent, 1907


et un peu à part parce que trop peu vues encore, ce genre de choses :


Bouquet de fleurs, 1909


Fleurs, 1900


Fleurs vertes ???


Fleurs de lavande

Moi aussi, j'aime beaucoup le Douanier Rousseau. La charmeuse de serpents a toujours été un de mes tableaux favorits.
Rousseau, pour moi, c'est le triomphe de l'imagination et de l'onirisme alliés à une excellente
technique. Parceque, contrairement aux idées reçues, Rousseau, n'était pas un "peintre naif"...
Meme s'il y a beaucoup de fraicheur dans ses thèmes et ses couleurs...
Par contre il y a un vrai autodidate que j'apprécie beaucoup, c'est le facteur Cheval et son fameux palais...

enfin vu "en vrai" même si pas de jungle... ah ! extra content, c'est magique d'étrangeté du détail

hahaha...

celui pas vu pour de vrai, mais c'est pas grave :


Le Pêcheur

(je veux bien le voir si je peux un jour....)


ça, vus :


Promeneurs dans un parc


Les pêcheurs à la ligne


La fabrique de chaises


Ce qui est extra c'est le côté lisse de ses tableaux et le détail, les attentions, comme les arbes au fond dans les pêcheurs à la ligne ou les reflets des piles du pont de la fabrique de chaises. ça contraste avec l'impression de dégagement et ça fait sauté aux yeux ou plutôt derrière les yeux la cohérence de l'ensemble. une sorte de cohérence reconstituée. Oui, je tente minablement d'expliquer l'impression de bizarre/magique/étrange.

Il y a aussi la gravitée un peu figée des visages qui se ressemblent, hommes, femmes, enfants ou adultes.


L'enfant à la poupée

pas forcément "beau" cet enfant à la poupée mais il est digéré dans un univers de représentation qui lui fait gagner des qualités bien troubles qui ne s'associent pas à "l'image de l'enfant". bizarre bizarre...

J'ai lu hier ou ce matin vite fait qu'Apollinaire avait bloqué sur son portrait avec sa femme...


Apollinaire et sa muse

manque de ressemblance ou vision décalée ?

(pas vu non plus celui là !)

haha. j'adore son apparence "systématique", ça a un côté très vrai.

Malakoff



Le Passé et le présent

Etant séparés l'un et l'autre
De ceux qu'ils avaient aimés,
Tous deux s'unissent de nouveau,
Restant fidèles à leur pensée

(le tableau le représente avec sa seconde épouse et au dessus d'eux c'est lui et sa première épouse !)

et prit dans un livre, quelques mots de Guillaume Apollinaire :

Tu te souviens, Rousseau, du paysage aztèque,
Des forêts où poussaient la mangue et l'ananas,
Des singes répandant tout le sang des pastèques
Et du blond empereur qu'on fusilla là-bas.
Les tableaux que tu peins, tu les vis au Mexique :
Un soleil rouge ornait le front des bananiers
Et valeureux soldat, tu troquas ta tunique
Contre le dolman bleu des braves douaniers.

bonne idée de poster sur ce fil, ça permet d'en refaire le tour et c'est pas désagréable

(j'aime bien les couleurs du soir de carnaval).

animal a écrit:

(j'aime bien les couleurs du soir de carnaval).

..et tout comme toi, j'aime bien ces couleurs..

Le Douanier Rousseau accompagnait souvent ses peintures de légendes illustratives.

Pour le Centenaire de l'indépendance :


"Le peuple danse autour des deux Républiques, celles de 1792 et celle de 1892 se donnant la main sur l’air de « Auprès de ma blonde, qu’il fait bon, fait bon, fait bon, etc. »."

(vous pouvez essayer de siffloter en même temps pour mieux plonger dans l'ambiance... )

Et une citation d'André Breton à propos du Douanier Rousseau :

« C’est qu’il n’est rien en dehors d’elles [ses oeuvres], -ni la plus haute ambition intellectuelle ni la suprême habilité d’exécution –qui puisse leur ôter cet apanage : elles reposent sur la pierre angulaire de l’ingénuité et cette ingénuité, n’aurait-elle que le pouvoir de combler en nous la nostalgie de l’enfance, mériterait d’être tenue pour une grâce sans égale. »

J'ai également cru comprendre qu'il avait écrit des pièces de théâtre : Une visite à l'exposition de 1898. Quelqu'un connaît ?

Cela fait des années que j’adore l’œuvre de ce peintre, mais voilà seulement maintenant que j’ai fait le choix d’acheter un livre sur son œuvre et d’aller plus loin avec lui. Mon choix pour débuter


Serge Lemoine, Le Douanier Rousseau : Jungles à Paris

Citation :

Modeste employé de l’octroi auréolé de légendes, Henri Rousseau (1844-1910), autodidacte devenu peintre sur le tard, fut un fidèle exposant du Salon des Artistes Indépendants puis du Salon d’Automne. Si son exact contemporain, Paul Gauguin, s’était exilé à Tahiti, Rousseau n’a jamais quitté Paris, puisant dans ses promenades au Jardin des Plantes, au Muséum d’Histoire naturelle ou au Jardin d’Acclimatation, dans l’imagerie populaire, albums et récits de voyage, photographies et cartes postales, un répertoire de motifs magistralement orchestrés dans de mystérieuses toiles aux couleurs somptueuses qui illustrent une inspiration extrêmement originale et faussement naïve
source

Pour l’instant je n’ai lu que le premier texte de Frances Morris, mais je suis emballée et plus qu’enthousiaste !
Voici un tout petit extrait:

on quitte la jungle pour quelques instants


Paysage avec pont, 1875-77


L’octroi, 1890


Vue sur l’île de la Cité, 1890


Monument à Chopin dans le jardin du Luxembourg, 1909