Laura Kasischke

Bon, je suis d'accord, j'ai trouvé cher payé d'arriver à la chute.
Et le grand n'importe quoi, oui, bien sûr, tu as forcément une vision différente de nous là-dessus, ce n'est pas un manuel de psychiatrie. C'est un roman créé dans l'imaginaire de Kasischgke, une aberration psychologique qui ne correspond sans doute à rien de ce qui peut exister dans la réalité, mais sans doute à pas mal de chose dans nos têtes, peut-être des de fantasmes, mais ça nous a parlé.

Spoiler:

Marko a écrit:

En fait vous avez l'air soufflés par la chute finale qui me semble au contraire un grand n'importe quoi (pour un roman qui se veut profondément psychologique). Et il faut se taper 200 pages de banalités avant!  Bon j'arrête Je m'incline devant le bonheur collectif.

Justement !

C'est génial cette extrême banalité, ce quotidien perturbé, les fissures qui surviennent de partout. Ces situations plausibles et pourtant étranges. Et paf. La fin. Logique, mais impressionnante, par son poids, son jusqu'au-boutisme.


Tu peux t'incliner et faire seppuku pour t'être déshonoré au combat (t'être incliné en déclarant forfait). Gniark !

topocl a écrit:

C'est un roman créé dans l'imaginaire de Kasischke,  une aberration psychologique qui ne correspond sans doute à rien de ce qui peut exister dans la réalité, mais sans doute à pas mal de chose dans nos têtes, peut-être des de fantasmes, mais ça nous a parlé.

Spoiler:

J'accepte le côté fantasmatique et peu réaliste (même si le roman se veut malgré tout comme le récit d'un traumatisme) quand le style a une certaine intensité. Il y a de belles choses dans le domaine mais ici je n'ai pas du tout adhéré.

Pour les indices je citerai en spoiler un ou deux passages qui apparaissent dès le début et qui m'ont mis sur la voie. A partir de là tout ce qu'elle amène au fur et à mesure alimente (lourdement) cette idée.

(vous suscitez mon intérêt)
(d'autant plus que je suis bon public avec Kaka)

Maryvonne a écrit:

(vous suscitez mon intérêt)
(d'autant plus que je suis bon public avec Kaka)

Ne lis pas les spoilers!

Un Oiseau Blanc Dans Le Blizzard
White Bird In A Blizzard
Laura Kasischke

Ambiance glacée dans ce roman de Laura Kasischke. D’habitude Laura Kasischke nous installe d’abord dans une ambiance de normalité avant de nous faire basculer petit à petit dans un monde où rien ne va plus. Ici, dès le départ, le décor est planté dans une famille dysfonctionnelle où la mère disparait par un après-midi très froid du mois de janvier.

J’ai du mal à résister à cette belle phrase d’introduction que je vous livre ‘in English’ car LK a du style, un très joli style :

“I am sixteen when my mother steps out of her skin one frozen January afternoon - pure self, atoms twinkling like microscopic diamond chips around her, perhaps the chiming of a clock, or a few bright flute notes in the distance - and disappears.
No one sees her leave, but she is gone.”

C’est à partir de cette phrase glaçante que Laura Kasischke nous fait découvrir l’univers familial de cette adolescente qui se sent mal aimée par cette mère disparue qui n’avait de cesse de lui faire des remarques humiliantes. C’est une femme froide et sans amour que cette mère, qui tient une maison aseptisée et entretient des rapports aseptisés ou teintés de dégoût avec son mari. Kat, la fille un peu déboussolée, s’efforcera sans relâche de comprendre le pourquoi de cette disparition si soudaine et sans explication, tout en pansant ses blessures affectives.

Un Oiseau Blanc Dans Le Blizzard fait partie des ‘bons’ romans de Laura Kasischke qui nous livre parfois des œuvres inégales. Ici LK tisse un univers glacial, ou tout semble transi sous une fine couche de givre, que ce soient les personnages, leurs sentiments, la maison ou ce qui les entoure à l’extérieur. L’évocation d’atmosphères très particulières constitue le point fort de Laura Kasischke, c’est là qu’elle excelle, et c’est à partir là qu’elle arrive à nous séduire et à nous entraîner jusqu’au bout du blizzard.

Merci pour ce commentaire Domreader ! J'ai Les Revenants sur mes étagères et tu as raison de parler des 'atmosphères' si 'particulières' de Kasischke, ce léger décalage qui précipite lentement mais inéluctablement vers le malaise le plus complet... J'ajoute donc Un oiseau dans le blizzard dans ma liste !

ça donne envie !

domreader a écrit:

Un Oiseau Blanc Dans Le Blizzard
White Bird In A Blizzard
Laura Kasischke
Un Oiseau Blanc Dans Le Blizzard fait partie des ‘bons’ romans de Laura Kasischke qui nous livre parfois des œuvres inégales.

C'est peut-être avec celui-ci que je ferai ma dernière tentative alors, ton commentaire donne envie.

C'est un de ceux qui m'a le plus marquée (sinon le) Et c'était mon premier, je crois...

Chouette commentaire Dom, et contente qu'il t'ait plu.

Il est récemment sorti en film, pas mal rendu, même si j'ai préféré le roman. Et la fin était différente.

Esprit d'hiver

Je fais plutôt partie des déçus, malgré un final puissant dans sa sécheresse abrupte alors que sa radicalité est pourtant inévitable, miroir de l'impasse d'un portrait psychologique qui se décompose peu à peu. Comme Marko, l'écriture m'a agacé et j'ai suivi avec beaucoup de détachement les méandres de la réflexion, du trouble d'Holly. Laura Kasischke utilise de multiples effets de répétition, des allers-retours narratifs assez maladroits et je n'ai perçu aucune spontanéité à travers la perception d'un déséquilibre, d'un désordre trop calculés.

C'est dommage car les thèmes abordés sont intenses, du poids à la fois libérateur et traumatisant de l'adoption à la relation ambigüe de la famille avec la Russie. Esprit d'hiver se nourrit sans cesse de non-dits, de temps morts où la présence et l'absence sont presque toujours entremêlées. L'intrigue avait du potentiel mais je n'ai pas été touché par une dimension démonstrative et pesante.

Quel décalage avec ma propre lecture !

J'ai plutôt hâte de retrouver un livre comme celui-ci, que j'avais trouvé tellement bien construit, justement par ses répétitions et son cadre qu'on sent maîtrisé par l'auteur.

J'imagine que ça peut faire démonstratif, et alors, c'est clair que ça doit plutôt laisser de côté, moi j'étais bien accrochée !

Il semble bien que ces répétitions font partie d'un rituel de ce qui est défini comme prenant part à l'écriture au féminin. Je peux comprendre les réticences exprimées par Avadoro et ce que Queenie apprécie.

Edit : Le mot précis pour le définir est litanie.

jack-hubert bukowski a écrit:

Il semble bien que ces répétitions font partie d'un rituel de ce qui est défini comme prenant part à l'écriture au féminin.

Ah bon ?
Où est-ce que tu as trouvé ça ?

hahaha, j'attendais que quelqu'un relève, j'ai hésité ce matin.