Laura Kasischke

À moi pour toujours



Bon, inutile de refire un résumé, il y en a eu largement assez plus haut ^^

Pour la critique, heum... en fait, je sais pas trop... Pas désagréable comme bouquin, j'ai pas grimacé ni soupiré d'ennui, m'enfin j'en suis pas sortie transcendée. Bon, il y a quelques rebondissements dans l'histoire, deux-trois choses auxquelles on ne s'attend pas, mais au final rien d'inoubliable à mon goût. J'ai trouvé ça un peu trop plat, raconté avec trop d'indifférence, j'ai pas réussi à me mettre dans la peau de la narratrice et à ressentir ses émotions, et pour moi, un bon bouquin est avant tout un bouquin avec lequel on ressent des trucs, mais là, non, rien de rien...

Bon, là où je lui dire mon chapeau c'est pour la qualité et la précision de ses descriptions, on s'y croirait!

Je tenterai tout de même En un monde parfait parce que j'ai envie de voir comment elle zigouille Britney, mais si ce second essai ne se révèle pas concluant, je m'arrêterai là pour cette auteure...

Suny a écrit:

Je tenterai tout de même En un monde parfait parce que j'ai envie de voir comment elle zigouille Britney, mais si ce second essai ne se révèle pas concluant, je m'arrêterai là pour cette auteure...

En plus, je crois qu'elle la zigouille au début donc si la suite ne te plaît pas trop non plus, tu pourras toujours refermer le bouquin après

colimasson a écrit:

Suny a écrit:

Je tenterai tout de même En un monde parfait parce que j'ai envie de voir comment elle zigouille Britney, mais si ce second essai ne se révèle pas concluant, je m'arrêterai là pour cette auteure...

En plus, je crois qu'elle la zigouille au début donc si la suite ne te plaît pas trop non plus, tu pourras toujours refermer le bouquin après

J'aimerais pas, c'est trop frustrant, commencer un bouquin et ne pas le finir, même s'il est nul, ça me perturbe... (mais bon, c'est vrai qu'il y a des fois, vaut mieux le refermer...) Je ne pense pas que ce sera nul à ce point!

Je ne pense pas non plus
C'était pour te réconforter au cas où tu aurais hésité à te plonger dans le bouquin

La Couronne verte (improbable traduction de feathered, à plumes)....

Très bonne surprise que ce très court roman. L'histoire de trois filles de 18 ans qui partent en vacances à Cancun, quittant les Etats-Unis pour la première fois sans leurs mères. Tout un programme. Qui sera allègrement respecté par l'une des trois : boîte, plage, drague et cocktails... pour les deux autres l'aventure sera différente. N'étant pas une fan de JCO la référence à cette auteure m'est restée très lointaine, par contre j'ai beaucoup pensé à John Irving dans la volonté du récit de nous plonger de plus en plus vers l'horreur, le sombre, le tragique.

La construction du roman est très bien maitrisée en courts chapitres (jamais plus de trois ou quatre pages) alternant les points de vue de Michelle et de Anne. La psychologie de ces jeunes filles américaines, de classe moyenne, qui s'envolent pour la première fois et découvrent une certaine forme de liberté est plutôt bien vue : on sourit, on se dit 'mais qu'elles sont bêtes' et puis on finit par frémir, car le drame n'est jamais loin.

La métaphore filée tout le long du récit sur la couleur verte est également très intéressante, elle passe des vêtements des jeunes filles à la jungle mexicaine, aux oiseaux et à cette fameuse plume qui donne le titre en anglais au roman. La plume qui pour Michelle sera le gage de sa liberté et d'une nouvelle naissance, car loin d'être un roman d'adolescentes pour adolescentes, on peut lire en filigrane les interrogations d'une génération de jeunes filles, parfois privées de père, livrées aux angoisses de leurs mères, asséchées par la politique du résultat, tendues vers des buts qui ne sont pas de leurs âges (ou qui, lorsqu'ils le deviennent finissent en catastrophe). Un livre qui s'interroge sur ce qui fait la fragilité et la force de l'adolescence, quand on est jeune et bête, invincible et curieux, malléable et intransigeant. Kasischke a l'art de plonger dans la tête de ces jeunes filles pleines de rêves et de tourments, ankylosées par les terreurs des adultes, mystifiées par la peur de l'inconnu, ses bonbons, sa voiture, son âge.

Le seul bémol reste peut-être le côté un peu scolaire de la démonstration, on sent que l'auteur a 'appris' à écrire, qu'elle connait les entourloupes pour saisir le lecteur à l'aide de phrases très courtes, d'échappées poétiques, d'interrogations sinueuses. Kasischke, indiscutablement, connait son métier... et la fin du livre s'en ressent un peu, on voit un peu trop la trame pour y prendre franchement plaisir. Cependant l'auteure n'a pas voulu d'une fin attendue, elle renonce à la facilité et cherche une autre voie, ce qui est honorable.

Donc : bonne pioche...

shanidar a écrit:

Donc : bonne pioche...

J'ai fini La couronne verte hier soir. C'était pour moi aussi la découverte de Laura Kasischke. J'ai été entrainée dans cette histoire, ayant hâte de savoir où l'auteur nous emmène...L'écrivain sait bien tenir le lecteur en haleine - en tout cas ,pour moi,ça a bien fonctionné...- et j'avoue que j'ai bien envie de lire un autre titre...rapidement !!!

Donc bonne pioche aussi !! Merci " les onze auteurs du mois"!!!!!

En un monde parfait
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Eric Chedaille
Christian Bourgois


En exergue:

Mais il me faut revenir au début de cette étonnante époque... Daniel Defoe , Journal de l'année de la peste
..et les branches, chargées de fleurs , se refermèrent sur eux... Hans Christian Andersen

Citation :

Maryvonne aime Kasishke, malgré ses défauts.
Elle trouve qu'elle a tout de même un truc pour décrire les femmes actuelles, elle les lit donc tous.
Elle aime aussi son style, ses clins d'oeil, et sa capacité à dépeindre des ambiances.

Citation :

Dans celui-ci, elle fait des EU le foyer d'une pandémie, qui ve provoquer le rejet des américains par les autres pays.

Le résumé à la BC, et complètement assumé, on sent que l'héroïne n'est pas dupe, mais qu'elle se jette, malgré tout, dans cette histoire.
Cette fois, LK assume de plus en plus un aspect science fiction (avec qui elle avait déjà flirté dans "rêve de garçon"). La pandémie ne tarde pas à se propager; provoquant un rejet par les autres pays. Jiselle se retrouve rapidement seule, avec des enfants qui ne voulaient pas d'elle.

Le genre de roman qui se lit très bien, sans que ce soit con par derrière. J'ai été surprise par un roman plus "apaisé"; qui décrit d'une part une société en dérive, mais une femme qui se recentre sur ce qui semble l'essentiel, l'amûr (je suis prete à faire du BC), et les vrais petits bonheurs. Et qui nous rappelle, l'air de rien, que la famille, c'est celle qu'on se choisit...
Je m'attendais à ce qu'elle détruise (psychologiquement) quelques personnages, tandis qu'ils se construisent dans une société qui se décompose, et sortent de l'enfer plutôt que d'y sombrer. J'ai ressenti une réelle tendresse de LK envers eux.

Faut faut aimer le tranquille, et être une grosse niaise, comme moi.
Je dirais que c'est son roman le plus optimiste, et c'est ce que je cherchais.

Citation :

bien cordialement

M.

Moi je suis une grosse niaise aussi et je trouve qu'il n'y a rien à rajouter à ce que dit Maryvonne! C'est un roman d'ambiance, et c'est très bien fait, on voit à quel point l'individu s'habitue vite même si tout s'écroule autour de lui . Et puis, oui, c'est un roman qui traite des liens essentiels, c'est un très beau personnage, cette Jiselle.
J'ai beaucoup aimé!

Bien cordialement aussi. Bien sûr.

In a Perfect World - Je viens de l'acheter et de le commencer, pour le moment, bonne découverte !

En Un Monde Parfait
In A Perfect World
Laura Kasischke

J'ai terminé ce livre hier, et je l'ai vraiment lu avec plaisir. Ce n'est pas une grande oeuvre littéraire, mais Laura Kasischke a du talent, elle sait trousser une histoire, mettre une ambiance en scène. J'aime son apparente légèreté quand elle décrit un quotidien difficile voire impossible et que l'on sent sourdre une gravité incroyable derrière. Et les thèmes qu'elle aborde ici ne sont pas aussi légers qu'elle aime à les faire paraître : un mariage par intérêt assumé, la tâche difficile de devenir belle-mère, la capacité de survie physique et psychologique dans un monde qui s'émiette et où les valeurs changent radicalement.

Définitivement une bonne découverte que je compte bien poursuivre.

Contente de lire vos avis Marie et Dom'!

domreader a écrit:

J'ai terminé ce livre hier, et je l'ai vraiment lu avec plaisir. Ce n'est pas une grande oeuvre littéraire, mais Laura Kasischke a du talent, elle sait trousser une histoire, mettre une ambiance en scène. J'aime son apparente légèreté quand elle décrit un quotidien difficile voire impossible et que l'on sent sourdre une gravité incroyable derrière. Et les thèmes qu'elle aborde ici ne sont pas aussi légers qu'elle aime à les faire paraître : un mariage par intérêt assumé, la tâche difficile de devenir belle-mère, la capacité de survie physique et psychologique dans un monde qui s'émiette et où les valeurs changent radicalement.

C'est cela que j'aime bien chez elle (et en général dans les livres) savoir créer une ambiance, et derrière l'apparente légèreté, quand se dégage quelque chose de plus grave
(Un peu comme avec Kate O'Riordan dans son dernier surtout, "Un autre amour" )

Faut que tu la lises aussi...

aeriale a écrit:

C'est cela que j'aime bien chez elle (et en général dans les livres) savoir créer une ambiance, et derrière l'apparente légèreté, quand se dégage quelque chose de plus grave
(Un peu comme avec Kate O'Riordan dans son dernier surtout, "Un autre amour" )

Ou Kate Atkinson?

aeriale a écrit:

(Un peu comme avec Kate O'Riordan dans son dernier surtout, "Un autre amour" )

Ah moi je ne trouve pas que c'est comparable, ce que j'ai lu de Kasischke m'a paru bien trop fabriqué, trop froid et superficiel, tout le contraire d'O'Riordan. OK, je n'en ai lu qu'un (A moi pour toujours) et d'après les commentaires élogieux que je vois ici sur ses autres livres, je me dis que je devrais peut-être en essayer un autre mais comme le premier ne m'a pas convaincue ni donné envie d'en lire plus, j'hésite encore.
Mais lisez O'Riordan, oui là je suis d'accord

odrey a écrit:

Ou Kate Atkinson?

Ah oui! Celle-ci je dois la ré-emprunter à la bibli, tu fais bien d'en reparler Odrey!

Epi a écrit:

Ah moi je ne trouve pas que c'est comparable, ce que j'ai lu de Kasischke m'a paru bien trop fabriqué, trop froid et superficiel, tout le contraire d'O'Riordan. OK, je n'en ai lu qu'un (A moi pour toujours) et d'après les commentaires élogieux que je vois ici sur ses autres livres, je me dis que je devrais peut-être en essayer un autre mais comme le premier ne m'a pas convaincue ni donné envie d'en lire plus, j'hésite encore

Epi, je n'ai pas lu celui dont tu parles, je ne peux juger. Et tu as raison elles ne sont pas comparables dans leurs styles. O' Riordan est beaucoup plus écorchée et touche à des thèmes durs en général. Mais ce qui les rapproche, du moins par rapport à son dernier roman, c'est ce côté autopsie d'un couple, sous les dehors de la chronique en apparence, mais avec quelque chose de beaucoup plus retors en deça.

Retente Kasischke moi je dis!

J'ai justement emprunté à la biblio En un monde parfait

Je viendrais vous dire ce que je pense

aeriale a écrit:

Mais ce qui les rapproche, du moins par rapport à son dernier roman, c'est ce côté autopsie d'un couple, sous les dehors de la chronique en apparence, mais avec quelque chose de beaucoup plus retors en deça.

OK dans ce cas