Henri Bosco

coline a écrit:

C'est peut-être un livre par lequel aborder cet auteur...Il me semble, en douceur, assez représentatif de son univers, son oeuvre...

Oui tout y est avec ce mélange de sobriété et de profondeur, de naturalisme et de mystère, et ses différents niveaux de lecture. Ils auraient peut-être pu l'éditer dans les collections de livres pour la jeunesse comme Wang Fô de Yourcenar, certains Le Clezio ou Tournier.

La lumière et le royaume: essai sur l'oeuvre d'Henri Bosco .
Essai de Robert Colonna d'Istria

J'ai dévoré cet essai très riche et très aisément abordable...Je l'ai dévoré comme un roman!...
Il recèle de nombreuses, longues et merveilleuses citations de l'auteur pour illustrer les éléments récurrents dans son oeuvre, tous ces éléments qui, réunis, font son univers profondément original: la nuit, le sommeil et le rêve, l'enfance, l'attente, le feu, l'eau, le vent et l'orage, la terre, le mystère et les signes, les saisons, les arbres, l'invisible, la Provence et le Lubéron, les maisons, les objets, les chemins, la solitude, le silence, les narrateurs solitaires, les personnages simples autour d'eux...

L'âne Culotte
Quel plaisir de lecture que ce joli roman d'Henri Bosco, avé l'assent et le soleil inclus. Un jeune garçon, une petite fille, un âne particulier, un homme mystérieux, des secrets, une famille chaleureuse, une aventure initiatique, un jardin paradisiaque, tout concourt au charme de ce livre auquel on se laisse prendre avec délices et qu'on referme avec regret quel que soit son âge.
Il m'a donné envie de relire "la faute de l'abbé Mouret" histoire de revisiter le Paradou...
Et en lisant ce topic, j'ai découvert grâce à vous l'existence de Hyacinthe, merci !

ça y est j'ai récupéré Antonin et ça valait le coup d'attendre! Il a vraiment une magie qui n'appartient qu'à lui. Et en plus cette fois on est en partie dans l'autobiographie romancée. Tout démarre par la fugue d'un enfant de 8 ans qui se réfugie la nuit dans une haie d'aubépines près d'un verger sous la pleine lune. Un loriot veille sur une vieille masure entourée d'abricotiers. L'enfant s'endort et s'éveille au son des cloches d'un couvent. Le style est merveilleux. A suivre...

Citation :

Déjà Antonin, si proche du lyrisme harmonieux des Confessions et des Promenades, méritait de figurer au nombre des plus beaux livres inspirés par le génie de l’enfance. (Claude Girault)

Citation :

Il a huit ans, l'âge de raison, mais encore l'âge des songes. Ses parents, obligés à de longues absences, le confient à des étrangers, qui demeurent très loin de sa maison des champs, dans une banlieue d'Avignon, banlieue sans grâce ; mais il y a une grâce pour les enfants et les jeux de leurs rêveries.Antonin est d'abord, un temps, en pension, chez les Bénichat. Ce sont de pauvres gens. Le mari, bon colosse, est chef de train. Il emmène souvent Antonin en promenade. Il lui fait faire un réveillon de neige, en pleine campagne, dans la baraque de son ami l'aiguilleur, cependant que grondent, tout près, les rapides de nuit, merveilleux et terribles.Antonin aura d'autres joies et aussi des peines. Il découvrira, puis perdra, la tendre et mystérieuse Marie.Antonin apprendra à connaître ce qu'on peut connaître à son âge, des hommes, des arbres, des oiseaux, du ciel - et aussi de la vie et de la mort.Antonin est l'œuvre d'amour d'un grand écrivain, d'un magicien aussi, dont la magie reste invisible.

IL faudrait que je revienne à Bosco moi aussi...Je l'ai un peu délaissé ces derniers mois...

coline a écrit:

IL faudrait que je revienne à Bosco moi aussi...Je l'ai un peu délaissé ces derniers mois...

Antonin pourrait bien te convenir. Mais je te vois bien lire aussi ses souvenirs d'enfance: Le Chemin de Monclar, Le Jardin des Trinitaires.

Marko a écrit:

coline a écrit:

IL faudrait que je revienne à Bosco moi aussi...Je l'ai un peu délaissé ces derniers mois...

Antonin pourrait bien te convenir. Mais je te vois bien lire aussi ses souvenirs d'enfance: Le Chemin de Monclar, Le Jardin des Trinitaires.

J'ai bien l'intention de lire tout...ou presque...

L'imaginaire Gallimard a la bonne idée de rééditer Un Oubli moins profond ce très beau récit autobiographique qui se lit comme un roman. On y retrouve d'ailleurs des personnages réels qui ont nourri certains de ses romans où la frontière entre autobiographie et fiction est parfois étroite.



A quand la Pléiade?? A quand une plus grande reconnaissance?

Marko a écrit:

L'imaginaire Gallimard a la bonne idée de rééditer Un Oubli moins profond ce très beau récit autobiographique qui se lit comme un roman. On y retrouve d'ailleurs des personnages réels qui ont nourri certains de ses romans où la frontière entre autobiographie et fiction est parfois étroite.

La Pléiade... oui pour la reconnaissance!...mais je n'aime pas bien lire dans La Pléiade...C'est trop fin, trop dense...

Pour Noel et les enfants... et les autres : Le Renard dans l' ile et L' Enfant et la rivière...

bix229 a écrit:

Pour Noel et les enfants... et les autres : Le Renard dans l' ile et L' Enfant et la rivière...

A compléter par Barboche et Bargabot qui nous permettent de voir grandir Pascalet et de retrouver Tante Martine.

Avant de revenir, plus tard, sur l'Antiquaire, une phrase qui me fascine, car je m'y reconnais :


« J’ai tant d’amour pour ce qui se voit, pour ce qui s’entend, pour ce qui se respire et ce
qui se touche, que je me sauve de ma contemplation, exclusive des autres, par de vifs
regards jetés autour de moi, justement sur les autres. »
(Un Oubli moins profond, p.67)


(C'est dans le PDF de R. Buis, qu'on trouve sur le net)

J'ai presque fini l'Antiquaire, qui sera de loin, le livre le plus marquant de l'année 2011 pour moi.

Je ne vais pas encore résumer mais d'ores et déjà, j'ai la sensation de relire certaines descriptions de ceux qui ont tenté de pénétrer les mystères d'Eleusis ou d'Osiris ou encore les doctrines secrètes des Tibétains, des Améridiens ou des Indiens, etc...

Il y a toujours les mêmes étapes, de saut dans l'abîme pour renaître différemment. Avec éclatement du mental obligatoire. Quant aux êtres (comme Surac), ce ne sont que des passeurs, des éveilleurs.

Je me souviens d'un écrit qui relatait que les nombreux labyrinthes des pyramides Egyptiennes servaient surtout à cela : enseigner aux néophytes leur véritable essence : immatérielle et éternelle.
Cela passait par des périodes "au noir" (dans les entrailles de la terre, donc, et en proie à tous les démons intérieurs qu'on imagine) et des sorties astrales (réelles ou imaginaires, je ne saurais dire). Bosco en tout cas reprend "la tradition", en y ajoutant l'art littéraire, il voile donc une seconde fois les fameux mystères avec son verbe envoûtant.

Ce livre est un bijou.

Comme je compte tout lire de lui, qui peut me conseiller quoi lire après ce livre ? Et dans quel ordre lire ses livres ?

Il me semble qu'il y a certains "connaisseurs" sur ce fil.

Merci

En cherchant sur le net, je vois que Bosco était amateur de René Guénon.
Ben tiens !
Pas de fil sur lui ?

tina a écrit:

Comme je compte tout lire de lui, qui peut me conseiller quoi lire après ce livre ? Et dans quel ordre lire ses livres ?

Il y a plusieurs cycles et il te faut tous les lire évidemment.

Sans tenir compte des cycles je te conseille en priorité: Hyacinthe, Un rameau de la nuit, Malicroix, Le Mas Théotime, Une Ombre, Le Récif.

Et en suivant les cycles:

Le cycle de Pascalet: L'enfant et la rivère, Le Renard dans l'île, Barboche, Bargabot, L'âne culotte, Malicroix, Tante Martine

Le cycle de Hyacinthe: L'âne culotte, Hyacinthe, Le Jardin d'Hyacinthe

L'oeuvre au noir (les plus ésotériques): Un rameau de la nuit, L'antiquaire, Le récif, Une ombre

Le cycle des Balesta: Les Balesta, Sabinus, L'épervier. C'est le cycle qui me reste à achever

Les souvenirs autobiographiques: Un oubli moins profond, Le chemin de Monclar, Le jardin des trinitaires et on peut y ajouter Tante Martine

Et tous les autres: Le sanglier, Sylvius, Pierre Lampédouze... C'est tellement riche!

tina a écrit:

En cherchant sur le net, je vois que Bosco était amateur de René Guénon.
Ben tiens !
Pas de fil sur lui ?

Pas de fil mais on l'a évoqué à différentes reprises (je ne sais où??). Il y a évidemment une connexion entre ces univers qui recherchent l'initiation à travers des parcours plus ou moins ésotériques. Mais je sais que ça rebute pas mal de monde et ce serait dommage que ça éloigne de la lecture de Bosco qui peut régaler à tellement de degrés différents. Après tout même L'enfant et la rivière sous son aspect de roman d'aventures pour enfants est aussi un parcours initiatique avec beaucoup de symboles à décrypter si on s'y intéresse.

tina a écrit:

Je me souviens d'un écrit qui relatait que les nombreux labyrinthes des pyramides Egyptiennes servaient surtout à cela : enseigner aux néophytes leur véritable essence : immatérielle et éternelle.
Cela passait par des périodes "au noir" (dans les entrailles de la terre, donc, et en proie à tous les démons intérieurs qu'on imagine) et des sorties astrales (réelles ou imaginaires, je ne saurais dire). Bosco en tout cas reprend "la tradition", en y ajoutant l'art littéraire, il voile donc une seconde fois les fameux mystères avec son verbe envoûtant.

C'est exactement ça.