Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Henri Bosco

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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 16 Oct 2008 - 21:05

Bellonzo a écrit:
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Le mas Théotime

Tu as une belle édition! Laquelle??
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 16 Oct 2008 - 21:07

bix229 a écrit:
Comment relire alors qu'on a à peine le temps de lire...


Dans mon cas, je me suis mal exprimée...J'aurais dû dire "je vais me remettre à lire" du Bosco, mais un ouvrage que je ne connais pas...Et ce sera Hyacinthe...
Je n'ai pas le temps de relire...Cela m'arrive très très très rarement...
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 16 Oct 2008 - 21:31

Pour compléter le plaisir de lecture de ses livres, on peut se procurer un ouvrage de Georges Raillard La Provence de Bosco (Edisud),qui nous fait découvrir les lieux que traversent ses personnages au travers d'une riche iconographie en noir et blanc.

"Qu'est-ce donc que la Provence de Bosco? Les prestiges de la beauté et de la diversité du pays y ont certes leur part. Des sites admirables et, souvent, inquiétants par leur sauvagerie fournissent la matière visible de son œuvre. Mais il ne s'y cantonne pas. D'aucune façon Bosco n'est un écrivain "régionaliste". Tout, pour lui, les arbres, bêtes, sources, gens, a une double existence: une réalité matérielle, bien visible, mais qui se double d'une ombre profonde. Les moyens que revendique Bosco romancier pour son art sont l'Attente et la Fascination. Ces deux moyens ne valent-ils pas également pour comprendre cette terre de Provence qui nourrit son œuvre? " Georges Raillard

Un article du même auteur sur ce thème:
http://www.lapenseedemidi.org/revues/revue1/articles/12_bosco.pdf


Le Luberon dans le Trestoulas :

Même dans ces villages haut perchés du Luberon bâtis loin de la mer, chez les "demi-gavots", comme dit cette peste de Brigitte, on continue à attendre. Aussi on y attend toujours quelqu'un ou quelque chose, même quand il n'y a aucune raison valable à cet espoir. Mais s'il nous semble, à nous, pauvres aveugles du dehors, que rien ne se prépare derrière l'horizon, pour eux il y a toujours quelque chose. Ici on attend par passe-temps, on attend par plaisir, on attend par vocation; on attend tout et n'importe quoi; on attend une médisance, un éloge, un mariage, une mort, un baptême; on attend le député, la grêle, le percepteur, la mauvaise récolte (et celle-là quelquefois on l'espère); on attend l'orage, on attend le vent, la pluie, la neige, et plus que tout on attend le merveilleux, ce merveilleux qui n'a ni nom ni forme imaginable. Henri Bosco (Le Trestoulas)

Le Luberon dans l'âne culotte:

Mais la brise arrivait de l'au-delà. Sa nappe qui descendait des plateaux, où poussent l'arnica sauvage, l'argeilas et l'hysope des garrigues, avait ramassé au passage tous les parfums cachés dans les petits vallons, blottis dans les creux tièdes, assoupis dans le moindres fissures du calcaire, épine blanche, digitale, centaurée, ronce bleue, troëne, genêt d'Espagne, encens-de-mer, harpe de Sainte-Véronique. La montagne embaumait.
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyVen 17 Oct 2008 - 20:31

Markofr a écrit
Citation :
Tu as une belle édition! Laquelle??

Hélas Markofr ceci est une image qui m'a plu mais je l'ai lu en modeste Folio,emprunté à la Biblio municipale,assez bien fournie heureusement.
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 23 Oct 2008 - 14:11

Allez...dans la foulée...et sans trop réfléchir...mon commentaire de Hyacinthe...A chaud!...pas évident...

HYACINTHE

Dans vos évocations des œuvres de Henri Bosco vous avez beaucoup parlé du Lubéron…Or je viens de lire Hyacinthe et je n’y ai pas trouvé la « couleur locale » de la région ou si peu...

En fait, si le récit part bien de la description d’un lieu de là-bas sans doute (imaginaire ?), le plateau de Saint-Gabriel, il est moins un décor qu’un cadre prêtée à une histoire mystérieuse au centre de laquelle sont placées sur le paysage deux maisons presque voisines et pourtant repliées chacune dans leur isolement.
Dans l’une, appelée La Commanderie, le narrateur.
Dans l’autre, La Geneste, le mystère d’une lampe allumée qui fascine le voisin.
« J’y voyais la lampe : c’est elle qui me retenait. Je la regardais maintenant avec une sourde tendresse. On l’avait allumée pour moi : c’était ma lampe. L’homme, qui veillait dans la nuit, si tard, sous sa tiède lumière, j’en vins à me le figurer pareil à moi. Quelquefois emporté au-delà de cette ressemblance, c’était moi-même que j’imaginais, attentif à quelque méditation qui cependant me demeurait impénétrable, derrière cette fenêtre de la Geneste où brûlait la seule étoile de l’hiver. Un moi, mais un moi inconnu et qui commençait à me passionner. »

Entre les deux maisons, le silence…Parfois le bruit feutré des pas d’un visiteur mystérieux et furtif.

Plusieurs fois dans la semaine, une femme, Mélanie Duterroy, vient apporter à La commanderie des provisions nécessaires à celui qui l’habite et ranger la maison. L’homme a choisi la solitude et ne quitte jamais le plateau ; il s’arrange même pour ne pas croiser la femme.
« Cette retraite, ne l’avais-je pas cherchée en désespoir de cause pour me retrouver ? »

Tout autour, la nature, vers laquelle le narrateur va diriger ses pas, jour après jour de l’automne, jusqu’au bord des étangs.
Et le voilà entraîné, au contact de la nature, dans des rêveries d’abord à la lisière du réel, puis lui permettant de pénétrer profondément au coeur même des éléments naturels qui l’environnent, jusqu’à abandonner son être apparent pour rejoindre celui qui est en lui, celui qui espère et attend, celui qui peu à peu se souvient …
Il se souvient d’ Hyacinthe…le choc de leur séparation, dans l’enfance (c’est ce que j’y ai vu)…Hyacinthe qui revient…Mais revient-elle vraiment ?...

Je suis certes bonne cliente sur le marché du rêve…Mais ce récit infiniment poétique et envoûtant m’a transportée et tenue en haleine de la première à la dernière ligne…
Je n’ai pas cessé d’en souligner ou surligner des passages puissants et magnifiques marqués du passage des saisons, de l’omniprésence de la nuit, imprégnés de solitude (combien de fois le narrateur dit-il « je suis seul » ?) et de silence…Les dialogues y sont rares, les êtres rencontrés des taiseux…

Il y a longtemps que je n’avais pas lu de récit de ce genre. En ai-je jamais lu d’ailleurs ?...Des passages un peu semblables peut-être, mais clairsemés, ponctuels, des instants au cœur d’autres récits…Celui-ci, comme une transe qui emporte avec le narrateur , est tout chargé de symboles : si j’ai pu en saisir quelques uns, je suis sans doute passée à côté de beaucoup par méconaissance ou parce que j'étais happée par le récit…Mais point n’est besoin de connaître tous les symboles pour goûter au merveilleux de cette histoire palpitante …

Je voudrais ne rien révéler du mystère…si tant est que je puisse en révéler quelque chose. Ce ne serait évidemment que ma perception à moi, en ce moment …
Je fais un peu le lien entre ce type de lecture et un film comme Mulholland Drive où chacun, faisant preuve d’une attention soutenue, et après avoir vu et revu le film, pense tenir à un moment donné une parcelle de vérité qui aussitôt échappe ou peut être contredite…

Est-ce qu’un compte-rendu comme celui-là est assez motivant pour vous amener à lire ce roman (mais est-ce bien un roman ?)?... Je ne sais, mais ne peux en faire d’autre…Et voudrais tellement vous transmettre pourtant le bonheur que j’ai eu à sa lecture…
Merci à Marko qui m’a conduit à lui…puis redonné l’envie d’aller plus loin dans l’œuvre de cet auteur méconnu finalement ( on l’aborde bien trop tôt à l’école pour pouvoir mesurer l’ampleur de son imaginaire, la profondeur de sa pensée, auxquels donne accès une écriture simple et pourtant si poétique…)

Redécouvrez Henri Bosco!


Dernière édition par coline le Jeu 23 Oct 2008 - 22:00, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 23 Oct 2008 - 15:11

Un extrait de Hyacinthe: (la barque de Charron?)

« Tout à coup j’entendis un grincement de planche très léger, et le plongeon dans l’eau d’une rame maniée avec précaution.[…] Une toute petite lumière apparut sous les arbres et une barque déboucha silencieusement, d’un canal, à travers les roseaux. A l’avant de la barque, posée sur la lisse, brûlait dans un globe de verre une minuscule lampe à huile. Au milieu, se dressait un vieil homme, tête nue, qui manoeuvrait une longue perche. Assis à la poupe il y avait quelqu’un que je distinguais à peine. Mal éclairée par la lampe, ce n’était qu’une forme vague comme une figure voilée.
La barque s’avançait vers mon refuge. Elle aborda. J’entendis le froissement des feuilles de roseaux et la coque qui racla contre de petits cailloux. Entre les tiges, je voyais la lampe tout près de ma tête..
Le vieillard descendit, se pencha, et me regarda un moment. A travers mes paupières mi-closes, moi aussi, je le regardais.[.. ;] C’était une vieille, une très vieille figure d’homme, une figure au fond de laquelle s’ouvraient deux yeux pâles, un peu effrayants. Ces yeux me regardaient. L’homme ne disait mot ; mais son regard ne bougeait pas. Il s’était arrêté sur ma figure et y restait. Il n’examinait pas mes traits ; il n’était échauffé par nulle sympathie ; mais il regardait. Cela semblait une vocation naturelle : il regardait. Il regardait au-delà de ma forme, de mes craintes, de mes désirs, des mots que je ne pouvais pas lui dire ; il regardait peut-être comment vivait en moi l’immense étendue des étangs qui venaient doucement remuer à deux doigts de ma tête.
Au bout d’un moment, il se mit à genoux, me prit dans ses bras et me souleva avec assez de facilité.
Il me déposa dans la barque, souffla la lampe et d’un coup de perche repoussa le rivage qui partit lentement dans le noir.
[…] Je gisais dans le fond de la barque.
[…]Nous avancions dans un tunnel de feuillages si sombre que je n’arrivais pas à comprendre comment nous pouvions conduire sans nous échouer. Quelquefois des branches basses frôlaient le bordage ; quelquefois le grincement des ais de la barque éveillait un nid de courlis ou de brantes, posé dans une touffe humide, au niveau des eaux noires ; et j’entendais alors, presque contre ma joue, quelques pépiements étonnés et le bref frémissement des plumes.[…] La barque glissait sans bruit, comme une barque imaginaire.[…] Les canaux luisaient faiblement devant moi, à cause des étoiles. Nous n’allions nulle part ; nous visitions des pays invisibles, peut-être le royaume de la pluie et des vents. »
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 23 Oct 2008 - 21:13

Coline, te voilà revenue du pays des songes, et si tu as vécu la même expérience que moi, tu as du sortir de cette lecture dans un état second dont on met du temps à se remettre! La comparaison avec David Lynch est très juste car ce sont tous les deux des explorateurs de la nuit et des rêves. Lynch dans une perspective plus archaïque, surréaliste et inconsciente, Bosco dans une démarche plus romantique et ésotérique.

Hyacinthe
m'est apparu littéralement comme le récit poétique d'une transmutation alchimique. Ce roman est finalement une sorte de Grand Oeuvre dans la création de Bosco.

Le narrateur solitaire et sombre, en découvrant cette lumière dans la maison d'en face (qui est un véritable miroir de sa propre demeure), va faire émerger de sa mémoire des souvenirs enfouis, puis il va entrer dans un état de transe onirique qui lui permettra de faire se matérialiser l'idée même de cette jeune femme qu'il a perdue dans sa jeunesse (Hyacinthe était dans la réalité une amie de Bosco dont la mort l'a beaucoup affecté). Mais pour ce faire il va devoir au prélable se dématérialiser lui-même au cours d'une fusion hallucinante avec les éléments dans la séquence des étangs (quel chapitre!!) pour pouvoir ensuite réapparaitre comme un spectre dans la maison d'en face qui est une sorte de double onirique où l'émergence des fantasmes est possible.

Là il entre en communication avec Hyacinthe et les deux maisons semblent alors communiquer en alternance en fonction des moments d'éveil et d'endormissement du narrateur.
Je ne parlerai pas de la fin...

Bosco dissémine ça et là des symboles faisant référence à l'ordre des templiers (qui s'étaient établis dans la région auparavant et semblent ici laisser une trace déterminante) et aussi des signes de la présence d'un clan nomade (des gitans) qui allaient de village en village en laissant des marques dans certaines demeures. Je développerai ce sujet un peu plus tard.

A l'arrivée on a vécu une expérience onirique d'une puissance narrative sans précédent et certains passages (presque tout le livre) lus à voix haute donnent le sentiment d'une incantation magique comme si on lisait un vieux grimoire de sorcier! C'est aussi un voyage vers la mort, la tentation de la mort, et un retour vers la lumière après un affrontement entre les puissances contraires, lui donnant une dimension profondément mystique. C'est le schéma narratif de pratiquement tous ses romans d'ailleurs.

Il faut tenter cette aventure dont on revient complètement ébahi et avec l'envie de lire tous les autres livres de Bosco.

Inland Empire de David Lynch est finalement pratiquement une illustration cinématographique de cette démarche et ce n'est pas un hasard si je les mets tous les deux au sommet de mes chocs artistiques.


Dernière édition par Marko le Lun 12 Oct 2009 - 16:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyJeu 23 Oct 2008 - 21:57

J'ai apprécié de comparer nos commentaires... content
Susciteront-ils chez les Parfumés une furieuse envie de lire ce roman qui nous a emportés?...
A ce point, ce n'est pas si fréquent en Littérature...
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptySam 25 Oct 2008 - 11:57

coline a écrit:
Susciteront-ils chez les Parfumés une furieuse envie de lire ce roman qui nous a emportés?...

Peut-être un jour...
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptySam 25 Oct 2008 - 11:58

Pour moi je compte bien lire très vite Hyacinthe.
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptySam 25 Oct 2008 - 12:43

Bellonzo a écrit:
Pour moi je compte bien lire très vite Hyacinthe.

content Je serai très attentive à ce que tu en diras...
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyMar 4 Nov 2008 - 20:16

De retour de Lourmarin, en Provence, où sont enterrés Camus et Bosco.

On peut y voir le beau château que Bosco a contribué à restaurer et qu'il a décrit dans son premier roman Pierre Lampédouze.

Lourmarin:
henri bosco - Henri Bosco - Page 4 Bosco5

Le château:
henri bosco - Henri Bosco - Page 4 Bosco4

Le château paraît enchanté. Sur ses lignes horizontales, il est bâti dans l'or des forces souveraines. C'est un grand être de sérénité dans lequel, depuis quatre siècles, la pierre et la pensée équilibrent leurs rêves.
Et Lampédouze marche au milieu du soleil. Il gravit le chemin de ronde. Il franchit une grille. Il entre.
La solitude tout entière accueille l'étranger qui porte sa douleur. L'étranger passe sous la porte; il gravit l'escalier, un escalier puissant qui se tord en spirale comme une pierre de Puget et qui, dans son élan sublime, va s'épanouir au sommet, sous le toit de la tour majeure, comme s'il soutenait une voûte céleste.
Lampédouze pousse une porte.
Une grande salle apparaît. Elle donne sur deux façades, l'une vers le Nord, dans le lierre, où l'on voit à travers les fenêtres ouvertes quelques mas endormis au pied du Luberon; l'autre, vers le bleu nuancé de l'horizon portant ses bois de pins, ses cyprès et ses chênes, des colombiers sur les collines, quelques aires, des meules de paille, un coteau où poussent des vignes, et surtout ces petits oliviers bien taillés qui paraissent poussés dans un jardin de France, un vieux jardin où, sur la route, au coeur de la Provence, le carrosse du Roi pourrait passer.



Le cimetière:
henri bosco - Henri Bosco - Page 4 Bosco7

Tombe de Bosco:
henri bosco - Henri Bosco - Page 4 Bosco1

henri bosco - Henri Bosco - Page 4 Bosco3

Signification de ces symboles:

Elles formaient en croix une constellation.
Cinq lettres, cinq étoiles pour orienter l'esprit
Tout en haut, la Lumière
Entre le corps et l'ombre,
Le coeur, dans le coeur de la Croix,
Et pourtant, tout le poids de ces cinq mots terribles sur mes frêles épaules
L'Ame,
Notre âme humaine.
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyMar 4 Nov 2008 - 20:34

Hommage de Bosco au Luberon (à noter que dans le documentaire exceptionnel de la série "Un siècle d'écrivains", Bosco parle du Luberon et prononce e) :

"Face aux vents, aux pluies et aux neiges
Je me dresse et j'arrête les tempêtes,
Car je suis l'antique Témoin des origines.
Depuis des millénaires
Je recueille et rassemble souterrainement
Les eaux fluviales,
Et ainsi je nourris des lacs et des lacs que je cache
Sous le toit des plateaux dans mes profondeurs
Les anciens hommes le savaient
Quand ils m'ont couronné de pins, de cyprès, de chênes
Et ainsi procuré l'alliance des arbres.
Par eux j'attire encore et dompte les nuages,
Et les nuages hivernent sur mes crêtes.
Mais pendant la dure saison
Je me protège paternellement,
Etant le Génie tutélaire du lieu
Les blés, les maisons et les vignes.
Pourtant je vais plus loin que la pensée des hommes,
Les loups m'ont aimé jadis et les aigles,
Mais les temps sont passés des bêtes nobles.
De leur races sauvages
C'est à peine s'il reste un ou deux sangliers
Qui errent dans mes solitudes
Et qui donc s'en soucie ?
Pourtant il est, dit-on, des hommes qui y pensent
Et qui en parlent quand ils se rencontrent.
Quelques uns même en font des songes...
"
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyMar 2 Déc 2008 - 23:47

MALICROIX

A quel genre appartient ce récit ?… Henri Bosco dit lui-même que ce n’est pas un roman :
« Je n’ai écrit qu’un roman qui est Le Mas Théotime. Tout le reste participe du conte épique. Malicroix par exemple. »

Bon…nous sommes donc dans le conte épique, dans celui dont Henri Bosco a dit :
« Je crois que j’ai donné à Malicroix le meilleur de moi-même. »

Un conte…Oui…Mais très éloigné du conte populaire. Un récit poétique chargé de symboles. Une poésie limpide et savoureuse, un conte envoûtant…

Martial Mégremut, à la mort de ses parents, a été élevé par ses oncles et tantes Mégremut. Il mène une vie douce et paisible au sein d’ une grande famille unie qui vit en Provence.
Du côté de sa mère, une Malicroix, il connaît l’existence d’un oncle : Cornélius, un homme sauvage, farouche, presque une légende, vivant seul sur une île du Rhône. Un homme que Martial n’a jamais rencontré et sur lequel il rêve en secret.

« Son nom et le pays rude où il vivait, cet orgueil dont on le parait involontairement, donnait de la grandeur à sa figure. »

« Je me sentais de son sang par le goût de la solitude. »

« Je m’attendrissais avec les Mégremut[…] Mais resté seul, je redevenais Malicroix avec une sorte d’ivresse clandestine. »


A sa mort, n’ayant d’autre héritier, c’est à Martial que Cornélius lègue ses biens : une île dans le delta du Rhône, une maison sur l’île et un troupeau.
Mais pour hériter, Martial doit vivre un temps sur l’île et se soumettre à de rudes épreuves.
Trois mois d’automne et d’hiver, au cœur d’une nature impitoyable qu’il méconnaît et redoute. Seulement entouré d’un berger taciturne, Balandran, déjà tout dévoué à son oncle.
Au cours de ces trois mois, Martial va découvrir peu à peu qui il est. Son authenticité, dans une fidélité à une double filiation : celle des Mégremut et celle des Malicroix.

« En demeurant ici jusqu’au bout, sans raison que puisse admettre la raison, je saurai bien si oui ou non je suis capable d’être autre que je ne suis, et plus que moi… »

C’est dans la solitude, en affrontant les éléments naturels si forts (le vent, le fleuve, les arbres…) et les hommes auxquels il doit s’opposer, que Martial se lance dans une véritable quête initiatique.
Henri Bosco a dit que « le rêve est un instrument d’exploration ».
Martial, dans la perception aiguë de ce qui l’entoure et de ce qu’il vit intérieurement, est dans l’attente, tendu mais serein, tous ses sens en éveil.
Il est plongé dans une tension intérieure et une rêverie (grâce au feu souvent) qui lui donnent accès à son âme, à la révélation de son destin et de sa force intérieure.

Bosco nous émerveille puis il happe le lecteur en le faisant vivre et ressentir tout autant que le héros. Il y a tension mais il n’y a pas tourmente ( même au moment de l’extraordinaire tempête). Je ne sais comment dire … Le lecteur, même éloigné du héros, fait le chemin avec lui et investit son rôle.
On est dans la lecture (et le récit est passionnant !) mais on est aussi dans l’expérience…
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 4 EmptyMer 3 Déc 2008 - 0:35

coline a écrit:
MALICROIX

Bosco nous émerveille puis il happe le lecteur en le faisant vivre et ressentir tout autant que le héros. Il y a tension mais il n’y a pas tourmente ( même au moment de l’extraordinaire tempête).

Cette séquence de tempête est un morceau d'anthologie à l'image de la scène des étangs dans Hyacinthe. Trouvons des extraits!!!!
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