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| Henri Bosco | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 9 Avr 2009 - 19:53 | |
| - coline a écrit:
- J'aime beaucoup le nom de cette librairie.
De petite taille et très cosy...Libraire sympathique et thé excellent... Et tout Bosco!... Malheureusement pas tout... Loin de là! Ils en ont davantage à la librairie de Banon. Mais le lieu est vraiment agréable | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 12:37 | |
| L’enfant et la rivièreIl y a en Pascalet, l’enfant de ce roman, tous les traits de caractères que l’on retrouve dans les personnages adultes des romans d’Henri Bosco. Ceux que je connais en tous cas. Le goût de la solitude et du mystère, l’attrait irrésistible de la nature, de la rivière surtout, source d’imaginaire, de rêve puissant et d’évasion. " Au-delà coulait une rivière." Mais la rivière, Pascalet n’a pas le droit de l’approcher. Les adultes évoquent ses eaux qui bouillonnent, ses crues, ses courants dangereux. "A la rivière mon enfant, lui dit sa mère, il y a des trous morts où l'on se noie, des serpents parmi les roseaux et des Bohémiens sur les rives. »Un jour où les parents de Pascalet s’absentent et qu’il reste seul avec Tante Martine, l’enfant va enfreindre l’interdiction et à l’appel de la rivière vivre quelques jours d’une inquiétante et merveilleuse aventure. Sa barque part à la dérive et l’entraîne sur une île où séjournent des bohémiens . Ces derniers ont enlevé un garçon, Gatzo, ils le maltraitent et le retiennent prisonnier. Pascalet le délivre, tous deux s’évadent et leur amitié naissante, menacée par le danger, trouve refuge au cœur de la nature sauvage. Le récit de cette aventure est envoûtante et, s’il s’adresse à des enfants-ados, il n’en séduit pas moins les adultes. Peut-être une manière « douce » d’aborder l’univers d’Henri Bosco. J’ajouterai que l’édition Folio Junior est agrémentée de nombreuses illustrations du sensible et délicat Georges Lemoine, ce qui fait de ce livre un régal pour les yeux. Rencontre avec Hyacinthe et L'âne Culotte... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 12:46 | |
| L'enfant et la rivièreDeux extraits très représentatifs de l'ouvrage (qu'est-ce que je peux aimer! ) « Tournant le dos au rivage, je ne voyais plus devant moi que la rivière. Elle glissait. Plus loin, en aval, l'île, prise dans les premiers rayons du jour, commençait à sortir des brumes matinales. Peupliers, ormes et bouleaux formaient une masse confuse d'où peu à peu se détachaient de grands pans de feuillages qui prenaient la lumière. A la pointe, un roc bleu émergeait au-dessus de l'eau, qu'il brisait avec violence. Et l'eau bouillonnait de colère. Mais la rive de l'île était si rose et, sous une légère brise, il en venait de tels parfums d'arbres, de plantes et de fleurs sauvages, que j'étais saisi d'émerveillement. De nouveau, comme l'autre soir, entre les arbres monta la fumée. "C'est Bargabot qui fait du feu, pensai-je, il a dû pêcher cette nuit" ... Que n'étais-je dans l'île? J'en rêvais... La barque restait immobile. Pas un courant visible n'atteignait ce petit havre où je me sentais à l'abri. Je pouvais m'y abandonner à la contemplation des eaux glissantes et silencieuses dont le mouvement me fascinait... Je perdis la notion du temps, du lieu et de moi-même, et je ne savais plus qui s'en allait, de ma barque ou de la rivière. Fuyait-elle, ou était-ce moi qui merveilleusement, sans rames, la remontais? Dieu sait comment je m'étais détaché du rivage, et déjà je voyais s'éloigner les quatre pilotis de la cabane... Ils s'éloignaient... S'éloignaient-ils ?... Brusquement je revins à moi. Où étais-je? Entre la barque et la cabane, la corde était tombée. Pris dans un courant invisible je partais à la dérive. J'essayai de saisir, au passage, une branche ; mais elle m'échappa. Sans secousse, insensiblement, je m'éloignais du bord. Le froid de la peur me glaçait. Car l'eau, d'abord paisible, entrait dans le courant à mesure que j'avançais, et je voyais, sur moi, venir l'immense nappe de la rivière avec rapidité. Elle était tout entière en marche, et sa masse profonde m'entraînait vers ce récif dressé à la pointe de file où les flots se brisaient en bouillonnant. Leur violence augmentait. Ils emportaient de plus en plus rapidement la vieille barque. Elle craquait. L'eau montait par les fissures. De vastes tourbillons me prenaient par le travers et la barque tournait sur elle-même. Quand elle offrait le flanc au choc de l'eau, elle roulait dangereusement. J'allais droit au récif. Il s'avançait vers moi, terrible. Je fermai les yeux. L'eau gronda, puis la barque saisie dans un remous vira avec lenteur. Un raclement ébranla la coque. Elle s'immobilisa sur un lit de gravier. J'ouvris les yeux. J'étais sauvé. Nous venions d'échouer sur une grève en pente douce, à la pointe de l'île. Le récif, évité, écumait toujours, mais plus loin. D'un bond je fus à terre. Et alors je pleurai.« La barque reposait tout près de l’île. Du rivage, on ne pouvait l’apercevoir. L’ombre des arbres la couvrait. Je m’étais installé au banc de proue. De là je pouvais commodément surveiller le rivage. Rien n’y bougeait. L’attente fut longue, mais je n’avais pas envie de dormir. Je voulais, moi aussi, même de loin, voir quelque chose. L’âme se manifesta vers minuit. Elle marcha le long du rivage, écarta un buisson et descendit sur la grève. Elle m’y apparut, comme un petite blancheur. Cette blancheur erra un moment, puis s’approcha de l’eau. C’est alors que je perdis la tête. Je détachai la barque du mouillage, et tout doucement, à la perche, je la poussai. Elle m’obéit et se mit à glisser sur l’eau noire. Il fait si nuit, pensai-je, que l’âme ne me verra pas. C’est impossible. Moi, si je l’aperçois, c’est qu’elle est blanche…Malgré cette blancheur, je n’arrivais pas à la distinguer. Avait-elle une forme ? J’avançais cependant vers elle ; mais immobile sur la grève, elle n’était toujours qu’une tache dans l’ombre. Au milieu de cette même ombre, sans doute ne me voyait-elle pas lentement arriver. Soudain, elle poussa un léger cri : je venais de surgir près du rivage. » | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 12:55 | |
| - coline a écrit:
- L’enfant et la rivière
J’ajouterai que l’édition Folio Junior est agrémentée de nombreuses illustrations du sensible et délicat Georges Lemoine, ce qui fait de ce livre un régal pour les yeux.
Les illustrations sont très belles. Le texte semble rempli d'une très grande fraîcheur. Merci pour ce partage Coline. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 13:07 | |
| - coline a écrit:
- L’enfant et la rivière
[...]
J’ajouterai que l’édition Folio Junior est agrémentée de nombreuses illustrations du sensible et délicat Georges Lemoine, ce qui fait de ce livre un régal pour les yeux.
Qu'est-ce que j'ai pu le lire et le relire quand j'étais gamine! Résultat: pour moi la Durance, ou même n'importe quel paysage de rivière un peu à sec, avec des bancs de galets, des saules, sont avant tout associés à ce livre. Merci pour ces extraits! Et les douces illustrations de Georges Lemoine, comme toujours, subliment cette histoire .. |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 13:55 | |
| Merci pour extraits et illustrations Coline - Nezumi a écrit:
- Et les douces illustrations de Georges Lemoine, comme toujours, subliment cette histoire ..
ah oui, c'est le même que pour les romans jeunesse de Le Clezio.. très jolis.. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 16:42 | |
| - Nezumi a écrit:
- coline a écrit:
- L’enfant et la rivière
[...]
J’ajouterai que l’édition Folio Junior est agrémentée de nombreuses illustrations du sensible et délicat Georges Lemoine, ce qui fait de ce livre un régal pour les yeux.
Qu'est-ce que j'ai pu le lire et le relire quand j'étais gamine! Est-ce que tu as lu ou relu Bosco cesdernières années?... J'ai eu le grand choc en le retrouvant avec Hyacinthe... | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 17:22 | |
| L'enfant et la rivière... C'est un vieux souvenir, de CM2 je crois. une lecture imposée qui m'avait profondément ennuyée. La même année mon instit nous a fait lire La gloire de mon père avec pour moi le même interêt. Du coup, je n'ai jamais retenté Bosco. Il faudrait peut-être. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 17:50 | |
| - coline a écrit:
Est-ce que tu as lu ou relu Bosco cesdernières années?... J'ai eu le grand choc en le retrouvant avec Hyacinthe... La dernière fois, c'est il y a quinze ans! Récemment j'ai justement essayé de remettre la main sur mon vieil exemplaire chez mes parents et je ne l'ai pas retrouvé... Je n'ai pas lu Hyacinthe, car pour moi, plus qu'un auteur, c'était un truc unique, "L-enfant-et-la-rivière", qui se suffisait à lui-même, avec son ambiance si particulière. Je n'aurais même pas eu l'idée de chercher s'il avait écrit autre chose. On est bizarre des fois quand on est gamin. |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 17:56 | |
| A tous, je ne saurais trop vous dire de tenter à nouveau l'expérience Henri Bosco... On reste avec un souvenir, agréable ou non, de L'enfant et la rivière qu'on a lu quand on était gamin... Mais que va ressentir l'adulte devant les récits puissants, poétiques, hors du commun que sont Hyacinthe, Malicroix, Un rameau de la nuit, Le Mas Théotime, etc... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 21:17 | |
| Faut que je me penche sur cet auteur.
Il me semble avoir lu le mas Théotime mais je n'ai pas de souvenir, étais-je si jeune, c'est possible. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henri Bosco Jeu 4 Juin 2009 - 22:59 | |
| - Bédoulène a écrit:
- Faut que je me penche sur cet auteur.
Il me semble avoir lu le mas Théotime mais je n'ai pas de souvenir, étais-je si jeune, c'est possible. Je ne sais pas si on peut oublier un roman de Bosco après l'avoir lu...Il nous semble à tous avoir lu Le mas Théotime mais maintenant je le sais, je ne l'ai pas lu!...Un de mes prochains de Bosco sans doute...Bédoulène c'est auteur doit être pour toi...dans la région où tu vis!...Mais ce ne sont pas des romans régionaux... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Henri Bosco Ven 26 Juin 2009 - 19:06 | |
| Je viens de terminer "l'enfant et la rivière"
Un plaisir des sens cette lecture !
Ecriture poëtique !
Pour cet enfant cette aventure initiatique lui permet une vraie rencontre avec la Nature et surtout cette rivière tant attendue. Egalement de se connaitre et de découvrir l'amitié.
extrait :
....mais n'empêche que d'être là à flotter sur ces quatre planches légères, en pleine matinée de soleil et de brise, m'emplisssait d'un bonheur vivant, d'un vrai bonheur..., J'en avais sur la peau, j'en avais dans la chair, j'en avais dans le sang ; il descendait jusque dans l'âme. e ne savais pas ce qu'est l'âme. A cet âge là on est ignorant. Mais je sentais bien que ma joie de vivre était plus grande que mon corps, et je me disais : "Pascalet, c'est l'ange du Bon Dieu qui remue de plaisir en toi. Traite-le-bien." Je le traitais bien mais assez familièrement.
En ce temps là, dans nos villages, les gens avaient encore l'esprit simple et, quand ils prenaient du plaisir, ils le prenaient bien. Cette simplicité d'esprit leur permetttait de comprendre tout de suite le sens prodonc des contes ; et s'ils étaient ravis de leur naïveté, c'est qu'elle s'accordait à leur propre sagesse. Réduite à quelques pensées claires, cette sagesse peut nous sembler courte ; et cependant elle est le trésor épuré d'une antique expérience. Ce vrai savoir, s'il vit réellement n'est pas morose. Il appelle souvent et inspire la fantaisie des hommes. Alors il devient, comme dans ce conte, un divertissement, et ce qu'il enseigne est si beau que la sagesse nous enchante.
je continue avec l'âne culotte ou Hyacinthe ?
à tantôt | |
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| | | | Henri Bosco | |
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