Un bon début, ça aide...

L'extrait d'une page tirée au hasard est aussi un argument d'achat comme un autre

arf, vrai que moi aussi quand je feuillette je passe rarement par le début.

colimasson a écrit:

L'extrait d'une page tirée au hasard est aussi un argument d'achat comme un autre

Il n' y a pas vraiment de hasard dans ce domaine...
Je choisis aussi des extraits au fil de mes lectures... Mais ailleurs.
Mettre des débuts avec ce que ça comporte d' arbitraire n' est qu' un moyen d' approche d' un livre.
On est d' accord, il y en a plein d' autres.
D' ailleurs, je me contente rarement des quelques lignes du début, mais je les accompagne d' un
commentaire, si j' ai lu le livre, ce qui est presque toujours le cas.
Et ça m' a permis de revisiter ma bibliothèque d' une façon très agréable.
Voilà...

bix229 a écrit:

colimasson a écrit:

L'extrait d'une page tirée au hasard est aussi un argument d'achat comme un autre

Il n' y a pas vraiment de hasard dans ce domaine...
Je choisis aussi des extraits au fil de mes lectures... Mais ailleurs.
Mettre des débuts avec ce que ça comporte d' arbitraire n' est qu' un moyen d' approche d' un livre.
On est d' accord, il y en a plein d' autres.
D' ailleurs, je me contente rarement des quelques lignes du début, mais je les accompagne d' un
commentaire, si j' ai lu le livre, ce qui est presque toujours le cas.
Et ça m' a permis de revisiter ma bibliothèque d' une façon très agréable.
Voilà...

Je ne disais pas ça pour te contester !
Je voulais simplement te dire que, tout comme animal, je passe rarement par les premières pages lorsque je feuillette un livre, bien souvent parce que les premières pages sont peut-être parfois trop "publicitaires" ; elles reflètent rarement ce qui constituera la suite du livre.
Mais les bons débuts sont toujours agréables et je t'avoue que si les premières lignes d'un livre arrivent à me séduire d'emblée, il y a peu de chances que je résiste à la tentation de le lire !

colimasson a écrit:

Je voulais simplement te dire que, tout comme animal, je passe rarement par les premières pages lorsque je feuillette un livre

en ce qui me concerne, je lis souvent la première phrase.. mais pas seulement que celle-là..
à part une exception: après avoir lu CETTE phrase, je savais que je voulais lire le livre - et c'était une bonne décision


« Au printemps de l'année 1998, Bluma Lennon venait d'acheter dans une librairie de Soho un exemplaire ancien des Poèmes d'Emily Dickinson quand, arrivée au deuxième sonnet, au premier coin de rue, elle a été renversée par une voiture. »
Carlos Maria Dominguez (fil est ici)

kenavo a écrit:

à part une exception: après avoir lu CETTE phrase, je savais que je voulais lire le livre - et c'était une bonne décision


« Au printemps de l'année 1998, Bluma Lennon venait d'acheter dans une librairie de Soho un exemplaire ancien des Poèmes d'Emily Dickinson quand, arrivée au deuxième sonnet, au premier coin de rue, elle a été renversée par une voiture. »
Carlos Maria Dominguez (fil est ici)

C'est vrai qu'elle accroche cette phrase et ce qui a été dit du roman sur le fil aussi.

La main de Baldovina ouvrit le tulle de la moustiquaire pour s' y frayer passage puis tata en
pressant doucement comme s' il y avait eu là-dessous une éponge, non un enfant de cinq ans ;
elle ouvrit la petite chemise et examina la poitrine de l' enfant toute couverte de cloques,
de sillons d' une couleur violente, et cette poitrine se gonflait et se compressait comme s' il lui fallait faire un effort considérable pour parvenir à un rythme naturel.

José Lezama Lima. - Paradiso

Je n' ai pas lu ce livre, pourtant réputé dans toute l' Amérique Latine, on compare meme Lezama Lima à Proust, mais il a près de 6OO pages et me laisse hésitant...
Si quelqu 'un l' a lu...

bix229 a écrit:

Je n' ai pas lu ce livre, pourtant réputé dans toute l' Amérique Latine, on compare meme Lezama Lima à Proust, mais il a près de 6OO pages et me laisse hésitant...
Si quelqu 'un l' a lu...

Son thème a l'air à la fois très attirant et un peu effrayant par sa complexité... Je vais tenter prochainement de voir si j'arrive à y entrer. Merci du conseil

bix229 a écrit:

Je n' ai pas lu ce livre, pourtant réputé dans toute l' Amérique Latine, on compare meme Lezama Lima à Proust, mais il a près de 6OO pages et me laisse hésitant...
Si quelqu 'un l' a lu...

je l'ai lu.. il y a une éternité..

Un mensonge sur mon père de John Burnside (Prix littéraire européen Madeleine Zepter 2009)



Chaque année, c'est une surprise. Les feuilles s'embrasent, pour un temps, de cramoisi et beurre frais, le ciel glisse, au petit matin, des verts mouillés de la fin d'été à des anthracites feutrés et, parfois, un gris perle miraculeux. Tout s'illumine avant de se consumer, de même qu'un mourrant connaît soudain un regain d'espoir, quelques heures avant qu'on ne l'allonge afin de le laver et l'apprêter pour la dernière fois dans une pièce fraîche. J'ai été élevé dans l'idée, davantage que la croyance, que les morts pouvaient revenir au soir d'Halloween; ou, plutôt que les morts, leurs âmes: que ce soit sous forme de bribes distinctes, ou bien d'un agrégat compact de conscience déclinante, c'était sans importance. Tout ce que je savais, c'est que l'âme était là, sous l'un de ses nombreux dehors: fantôme ou revenant, souffle de vent, illusion de lueur ou de flamme, ou simplement souvenir inexplicable, instantané classé dans les resserres de mon imagerie personnelle, image que je ne savais même pas en ma possession jusqu'à cet instant.

Pour info:

Le prix Madeleine Zepter a déjà récompensé:

2003: Joseph O'Connor pour "L'étoile des mers"
2004: Margaret Mazzantini pour "Ecoute moi"
2005: Andres Trapiello pour "A la mort de Don Quichotte"
2006: Per Petterson pour "Pas facile de voler les chevaux"
2007: John Banville pour "La mer"
2008: Ian McEwan pour "Sur la plage de Chesil"

Ayant déjà lu et aimé 4 d'entre eux, il me reste à découvrir Margaret Mazzantini et Andres Trapiello.

Citation :

En l'absence de l'amie qui vivait avec elle, la porte futouverte par Judith. Ma surprise fut extrême, inextricable, beaucoup plus grande, assurément, que si je l'avais rencontrée par hasard. L'étonnement était tel qu'il s'exprimait en moi par ces mots : " Mon Dieu ! encore une figure de connaissance !" (Peut-re ma décision de marcher droit sur cette figure avait-elle été si forte qu'elle la rendait impossible.) Mais il y avait aussi la gêne d'être venu vérifier sur place la continuité des choses. Le temps avait passé, et pourtant il n'était pas passé ; c'était là une vérité que je n'aurais pas dû avoir le désir de mettre en ma présence.

Au moment voulu, de Maurice Blanchot (dans L'imaginaire, Gallimard)

Citation :

Sanchez avait horreur que des inconnus entrent dans son bar. En fait, il détestait également les habitués, mais il les accueillait tout simplement parce qu'il avait peur d'eux. Econduire un habitué, ce serait signer son propre arrêt de mort. Les criminels qui fréquentaient le Tapioca étaient toujours à l'affût de la moindre occasion d'y prouver ce qu'ils valaient, parce que c'était le plus sûr moyen d'acquérir une renommée, jusqu'au sommet de la hiérarchie du monde du crime.

Le livre sans nom, Anonyme.
Ed. Sonatine.
Traduction Diniz Galhos.

H.M. Prison
Reading

Cher Bosie,

Après une longue et vaine attente, j' ai décidé de vous écrire le premier, autant pour votre bien
que pour le mien, car il me serait pénible de penser que j' ai passé par deux longues années
d' emprisonnement sans jamais avoir reçu une seule ligne de vous, ni nouvelles ni message
meme, autres que ceux qui m' ont fait mal.

Notre malheureuse et lamentable amitié s' est terminée pour moi dans la ruine et l' infamie
publique, cependant le souvenir de notre affection ancienne est souvent avec moi, et il m'est
très triste de penser que le dégout, l' amertume et le mépris pourraient prendre dans mon coeur la place qu' y tint naguère l' amour.

Oscar WILDE - De Profundis

e début-là est celui d' une lettre, celle d' Oscar Wilde écrite à son amant, Lord Douglas.
Wilde l' écrivit à l' intérieur de la prison où il était interné après un procès et une condamnation
déclanchée par le père de Lord Douglas.
Plus que le scandale que déclancha ce procès et les suites déprimantes qui s' en suivirent
pour Wilde, il y a le souvenir d' une époque pas si ancienne où l' on pouvait condamner un
homme pour délit d' homosexualité.
Cette lettre est longue, un peu cahotique et répétitive, mais l' écriture est belle et plutot
touchante.
Et derrière le dandy à l' esprit brillant que fut Oscar Wilde fut, on distingue clairement
un homme sincère, malheureux et généreux.

C' était une nuit d' été et ils parlaient, dans la grande pièce dont les fenetres ouvraient sur le jardin, du puits perdu.
Le conseil de coté avait promis d' amener l' eau au village, mais ne l' avait pas fait.

Allez, on va voir qui suit... c' est de qui ce début ?

Vous n' avez pas trouvé le début précédent... Ah vous n' avez pas cherché...
Bon c' était le début d' Entre les actes de Virginia Woolf...

Et ça c' est autre chose :

Un soir de mai, très loin au large de la baie de Gasten, une barque de peche cinglait sous le vent.
Les Roekar, avec leurs pyramides, connues de tout l' archipel, paraissaient lavés d' azur ; et
comme le soleil baissait à l' horizon, des nuages se montrèrent dans le ciel limpide.
Déjà l' eau battait en tourbillonnant les pointes avancées de la cote et la voile carrée était secouée de brusques tiraillements indiquant que le vent de terre se heurtait contre de nouveaux courants aériens venus d' en haut, d' arrière et du large.

August Strindberg - Au bord de la vaste mer

Il n' est aps aimable Strindberg, il est meme carément méchant et sa vision de l' humanité
n' est pas gaie.
Ceux qui ont vu ou lu Mademoiselle Julie ou La Sonate des spectres savent ce que je veux dire. Mais il y a dans sa noirceur une intensité sauvage...
Et puis il n' y a pas que son théatre, il a écrit des romans et aussi des livres autobiographiques
Comme Le fils de la servante ou Inferno, il faut que je m' y mette...
Je ne l' ai pas lu depuis longtemps.