Un bon début, ça aide...

Quand le voyage s' acheva, il ne le sut meme pas : il n' eut pas conscience du fait qu' ils étaient
arrivés, et que le bruit, les embardées, les grincements, le balancement et les cahots de la voiture
avaient cessé.
... Combien de jour cela avait il duré ? Dix jours, avait promis le conducteur au début de l' expédition, mais quelque part sur la route, ils en avaient perdu le compte,et il ne savait pas si la promesse avait été tenue ou non.

Karel SCHOEMAN - En étrange pays

Tel est le début de ce roman, qui prouve que Schoeman est un grand écrivain Sud Africain, un des plus grandsécrivains vivants.
On l' a découvert tardivement alors que Brink et Coetze étaient largement connu.
Alors un coup de chapeau à à Karel Schoeman !

Dans les romans, il y a des héros qui, au début, se réveillent et se retrouvent dans leur lit
métamorphosés en de monstrueux insectes.
D' autres respirent la douce tiédeur du pain frais, le découpent et trouvent à l' intérieur un nez.
Il y a aussi des héros qui, meme si c' est rare, se réveillent de méchante humeur, boivent un verre d' eau, sautent du lit, prennent un bain tiède et se mettent à lancer au monde un flot
d' insultes de toutes sortes avec une hargne particulière.

Milan FUST - L' Histoire d' une solitude

Milan Fust est un écrivain génial, l' un des meilleurs romanciers hongrois, mais aussi européens.
Tourmenté et pessimiste, il se pencha sur la solitude humaine, sa complexité, ses contradictions,
ses profondes blessures de l' ame.
Je le rattacherai directement à Dostoievski à qui on peut le comparer...

A lire : L' histoire de ma femme, Gallimard, 1994
Avent, Ed. Ombres, 200O
Histoire d' une solitude, Cambourakis, 2007
Le Précipice, Cambourakis, 2OO9

Mosane habitait un studio perché sous le toît d'une maison côté jardin. Elle l'avait loué pour son calme, et pour l'arbre splendide dressé devant la fenêtre. Un lieu idéal pour se consacrer à l'élaboration de son nouveau livre. Pas de bruit, juste les frémissements du tremble et le chant fluet des oiseaux, peu de prétextes à distraction à part les chatoiements du soleil dans le feuillage, argent pendant la belle saison, incarnait en automne.

C'était en hiver que le studio était le plus clair, murs et plancher blanchis de soleil pâle, quand le grand arbre au tronc lisse gris souris, marqueté de losanges, était nu. Les personnages - Sylvie Germain

Le scandale ne connut pas de bornes, le jour où la femme du vicaire s' enfuit avec un jeune
homme sans le sou.
Ses deux petites filles avaient sept et neuf ans. Et le vicaire faisait un bon mari. A vrai dire ses cheveux étaient gris. Mais sa moustache restait noire ; il était bel homme et encore plein d' une
secrète pour sa ravissante et indigne femme.

David Herbert LAWRECE - La Vierge et le gita

Ce début là est celui d' un livre que je n' ai pas lu et donc je n' en dirai rien de plus.
Mais ce qui m' intrigue quand meme c' est qu' on semble avoir bien oublié l' auteur de
l' Amant de Lady Chatterley...

bix229 a écrit:

Dans les romans, il y a des héros qui, au début, se réveillent et se retrouvent dans leur lit
métamorphosés en de monstrueux insectes.
D' autres respirent la douce tiédeur du pain frais, le découpent et trouvent à l' intérieur un nez.
Il y a aussi des héros qui, meme si c' est rare, se réveillent de méchante humeur, boivent un verre d' eau, sautent du lit, prennent un bain tiède et se mettent à lancer au monde un flot
d' insultes de toutes sortes avec une hargne particulière.

Milan FUST - L' Histoire d' une solitude

Milan Fust est un écrivain génial, l' un des meilleurs romanciers hongrois, mais aussi européens.
Tourmenté et pessimiste, il se pencha sur la solitude humaine, sa complexité, ses contradictions,
ses profondes blessures de l' ame.
Je le rattacherai directement à Dostoievski à qui on peut le comparer...

A lire : L' histoire de ma femme, Gallimard, 1994
Avent, Ed. Ombres, 200O
Histoire d' une solitude, Cambourakis, 2007
Le Précipice, Cambourakis, 2OO9

Ce début me plaît... Les romans pleins d'humour me plaisent autant que les plus pessimistes et cyniques d'entre eux.
Si j'ai bien compris le principe : un livre de plus à ma PAL, hum, c'est ça ? ^

L' humour de Fust est noir, très noir comme son oeuvre, mais elle vaut le détour.

Une oeuvre très noire vaut toujours le détour... Cela va de soi non ?

Je ne connaissais pas l'auteure, l'histoire m'a plue. Le début tout autant.

Depuis un an, je ne vous écris plus. Cette lettre marque un anniversaire.
Il m'est agréable de l'écrire. J'aime cette différence à votre égard, cette distance,
ce ton fin dix-huitième siècle. Je me permets d'être anachronique. Cette lettre
ouvre un texte que vous ne devez plus attendre. J'ai mis du temps à l'écrire
à cause du ton que je ne trouvais pas et du mal à raconter cet hiver oùvous m'avez habitée.
Je ne l'ai pas écrit pour combler le temps. J'ai voulu que cette histoire ait un sens.
Il y a dans ce texte une volonté de sens et une volonté de mémoire.
La mémoire d'un hiver de pluie et des cris d'un petit homme.
- l'hiver de pluie. Lise Tremblay

bulle a écrit:

Je ne connaissais pas l'auteure, l'histoire m'a plue. Le début tout autant.

Depuis un an, je ne vous écris plus. Cette lettre marque un anniversaire.
Il m'est agréable de l'écrire. J'aime cette différence à votre égard, cette distance,
ce ton fin dix-huitième siècle. Je me permets d'être anachronique. Cette lettre
ouvre un texte que vous ne devez plus attendre. J'ai mis du temps à l'écrire
à cause du ton que je ne trouvais pas et du mal à raconter cet hiver oùvous m'avez habitée.
Je ne l'ai pas écrit pour combler le temps. J'ai voulu que cette histoire ait un sens.
Il y a dans ce texte une volonté de sens et une volonté de mémoire.
La mémoire d'un hiver de pluie et des cris d'un petit homme.
- l'hiver de pluie. Lise Tremblay

wow ! je note tout de suite ce livre ! merci bulle

shéhérazade a écrit:

bulle a écrit:

Je ne connaissais pas l'auteure, l'histoire m'a plue. Le début tout autant.

Depuis un an, je ne vous écris plus. Cette lettre marque un anniversaire.
Il m'est agréable de l'écrire. J'aime cette différence à votre égard, cette distance,
ce ton fin dix-huitième siècle. Je me permets d'être anachronique. Cette lettre
ouvre un texte que vous ne devez plus attendre. J'ai mis du temps à l'écrire
à cause du ton que je ne trouvais pas et du mal à raconter cet hiver oùvous m'avez habitée.
Je ne l'ai pas écrit pour combler le temps. J'ai voulu que cette histoire ait un sens.
Il y a dans ce texte une volonté de sens et une volonté de mémoire.
La mémoire d'un hiver de pluie et des cris d'un petit homme.
- l'hiver de pluie. Lise Tremblay

wow ! je note tout de suite ce livre ! merci bulle

je dois t aviser que cette auteure est québécoise. je ne sais pas si ses livres se retrouvent en france.

J' avais peu de souvenirs de ma mère. Au fond, je la connaissais seulement par les photos que mon père conservait dans une petite boite. Des photos en noir et blanc, avec une grosse marge blanche. Ma mère aux nattes tréssées. Ma mère pieds nus. Ma mère, un coussin en équilibre sur la tete.
Ces images, je les regardais souvent. Il y avait des périodes où je ne faisais rien d' autre.

Zsuzsa BANK - Le Nageur

Je ne connaissais pas Zsuzsa Bank. Mais un coup d' oeil rapide sur le forum m' a convaincu de la
lire. Voilà, je suis en train de le faire. Je vous tiendrai au courant.

Citation :

Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C'est un sentiment si complet, si égoïste que j'en ai presque honte alors que la tristesse m'a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l'ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd'hui, quelques chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres.

Bonjour tristesse de Françoise Sagan.

Puisqu' on parle de La Boite en os de Brigitte Peské, voici le début :

De passage à Londres cette année de 1893, prodigue pour moi en évènements singuliers,
j' attendais une personne de ma connaissance dans un club du West End.
Mon journal ayant cessé de m' interesser, je m' amusais à reconnaitres la nationalité des
occupants de la salle où je me trouvais, à leur façon d' etre assis.
A coté de moi était un jeune homme que je n' avais pas regardé, mon regard et ma pensée s' étant heurté à ses souliers.

Je n' ai pas encore lu La Boite d' os, mais c' est pour bientot...

Vous donnez furieusement envie de le lire ce roman, à force d'en parler, je vais forcément craquer d'un jour à l'autre

C' est le but, non ?

Si vous feuilletez ces débuts, vous pouvez vous faire une bonne bibliotèque, enfin une partie..
Tous les livres n' ont pas débuts forcément étonnants, aléchants ou prometeurs.
Mais c' est un argument d' achat, comme la couverture...