Un bon début, ça aide...

Le médecin me quitte. Je l'ai obligé à s'expliquer. Il a beau dissimuler, il lui
a fallu me confesser toute la vérité.
Je vais mourir : oui je vais mourir bientot ; les rivières vont dégeler, et je
m'en irai pobablement avec les derniers glaçons...
Où irai-je ? Dieu le sait ! A la mer aussi !
Eh bien quoi ! s'il faut mourir autant vaut mourir au pintemps...

Ivan Tourgueniev - Le Journal d'un homme trop

Tourgueniev a eu la malchance de vivre à une époque où il y avait une floraison d'écrivains extraordinaires qui lui ont fait de l'ombre.
C'est dommage. Une partie de son oeuvre a vieilli, mais il faut lire par exemple,
Les Récits d'un chasseur, empreints de fraicheur et de poésie.

bix229 a écrit:

Pour Annie Dillard, reportez vous au fil créé par Kenavo.

(Tu as vu Kena, comment je relance ton fil !)

j'aprécie tout ce que tu fais pour le forum

et je suis en train de préparer aussi un début pour ce fil

Un début Kena... ? Pourquoi c'est toi qui va l'écrire ce début ?

Figure toi que j'ai d'abord lu débat... Ce qui m'intriguait...

Et une chronique -meme petite- ou un oiseau -meme discret, c'est impossible ?

bix229 a écrit:

Un début Kena... ? Pourquoi c'est toi qui va l'écrire ce début ?

non.. je veux copier le début du livre que je viens de commencer ce soir.. mais je suis toujours en train de poster sur le forum

bix229 a écrit:

Figure toi que j'ai d'abord lu débat... Ce qui m'intriguait...

débat.. non.. avec moi à cette heure.. pas de débat

bix229 a écrit:

Et une chronique -meme petite- ou un oiseau -meme discret, c'est impossible ?

j'y penserai.. promis.. demain..certain

Je voudrais vous parler loin, longtemps, avec des mots qui ne seraient pas seulement des mots, mais qui conduiraient jusqu’au ciel, jusqu’à l’espace, jusqu’à la mer.

J’entends ce langage, cette musique, ils ne sont pas étrangers, ils vibrent autour, ils brillent autour, sur les rochers blancs et sur la mer, il s brillent au centre des villes, même dans les yeux des passants.

J.M.G. Le Clézio – L’inconnu sur la terre

Il y a de cela des milliers d'années, avant que Dieu ne se fût proposé de tirer Adam de la poussière et bien longtemps avant qu »une effroyable explosion n'eut donné naissance à la dérive d'étoiles dans laquelle la civilisation humaine à semble t-il finit par prendre pied, ma maman m'emmenait voir la plus grande baleine morte de Lombardie

Premier paragraphe de La plus grande baleine morte de Lombardie d'Aldo Nove, un gros coup de coeur qui faisait partie de mon challenge abc 2008.

Ah

Elle s'appelait Ah, son nom était Ah, mais pas de ce Ah ! dont on fait les
éclats de rire. Pas non plus de ce Ah ! par lequel on s'étonne devant les monuments très hauts.
Elle s'appelait d'un Ah léger comme il en sort des étangs à cause des carpes, à cause des crapauds, plus exactement, quand il fait chaud et
qu'il fait nuit, mais on ne peut guère à son propos parler des crapauds,
ne serait-ce que d'un crapaud, meme tout petit, car elle était très belle,
et les crapauds ne le sont guère, dit-on.
Elle s'appelait Ah, d'un ah léger, du ah d'un rouge-gorge qui n'aurait pas
la gorge rouge, mais la gorge d'un gris-bleu, transparente, plutot, la gorge
de fumée sans lèvres pour la terminer : ah elle s'appelait -d'un ah qui fait
disparaitre la gorge qui le prononce. Comme disparaissent les crapauds
quand ils chantent -mais elle, n'avait pas disparu, jamais -mais elle ne s'appelait jamais que par la gorge de ses amis : elle ne s'appelait pas ah, c'était elle qu'on appelait ah, et alors elle tournait la tete vers vous, et elle répondait autre chose.
Comme c'était dur ! Comme c'était dur d'appeler ah comme il fallait.
Parfois on disait ah, et Ah n'entendait pas. Parfois, on criait ah, parfois
on hurlait ah et elle n'entendait pas.
Il fallait le dire comme il faut, et alors seulement : il s'agit de moi disait-elle, et elle tournait la tete. Combien j'en entendis crier, combien j'en entendis hurler : ah, et combien de fois je l'ai vue poursuivre sa route
sans meme dresser l'oreille, avec sa longue traine derrière elle.
Il falait dire ah comme il faut, et il y a des ah si durs ! des ah d'alphabet,
des ah, des ah de quand on vient de recevoir un coup de poing dans l'estomac.
Il y a tant de ah qui comencent par un h, et il y en a tant qui croient se terminer par un h, par un petit h bien discret que personne n'entend
-mais qui à cause de ce h malgré eux vont plus loin, qui se prolongent
et qui s'engouffrent dans le point qui est leur but, leur vraie raison,
d'avoir quitté la bouche.
Elle, c'était un ah sans point, sans autre point que celui qui se pose quand on interroge -quand on dit ah ?-, c'était le ah qui la nommait -alors-, elle tournait la tete et souriait de s'entndre appeler par son nom, de s'entendre poser cette question qu'on lui posait, ce nom qui se posait sur elle.
Il y en a qu'on appelle Ariane -elle s'appelait ah et puis rien.

Roland DUBILLARD - Ah. Dans le recueil Irma, la poire, le pneu et autres récits brefs. P. 31-32

Pardon à ceux qui n'aimeront pas. Et aussi pour pour avoir mené le début
à sa fin. Comment faire autrement...
Evidemment ce texte gagnerait beaucoup à etre lu par ce comédien génial qu'était
Claude Piéplu, qui savait comme personne rendre évidente cette fantaisie improbable. Sans égale, sans équivalent pourtant.

bix229 a écrit:

Ah

Elle s'appelait Ah, son nom était Ah, mais pas de ce Ah ! dont on fait les
[...]Elle, c'était un ah sans point, sans autre point que celui qui se pose quand on interroge -quand on dit ah ?-, c'était le ah qui la nommait -alors-, elle tournait la tete et souriait de s'entndre appeler par son nom, de s'entendre poser cette question qu'on lui posait, ce nom qui se posait sur elle.
Il y en a qu'on appelle Ariane -elle s'appelait ah et puis rien.

Roland DUBILLARD - Ah. Dans le recueil Irma, la poire, le pneu et autres récits brefs. P. 31-32

Pardon à ceux qui n'aimeront pas. Et aussi pour pour avoir mené le début
à sa fin. Comment faire autrement...
Evidemment ce texte gagnerait beaucoup à etre lu par ce comédien génial qu'était
Claude Piéplu, qui savait comme personne rendre évidente cette fantaisie improbable. Sans égale, sans équivalent pourtant.

Je ne commente pas les textes que je mets, mais j'avoue que celui-là
m'a surpris...
Et tu sais quoi coline ? J'ai parié -tout seul évidemment- que tu le commenterais... Pas très difficile comme pari c'est vrai !
En tout je prends un grand plaisir à feuilleter mes livres...
Hasta la vista !

Hasta la vista y buenas noches...
Tienes sueno?...

Si, ya me voy Colina !

Manana es otro dia !

Je me permets de te donner la petite phrase telle que nous l´employons ici.
C´est toute une philosophie, c´est compter sur l´après pour éclaicir ce qui fait difficulté. C´est faire confiance à la vie, savoir attendre.

swallow a écrit:

Je me permets de te donner la petite phrase telle que nous l´employons ici.
C´est toute une philosophie, c´est compter sur l´après pour éclaicir ce qui fait difficulté. C´est faire confiance à la vie, savoir attendre.

Où est-elle la petite phrase?...

C´etait dans le" sujet" du post:
mañana SERA otro día.