Mylène Farmer

Ma chanteuse fétiche... Elle demeure depuis 20 ans la plus importante vendeuse de disques en France, mais connaît également un important succès hors des frontières francophones, notamment en Russie. Mystérieuse, elle apparaît rarement dans les médias et s’est construit un univers singulier, notamment à travers ses clips et ses concerts spectaculaires proche des grands shows américains aux budgets importants... Éloignée du monde du show-business, elle ne se déplace plus qu’aux remises de prix attribués par le public, et refuse toutes soirées mondaines, mais aussi demandes d’interviews et autres reconnaissances prestigieuses comme la Légion d’honneur, une statue au Musée Grévin, son nom figurant dans le dictionnaire, etc. estimant que ce qu’elle a à dire se trouve dans ses chansons...

Elle collabore dès ses débuts, avec Laurent Boutonnat qui compose sa musique et réalise ses vidéoclips, de véritables courts-métrages (Pourvu qu’elles soient douces dépasse les 17 minutes) qui ont largement contribué au succès de la chanteuse avant de laisser la place à d'autres réalisateurs (Luc Besson, Abel Ferrara etc). Les textes de Mylène Farmer, souvent basés sur le symbolisme, sont imprégnés de thèmes récurrents comme le sexe, la mort, la religion ou l’amour et contiennent souvent des influences cinématographiques, historiques, musicales mais aussi et surtout littéraires : Charles Baudelaire, Edgar Poe, Guillaume Apollinaire, Pierre Reverdy, Amélie Nothomb, Paul Verlaine, Voltaire, Oscar Wilde, Vladimir Nabokov, Marquis de Sade, Nietzche, Alfred de Vigny, Virginia Woolf, Antoine de Saint-Exupéry, Emil Cioran, Charles Perrault, Luc Dietrich, Emily Dickinson, Carlo Collodi, Boris Vian, Francesco Alberoni, Sylvia Plath, Primo Levi, Choderlos de Laclos, Etty Hillesum, Claire Malroux, Guy de Maupassant, Marie de Hennezel etc.

Mylène Farmer a produit sept albums studio, quatre albums enregistrés en concert, et un best of. 42 chansons ont fait office de singles que vous aimez peut-être...

• 1986 - Cendres de lune (Maman a tort, Plus grandir, Libertine, Tristana)
  
• 1988 - Ainsi soit je… (Sans contrefaçon, Ainsi soit je…, Pourvu qu’elles soient douces, Sans logique)
  
• 1989 - En concert (Allan (live), Plus grandir (live))
  
• 1991 - L’Autre… (Désenchantée, Regrets (en duo avec Jean-Louis Murat), Je t’aime mélancolie, Beyond my control)
  
• 1995 - Anamorphosée (XXL, L’instant X, California, Comme j’ai mal, Rêver)
  
• 1997 - Live à Bercy (La poupée qui fait non (live), Ainsi soit je (live))
  
• 1999 - Innamoramento (L’Âme-Stram-Gram, Je te rends ton amour, Souviens-toi du jour…, Optimistique-moi, Innamoramento)
  
• 2000 - Mylenium Tour (Dessine-moi un mouton (live))
  
• 2001 - Les Mots (Best of) (Les Mots (En duo avec Seal), C’est une belle journée, Pardonne-moi, Que mon cœur lâche, L’histoire d’un fée, c’est…)
  
• 2005 - Avant que l’ombre… (Fuck Them All, Q.I., Redonne-moi, L’amour n’est rien…, Peut-être toi )
  
• 2006 - Avant que l’ombre… à Bercy (Avant que l’ombre… (live), Déshabillez-moi (live))
  
• 2008 - Point de suture (Dégénération, Appelle mon numéro)
  

:) j'ai tous ses albums, je l'aime beaucoup ! Un peu déçue par certaines chansons de son dernier album (Sextonik, entre autres ) mais il se laisse écouter;). Par contre je trouve qu'elle abuse sur le prix des places de concerts; dépenser 90 euros pour la voir pendant 2h me parait très exagéré, d'autant qu'elle n'est pas réputée pour sa justesse en live

Sabot de Vénus a écrit:

Les textes de Mylène Farmer, souvent basés sur le symbolisme, sont imprégnés de thèmes récurrents comme le sexe, la mort, la religion ou l’amour et contiennent souvent des influences cinématographiques, historiques, musicales mais aussi et surtout littéraires : Etty Hillesum

Sabot de Vénus, pourrais-tu mettre ici le texte de la chanson qui évoque Etty Hillesum?...Ou le lien pour pouvoir l'écouter?

Merci...

J'avoue, Mylène a plutôt tendance à m'énerver, je ne sais pas la voir autrement qu'un simple produit marketing, un bon produit qui marche bien et qui ne se renouvelle jamais

Pourtant elle a essayé de se renouveller sur son dernier album (les titres sont en majorité électro, bien qu'il y ait toujours le quota de ballades sirupeuses de service ). Mais pour le produit marketing, tu n'a pas tort, en effet :/

coline a écrit:

Sabot de Vénus a écrit:

Les textes de Mylène Farmer, souvent basés sur le symbolisme, sont imprégnés de thèmes récurrents comme le sexe, la mort, la religion ou l’amour et contiennent souvent des influences cinématographiques, historiques, musicales mais aussi et surtout littéraires : Etty Hillesum

Sabot de Vénus, pourrais-tu mettre ici le texte de la chanson qui évoque Etty Hillesum?...Ou le lien pour pouvoir l'écouter?

Merci...

Je ne suis pas Sabot de Vénus, mais voici :
https://www.youtube.com/watch?v=yjIRmKFMJnk
("Ange, parle-moi")

Elle s'est aussi inspirée de Primo Levi - pour rester dans le sujet - avec Souviens-toi du jour : "Et si c'est un homme..."

[Our body, Mylène Farmer...]


Si j'intitule mon post ainsi, c'est que je sors du spectacle de Mylène Farmer - auquel je retourne ce soir - et qu'à son entrée sur scène, Mylène et ses danseurs portaient des costumes d'écorchés. Certains ressemblaient beaucoup aux corps plasticinés que j'avais eu la chance de voir avant que ne soit lâchement interdite cette exposition, "Our Body"... Vous en avez peut-être parlé ici, j'irai voir...

Quelques clins d'oeil sur un écran géant font monter la pression :

le public l'attend, et elle descend les marches du tombeau (dans lequel elle entrera à la fin du spectacle) pour nous chanter "Paradis inanimés".
Deux grands squelettes articulés se dressent comme des statues ; à l'arrière plan, des multitudes de casiers avec des femmes nues et livides (ce qui m'a rappelé aussi l'univers d'un artiste belge qui m'est cher, Dawamesk...)





C'est d'une grande qualité... Je voudrais convaincre les gens qui ne voient cette artiste que de loin, comme une simple artiste de variétés : elle est plus que cela. Chacune de ses chansons transpire de références littéraires, picturales... Son univers musical est rempli de littérature...


Il faut vraiment se pencher sur son cas, croyez-moi...

A ce soir, Mylène! :)

[J'ai mis ton message ici, tant qu'à faire, autant alimenter le fil de l'artiste]

Kashima a écrit:

[Our body, Mylène Farmer...]


Si j'intitule mon post ainsi, c'est que je sors du spectacle de Mylène Farmer - auquel je retourne ce soir - et qu'à son entrée sur scène, Mylène et ses danseurs portaient des costumes d'écorchés.

Kashima, fan absolue de Mylène!...
Merci d'avoir parlé des spectacles!

De rien...
Oui, fidèle et de longue date...
Et encore, je me suis retenue de parler du deuxième soir dans la fosse!

Bon alors... Ben oui je suis allé voir pour la première fois le phénomène Mylène Farmer à Douai! Intrigué par les quelques images assez impressionnantes entrevues de son précédent spectacle et par l'hystérie collective qui la place en tête des ventes en France.

Elle ne m'est pas non plus complètement inconnue évidemment. Ado j'aimais bien son univers gothico-mélancolico-morbido-kitsch et ses plagiats des grands écrivains et poètes romantiques de Baudelaire à Edgar Poe ou Emily Dickinson ... Un peu de mystère, un peu d'érotisme, un peu de spleen existentiel... Pourquoi pas? Elle chante sur Virginia Woolf, paraphrase Verlaine, Reverdy ou donne une version intégrale de l'Horloge de Baudelaire... C'est très pré-fabriqué, beaucoup moins authentique qu'elle ne voudrait le suggérer mais la recette fonctionne et des nouvelles générations d'ados continuent à l'aimer alors que les quarantenaires (nombreux dans la salle), fans de la première heure, lui restent fidèles. Routier sympa, ado gothique ou jeune homo en transe, ils sont tous là pour admirer leur déesse.

Je passe sur la musique qui reprend depuis 25 ans les mêmes recettes déclinées à l'infini. Litanies entêtantes, sortes de contines gentiment perverses dont quelques titres ne sont pas complètement sans intérêt pour être honnête (Rêver, Souviendrons nous de nous, Avant que l'ombre...). Je préfère d'ailleurs ses chansons "suicidaires" aux tubes habituels plus basiquement rythmés et pas d'une modernité renversante...

Me voilà donc au milieu de la foule en délire et ce qui m'a intéressé est à l'évidence la qualité du show visuel qui s'est révélé assez impressionnant.

Kashima a évoqué cette ouverture originale avec l'oeil de Mylène s'ouvrant et se fermant sur des nappes synthétiques mélancoliques de plus en plus puissantes et tétanisantes. Un amateur a réussi à filmer ça assez bien même si le son est très mauvais... L'iris se dilate puis nous voilà absorbés dans un trou noir qui semble nous conduire tout droit en Enfer. Tout le reste du spectacle se fera dans cette ambiance de fin du monde avec squelettes géants, flammes infernales, danseurs écorchés... C'est efficace et plutôt beau. Mention au dernier tableau avec ses projections vidéos de flammes jaillissantes de part et d'autre de la scène qui m'ont presque rappelé le travail de Bill Viola sur Tristan et Isolde. C'est dire!



Vous pouvez démarrer à 2'43... Ouverture du concert

Je suis tranquille pour 10 ans mais je ne me suis pas ennuyé et ça m'a permis de percevoir les progrès colossaux de la pyrotechnie de tels spectacles populaires. C'est du haut de gamme dans le genre... (et j'ai pourtant vu pas mal de concerts de musique électronique assez spectaculaires de The orb à Plaid en passant par Amon Tobin ou Underworld...).

J'espère que Kashima pourra venir échanger avec toi à propos de ce concert qu' elle a vu plusieurs fois...

Va pour le visuel et quelques titres qui passent... mais alors bravo de t'être fait tout un concert au milieu d'hysteriques...

J'ai lu le résumé de Marko (que je trouve très juste).
Je repasserai en parler avant de partir en vacances - je l'ai revue récemment à Lyon.
A plus tard...

Queenie a écrit:

Va pour le visuel et quelques titres qui passent... mais alors bravo de t'être fait tout un concert au milieu d'hysteriques...

Je l'ai quand même joué pépère en me mettant dans les gradins avec les autres quarantenaires Ambiance plutôt bon enfant qu'hystérique vu d'en haut, avec effort presque collectif pour se lever au moment des "tubes" incontournables: Désenchantée (tout le monde en coeur: "Je suis d'une généraaaaaaaaa tion! désenchantée!) ou le récent C'est dans l'air (rigolo mais on est pas loin de la danse des canards quand même!).

Pour l'hystérie il fallait aller dans la fosse et là ça tombait comme des mouches avec les branquards du service de secours qui passaient leur temps à faire la navette. Le plus drôle c'est qu'en approchant de la sortie les "victimes" faisaient signe de s'arrêter pour ne pas manquer ce qui passait sur l'écran géant. J'adore!

Juste un peu frustré que les larmes de Mylène n'aient pas coulé davantage sur Rêver ou Souviendrons nous de nous. Les fans la devançaient pourtant en criant avant même qu'elle ait émis les premiers signes fatidiques : "Mylène on t'aime!". Et c'est là que je réalise l'état dans lequel doivent se trouver les fans de Michael Jackson...