Alejo Carpentier [Cuba]

Merci pour ce beau commentaire, Bédou, qui me rappelle à quel point j'ai aimé ce livre, et qu'il faudrait vraiment lire de nouveau cet auteur...

Pour la fin, elle est volontairement ouverte et permet différentes interprétations. Pour moi, c'était un peu le conflit nature-culture, le personnage retrouve la capacité à créer dans la nature, mais ne peut la concrétiser sans papier (culture). Mais après son voyage dans la civilisation, la nature le rejette. Je ne suis pas sûre qu'il garde sa capacité à créer revenu dans son monde, happé par le quotidien et son mode de vie. C'est l'équation impossible, entre la nature (une sorte d'âme incontournable) et tout ce qu'apporte "la civilisation". Mais ma lecture date un peu, et je n'ai pas la livre. Et je pense qu'on peut voir d'autres choses dans cette fin.

oui Arabella ta fin me parait la plus plausible, sauf si on croit fort aux utopies, mais qui ne restent souvent qu'en l'état d'utopies (même si nous en avons le besoin l'envie)

merci !

je vais finalement m'y mettre et pour cela : passer chez ma libraire ce matin même en priant que je puisse me procurer "Le partage des eaux".....
--- voilà, je l'ai acheté, je l'ai trouvé dans la collection folio...

un bon achat Chamaco ! je pense qu'il te plaira !

Bonne lecture Chamaco, j'espère que tu vas aimer. C'est un livre qui m'a fortement marqué.

j'attend avec impatience d'avoir terminé "le testament de Lapérouse" pour commencer celui ci, vous m'avez mis l'eau à la bouche...

Chamaco qui lit Carpentier ... Je vais suivre
Moi je me rappelle bien du Siècle des Lumières que je conseille évidemment

GrandGousierGuerin a écrit:

Chamaco qui lit Carpentier ... Je vais suivre
Moi je me rappelle bien du Siècle des Lumières que je conseille évidemment

je serai tres humble devant cet auteur, t'inquiètes...Ce qui m'interesse chez cet homme c'est la description de la nature, je ne connais pas le Venezuela ni la forêt vierge, que par bribes j'ai entrevue dans son livre, les forêts cubaines ne sont plus vierges depuis longtemps quoiqu'il existe encore beaucoup d'endroits à l'abri du tourisme, préservés qu'ils ont été par le manque de capitaux et le régime qui depuis plus de cinquante ans modère les appétits. Carpenter m'interesse aussi car en ce moment j'ai des envies de Costa Rica...

le "Partage des Eaux"

C'est le premier roman que je lis de cet auteur, une découverte, on peut trouver ses bouquins à Cuba, je les ai croisés en librairies mais je n'avais pas été tenté par l'achat, ce sont vos notes de lectures qui m'ont appâté tel un "gobi" comme on dit à Marseille
j'en suis au début et il s'est passé une chose bizarre : les premières pages ne m'ayant pas accroché, ce deballage d'ennui risquant d'être communicatif, j'ai repris vos commentaires en me disant que peut être devrai-je me rendre directement aux passages concernant la forêt tropicale. Mais entretemps un passage m'a retenu, celui où le Conservateur lui fait entendre un disque d'oiseau, le questionne et où le héros explose de colère, et là j'ai ressenti de l'interet pour le récit de l'auteur, sa langue, ses phrases ont un rythme envoutant, ce rythme que je suppose vous avez dû ressentir pour en parler avec affection...
Donc, c'est dit, je continue...

persévère !

et attention le "gobi" tu sais qu'ici il y aura beaucoup d' "esques" pour t'appâter !

Bédoulène a écrit:

persévère !

et attention le "gobi" tu sais qu'ici il y aura beaucoup d' "esques" pour t'appâter !

C'est vrai que le début du roman est difficile à appréhender, la syntaxe est très ramassée, je n'ai pas toujours eu l'impression de comprendre où voulait en venir le narrateur, avec ses problèmes de cantatrice et cette espèce de rage qu'il n'arrive pas à exprimer ; mais je crois qu'il faut lire ce début avec un regard un peu narquois et se laisser tranquillement guider vers la forêt !

bonne lecture Chamaco ! je t'envie de découvrir ce roman !

Comment faire la synthèse d'un récit qui fourmille de centaines de pistes qui mènent chacune au rêve et à l'imagination..?
Je ne puis pour l'instant que jeter quelques impressions de lecture :
j'ai relevé des passages étranges dont celui des réverbères qu'il énumère un par un en les situant comme des ornements d'édifices religieux, civils ou administratifs dans une graduation initiatique.
Son rapport aux femmes égoïste et un rien macho :"aussi me repliai-je sur moi-même bien décidé à jouir seul de tout ce qu'on pourrait voir, oublieux de ma compagne, même si elle sommeillait sur mon épaule en poussant des soupirs pitoyables."
Les passages sur une révolution suggérèe plus que vécue. Cette suite d'évènements qui progressivement le mène vers la forêt comme un tronc d'arbre au fil d'une rivière. Sa rencontre à un arrêt d'autocar sur une route de montagne avec une femme assise sur une borne, en état d'inanition qui l'implore de ne pas la laisser mourir à nouveau.

dans mon souvenir la compagne n'était pas celle à emmener dans cette nature !

Bédoulène a écrit:

dans mon souvenir la compagne n'était pas celle à emmener dans cette nature !

à ce que j'ai lu jusqu'à present se profile en effet l'affirmation de ton ressenti, en fait je pense que s'étant embarqué dans une aventure où il n'envisageait pas de penetrer trop avant dans le pays, amener Mouche avec lui c'était un peu des vacances, mais la succession d'évènements semblent en effet l'éloigner d'elle, éternelle question du partage des rêves dans un couple...