Jean-Louis Fournier

Aériale a écrit:

Citation :

Peut-être n'est-il pas si sincère, peut-être se force t'il...
Qui sait?

Il a réussi à m'avoir en tout cas...

Moi aussi j'ai été embarquée directement. Je crois que de toute façon la question n'est pas de savoir s'il est sincère car même s'il s'agit d'une expérience qui le touche personnellement ce lire est dela littérature et c'est également pour cette raison que cela fonctionne car c'est bien écrit.
Et puis souvenez-vous de ce qu'il écrit p. 136 "Ce que le maître de maison attend de moi, c'est de faire rire. Exercice périlleux, mais j'ai fait de mon mieux."
Je l'ai peut-être déjà écrit comme dit l'autre "hâtons nous d'en rire avant que d'en pleurer".

Madame B. a écrit:

Moi aussi j'ai été embarquée directement. Je crois que de toute façon la question n'est pas de savoir s'il est sincère car même s'il s'agit d'une expérience qui le touche personnellement ce lire est dela littérature et c'est également pour cette raison que cela fonctionne car c'est bien écrit.

voilà, oui.
Il a réussit à amener un peu de poésie dans une destinée tragique et c'est déjà ça!

Citation :

Et puis souvenez-vous de ce qu'il écrit p. 136 "Ce que le maître de maison attend de moi, c'est de faire rire. Exercice périlleux, mais j'ai fait de mon mieux."
Je l'ai peut-être déjà écrit comme dit l'autre "hâtons nous d'en rire avant que d'en pleurer".

Tout à fait. Ou celle-ci de je ne sais plus qui:
"La vie est trop triste pour être prise au sérieux".

C'est ce que je me dis souvent, forçons nous de donner l'exemple pour au moins tenter d'y croire...

un article pas très gentil sur Libération ici
A chacun de se faire sa propre opinion..

Le lien de l'émission "Café litteraire" du 31 octobre dans laquelle Jean-Louis Fournier présente son livre et où on l'interroge beaucoup sur son humour.

http://programmes.france2.fr/cafe-litteraire/index.php?page=article&numsite=1487&id_rubrique=1490&id_article=3218

J'avais raté l'interview de Fournier.
"J'ai survécu à ce véritable drame en plaisantant...Il ne faut pas se leurrer, quand on plaisante sur les choses, c'est parce qu'on est très malheureux. Ce n'est pas parce qu'on plaisante dessus qu'on est guéri..."

Marie a écrit:

Citation :

Mais il fait comme si

C'est justement ça... Il fait ce que l'on attend ( ce que lui même s'impose..) qu'il fasse. Et ça sonne mal, enfin à mon avis...
Faudrait transporter sur le fil, et je réfléchirai ( si, ça m'arrive!) à ce qui m'a gênée... Peut être aussi le succès important.La sélection pour le Goncourt . Le côté: voyez comment on peut parler de tels drames avec humour ( il en a, c'est vrai..) , ça rassure tout le monde! Parce que personne ne veut vraiment voir le torrent de larmes qu'il y a derrière. En fait, ce n'est pas le livre que je n'aime pas. C'est d'une part le style qu'il s'impose parce qu'il ne sait être que comme cela,qu'il veut- il l'écrit-se prouver qu'il est capable d'en rire- et d'autre part peut être un côté politiquement correct , de leçon..Je ne sais pas..
Par exemple , la mort de l'aîné à la suite d'une intervention chirurgicale sur sa scoliose. Le " trois jours plus tard, il meurt droit;". Bon, ça, ce sont les traditionnelles plaisanteries de carabins. Sauf que très vite il ajoute " Il ne faut pas croire que la mort d'un enfant handicapé est moins triste. C'est aussi triste que la mort d'un enfant normal.
Elle est terrible la mort de celui qui n'a jamais été heureux, celui qui est venu faire un petit tour sur Terre seulement pour souffrir.
De celui-là, on a du mal à garder le souvenir d'un sourire."

Ca, c'est vraiment ce qu'il pense. Mais tout de suite, il repart avec un côté forcé de tiens, qu'est ce qui pourrait bien faire rire le lecteur... Je crois que c'est ce côté forcé que je n'ai pas aimé..

Houla, ce n'est pas le bon fil, il y aura un GM ( gentilmodérateur) qui pourra transférer? Merci

Il est terriblement lucide. Je n'ai pas lu le livre mais dans son entretien, il ne cache pas son "torrent de larme" mais il en parle avec beaucoup de pudeur. Une grande lucidité et un exposé de son moyen de défense. Très touchant et très sincère. Ce qui ne ressort peut-être pas à la lecture du livre. Puis, comme il le dit, ce qui est le plus important et beaucoup plus grave, c'est que les enfants handicapés ne voient pas beaucoup de gens qui rient. Je crois qu'il a écrit ce livre un peu pour eux parce qu"'il faut leur laisser le luxe de nous faire rire". Un hommage à ces enfants qu'on ne montre pas etc. parce qu'il veut, par son témoignage, changer le regard des gens et aussi le comportement des gens.

mimi a écrit:

Le lien de l'émission "Café litteraire" du 31 octobre dans laquelle Jean-Louis Fournier présente son livre et où on l'interroge beaucoup sur son humour.

merci pour le lien Mimi! je le regarde juste après...

Citation :

J'avais raté l'interview de Fournier.
"J'ai survécu à ce véritable drame en plaisantant...Il ne faut pas se leurrer, quand on plaisante sur les choses, c'est parce qu'on est très malheureux. Ce n'est pas parce qu'on plaisante dessus qu'on est guéri..."

Je la trouve très belle cette phrase. Et si juste!

Et voilà, pendant ma pause déjeuner, j'ai fini Où on va, Papa ?

Même si le livre est très beau, très bien écrit, je l'ai trouvé beaucoup moins touchant que l'interview que j'ai vu chez Daniel Picouly...

Parfois, j'avoue même avoir été "choqué" de certaines scène que Jean-Louis Fournier essaye de faire passer par le rire...
Je rejoins un peu Marie, c'est vrai que j'ai eu l'impression que JLF se sentais obligé de rire de la situation...

Ca reste un bon livre, mais honnêtement je pense que d'autres livres de la rentrée méritent le prix Goncourt plus que lui (Une éducation libertine par exemple)...

Malorie a écrit:

Ca reste un bon livre, mais honnêtement je pense que d'autres livres de la rentrée méritent le prix Goncourt plus que lui (Une éducation libertine par exemple)...

Je suis tout à fait d'accord là-dessus Malorie.
Une éducation libertine correspond à un vrai travail d'écrivain, une recherche, une inspiration qui ne peuvent être comparées à celui-ci, censé relier plutôt des réflexions ou anecdotes personnelles sur un sujet resté tabou jusqu'à présent.

Par contre je suis à l'exacte opposé sur le reste de ton post
je l'ai trouvé moins touchant dans l'interview (parce qu'il s'y révèle moins aussi forcément) quoique finalement assez en phase avec l'image qu'il donne de lui dans le livre...

J'ai lu aujourd'hui "Où on va papa". J' ai lu avec attention ce témoignage. Je n'ai pas ressenti le fait qu'il puisse se forcer à sourire de la situation. Je pense que l' humour peut permettre de vivre avec des situations trop douloureuses ou de survivre avec un souvenir pénible (la provocation également peut servir de bouclier: je pense aux phrases lancées à la femme de ménage). Le ressenti collectif me rappelle les questionnements autour du film de Roberto Benigni "La vie est belle".

j'ai toujours aimé les livres de Jean Louis Fournier, j'aime la façon qu'il a de raconté sa vie avec beaucoup d'humour. J'ai donc lu logiquement Où on va papa? Peut être par ce que le contexte me parle et les sujets abordés aussi tel que l'handicap, être une toute jeune maman( mon fils à un mois et demi) je n'ai pas vu ressortir son humour légendaire seule sa souffrance, sa culpabilité et ses rêves brisés en sont ressortie. J'ai trouvé aussi qu'il décrit très bien aussi notre regard sur le monde de l'handicap. Qui n'a jamais été gêné finalement devant une personne différente et d'autant plus en fauteuil roulant? J'ai beaucoup aimé ce livre et j'ai vraiment apprécié sa démarche qui, je pense, est avant tout une démarche égoiste de la part de l'auteur, une forme de pardon.

Où on va papa ?



Je l'avais acheté pour l'offrir puis finalement je l'ai gardé !

C'est magnifique ! J'ai été entre rires et larmes tout au long de la lecture. C'est parfois atroce son humour mais j'ai adoré. Je crois que c'est une manière de ne pas sombrer dans le pathos, de justement essayer de garder tout de même la tête hors de l'eau.
D'ailleurs, les remarques percutantes du départ font place peu à peu aux regrets ...
Regrets d'un père de ne pas avoir partagé suffisamment de choses avec ses enfants mais aussi culpabilité d'avoir donné 'une vie qui ne fut que souffrances'.

Un petit livre fort.

Citation :

Ma fille marie a raconté a ses camarades d'école qu'elle avait deux frères handicapés. Elles n'ont pas voulu la croire. Elles lui ont dit que ce n'était pas vrai, qu'elle se vantait.

J'ai adoré " où on va papa " [u] !

C'est un livre à la fois très touchant et très drôle ..... / ...
Ceux qui ne l'ont pas lu , c'est une chose à faire en vitesse ! En plus ce livre se lit relativement vite !

Il est super bien !

little devil a écrit:

J'ai adoré " où on va papa " [u] !

C'est un livre à la fois très touchant et très drôle ..... / ...
Ceux qui ne l'ont pas lu , c'est une chose à faire en vitesse ! En plus ce livre se lit relativement vite !

Il est super bien !

Il a l'air de faire l'unanimité chez ceux qui l'ont lu par ici...
J'attends sa sortie en Poche...

J'ai souri souvent, me suis dit "quel culot", bravo !
et puis il y a cette culpabilité confessée, cette tendresse débordante qui fait que les portraits de Mathieu et Thomas seront présents longtemps et peut être même toujours...

Le succès fait des jaloux alors il y a ici ou là des coups de griffes indignes de leur auteur..... Certains ont osé parler d'hypocrisie....
le "milieu littéraire" n'est pas meilleur qu'un autre....