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| Tom Wolfe | |
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Auteur | Message |
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FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
| Sujet: Re: Tom Wolfe Sam 23 Oct 2010 - 20:23 | |
| Je vais commencer Le bûcher des vanités. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Tom Wolfe Sam 23 Oct 2010 - 22:13 | |
| bonne lecture ! c'est un récit que j'ai beaucoup aimé ainsi que CHarlotte Simmons | |
| | | FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
| Sujet: Re: Tom Wolfe Mer 17 Nov 2010 - 13:51 | |
| Titre : Le bûcher des vanités Auteur : Tom Wolfe Editeur : Le livre de poche Nombre de pages : 922 Quatrième de couverture : "Tom Wolfe devrait devenir aussi la coqueluche du public français, et son Bûcher des vanités la plus sinistre, la plus drôle, la plus juste des présentations de la vie new-yorkaise. Il s'avale avec un plaisir qui ne se dément pas." Nicole Zand, Le Monde.
"Le roman choc de Tom Wolfe. Où il est question de la chute d'un gagneur de Wall Street. Sur fond de convulsive fresque new-yorkaise. Vraiment saisissant !" Jean-Louis Kuffer, Le Matin.
"Succès phénoménal aux États-Unis, voilà un pavé qui n'a pas fini de ricocher !?C'est « the » roman encore jamais écrit sur cette ville et ses épicentres mondialement nerveux : la Bourse et les conflits raciaux, l'argent, la politique, la presse, la justice, le courage et la lâcheté, du grand spectacle en cinémascope." Véronique Le Normand, Marie-Claire.
"Cauchemardesque, fascinant, drôle et passionnant, Le Bûcher des vanités s'impose sans doute comme le livre qu'il faut avoir lu sur ce qui est aujourd'hui la « ville moderne » par excellence. Patrick de Jacquelot, Les Échos.N'auriez-vous les moyens ou le temps de n'en lire qu'un seul, que ce soit ce Bûcher des vanités, cet incendie de mots éclairant la nuit contemporaine." Jean David, V.S.D. Mon avis : Ce livre est, à mon avis, un des meilleurs de la littérature contemporaine. Avec ses descriptions précises qui partent dans tous les sens, Tom Wolfe nous présente au fil des pages les personnages mis en situation, mais pas seulement. L’auteur nous livre aussi et surtout un tour d’horizon complet des milieux professionnels tels qu’ils apparaissent dans la pratique, vus de l’intérieur. On suit les activités professionnelles du personnage principal, Sherman Mac Coy, vendeur d’obligations de Wall Street, les journées professionnelles des juges, des avocats, des policiers, des journalistes, des hommes politiques… Tout y passe, la description de leurs faits et gestes, mais aussi et surtout la cuisine interne, le pourquoi de leurs décisions, les petits arrangements entre « amis » qui alimentent la « Banque des services rendus » sans laquelle le système judiciaire se gripperait. À la manière de Balzac ou de Zola, Tom Wolfe nous décrit aussi les manières de s’habiller et surtout de parler – les accents – de tout ce petit monde selon qu’il soit de telle ou telle origine ou classe sociale.
Au début du livre, on vit avec Sherman Mac Coy dans son appartement de Park Avenue et l’on rit de sa maladresse. La description de sa gaffe commise dans une cabine téléphonique, en bas de chez lui, alors que la pluie redouble d’intensité et que son chien tire comme un forcené sur sa laisse nous arrache des éclats de rire. Puis, peu à peu, on est attendri par cet homme engoncé dans sa petite vie bourgeoise qui essaie à la fois d’être un père modèle et d’exister aux yeux de son épouse et de sa maîtresse. Il s’est fabriqué un petit monde et ses mouvements sont réglés comme sur du papier à musique.
Oui, mais voilà, par ambition, des hommes politiques, des acteurs du monde judiciaire et journalistique vont l’attraper dans leurs filets et le broyer sans complaisance. Et au fil des pages on se demande si Sherman Mac Coy le mérite vraiment ? Evidemment non. Et c’est pourquoi on souffre avec lui. Le seul crime qu’il ait commis est de s’être perdu dans le bronx un jour qu’il revenait de chercher sa maîtresse de l’aéroport. Et, sous l’effet de la peur, de la peur panique, il saute de sa voiture, sa maîtresse prend le volant et dans un geste désespéré pour se sortir d’un mauvais pas imaginaire, sa maîtresse percute un jeune noir qui tombe dans le coma le lendemain. C’est elle qui conduisait. Oui, mais la victime a eu le temps de retenir une partie du numéro de la plaque minéralogique et c’est sa voiture à lui, Sherman Mac Coy.
Et, à nouveau, on le voit s’empêtrer dans sa maladresse. Les Mercedes avec ce bout de numéro de plaque minéralogique se comptent par centaines à New York. Les policiers qui mènent l’enquête viennent le voir par routine. Mais Sherman Mc Coy les reçoit sur la défensive et cela éveille les soupçons des flics. Ensuite, tout s’enchaîne. La victime est un noir du bronx, un brave étudiant et le « coupable » un millionnaire de Wall Street qui l’a écrabouillé avec sa Mercedes et s’est enfui, le laissant sur le carreau. L’occasion est trop belle. L’affaire se transforme en un combat de classes, un combat de races. Et tout le monde va y trouver son compte : le prêtre local, les politiques, les juges, les avocats, tout le monde sauf Sherman Mac Coy qui, humilié dans un monde judiciaire trop féroce pour lui, cherche désespérément une marque de sympathie, un appui parmi tous ces gens qui ne pensent qu’au bénéfice qu’ils pourront tirer d’une affaire si emblématique. Même son avocat le dépouillera en lui faisant croire qu’il va l’aider à s’en sortir…
On s’identifie pleinement à ce personnage parce que l’on n’a aucun mal à se mettre à sa place. N’importe qui, au volant de sa voiture, dans un moment de panique, dans une rue sombre, peut accélérer sans mesurer ni même être conscient des conséquences de ses actes. Et au fil des pages on se souvient de cette gaucherie de la cabine téléphonique du début. On le voit répéter encore et encore les erreurs d’un homme foncièrement bon, empêtré dans une situation qui le dépasse, abandonné par ses proches, criant au secours à sa manière en attendant toujours de voir la fin de ce cauchemar, comme si tout ceci ne pouvait pas vraiment lui survenir, lui le « Maître du monde » comme il aimait à se qualifier au début du livre, lui qui fait gagner des millions à sa banque d’un simple clic de souris d’ordinateur.
Evidemment, tous ces événements personnels vont avoir des conséquences néfastes sur son activité professionnelle. Il va multiplier les erreurs et finalement tout avouer à ses supérieurs avant que le scandale n’éclate, attendant de voir ses « amis », ceux pour qui il a mobilisé tous ses efforts, le réconforter, l’appuyer, lui dire « tu peux compter sur nous ». Mais ces mots ne viendront pas. Et, à l’instar du milieu judiciaire, présenté comme fait d’atomes égoïstes et cruels, son mode professionnel le décevra aussi.
Cette descente aux enfers prend du temps. Il faut tourner beaucoup de pages. D’aucuns diront que c’est trop lent et fermeront le livre. Paradoxalement, pour moi qui ai adoré le livre, cette lenteur m’a aussi été pénible. Et non pas parce qu’il ne se passait rien. Au contraire, il se passait trop de choses ! Et, m’ayant identifié totalement au personnage, j’ai souffert tous ces petits affronts, toutes ces humiliations, ce harcèlement constant des journalistes… Et c’est cette avalanche d’épreuves vécues en même temps par Sherman Mac Coy et par le lecteur qui fait, à mon sens, tout le caractère insoutenable mais magnifique de cette œuvre.
On a aussi l’impression que Sherman souffre plus que nous ne souffrions nous même confrontés à la même situation. Parce que Sherman Mac Coy cumule les circonstances aggravantes : sa gaucherie, sa situation confortable, son destin qui s’est déroulé jusque là sans accroc et qui ne l’a pas préparé à se battre dans cette jungle impitoyable qu’il découvre dans la situation la plus incommode que l’on puisse imaginer. Il apparait comme le parfait coupable, riche et insouciant, coupable d’un fait qui sera exagéré pour en faire un exemple, pour démontrer qu’un homme blanc et riche ne peut pas impunément écraser un noir pauvre, l’abandonner à son sort, puis s’enfuir en toute impunité, comme si rien ne s’était passé. Et c’est ce qui est le plus paradoxal et le plus intéressant dans ce livre. C’est au nom de valeurs supérieures d’égalité et de justice que tous ces petits magouilleurs du monde judiciaire, politique, et journalistique le cloueront au pilori, lui qui finalement est le plus innocent, lui qui n’était même pas au volant de cette Mercedes noire, une nuit dans le bronx… Mon explication du titre :« Le bûcher des vanités », traduction littérale de « The bonfire of the vanities ». Sherman Mac Coy est cloué au pilori, il est brûlé en place publique. À mon sens, ce sont les vanités des acteurs du monde judiciaire, politique et journalistique qui alimentent le feu du bûcher. Cet excellent titre est donc des plus appropriés. Les plus :- Descriptions des lieux, des professions vues de l’intérieur, des travers de tel ou tel groupe social (habillement, façon de parler, de se comporter, de penser). - Descriptions des personnages qui permettent au lecteur de s’y identifier totalement. - En une phrase, Tom Wolfe résume le paradoxe des situations. Exemple : « Donc, Sherman qui était venu pour virer son avocat lui signa un chèque de 75 000 $ ». - Beaucoup d’humour, on trouve même une blague ! Les moins :- Des récapitulatifs de ce qui s’est passé jusque là présentés sous forme d’articles de journaux. Ils alourdissent le récit inutilement. - Après tant de pages, la répétition des expressions propres à l’auteur que l’on trouvait géniales en début de lecture finissent par lasser. - Quelques expressions galvaudées. Un problème de traduction ? Ma note : 10/10 Gros coup de coeur ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Moi, Charlotte Simmons Jeu 29 Sep 2011 - 14:08 | |
| Moi, Charlotte Simmons Charlotte Simmons, belle, hypra intelligente, qui entre dans la fantastique faculté Dupont. Seulement elle est plouc, elle a un accent de campagnarde, et elle est trop sérieuse. Mais elle est attirée par le monde des paillettes... et des beaux gosses. Un peu déçue au final par ce livre. Wolfe maintient une sorte de distance cynique avec ses personnages qui ne m'a pas permis de complètement les suivre. En plus, ils sont tous excessivement caricaturaux, et assez ennuyeux. Ce livre est un prétexte à casser du sucre sur les Grandes Écoles, sur l'argent facile, le sexe n'importe comment, la drogue, sur les petits péteux, et sur l'humain corruptible, égoïste, ambitieux. C'est louable, mais c'est dommage parce que ça perd vraiment de l'humanité nécessaire à en faire un fantastique roman. Cela dit, ça se lit très bien, on a envie de savoir comment Charlotte va se démêler entre tous ses courtisans (gros comme un caillou dans la chaussure : elle plait à trois gars comme trois catégories d'étudiants : le cool friqué, le sportif pas si con, l'intello revanchard) et ses études. La fin est franchement pendable à 3000km et c'est une Happy End qui laisse planer un rictus bien cynique et plein de misanthropie. Moi, Charlotte Simmons, est un bon livre, parce que bien écrit, avec tout plein de choses que j'ai aimé (re)découvrir : l'univers des jeunes en faculté américaine, mais avec trop d'intentions pamphlétaires derrière qui débordent sur l'histoire et grossissent tant le trait qu'on a l'impression de lire une caricature. J'en attendais un peu plus de finesse, tant pis. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Tom Wolfe Jeu 29 Sep 2011 - 14:13 | |
| J'espère que tu vas courir t'acheter un jean Diesel ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tom Wolfe Jeu 29 Sep 2011 - 14:59 | |
| Spas un peu passé de mode maintenant ? | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Tom Wolfe Jeu 29 Sep 2011 - 15:14 | |
| chaipas
Pour en revenir à ton ressenti sur le livre, sachant que ma lecture remonte à quelques années, il me semble que ce qui m'avait frappée, c'est toute cette désillusion de Charlotte et de sa famille sûrement face à l'espoir sous forme d'ascenseur social que représentait l'accès à cette fameuse faculté. En fait de faculté renommée, c'est au contraire la plupart du temps un joli univers de débauche (erreurs des étudiants certainement rattrapés par papa-maman et leurs appuis) Une descente aux enfers de Charlotte qui a voulu faire comme les autres mais qui n'en avait pas les armes, constat amer d'une fracture sociale, malgré les accès par des bourses ou autres à ces universités prestigieuses. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tom Wolfe Jeu 29 Sep 2011 - 15:31 | |
| Hum. Oui, c'est vrai, pour la critique de l'ascenseur social, et des micmacs combines...etc... alors que l'envers du décor c'est déboires et débauches. Mais, c'est connu, vu et revu, et malheureusement Tom Wolfe s'il ne fait pas original dans le propos (pas bien grave ça) c'est surtout dans la forme, un peu trop brute et grossière. Je pense que ça pourrait faire un très bon film. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Tom Wolfe Jeu 29 Sep 2011 - 15:40 | |
| Il est possible que les livres de Tom Wolfe qui tiennent le mieux le coup soient ceux qu' il écrivit en tant que journaliste de Rolling Stone, L' Etoffe des héros et Le Gauchisme de Park Avenue, Acid Test. Je vais quand meme lire Le Bucher des vanités un de ces jours. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tom Wolfe Jeu 29 Sep 2011 - 15:42 | |
| Peut-être est-ce la longueur du livre qui "l'oblige" à faire des raccourcis un peu grossiers dans le caractère de ses personnages ? Après tout, Moi Charlotte Simmons ça fait 1000p. Mais Acid Test m'avait bien plus plu, c'est sûr. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Tom Wolfe Ven 10 Fév 2012 - 12:56 | |
| Un homme, un vrai Malgré toutes mes bonnes résolutions, ce livre va rejoindre ma riche LLA (liste des livres arrêtés). J'y ai mis de la bonne volonté, et j’ai tenu jusqu'à la page 300 (ce dont on peut conclure quand même qu’il n'a pas que des défauts…), Mais il en reste quand même 400… Tom Wolfe avait toutes les cartes en main pour m’enchanter : une description de l'Amérique dans tous ses excès, des personnages du Sud se croisant dans la ville d’Atlanta, un richissime promoteur immobilier parti de rien qui frémit d'angoisse sur ses millions à l'aube de la vieillesse, de multiples personnages pour présenter l'intrigue sous des angles divers… Seulement, trop, c'est trop. Tom Wolfe ne sait pas s’arrêter. Regardez-le, ses livres sont comme lui : en permanence en excès provocateur, dans la mise en avant superficielle. En tout cas en apparence car je crois que passé la forme, son discours est profond et intéressant. Il y a certainement, dans le personnage comme dans les livres, un fond de réflexion critique plutôt dérangeante, mais qui repose sur un récit excessivement foisonnant, trop brillant, trop riche, trop bavard, trop… trop…beaucoup trop lourd. Je me suis accrochée, et j'ai finalement craqué quand, pour nous convaincre de l’injustice sociale et de l'égoïsme des riches, Tom Wolfe nous décrit Conrad, un pauvre gars plutôt sympathique qui vient d'être licencié, qui vient de louper un entretien d'embauche, et qui, en plus, voit sous ses yeux sa voiture partir à la fourrière. Bon. C'est déjà assez insistant comme démonstration, mais en plus il faut bien comprendre que l'épisode fourrière sur 25 pages- oui j'ai bien dit 25 pages-, c’est longuet…Et ce n’est que l’un des épisodes de la mégalomanie descriptive insatiable de Tom Wolfe ; il jouit manifestement à se voir accumuler les détails, les énumérations, les choses bien vues, les noms propres, les situations extrêmes, les caractères hors du commun… Quelque chose qui cherche à m’en mettre plein la vue, de beaucoup trop mégalo pour moi, une démesure un peu autosatisfaite. (Si on aime ça, il a un réel talent) | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Tom Wolfe Ven 10 Fév 2012 - 14:32 | |
| C'est un livre qui, à la maison Igor avait été bien apprécié. Le coté "trop" peut être, on est bon public ici. Je garde le souvenir d'un certain manichéisme bien réjouissant dans cette histoire. Lu il y a déjà quelques années et affligé d'une mémoire quelque peu volatile j'aurais peine à argumenter mais l'impression générale est resté bonne. Meilleure que Moi Charlotte Simmons. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Tom Wolfe Ven 10 Fév 2012 - 14:58 | |
| Je comprends tout à fait qu'on puisse aimer, pas un mauvais livre, mais ce n'est pas pour moi | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Tom Wolfe Ven 10 Fév 2012 - 15:15 | |
| - topocl a écrit:
- Je comprends tout à fait qu'on puisse aimer, pas un mauvais livre, mais ce n'est pas pour moi
Les écrivains ont tendance à se gater quand ils connaissent le succès. Surtout les américains honnis ou adulés par les médias. En tout cas, j' avais trouvé les premiers livres de Wolfe brillants, caustiques et vraiment novateurs. Je pense au Gauchisme de Park Avenue et aussi L' Etoffe des héros... Je ne me souviens plus à partir de quand ça a dégénéré. Et quand j' ai commencé à me lsser... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Tom Wolfe Lun 29 Avr 2013 - 11:20 | |
| Bloody Miami - Citation :
- Une fresque de la vie à Miami dans les années 2010 où les Cubains règnent en maîtres. Tout le spectre social est représenté : un policier cubain exilé pour avoir sauvé un émigrant clandestin venu de La Havane, une jeune femme de 24 ans usant de ses charmes pour faire partie des classes privilégiées, un professeur haïtien, le rédacteur en chef d'un quotidien, etc.
Bloody Miami est un pavé, dans tous les sens de terme, de 600 pages, que le lecteur se prend en pleine poire, s'il ne demande pas grâce avant d'arriver au terme d'un ouvrage qui procure les mêmes sensations qu'une virée sur les montagnes russes. Tom Wolfe a enquêté pendant 5 ans dans tous les milieux de Miami avant de pondre ce roman vertigineux aussi excitant qu'agaçant. C'est que, tout en citant ses maîtres, Zola et Balzac, le loup blanc des lettres américaines ne conçoit pas la littérature comme un jeu innocent. Ce qu'il aime, c'est l'excès et les turpitudes de personnages plongés dans un bain acide, l'humidité de la Floride achevant de les rincer, physiquement et moralement. Le roman de Wolfe est moite et Chandon et le lire équivaut à se trouver coincé dans un shaker à cocktails. Secoué de bout en bout. Le grand sujet de Bloody Miami, c'est le communautarisme avec ses confrontations et ses haines qui ne sont pas loin de dégénérer en guerre civile. Les cubains tiennent la ville mais les oligarques russes ont débarqué. Haïtiens et wasps se contentent des miettes de ce melting pot mal digéré et brulant comme de l'acier en fusion, transformé par l'auteur en un gigantesque spectacle qui tourne au cirque absurde. Le livre est décapant et abonde en scènes d'anthologie mais, d'un autre côté, Tom Wolfe ne peut s'empêcher d'en faire des tonnes, se délectant d'onomatopées et usant d'une ponctuation en délire. Si l'on applaudit l'artiste qui, in fine, rassemble comme par miracle toutes les pièces de son puzzle narratif, il faut bien avouer que le livre est épuisant et qu'il donne parfois envie de le balancer par la fenêtre sans autre forme de procès. Sauf qu'il est terriblement tentant de savoir jusqu'où le dandy écrivain ira trop loin.
Dernière édition par traversay le Lun 29 Avr 2013 - 20:30, édité 1 fois | |
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