Virginia Woolf

Nezumi a écrit:

coline a écrit:

Merci Nezumi d'avoir donné le texte...sinon je n'aurais pas compris grand chose...

En fait c'était plus pour le timbre de sa voix que j'ai mis ce lien.

Oui oui j'avais bien saisi...Mais c'est encore mieux si l'on comprend un peu...

Sa voix très "nasale" et un peu pointue et sévère n'est pas très engageante mais c'est tellement émouvant d'avoir l'impression qu'elle nous raconte elle-même une histoire à l'oreille! Belle trouvaille Nezumi!

Marko a écrit:

Sa voix très "nasale" et un peu pointue et sévère n'est pas très engageante mais c'est tellement émouvant d'avoir l'impression qu'elle nous raconte elle-même une histoire à l'oreille! Belle trouvaille Nezumi!

J'ai trouvé très intéressant de l'écouter...mais sa voix ne m'a pas charmée vraiment...
En plus, je trouve qu'elle ne fait pas l'effort de s'appliquer à lire pour être entendue...Elle semble faire la lecture pour elle-même et va très vite, articule peu ...Ou alors c'est moi qui ai vraiment du mal avec l'Anglais (c'est possible!... )
Mais bon...son métier était d'écrire...et en cela elle excellait!...

Super trouvaille Nezumi.

So British la Virginia.

coline a écrit:

En plus, je trouve qu'elle ne fait pas l'effort de s'appliquer à lire pour être entendue...Elle semble faire la lecture pour elle-même et va très vite, articule peu ...

A ce propos, voilà les explications d'un archiviste de la British Library (qui vient d'éditer des CD d'enregistrements de grands auteurs, dont V.Woolf):

Citation :

The recording of Woolf is nothing like the interviews common on the radio today.

"She sounds a bit stuffy," Fairman says. "That's a feature of the very earliest radio ... programs that survive. They tended to be prepared talks, and the person would sit down — and no doubt dressed up very smartly — in front of a microphone and they would read off the page. And once you go beyond the Second World War, that just disappears, and we go over to interviews. And suddenly all these writers from the slightly later period, they sound like human beings, like you and I."

En gros si Virginia Woolf sonne un peu "guindé", c'est qu'elle est bien dans le ton des programmes radio d'avant-guerre. Il s'agissait de lectures très préparées, professorales. Ce n'était pas encore l'époque des interviews et de leur naturel.

Merci de ces précisions très importantes Nezumi...

coline a écrit:

Etoiledemer a écrit:

Cette femme écrivain, c'est du concentré de pensées... Et ce qu'elle dit est si juste. J'ai fini il y a une quinzaine de jour "Instants de vie" et un moment donné dans ma lecture j'ai aperçu cette femme comme si elle était là en face de moi à me regarder lire et à me dicter les mots que je lisais. C'était des sensations très agréables et sensibles à la fois. Je me suis sentie un instant très proche d'elle. J'étais à fond dans ses pensées...

J'ai eu exactement la même impression avec Les vagues...pas autant avec Vers le phare et La traversée des apparences...
Peut-être y ai-je été moins sensible au moment où je les ai lus...
Je tenterai Instants de vie...

J'ai entre les mains Instants de vie . Je découvre cet auteur. Début de lecture foudroyante , prenante.

Citation :

''Rires, larmes, vigueur et mélancolie, c'est une Virginia Woolf passionnée, ravagée par le passé qui se découvre ici. Une femme qui vit encore l'éros de l'enfance, ses courants libidinaux. Frustrations, élans, désirs, séductions précoces, répulsions, avidité du corps et des sentiments, repoussés par la mort, combattus par les vivants, tout déferle en ces pages et surtout les fantasmes. On n'oubliera pas les deux petite filles cachées sous la table entre les jambes des adultes, à parler de la queue des chats noirs, à rêver aux '' autres '' , qui n'étaient plus des frères et des soeurs, mais des êtres porteurs de couteaux "; ni les premières images d' "Une esquisse du passé "" , ces gros plans presque cinématographiques; le déshabillé blanc de la mère contre les fleurs de la passion, contre des pétales en forme de vulves, de coquillages, toutes ces concavités. Ou bien le saumon que pêchait Jack Hills, jeune veuf de Stella (qui semble avoir ému ses deux belles-soeurs, Vanessa et Virginia), et l'on se souviendra que Virginia , simultanément à cette '' esquisse'', écrivait son derner roman Entre les actes, où Isa se rappelle être tombées amoureuse de Gilles, son mari, à l'instant où le saumon qu'il pêchait jaillissait entre ses jambes. Voici, une fois encore, Virginia Woolf, sa vie captée - ici surtout l'enfance - dans ce qu'elle a de plus indicible, de plus passionné. Cette vie, lieu prodigieusement charnel, mais lié cependant aux rumeurs du silence, au vide, que Virginia Woolf s'charne à traquer. Ici tout devient affectif, tout blesse, caresse, rien ne se fige, tout apparaît pour disparaître et finir comme dans ce que nous voulons de la vie ignorer. La mort de chaque instant. Mais vaincue par la mémoire de la mort, la vie de la mémoire.

Citation :

Instants de vie remet en question la lecture d'une oeuvre inépuisable, et permet de mieux pénétrer une vie impérissable, celle d'une femme qui moins de deux ans avant de se donner la mort en allant se noyer, désire en ces pages retrouver dans le passé le sens du présent - car alors "" la surface laisse entrevoir les profondeurs" - et demande qu'on la laisse ici '' telle une enfant qui avancerait pieds nus dans une froide rivière, descendre le cours de l'eau encore une fois'' .

- Vivianne Forrester

Instants de vie - Virginia Woolf

Avertissement de l'éditeur

Citation :

Ce recueil d'écrits autobiographiques de Virginia Woolf rassemble des textes inédits, choisis dans les archives Woolf, à la bibliothèque de L'université du Sussex. Les Monk's House Papers, puisque c'est le nom qu'on leur a donné, appartenaient à Leonard Woolf, Lorsque celui-ci décida Quentin Bell à écrire la biographie autorisée de Virginia Woolf, il lui remit ces documents . Et le professeur Bell en cita de brefs passages dans labiographie. À la mort de Léonard Woolf, les documents , grâce à la générosité de l'exécutrice testamentaire, Mrs Trekkie Parsons, allèrent à l'université du Sussex. La décision de publier des textes qui auraient été considérablement revus encore par Virginia Woolf, et dont la plupart - au contraire des essais publiés après sa mort par Leonard Woolf - n'étaient pas destinés à la publication , ne fut pas prise à la légère. Mais l'intérêt et la valeur indéniables de ces mémoires ne laissèrent aucun doute à ceux que concernait la décision de les faire paraître. La publication rendra facilement accessible à une large audience des textes qui illustrent brillamment la vision et la sensibilité d'un écrivain dont la contribution à l'histoire de la littérature fut profondément personnelle, et elle ne peut que constituer un hommage à sa mémoire. La connaissance que l'on a de Virginia Woolf trouve un complément précieux et abondant dans son journal et sa correspondance, mais ces mémoires apportent une contribution sans pareille à la documentation concernant sa vie et son art.
Virginia Woolf avait l'habitude d'écrire une ou plusieurs ébauches rudimentaires de son travail, et ensuite de dactylographier des versions complètement révisées, et jusqu'à huit ou neuf fois dans certains cas. Les textes existent sous forme de manuscrit dactylographié, un fragment d'une des parties n'est qu'écrit à la main - mais, à l'exception du premier mémoire, les manuscrits portent tous des signes de '' travail en cours'', même si les trois derniers textes choisis furent effectivement lus par Virginia Woolf à l'auditoire auquel ils étaient destinés. Corrections, additions, ratures hâtives et incomplètes sont disséminées partout dans le texte, et là où il sont révisés en surcharge. On n'a pas essayé dans la présente édition de répertorier les révisions et variantes.

Pour ceux qui tiendraient à étudier cet aspect des mémoires de Virginia Woolf, les originaux sont accessibles à la bibliothèque de l'université du Sussex.

L'écrivain et la vie -

Pour perdurer, chaque phrase doit receler, en son tréfonds, une petite étincelle de feu que le romancier, en dépit du danger, doit à mains nues extraire du brasier. Partant, sa situation est précaire. Il doit s'exposer à la vie; il doit courir le risque d'être entraîné au loin et trompé par sa duplicité; il doit s'emparer de ses trésors et ne pas tenir compte du rebut. Mais à un moment donné il lui faut quitter la compagnie et se retirer, seul, dans cette pièce mystérieuse où son corps s'affermit et atteint à la permanence par le biais de processus qui, s'ils échappent au critique, exercent pour tant sur lui une si profonde fascination. - Virginia Woolf

Citation :

Dans la préface de - Vers le Phare

Un an et demi après la publication de Vers le Phare, Virginia Woolf notait dans son journal: '' Anniversaire de Père. Il aurait eu (...) oui, 96 ans aujourd'hui; et aurait pu avoir 96 ans, comme d'autres qu'on a connus; mais fort heureusement ça n'a pas été le cas. Sa vie aurait mis fin à la mienne. Que serait-il arrivé? Pas d'écriture, pas de livres - inconcevable. Autrefois je pensais à lui et à maman tous les jours; mais le fait d'écrire Le Phare les a exorcisés dans mon esprit. Et maintenant il revient parfois, mais différemment. (Je crois vraiment que tous deux m'obsédaient, de façon malsaine, et qu'écrire sur eux fut un acte nécessaire. ) '' S'il en était besoin, ces réflexions nous dissuaderaient de réduire Vers le Phare à une simple évocation de l'enfance et de la prime jeunesse de son auteur. Certes, les personnages principaux, Mr et Mrs Ramsay, ont pour modèles avoués Leslie et Julia Stephen, les parents de Virginia Woolf et, certes , les circonstances et événements de leur histoire sont pour la plupart fondés sur la réalité. À cet égard, la Chronologie ci-après, ainsi qu'un certain nombre de références plus précises mentionnées dans les Notes permettront au lecteur de mesurer la dimension autobiographique de ce roman. Mais elles l'aideront surtout à apprécier le processus d'abstraction et de restructuration auquel l'écriture a soumis ces éléments du réel et donc, au-delà, à appréhender la finalité de la démarche de l'écrivain.

Je vais relire quelques passages pour parler de Promenade au Phare (ou Vers le Phare). Sacré roman!

Marko a écrit:

Je vais relire quelques passages pour parler de Promenade au Phare (ou Vers le Phare). Sacré roman!

Parfait j'attends ton retour

Bonjour! Je vois que vous parler de Virginia Woolf - mon auteur fétiche - et en effet Vers le Phare est un roman extraordinaire, plus proche de l'impressionnisme que tous ses autres romans. Il faut lire et relire toute l'oeuvre de cette auteur pour pouvoir en comprendre les profondeurs. Je fais mon mémoire de Master en partie sur elle et j'en découvre encore toujours sur son oeuvre!

Pichnette13 a écrit:

Bonjour! Je vois que vous parler de Virginia Woolf - mon auteur fétiche - et en effet Vers le Phare est un roman extraordinaire, plus proche de l'impressionnisme que tous ses autres romans. Il faut lire et relire toute l'oeuvre de cette auteur pour pouvoir en comprendre les profondeurs. Je fais mon mémoire de Master en partie sur elle et j'en découvre encore toujours sur son oeuvre!

Tu vois bien que tu connais certains auteurs du forum!
Bienvenue sur ce fil! ...Comme tu peux le voir VW a ses amateurs ici qui ne demandent qu'à apprendre davantage...

Il faut dire que c'est un auteur intarrissable!!! Je l'ai connu il y'a bien cinq ans, avec Les Vagues et cette oeuvre m'a bouleversée. Pour tout dire je l'ai connu par Les heures de Michael Cunningham qui est également une oeuvre bouleverssante, dans un autre style bien sur, mais c'est un bel hommage qu'on lui a rendu.