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| Virginia Woolf | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 14:44 | |
| - swallow a écrit:
- j´ai toujours pensé que seule la littérature pourrait nous sauver.
Elle a toujours été mon refuge et une essentielle nourriture...Ceux qui ne connaissent pas le bonheur, l'enrichissement et le secours qu'elle nous procure se privent de beaucoup ... Oui Malorie...fonce sur Les vagues!... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 14:48 | |
| « A qui donnerai-je tout ce qui ruisselle à travers moi, à travers l’argile tiède et poreuse de mon corps ? Je vais faire une guirlande de fleurs et la donner…A qui ?... […] Je vais donner ; je vais enrichir quelqu’un ; je vais rendre au monde ce présent de beauté. Je vais tresser mes fleurs en une guirlande unique, et m’avancer la main tendue, pour les offrir…Oh ! à qui ?... » […] Qui m’accompagnera ? Des fleurs, rien que des fleurs, des belles-de-jours et de lunaires aubépines. J’en ferai une gerbe, une lâche guirlande que je donnerai…A qui ?"
« Je ne crois pas à la valeur des existences séparées. Aucun de nous n’est complet en lui seul. […] Des crevasses se font à la surface de la solitude. […] La voix humaine a une vertu désarmante. Tout seuls, nous sommes incomplets : nous sommes faits pour être unis. » | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 16:30 | |
| Quelle enchantement cette lecture, merci coline | |
| | | Etoiledemer Espoir postal
Messages : 32 Inscription le : 16/01/2008 Age : 55 Localisation : Haute-Saône
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 17:49 | |
| Cette femme écrivain, c'est du concentré de pensées... Et ce qu'elle dit est si juste. J'ai fini il y a une quinzaine de jour "Instants de vie" et un moment donné dans ma lecture j'ai aperçu cette femme comme si elle était là en face de moi à me regarder lire et à me dicter les mots que je lisais. C'était des sensations très agréables et sensibles à la fois. Je me suis sentie un instant très proche d'elle. J'étais à fond dans ses pensées... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 17:59 | |
| - Etoiledemer a écrit:
- Cette femme écrivain, c'est du concentré de pensées... Et ce qu'elle dit est si juste. J'ai fini il y a une quinzaine de jour "Instants de vie" et un moment donné dans ma lecture j'ai aperçu cette femme comme si elle était là en face de moi à me regarder lire et à me dicter les mots que je lisais. C'était des sensations très agréables et sensibles à la fois. Je me suis sentie un instant très proche d'elle. J'étais à fond dans ses pensées...
J'ai eu exactement la même impression avec Les vagues...pas autant avec Vers le phare et La traversée des apparences... Peut-être y ai-je été moins sensible au moment où je les ai lus... Je tenterai Instants de vie... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 18:17 | |
| - coline a écrit:
- ...pas autant avec Vers le phare ...
. Vers le phare (aussi La promenade au phare)/ To the lighthouse est un roman plus difficile, moins intensément poétique que Les Vagues. Mais vraiment prenant. Je m'y replongerais bien pour en parler plus en détail... |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 18:26 | |
| - Nezumi a écrit:
- coline a écrit:
- ...pas autant avec Vers le phare ...
. Vers le phare (aussi La promenade au phare)/To the lighthouse est un roman plus difficile, moins intensément poétique que Les Vagues. Mais vraiment prenant. Je m'y replongerais bien pour en parler plus en détail... Je regrette que ce soit un peu loin pour moi...Et je n'ai pas envie de les relire... J'ai trouvé La promenade au phare moins difficile à aborder que Les vagues, tellement ce dernier texte est surprenant et ne ressemble à rien de connu pour moi dans sa construction...Ce n'est pas un roman...Comment le classer?... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 18:29 | |
| - coline a écrit:
Je regrette que ce soit un peu loin pour moi...Et je n'ai pas envie de les relire... J'ai trouvé La promenade au phare moins difficile à aborder que Les vagues, tellement ce dernier texte est surprenant et ne ressemble à rien de connu pour moi dans sa construction...Ce n'est pas un roman...Comment le classer?... Je l'ai toujours envisagé comme de la poésie en prose. Je suis entrée dedans très agréablement et sans effort particulier, en me laissant porter par le flux des images, des sensations. Et c'est c'est le plus bel exemple que je connaisse de cette technique narrative du "courant de conscience" (stream of consciousness). Que Woolf a d'ailleurs beaucoup contribué à populariser (avec J.Joyce, E.M Forster...). Certains bouquins de Joyce sont un peu dans le même cas d'ailleurs! Ulysse, Finnegan's wake sont difficiles à classer en romans. |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 18:39 | |
| - Nezumi a écrit:
- Je l'ai toujours envisagé comme de la poésie en prose.
oui.. pour moi aussi.. jusqu'à présent j'ai toujours pensé que le titre de la reine de la poésie en prose revenait à Anne Carson, mais je constate - elle va le partager avec Virginia Woolf après ma lecture des Vagues | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 19:04 | |
| - Nezumi a écrit:
- coline a écrit:
Je regrette que ce soit un peu loin pour moi...Et je n'ai pas envie de les relire... J'ai trouvé La promenade au phare moins difficile à aborder que Les vagues, tellement ce dernier texte est surprenant et ne ressemble à rien de connu pour moi dans sa construction...Ce n'est pas un roman...Comment le classer?... Je l'ai toujours envisagé comme de la poésie en prose. Prose poétique oui...mais plus encore...Et je ne saurais dire exactement quoi...Extrême justesse de tous les propos et points de vue des personnages... - Nezumi a écrit:
- Et c'est c'est le plus bel exemple que je connaisse de cette technique narrative du "courant de conscience" (stream of consciousness). Que Woolf a d'ailleurs beaucoup contribué à populariser (avec J.Joyce, E.M Forster...)
Là je reconnais que j'ai tout à découvrir... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Virginia Woolf Lun 1 Déc 2008 - 19:53 | |
| - coline a écrit:
- Nezumi a écrit:
- Et c'est c'est le plus bel exemple que je connaisse de cette technique narrative du "courant de conscience" (stream of consciousness). Que Woolf a d'ailleurs beaucoup contribué à populariser (avec J.Joyce, E.M Forster...)
Là je reconnais que j'ai tout à découvrir... E.M. Forster faisait partie du Bloomsbury group (un groupe d'intellectuels et d'artistes anglais novateurs du début du 20e siècle) comme Virginia Woolf. Son style est plus classique que celui de Woolf mais il emploie à l'occasion cette technique du monologue intérieur et fait donc la part belle au cours des pensées, des sensations, à la sensualité. Il est surtout connu en France pour les (très belles) adaptations de ses romans par James Ivory ( Chambre avec vue, Retour à Howards End, Maurice). Allez, je le relirai bientôt pour ouvrir un fil! |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Virginia Woolf Jeu 4 Déc 2008 - 20:45 | |
| Virginia n'est pas seulement d'actualité chez les Parfumés Les conseils de lecture de Virginia Oserais-je l’avouer ? J’aurais tant aimé être étudiante à Cambridge en 1928, ou à l’école privée de Heyes Court dans le Kent en 1926. Dans le premier cas, j’aurais écouté Virginia Woolf prononcer sa fameuse conférence qui allait devenir Une Chambre à soi. Dans le second, j’aurais eu le privilège de l’entendre expliquer comment on lit un livre. Le premier texte est devenu un classique. Le second, moins connu, mériterait à tout le moins d’être le bréviaire des lecteurs, et plus précisément des lecteurs professionnels que sont les critiques, en principe. Il est recueilli dans Comment lire un livre (traduit de l’anglais par Céline Candiard, 315 pages, 25 euros, L’Arche), second tome du Commun des lecteurs, que Virginia Woolf publia en 1925. Curieusement, le livre ne s’intitule pas tout à fait de la même manière en couverture sur la page de garde : sur l’une, le titre n’est pas ponctué, sur l’autre il se termine par un point d’interrogation. Ce qui n’a pas le même sens. Le titre original ne peut pas nous départager : The common reader. Au moins est-on sûr d’une chose : dans les deux cas, il s’agit d’un hommage au lecteur. On y trouve des essais de toutes sortes, longs d’une vingtaine de page en moyenne, sur les Elisabéthains, John Donne, Swift, Robinson Crusoe, l’autobiographie de Thomas de Quincey lequel “sait régler la sonorité et moduler la cadence d’une phrase comme personne”, ces livres qui font sentir que le présent n’est pas tout, la capacité des plus grands écrivains à créer un ordre à partir du chaos, les romans de George Meredith et Thomas Hardy, un beau portrait de la poétesse Christina Rossetti et un autre non moins réussi de Beau Brummell, l’arbitre des élégances… Ce ne sont pas des articles d’un critique littéraire, “autorités vêtues de toge et d’hermine qui peuplent les bibliothèques”, mais mieux, d’un écrivain. Rien n’illustre mieux l’idée qu’il vaut mieux être du bâtiment, connaître la machine de l’intérieur, pour la démonter. Même si elle avoue qu’en tout lecteur non professionnel, un démon est tapi qui lui chuchote “J’aime, je déteste”. Ses analyses sont pénétrantes. Elles ont le don de faire découvrir ce que l’on croyait connaître. Il lui a suffi d’être elle-même et de faire un pas de côté. Mais le morceau de choix, qui n’est pas le plus épais mais clôt le volume, est aussi celui donne son titre à l’ensemble. Alors, comment lit-on un livre ? En fait, elle n’en sait rien. Mais comme elle le dit avec son génie propre, on en apprend beaucoup sur ce vice impuni, la lecture. Non à la manière de Larbaud mais bien à celle de Woolf.
Ce que requiert un bon lecteur de roman selon elle et le noeud de la complexité de la lecture : une grande audace imaginative eu égard à tout ce que l’auteur lui donne en pâture ; la faculté de comparer chaque livre avec le plus grand de sa catégorie comme s’il s’agissait de bâtiments ; la force de dénoncer comme “criminels” les mauvais livres et les faux-livres qui nous ont volé quelques heures de notre vie ; et la volonté de laisser reposer, décanter. “Attendons que la poussière de la lecture retombe” suggère-t-elle afin de laisser se dissiper les conflits et interrogations pour mieux les reprendre ensuite, quand le livre sera revenu vers le lecteur mais sous une forme qui lui apparaîtra différente. Oublions la nouveauté des nouveaux livres car c’est leur qualité la plus superficielle, ajoute-t-elle. Le plus touchant dans ce texte d’une grande densité (incroyable tout ce qu’elle peut faire tenir en treize pages !) est ceci : Virginia Woolf est convaincue que le peuple des simples lecteurs, dont elle est puisqu’elle n’est pas critique, exerce une énorme influence sur l’écrivain. Le phénomène est diffus, impalpable, impossible à cerner. Quelque chose comme des ondes propulsées des uns vers l’autre. Elle imagine que parallèlement à “la fusillade fantasque de la presse“, l’opinion de ceux qui ne lisent que par plaisir et par amour peut améliorer le travail solitaire de l’écrivain. Ainsi soit-il. C’est en fait une apologie de la lecture gratuite désintéressée. Une activité bonne en elle-même que nous ne pratiquerions que parce qu’elle trouve en elle-même sa propre fin. Idéaliste ? Mieux que ça. Virginia Woolf a fait un rêve. Le jour du Jugement dernier, alors que les importants du monde viennent chercher leur récompense, le Tout-puissant se tourne vers Pierre et, lui désignant une foule de lecteurs, lui dit : “Regarde, ceux-là n’ont pas besoin de récompense. Nous n’avons rien à leur donner ici. Ils ont aimé lire”.
Que n’aurais-je donné pour l’écouter raconter son rêve le 30 janvier 1926 à l’école privée de jeunes filles de Heyes Court, Kent…Source: ICI Même si je vous ai copié le texte intégrale - une visite vaut la peine - P.Assouline met toujours des photos accompagnant ses écrits
Dernière édition par kenavo le Jeu 4 Déc 2008 - 20:48, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Jeu 4 Déc 2008 - 20:47 | |
| - kenavo a écrit:
- Virginia n'est pas seulement d'actualité chez les Parfumés
Les conseils de lecture de Virginia
Oui...mais nous avons devancé Assouline!... Sur le blog d'Assouline:Virginia Woolf est convaincue que le peuple des simples lecteurs, dont elle est puisqu’elle n’est pas critique, exerce une énorme influence sur l’écrivain. Le phénomène est diffus, impalpable, impossible à cerner. Quelque chose comme des ondes propulsées des uns vers l’autre. Elle imagine que parallèlement à “la fusillade fantasque de la presse“, l’opinion de ceux qui ne lisent que par plaisir et par amour peut améliorer le travail solitaire de l’écrivain. Ainsi soit-il. C’est en fait une apologie de la lecture gratuite désintéressée. Une activité bonne en elle-même que nous ne pratiquerions que parce qu’elle trouve en elle-même sa propre fin. Idéaliste ? Mieux que ça. Virginia Woolf a fait un rêve. Le jour du Jugement dernier, alors que les importants du monde viennent chercher leur récompense, le Tout-puissant se tourne vers Pierre et, lui désignant une foule de lecteurs, lui dit : “Regarde, ceux-là n’ont pas besoin de récompense. Nous n’avons rien à leur donner ici. Ils ont aimé lire”.
Dernière édition par coline le Jeu 4 Déc 2008 - 20:51, édité 2 fois | |
| | | kenavo Zen Littéraire
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