Hou Hsiao Hsien

Tu crois vraiment qu'un cinéaste comme lui ferait un enrobage cache misère ?

ben, compte tenu du genre du film, en vogue, du financement apparemment un peu problématique et très chinois continental aussi, qu'il est dû faire des arrangements pour personnaliser le film tout en restant bankable sur le papier avec en plus une durée contenue à l'arrivée (par endroit il est d'ailleurs donné à 120 minutes ?) il ne serait certainement pas le premier.

en budget je ne sais pas trop ça n'est certainement pas dans la très grosse production pour la région mais dans le moyen-gros quand même et avec à l'écran des choses qui ne se voient pas : pas grand chose de casser dans le décor, pas de castagne extensive avec des spécialistes et une grosse quantité de cascadeurs, pas ou le strict minimum de CGI...

la question n'est pas simple.

et compte tenu de ce que ça aurait pu être en visant le pire c'est mieux que bien, c'est certain.

malheureusement la casse est ptet bien ailleurs...

Vu... (en plus, c'était dans une pitite salle, j'aurais préféré plus grand, mais bon... pas trop le choix...).


C'est étrange l'impression que ça m'a fait...
Au début, j'ai eu du mal à rentrer dedans (et pour les premières scènes en noir et blanc, je me suis demandé si leur machin était pas cassé , mais comme personne ne réagissait, j'ai attendu que la couleur arrive... ), et puis petit à petit, on commence à comprendre des trucs, par touche... Ce n'est pas qu'il y a des ellipses ou que l'histoire n'est pas compréhensible, c'est que la manière de raconter les histoires est différente, parce que les références et les cheminements intellectuels sont différents... C'est quelque chose que j'ai déjà remarqué dans les films asiatiques (surtout les films de sabre), ils ne racontent pas les histoires comme nous (ou les américains).
C'est très codifié, et il y a beaucoup des ressorts de l'histoire qui se passent en "sous-marins", en déduction, là où les occidentaux seront plus didactiques, à tout bien expliquer les choses.
Et là, c'est vraiment poussé à l'extrême en fait.

Visuellement, c'est splendide... je vais pas en rajouter des tonnes. Tout est beau...

J'ai bien aimé moi que le personnage principal parle peu (elle a quoi ? 3 lignes de dialogues ?...), elle s'exprime avec son corps, avec ses yeux, avec son visage à la fois impassible mais qui laisse, là encore, deviner tout ce qui peut se passer dans sa tête. ça renforce le charisme du personnage... elle n'a pas besoin de parler. Là où les autres argumentent et palabrent, elle, elle est ce qu'elle a être, et elle ne se justifie pas de cela.

Et à la fin, une sensation un peu... planante.

Ah oui ça plane !

The assassin

J’ai vu donc hier « The assassin » de Hou Hsiao-Hsien. Je regardais vite fait sa description sur wiki qui n’est peut-être pas la meilleure chose à faire dans ces conditions. Film d’arts martiaux Chinois ? Je ne le décrirai pas comme ça. Bien sûr, cette assassin en maitrise quelques uns pour être invincible comme elle l’est. Il y a quelques scènes bien sûr où on la voit en action, mais les scènes sont très courtes et ce n’est pas le sujet principal du film selon moi. Il y quelques arrangements avec la réalité, comme le fait qu’elle semble sauter d’un toit au sol sans bruit, mais il n’y a pas d’exagération, et les scènes de batailles à plusieurs sont très réelles et comportent des imperfections salutaires. C’est un film qui ne verse pas dans un drame brutal, qui ne se déverse pas dans des scènes à fortes charges émotionnelles, mais le danger est perceptible. Je dois dire que je ne suis pas une experte de la dynastie Tang et que je me suis donc un peu perdue dans les différentes strates de l’histoire familiale qui se vit presque en huis clos. Le personnage de cette femme en noire finalement est le plus intéressant. Le fait qu’elle ait été séparée de sa famille contre son gré. Son incapacité à maitriser ses émotions, ce qui  fait d’elle un piètre tueur parfois. Sa prise d’indépendance face à ce qu’on lui a imposé, la reprise de son destin et les principes qui la font désobéir. Après ce qui m’a énormément plus a été de me plonger dans la chine de cette époque (IX ème siècle). Je me suis délectée de les voir vivre….Leurs costumes, leurs coiffures, leurs étoffes, les paysages, la musique. Les tambours que l’on entend, pour je ne sais quelle occasion, sont saisissants de beauté dans leur gravité, leur immuable régularité. On a l’impression d’une peinture qui viendrait à la vie. Ce qui  a l’avantage de nous les rendre plus intelligible. Sans que ce soit un énorme coup de cœur pour moi, j’ai trouvé ce film intéressant et j’en ai surement tiré quelques enseignements. Comme prendre un peu plus le temps d'apprécier chaque chose que je fais. ça m'en a donné l'envie en tous cas. Cela semble un peu bête mais chaque action, qu'elle soit quotidienne ou pas dans ce film, a son importance et se vit pleinement. C'est très agréable.




Le poète Bai Juyi (772-846), de la dynastie Tang. peinture du XVIe siècle.