Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Robert Silverberg

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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyVen 2 Mar 2012 - 21:42

darkanny a écrit:
Du coup ma motivation tombe à plat.

jypeurien
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 5 Avr 2012 - 12:47

Je suis complètement passée à côté de L’oreille interne alors qu’il a en général très bonne presse et même considéré comme un des romans incontournables de Robert Silverberg.

Comme je n’ai pas lu d’autres romans de cet auteur, je ne sais pas trop si Robert Silverberg n’est tout simplement pas un auteur pour moi (je compte lire prochainement L’homme dans le labyrinthe pour m’en faire une meilleur idée) ou si cela tient principalement du fait que j’ai trouvé le personnage principal agaçant au possible : toujours à se plaindre et à larmoyer sur son sort, un coup je suis télépathe et ça me déprime, un coup je ne le suis plus et ça me déprime tout autant, bref le genre de gars qui a le don de m’énerver et pour lequel je n’éprouve aucune compassion.

Cet anti-héros ne suscitant aucune sympathie de ma part, j’ai lu ce roman avec un certain désintérêt et détachement au point où j’ai longtemps hésité à l’abandonner à son triste sort. Finalement je l’ai terminé sans trop bien savoir si j’avais bien fait de prendre sur moi tant tout me semblait insipide du début à la fin. Quand je vous disais que j’étais totalement passée à côté jypeurien
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 5 Avr 2012 - 21:23

sentinelle a écrit:
j’ai trouvé le personnage principal agaçant au possible : toujours à se plaindre et à larmoyer sur son sort, un coup je suis télépathe et ça me déprime, un coup je ne le suis plus et ça me déprime tout autant, bref le genre de gars qui a le don de m’énerver et pour lequel je n’éprouve aucune compassion.

C'est vrai que le personnage se plaint toujours de son sort, quoiqu'il lui arrive. C'est pour ça que j'avais l'impression qu'il avait un rapport addictif avec la télépathie. Ca lui pourrit la vie, mais en même temps, il a de grandes difficultés à s'en passer parce que c'est la seule chose qu'il a.

Et ses petites dissertations littéraires et scientifiques, tu les as aimées ? Wink
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyVen 6 Avr 2012 - 14:42

colimasson a écrit:
C'est vrai que le personnage se plaint toujours de son sort, quoiqu'il lui arrive.
Et c'est vraiment soûlant à force. Quelques extraits pour s'en faire une petite idée (à quel point il aime bien s'auto-apitoyer, même si ça le déprime à force):

Citation :
Je trouve ma propre compagnie déprimante quand je m’élance sur les pentes de l’auto-apitoiement.
Citation :
Dans ses moments dostoïevskiens les plus flamboyants, David Selig se plaisait à penser à son don comme à une malédiction, un châtiment cruel de quelque inimaginable péché. Le signe de Caïn, peut-être.
Citation :
Je trouve une place dans un coin de la deuxième voiture, j’ouvre mon livre et j’attends d’arriver en ville. Je lis Beckett encore : Malone meurt. Cela correspond exactement à mon humeur du moment qui, vous l’avez peut-être remarqué, est à l’auto-apitoiement.
Citation :
Dieu m’a mis là pour tout ce qui est arrivé : l’isolement, la souffrance, la solitude, même l’auto-apitoiement.
Citation :
Je suis au point mort. Encalminé, statique, à l’ancre. Ou plutôt non, c’est un mensonge, ou bien si ce n’est pas un mensonge, il s’agit tout au moins d’une inexactitude bénigne, d’un groupe de métaphores erronées. Je reflue. Je reflue tout le temps. Ma marée est en train de baisser. Je me retrouve nu, vaseux, recouvert de mousses et d’algues brunes encore dégoulinantes et tendues vers le flot qui se retire. Des crabillons me parcourent en tous sens. Oui, je reflue, c’est-à-dire que je baisse, que je décline.
Bien écrit mais toujours aussi déprimant.

En enfin :
Citation :
Je n’ai jamais pu envoyer mes pensées dans la tête de quelqu’un d’autre. Même quand mon pouvoir était à son point culminant, j’étais incapable d’émettre.
Hmmm tu m’étonnes…


colimasson a écrit:
C'est pour ça que j'avais l'impression qu'il avait un rapport addictif avec la télépathie. Ca lui pourrit la vie, mais en même temps, il a de grandes difficultés à s'en passer parce que c'est la seule chose qu'il a.
Tout à fait, et il fait d'ailleurs souvent référence aux drogues et dérivatifs divers, son propre pouvoir l'ayant mené au début à une sorte d'extase, extase qui a fini par se tarir au bout de quelques années, avant même que son pouvoir disparaisse :

Citation :
Les mortels viennent au monde dans une vallée des larmes, et ils se distraient comme ils peuvent. Certains, à la recherche du plaisir, se tournent vers le sexe, la drogue ou la télévision. […] Mais pas lui. Pas David Selig le maudit. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de s’installer tranquillement n’importe où, les écoutes bien ouvertes, et de boire les pensées portées par la brise télépathique. Sans se fouler, il menait une centaine de vies par personnes interposées. Il accumulait dans son coffre à trésor les trophées de mille âmes dépouillées. L’extase. Mais bien sûr, tout ça c’était il y a longtemps.

colimasson a écrit:
Et ses petites dissertations littéraires et scientifiques, tu les as aimées ? Wink
C'est ce que j'ai préféré dans le bouquin, spécialement ses petites dissertations littéraires, seuls moments où il s'exprime vraiment je trouve, où il y a enfin de la vie je dirai sourire
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyVen 6 Avr 2012 - 20:29

sentinelle a écrit:


colimasson a écrit:
Et ses petites dissertations littéraires et scientifiques, tu les as aimées ? Wink
C'est ce que j'ai préféré dans le bouquin, spécialement ses petites dissertations littéraires, seuls moments où il s'exprime vraiment je trouve, où il y a enfin de la vie je dirai sourire

C'est vrai, ces dissertations sont les seuls passages au cours desquels on a l'impression que David est vraiment impliqué et passionné.

Pour ce qui est de l'auto-apitoiement, je vois que tu as récolté une liste d'extraits très pertinents rire
Et sur ce sujet, nous avons deux points de vue différents, puisque toi tu le trouves insupportable, et puisque moi je comprends très bien qu'il se déteste autant. Du coup, je ne trouve pas que les griefs et autres lamentations qu'il s'adresse n'aient pas leur place dans son récit.
Vive Beckett !
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyDim 8 Avr 2012 - 19:03

Je trouve qu'il se complait totalement dans ce dénigrement permanent de lui-même, on n’est plus très loin de l’autoflagellation à ce stade, flagellation qu’il cite d’ailleurs à plusieurs reprises comme moyen potentiel pour se sentir "exister". Comme si le simple fait de se dénigrer lui donnait l'absolution Suspect

Il semblerait (source wikipédia) que Robert Silverberg ait mis beaucoup de lui-même dans son roman L’oreille interne. Questionnement sur la place qu’occupe une faculté dans l’existence d’un individu, sur la mauvaise utilisation de cette faculté (vu le nombre prolifique de romans écrits par l’auteur, on peut supposer sans mal qu’un tri soit plus que nécessaire pour séparer le bon grain de l’ivraie) mais aussi l’angoisse de la perte : qui suis-je sans ce pouvoir qui m’a été donné ? Le questionnement et le doute quant au talent, au « don » d’écriture pour Robert Silverberg, au « don » de télépathie pour David Selig ?


Un extrait qui, me semble-t-il, rend bien cette résonance autobiographique :

Citation :
Mais pourquoi David Selig tient-il à retrouver un pouvoir ? Pourquoi ne pas le laisser s’éteindre ? Il a toujours été une malédiction pour lui. Il l’a coupé de ses semblables, il l’a voué à une vie sans amour, laisse tomber, Duv. Laisse-le partir. Laisse-le te quitter. Mais d’un autre côté, sans ton pouvoir, qu’est-ce que tu es ? Sans cet unique, sans ce faible, sans ce périssable, sans cet inconsistant moyen de contact avec eux, comment pourras-tu les atteindre ? Ton pouvoir te relie à l’humanité, pour le meilleur et pour le pire, et c’est la seule attache que tu aies. Avoue-le. Tu ne peux pas te permettre de le laisser filer. Tu l’aimes et tu le méprises en même temps, ce don que tu possèdes. Tu as peur de le perdre, malgré tout le mal qu’il t’a causé. Tu es prêt à te battre pour te raccrocher à ses derniers lambeaux, même si tu sais d’avance que le combat est perdu. Lutte donc. Relis Huxley. Essaie l’acide, si tu l’oses. Essaie la flagellation. Essaie au moins le jeûne. Je renonce au chow mein. Je renonce au rouleau de printemps. Glissons une nouvelle feuille dans la machine et attaquons-nous à Ulysse en tant que symbole de la société.

Un paragraphe qui ouvre sur une petite dissertation littéraire qui donne enfin vie au personnage, lui donnant une consistance qu’il n’a pas ou si peu en-dehors justement de l’exercice de son talent littéraire.
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyMer 23 Mai 2012 - 19:01

silverberg - Robert Silverberg - Page 3 R_silv10
Un milliard d'années plus tard... Robert Silverberg
Un roman publié aux USA en 1968 (en 83 en France). Dans un format "roman de gare" et sûr qu'il se lit dans un trajet du sud vers la capitale ou l'inverse. Une histoire qui ne prends pas la tête (peut être même pas assez), et qui pourrait donner un de ces bon film série B très divertissant.
Le narrateur qui fait partie comme assistant à une équipe d'archéologues raconte cette histoire à sa sœur. On est bien dans un univers SF, l'équipe est constituée d'humains, mais aussi d'une androïde et d'extraterrestres. Différentes espèces qui appartiennent à une sorte de confédération gouvernée par "Galaxie Central". Les voyages dans l'espace se font à des vitesses supraluminique et les communications par un réseau de télépathes.
On est cependant pas dépayse outre mesure, Silverberg introduit des données économiques identiques à celles que l'on connait aujourd'hui (coût des communications, financement d'une campagne de fouille etc...) et notre narrateur fait aussi part de son idylle avec la beauté de l'expédition.
Beaucoup d'humour aussi, par exemple un des extraterrestre (le Dinamonien) est décrit comme une sorte de rhinocéros doté d'une grande force et de longues défenses plates très pratique pour déblayer un terrain mais qui a des problèmes de boisson, enfin ce qui fait pour lui office d'alcool c'est à dire l'ingestion de fleurs! Un autre passe son temps à se démonter pendant qu'un dernier exprime sa passion pour la philatélie...
Et donc tout ce petit monde est sur la trace d'une civilisation disparue depuis un milliard d'années...
C'est court, efficace, distrayant, et qui me met dans le bain pour la sortie prochaine au ciné de Prometheus...
Un petit livre qui ne demande qu'à voyager. Donc si quelqu'un est tenté: mp
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 7:00

(la couverture est terriblement rock'n'roll).
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 10:22

Je suis comme Animal, je trouve la couv' terrible ! (Mais, tu comprendras, vu ce que tu en dis, que je préfère ne pas me lancer dans cette lecture...)
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 11:32

Alors là... la couverture... Shocked !

Elle existe en poster ?
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 13:00

Ah, vous avez remarqué la couverture! Pas mal, mais faut le faire quand même. Dans le même style des couv exceptionnelles, il y a aussi la collection "Titres SF" avec une palette d'auteurs pas dégueu (N. Spinrad, P.J.Farmer,F. Herbert, R.Zelazny, P.K.Dick). Je vais les scanner et vous créer un petit coin "expo".
Sinon, concernant le titre de Silverberg, je l'ai choisi justement pour ses qualités de "roman de gare". J'ai déjà donné pour les sagas pléthoriques et autres romans philosophiques qui te hantent pour le demi siècle suivant. Là, seul le divertissement comptait et il a rempli complètement son rôle.
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 13:20

si personne n'est branché par la lecture, je ne dirais pas non en fait.
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 17:55

animal a écrit:
si personne n'est branché par la lecture, je ne dirais pas non en fait.
Hu hu, pas de problème, il va trouver le chemin de l'Ermitage tout seul...
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyJeu 24 Mai 2012 - 20:58

merci merci, ça a l'air d'un bon bouquin pour se dégoupiller les neurones et regarder ailleurs entre deux poursuites plus acharnées. singe
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MessageSujet: Re: Robert Silverberg   silverberg - Robert Silverberg - Page 3 EmptyMar 19 Juin 2012 - 22:07

Un Milliard d'années plus tard

On ne va pas dire que ça casse des briques because écriture le plus souvent infra-alimentaire et les besoins pénibles de récapituler les épisodes précédents de temps en temps (ça aurait pu être publié en feuilleton ?) et puis on sent que ça y va pépère... ambiance futurama (le dessin animé à la con) un petit peu, avec Tom un jeune archéologue de 2375 qui ne veut pas reprendre les bonnes affaires à papa et dont la soeur est handicapée mais télépathe et qui travaille pour un réseau de communication dite TP. C'est un journal du gugusse adressé à sa soeur. Une mission sur Higby V pour des vestiges des Très Haut, une peuplade extraterrestres hyper évoluée et peut être disparue. Dans la fine équipe d'archéologue il y a une jolie jeune femme et une jolie cyborg et une galerie légèrement loufoque, assez loufoque pour que survoler les caractères soit suffisant.

On alterne les petites péripéties et les passages "belle aux oranges" de considération sur le sexe opposé et de tolérance interstellaire. C'est donc un peu lourd mais avec l'avantage de ne pas se prendre au sérieux... et d'arracher quelques sourires. Vers les deux-tiers il y a même un sursaut dans le rythme qui décolle un peu dans ce récit qui nous balade beaucoup entre trip simpliste mais sans limites et perspectives plus ou moins intéressantes dont le plus grand bien fait est d'être sauvagement tirées par l'imagination.

Fantastique bordel désinvolte, pas très bien écrit même, mais qui comme une micro série B (tridim or not ?) va remplir son contrat avec deux trois envolées.

Distrayant certainement et sympathique, et quelle foutue couverture, à l'image de ce qui traine là-dedans. Un mélange de produit standardisé et de marge de manœuvre.

Il y a une portion de cette SF qui prend même si elle est un peu forcée sur les échelles de temps et l'ironie qui porte au choix sur le racisme et l'administration, juste un peu réchauffée. Et puis par rapport à quelque chose qui serait mortellement plat ou particulièrement ennuyeux c'est bel et bien, semble-t-il, la SF qui sauve et libère les meubles !

merci Igor alien
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