Robert Silverberg

Tu donnerais presque envie !

Queenie a écrit:

Tu donnerais presque envie !

Et faut pas hésiter! Court, vite lu, un moment de détente...
Paru en 68 aux USA, il reflète bien cette époque et pose quelques problématiques comme l'a souligné Animal. Attention ce n'est absolument pas une thèse pour quoi que ce soit, mais les éléments sont là. Avec un immense espoir dans la communication entre les gens.
Qu’est ce qu'on était naïf quand même!

alors alors un petit extrait et le livre continuera son voyage ?

extrait :

Citation :

Ben-Dov est bizarre, dans son genre. Il a la cinquantaine grisonnante et il est toujours mal rasé. Il ne joue pas au "conquérant du désert" comme la plupart des Israéliens. Derrière son apparence négligée, il cache une volonté de fer. Il parle peu; jusqu'à l'âge de trente ans, il n'a pas quitté Israël, mais il a beaucoup voyagé à l'intérieur. Il a grandi au Caire, a fait ses études à Tel-Aviv et Damas, puis il est allé à Amman, Jérusalem, Haïfa, Alexandrie, Bagdad et d'autres grandes villes israéliennes. Ensuite, il a attrapé le virus du voyage, et il s'est engagé dans le réseau TP, au kibboutz Ben-Gourion sur Mars. Et puis, comme beaucoup d'autres télépathes, il s'est éloigné de la Terre au hasard des affectations, postulant toujours des postes dans des trous perdus comme Higby V.
Mirrik, qui s'intéresse beaucoup aux religions, était très excité quand il a appris que Ben-Dov était israélien.
- Parlez-moi des structures éthiques du judaïsme, a demandé l'énorme Dinamonien. Je suis moi-même paradoxien, mais je m'intéresse aux croyances terrestres, et je n'ai jamais encore rencontré de Juifs. Les enseignements de Moïse sur...
- Je suis désolé, à dit Nachman Ben-Dov, mais je ne suis pas juif.
- Mais, si je ne me trompe, Israël est bien la nation terrienne des Juifs?
- En effet, il y a beaucoup de Juifs en Israël, a dit Ben-Dov. Mais je suis de confession bouddhiste authentique. Peut-être connaissez-vous mon père, Mordecaï Ben-Dov? C'est le chef de la communauté bouddhiste israélienne.

Un milliard d'années plus tard... Robert Silverberg

Ayé je l'ai lu !
Il m'aura fallu un an, tout de même (désolée Igor pour le squattage de livre, je te le renvoie rapidement, ou je fais tourner ?).

Comme le disent les deux compères, c'est tout simple, pas de chichiteries mélodramatiques, pas de plongées dans des considérations sociologiques, de blablah techniques et technologiques, bref, de la distraction pure et simple.
Les personnages sont rapidement identifiés et identifiables, grâce à de gros traits légèrement caricaturaux.
L'histoire est limite cousue de fil blanc, mais captive malgré tout.

Parce que le style épistolaire fonctionne très bien, parce qu'il n'y a aucun encombrement qui pourrait ennuyer, ça distrait à 100%, et c'est bien.
Des sourires grâce aux petites touches d'humour distillées ça et là. De la tendresse par la vision naïve et gentille du narrateur, et par la fin carrément Bisounours.

Un auteur qui ne se prend pas la tête, visiblement, et ne veut pas nous prendre la nôtre (merci bien !).

Évidemment, y'a quand même des petites réflexions convenues et bien pensantes sur le racisme, l'amour, la communication entre les êtres, l'administration, les religions mais c'est glisser avec, encore une fois, une désinvolture simpliste qui place le livre dans un contexte plutôt que dans une réelle pensée. Et on sent, avant tout, que le discours c'est : aimez vous les uns les autres, qui que vous soyez. Fond bateau et carrément rose bonbon, mais qu'on ne peut pas complètement rejeter d'un revers méprisant et cynique tant ça fait du bien de temps en temps une lecture distrayante, positive et qui s'avale goulument.

Bien vu de la part du Panda de parler de livre-feuilleton. Limite ça pourrait faire un roman-photo !

Merci pour ce petit plaisir sans prétention.

Voilà, c'est clair et tu le souligne: Un livre qui offre un moment de détente comme on en a souvent besoin.
Donc fait tourner à qui n'en veut!

En parcourant le fil je tombe sur ce post de mai 2012:

Queenie a écrit:

Je suis comme Animal, je trouve la couv' terrible ! (Mais, tu comprendras, vu ce que tu en dis, que je préfère ne pas me lancer dans cette lecture...)

Voilà qui prouve bien l'utilité des échanges et d'un tel forum même dans la légèreté

Igor a écrit:

Voilà, c'est clair et tu le souligne: Un livre qui offre un moment de détente comme on en a souvent besoin.
Donc fait tourner à qui n'en veut!

En parcourant le fil je tombe sur ce post de mai 2012:

Queenie a écrit:

Je suis comme Animal, je trouve la couv' terrible ! (Mais, tu comprendras, vu ce que tu en dis, que je préfère ne pas me lancer dans cette lecture...)

Voilà qui prouve bien l'utilité des échanges et d'un tel forum même dans la légèreté

Tutafé !

Je n'ai plus les noms des livres en tête mais j'ai du en lire une bonne dizaine de Silverberg. Personnellement je ne dirais pas de lui qu'il est le plus grand écrivain de SF, non j'ai préféré qu'autre plume. Mais pour avoir lui une dizaine de ces romans je ne vais pas dire que je n'aime pas non plus, loin de là ! C'est un grand auteur de SF, les histoires sont bien ficelés et assez originales. Il fait partie des piliers du style.

Un milliard d’années plus tard

Et bien voilà , comme on l’a déjà bien expliqué avant moi, c’est une aventure toute rigolote qui se passe en 2375 avec 11 archéologues qui partent dans l'espace intergalactique à la recherche de la civilisation des Très-Hauts. Bien entendu, ils croient toujours que c’est en train de foirer. Et puis finalement ils y arrivent. Et ce qui est drôle, c'est que c'est le héros qui raconte l'histoire qui fait presque toujours avancer la situation, et non pas les grands chefs pleins de savoir. On suit avec plutôt du plaisir ces aventures qui s'enchaînent, en se doutant bien qu’il va y avoir une chute qui va d'une certaine façon donner un sens au roman.

Et en effet il y a une chute, car, comme un conte populaire, un roman de science-fiction qui se respecte doit amener à réfléchir, à se poser des questions, tirer des conclusions applicables à notre pauvre vie de terriens d’aujourd’hui. Et évidemment, comme cela a été écrit en 1968, cela une petite consonance peace and love.  Et cela amuse plutôt au passage de voir ce qu’un romancier de science-fiction pouvait penser des femmes en 1968 (il y a là une petite historiette d'amour plutôt niaise), comment il tordait le goût au racisme en assemblant côte à côte des individus ayant chacun un nombre de bras, d’yeux, de bouches différent et en expliquant un peu doctement qu'il n'y a pas de supériorité des uns sur les autres (foin des vilains préjugés du départ), comment, toujours en 1968, il s'imaginait qu'allait se résoudre le problème d'Israël (animal a fait une citation pour cela). Et on se pose aussi la question de savoir ce que cet auteur de 1968 imaginait quand il parlait d'un «ordinateur».

Bref, c’est gentil, ça se lit facilement, c'est bien distrayant, un peu sentencieux, mais comme il y a aussi  une dose de  malice, cela ne pose guère de problème.

En gros, c'était une saleté de petit hippie qui avait des pâquerettes dans les cheveux, fumait des cigarettes qui font rire, et faisait des farandoles tout nu dans les prairies.

A se demander si c'est possible d'avoir un discours si plein d'espoir et de gentillesse aujourd'hui.


N'empêche ça fait du bien un livre tout cool, simple, distrayant, et "gentil" de temps en temps !

- Le Château de Lord Valentin (Lord Valentine's Castle, 1980). Traduit de l'américain par Patrick Berthon. 565 pages. Ailleurs & Demain. Robert Laffont.
Ce roman, le premier d'un cycle, a reçu le Prix Hugo 1981, et le Prix Nebula du meilleur roman de fantasy 1981.
Le livre, un mélange de fantasy et de SF, commence de façon abrupte :

Citation :

"Enfin, après toute une journée de marche à travers des vapeurs dorées de chaleur humide qui l'enserraient d'une gangue molletonneuse, Valentin atteignit une grande falaise crayeuse qui surplombait la cité de Pidruit. C'était la capitale de la province qui s'étalait dans toute sa splendeur, la plus grande ville qui s'était trouvée sur son chemin depuis - depuis quand ? - la plus grande, en tout cas, depuis le début de sa longue période d'errance." (page 9).

Nous sommes sur Majipoor, une planète gigantesque mais peu dense (la gravité n'est donc pas trop forte), peuplée de vingt milliards d'habitants.

Valentin a perdu la mémoire. Il ne sait pas ce qu'il fait là, et semble ne pas connaître grand-chose des réalités les plus élémentaires de la vie quotidienne. Le voici arrivé dans une grande ville et, hasard ou coïncidence, cette ville se prépare à fêter l'arrivée du nouveau Coronal (une sorte de roi), Lord Valentin.
Notre Valentin commence à se demander si le vrai Lord Valentin, ce ne serait pas lui, et l'autre, celui qui se fait acclamer, un imposteur... Mais comment serait-il possible que personne ne se soit aperçu de la substitution, notre héros étant blond alors que Lord Valentin est brun ?

Un héros amnésique, c'est du pain béni dans un livre de SF : comme il ne se souvient de rien, il doit tout apprendre, et le lecteur avec lui. On sera ainsi initié aux grands équilibres politiques de la planète (Coronal, Pontife, Roi des Rêves, Dame de l'Ile du Sommeil), on découvrira des fleuves immenses, on traversera des déserts, des contrées étranges, on voguera sur des océans démontés, on sera confronté à quelques créatures dangereuses...

Une des originalités du livre, à part que la planète n'a plus connu de conflits depuis des siècles, c'est que Valentin, au début, n'est vraiment pas chaud pour reprendre la position dont il a été spolié : il s'est mis à jongler pour gagner sa vie, il est très heureux comme ça. Mais, bien sûr, il a un Destin à accomplir, pour le bien de la planète et de ses habitants. En effet, l'usurpateur est méchant. Mais avec un fond de décence, sinon il aurait tué notre héros, et il n'y aurait pas eu d'histoire, ce qui aurait bien sûr été dommage.

Le Château de Lord Valentin est un livre assez foisonnant, avec ce qu'il faut d'aventures pour que la lecture en soit très distrayante. Il manque toutefois quelque chose pour qu'il puisse prétendre à plus : on sent trop que l'auteur a du métier, qu'il a fabriqué son livre en suivant les règles du genre. Notre héros rencontre bien sûr une jolie jeune femme (ça, c'est pour le côté émotion) ; il va parcourir des milliers de kilomètres à travers des paysages variés (il ne faut pas ennuyer le lecteur) et tenter de triompher des obstacles avec l'aide de ses amis d'origines diverses (ils ne sont pas tous humains, loin de là, il y a de l'exotisme). Pour faire bonne mesure, Silverberg a ajouté un soupçon de pouvoirs psychiques et de rêves, et le livre a été prêt à être consommé. Il a par contre eu la main très légère sur la psychologie, qui reste très primaire (le type bourru mais au grand coeur, etc.)

Une adaptation au cinéma pourrait donner un bon blockbuster, bien efficace, par exemple une trilogie dont le troisième volet serait divisé en deux parties. Sans compter les suites, de quoi occuper une bonne décennie.

Un livre très distrayant, impeccable pour des vacances.

Je viens de finir le Tome 1 du Seigneur des Ténébres, qui d'après ce que j'ai compris, est le seul roman de cet auteur non SF, c'est plutôt une histoire vraie. Cela m'a beaucoup plu mais il est écrit dans un langage assez soutenu, ce qui a ralenti ma lecture. Toutefois, une écriture simple aurait été moins en raccord ^^
J'ai bien voyagé et j'ai suivi les mésaventures de BATTLE comme si j'y étais.

J'ai hâte de connaitre la suite (dès que je trouve le Tome 2 en bibliothèque).