Toutes nos enviesUn peu déçu moi aussi (cf Maryvonne) et désolé d'avance pour ceux qui ont apprécié. J'ai constamment pensé pendant le film à
Ma vie sans moi d'Isabel Coixet qui était illuminé par la présence de Sarah Polley. Elle y organisait aussi l'avenir de ses proches pour ménager leur souffrance et leur permettre de vivre sans elle. Jusqu'à faciliter un début d'attirance entre son mari et une autre femme (idée touchante mais qui me laisse sceptique).
On retrouve tout ça ici également (et dans le roman de Carrère) mais en plus appuyé (quelle lourde insistance autour du parfum de Marie Gillain notamment!) avec un côté téléfilm qui m'a maintenu un peu à distance malgré une certaine finesse de jeu des acteurs. Il y avait plus de cinéma dans le film d'Isabel Coixet.
Forcément le sujet est émouvant et la ténacité du duo Marie Gillain / Vincent Lindon est sensée aller droit au coeur, mais on peut aussi y voir pas mal d'artifices. L'aspect surendettement apparaissant à la limite de la naïveté même s'il s'inspire d'un combat plus ou moins réel dans mon souvenir. Et je ne parle pas de la scène sur-signifiante du ponton sur le lieu d'enfance.
Et on anticipe tellement les situations à l'avance (certes j'avais lu le roman mais le contraire n'aurait pas changé grand chose) que je me suis parfois ennuyé.
Reste ce plaisir d'acteurs tous crédibles et émouvants. C'est un peu juste d'autant que la force du roman de Carrère venait du contrepoint de son propre regard sur ce qu'il décrivait et de sa continuité avec une première partie (celle du Tsunami) très intense. Ce chapitre surendettement était d'ailleurs la partie qui m'avait le moins séduit.