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| François Ozon | |
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Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Dim 21 Oct 2012 - 15:12 | |
| Je viens de voir le dernier film de Ozon Dans la maison dont vous avez déjà parlé et j'ai globalement bien aimé l'histoire, enfin j'ai surtout apprécié les relations tordues qui s'installent entre les personnages. Je reviens déposer ma modeste contribution le temps de mettre en ordre mes notes et de digérer un peu le film. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Dim 21 Oct 2012 - 19:30 | |
| Allez zou, voici mes réactions un peu fouillies à ce film qui m'a intriguée et amusée, malgré quelques défauts! Il est évident que François Ozon prend un certain plaisir à brouiller les pistes entre le réel et le fictif entre le pouvoir de la création et la vérité. Tout va de travers lorsque Germain commence à lire la copie d’un élève qui l’intrigue à Jeanne. Elle devient par le fait à son tour complice d’une étrange relation épistolaire qui débute. Lors d’une conversation à bâtons rompus autour de l’art tous deux arrivent à la conclusion que « l’art ne sert à rien » « sinon à révéler la beauté des choses ». Alors pourquoi tout à coup la rédaction d’un jeune lycéen vient-elle s’immiscer de façon perverse dans la vie de ce couple ? Affaire à suivre… Oui, l’artifice est grossier mais on se laisse guider dans ce labyrinthe entre fantasmes pervers et réalité transformée. Que va-t-il se passer ? Tout est là, tout le temps en fait ! Il faut susciter l’intérêt du lecteur, du spectateur qui devient aussi complice, qui se trouve pris au piège de la dépendance. Nous attendons la suite ! Parfois on ne sait plus si les désirs inconscients du professeur cour-circuitent ou orientent ceux de l’élève. Quoi qu’il en soit le regard satirique qu’il pose sur la famille où règne le «parfum entêtant de la femme de la classe moyenne» fait mouche. La dépendance quasi pathologique qui s’installe entre Germain et Claude (pas mal le prénom au charme désuet et androgyne, non ?) est savoureuse dans la mesure où l’on se demande qui est le plus pervers des deux ou qui finit par manipuler l’autre ? Mais comme le rappelle un moment Jeanne ce petit jeu malsain va mal finir. Pour qui d’ailleurs ? Pour l’instant tout n’est que plaisir. Il est facile de se moquer de la couleur du survêtement du père de Rapha ou de la mère réduite à la femme lectrice de magazines de décoration, mais après tout il s’agit de scénarios que Claude élabore et modifie au gré de ses fantasmes, au gré des désirs que lui insuffle son professeur. L’adolescent au visage angélique mais au plaisir immoral découvre le pouvoir qu’il prend sur son « maestro » qui sous prétexte de donner « des cours particuliers d’écriture » modifie le scénario originel en donnant du relief aux « personnages » de la famille conventionnelle. Quelques pistes sous forme de questions : Germain pense-t-il devenir un instant le Pygmalion de ce trop bel élève à la plastique troublante (hum, très craquant cet Ernst Umhauer ! ) et à la perversité candide ? Ou succombe-t-il au cruel manque de ce fils qu’il n’a jamais eu en se prenant un instant au piège de l’illusion ? De même est suggéré fugacement la recherche de l’orientation sexuelle des adolescents. Le personnage de Jeanne qui a un œil juste dans cette histoire est un peu laissée pour compte puisqu’elle se bat seule pour conserver sa galerie d’art ! Mais elle s’y prend malheureusement comme un manche pour lui donner une seconde chance comme si elle était finalement convaincue que l’art ne sert à rien (la peinture surtout). Dommage. Enfin que dire de la fin décevante pour les esthètes du cinéma lorsqu’Ozon rend hommage à Hitchcock ? Et pour terminer ne vous est jamais –t-il arrivé de vous asseoir sur un banc et de regarder à l’intérieur d’un appartement et de vous amuser à imaginer la vie de ces silhouettes ? N'avez-vous pas, vous aussi un jour, joué ainsi au voyeur? Après tout, « il y a toujours un moyen d’entrer », non ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: François Ozon Lun 22 Oct 2012 - 22:25 | |
| Superbe commentaire, très personnel, Esperluette ! - Esperluette a écrit:
Lors d’une conversation à bâtons rompus autour de l’art tous deux arrivent à la conclusion que « l’art ne sert à rien » « sinon à révéler la beauté des choses ». Alors pourquoi tout à coup la rédaction d’un jeune lycéen vient-elle s’immiscer de façon perverse dans la vie de ce couple ? Affaire à suivre… Signe que leur couple bat de l'aile ? J'ai souvent eu l'impression que ces rédactions étaient le dernier prétexte qui restait pour les relier. - Citation :
Mais comme le rappelle un moment Jeanne ce petit jeu malsain va mal finir. Pour qui d’ailleurs ? Pour l’instant tout n’est que plaisir. Et d'ailleurs, le "tout plaisir" est tellement convaincant qu'on se prend à croire qu'il n'est pas possible que François Ozon fasse dévier la progression de son film vers les menaces que la femme de Germain laisse planer. Dans la Maison est quand même surprenant, à certains égards... - Citation :
Et pour terminer ne vous est jamais –t-il arrivé de vous asseoir sur un banc et de regarder à l’intérieur d’un appartement et de vous amuser à imaginer la vie de ces silhouettes ? N'avez-vous pas, vous aussi un jour, joué ainsi au voyeur?
Moins maintenant mais lorsque j'étais petite, c'était une de mes occupations préférées... Faut dire que lorsque j'étais chez moi, j'étais souvent toute seule et fallait bien que je m'occupe. Chez ma grand-mère, j'avais une vue plongeante sur les habitants de l'immeuble voisin. Une paire de jumelles, un rideau qui dissimule mal les intérieurs, et hop, le tour est joué ! | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Mar 23 Oct 2012 - 13:05 | |
| Merci de ta fraîcheur passionnée, Colimasson. J'ai toujours plaisir à te lire et tiens à souligner que tes commentaires pertinents sont souvent pour moi source d'émulation. Je reviens plus tard pour prendre le temps de te répondre. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Mar 23 Oct 2012 - 22:25 | |
| - colimasson a écrit:
- Superbe commentaire, très personnel, Esperluette !
- Esperluette a écrit:
Lors d’une conversation à bâtons rompus autour de l’art tous deux arrivent à la conclusion que « l’art ne sert à rien » « sinon à révéler la beauté des choses ». Alors pourquoi tout à coup la rédaction d’un jeune lycéen vient-elle s’immiscer de façon perverse dans la vie de ce couple ? Affaire à suivre… Signe que leur couple bat de l'aile ? J'ai souvent eu l'impression que ces rédactions étaient le dernier prétexte qui restait pour les relier.
- Citation :
Mais comme le rappelle un moment Jeanne ce petit jeu malsain va mal finir. Pour qui d’ailleurs ? Pour l’instant tout n’est que plaisir. Et d'ailleurs, le "tout plaisir" est tellement convaincant qu'on se prend à croire qu'il n'est pas possible que François Ozon fasse dévier la progression de son film vers les menaces que la femme de Germain laisse planer. Dans la Maison est quand même surprenant, à certains égards...
- Citation :
Et pour terminer ne vous est jamais –t-il arrivé de vous asseoir sur un banc et de regarder à l’intérieur d’un appartement et de vous amuser à imaginer la vie de ces silhouettes ? N'avez-vous pas, vous aussi un jour, joué ainsi au voyeur?
Moins maintenant mais lorsque j'étais petite, c'était une de mes occupations préférées... Faut dire que lorsque j'étais chez moi, j'étais souvent toute seule et fallait bien que je m'occupe. Chez ma grand-mère, j'avais une vue plongeante sur les habitants de l'immeuble voisin. Une paire de jumelles, un rideau qui dissimule mal les intérieurs, et hop, le tour est joué ! - colimasson a écrit:
- • Convaincant : La conclusion du film rattrape heureusement sa dernière partie. Ozon s’amuse à prendre au piège son spectateur et met en évidence les ficelles du métier d’écrivain/réalisateur. Le point de vue qu’il véhicule sur l’écriture et la lecture est original et laisse transparaître une conviction véritablement vécue par François Ozon. On sent que Dans la maison s’adresse aux amoureux de la fiction et que le film cherche à exacerber leur passion de l’imaginaire en faisant miroiter l’infinité des possibles qu’elle suggère.
Oui, il est vrai que le plaisir de raconter et de transformer à l'infini est à la base de la création mais aussi dans l'échange permettant de confronter les différents points de vue. Sinon pour revenir à la déliquescence du couple de Germain et Jeanne, elle est en germe dès le début, oui. L'habitude de lire les copies prend une tournure bizarre puisque Jeanne refuse de devenir la complice de l'ambiance malsaine qu'elle perçoit dans les rédactions de Claude. Sa réaction est saine mais malheureusement, elle n'échappe à l'ironie de la situation : ce petit jeu va révéler et agrandir la faille dans son couple. Et tu es pardonnée de t'être livrée au jeu du voyeur : les enfants découvrent le monde en se livrant à des expériences. Il m'arrive parfois, attablée à la terrasse d'un café, de suivre un couple et d'imaginer un scénario... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: François Ozon Mer 24 Oct 2012 - 22:23 | |
| - Esperluette a écrit:
Sinon pour revenir à la déliquescence du couple de Germain et Jeanne, elle est en germe dès le début, oui. L'habitude de lire les copies prend une tournure bizarre puisque Jeanne refuse de devenir la complice de l'ambiance malsaine qu'elle perçoit dans les rédactions de Claude. Sa réaction est saine mais malheureusement, elle n'échappe à l'ironie de la situation : ce petit jeu va révéler et agrandir la faille dans son couple. - Citation :
- Et tu es pardonnée de t'être livrée au jeu du voyeur : les enfants découvrent le monde en se livrant à des expériences. Il m'arrive parfois, attablée à la terrasse d'un café, de suivre un couple et d'imaginer un scénario...
Tiens, ce n'est pas une mauvaise idée... Il faudrait que j'essaie de m'y mettre moi aussi... Ecouter les conversations, j'ai l'habitude, mais ensuite, suivre les gens que j'ai écoutés, je n'étais encore jamais allée aussi loin Tu es aussi stimulante que le film : tu me donnes de nouvelles idées pour mettre à profit ma curiosité au quotidien ! | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Mer 24 Oct 2012 - 23:26 | |
| - colimasson a écrit:
Tiens, ce n'est pas une mauvaise idée... Il faudrait que j'essaie de m'y mettre moi aussi... Ecouter les conversations, j'ai l'habitude, mais ensuite, suivre les gens que j'ai écoutés, je n'étais encore jamais allée aussi loin Tu es aussi stimulante que le film : tu me donnes de nouvelles idées pour mettre à profit ma curiosité au quotidien ! Comment font les réalisteurs et les scénaristes en panne d'inspiration? Ils observent, enregistrent, matent ... et imaginent!! Bon parfois ou souvent, ils puisent dans la littérature, quand même... Ou un savant mélange de tout ça et plus encore... Mais à ce petit jeu, je t'ai peut-être obervée Colimasson sans que tu le saches et sans que je le sache!! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: François Ozon Jeu 25 Oct 2012 - 21:00 | |
| Dans la maison. Heureusement qu'Esperluette, Traversay et Aériale sauvent ce film ! Je l'ai trouvé vraiment très divertissant, et pas uniquement. Bien sûr, des défauts il en a : surtout d'avoir ce rythme répétitif qui devient monotone. lecture du texte>scène dans la maisons>Discussion prof/élève>lecture du texte>dans la maison>prof/élève... etc... Mais ! Quel manipulateur cet Ozon ! Tous les clins d’œils déjà, pour nous sortir de la fiction (Luchini qui se fait assommer par sa femme avec le livre Voyage au bout de la nuit de Céline en est une démonstration marquante), les petits moments où un flottement entourent les personnages (des dialogues qui se terminent en eau de boudin, qui sentent le malaise, l'incommunicabilité, et la pauvreté même de la narration, de l'histoire au premier degré), les plans à l'atmosphère étrange et ambiguë (on ne sait plus si l'évènement s'est réellement passé ou si c'est de la fiction - emmêlement du désir des personnages d'être plongés dans la fiction)... Un vrai plaisir à regarder, avec plein de sourires parce que c'est vraiment très loin d'un réalisme plombant. Ozon joue avec le spectateur, si le spectateur accepte d'entrer dans son jeu, c'est gagné. Et puis, je trouve qu'il a drôlement bien filmé ce lycée. Blocs de bétons, d'acier, de couloirs, de salles de prof, de cours. Une sorte de lieu froid, dur, où les corps donnent une vie. Et semblent être comme des rats de laboratoires (scène du début avec Claude seul dans la cour de récré, mise en accéléré : tous les élèves arrivent, bougent dans tous les sens. Trombi en accéléré des visages de tous ces élèves. Interchangeables. Soumis à l'expérience, au télescopage, aux multiples scénarios possibles. Le lieu où se retrouvent souvent prof et élève, pièce neutre, avec des vitres ouvertes d'où on peut les observer). Comme ce plan final sur l'immeuble, avec toutes ces fenêtres, champ des possibles. Différents mais tous semblables, parce que porteurs d'un vide à remplir. Évidemment il y a plein de parallèles faits, assumés, dits dans le film. Comme celui avec Pasolini et Théorème. Ozon joue avec ces codes, aussi. Il ne cherche pas à décortiquer les idées reçus, mais à questionner nos référents culturels, ce que l'on fait de notre imagination, et comment l'art, la création, peut combler, bouleverser, métamorphoser, détruire une existence. Ou lui passer à travers, la bousculant vaguement. J'y ai retrouvé un regard facétieux comme chez Lars Von Trier, par exemple. A balader son spectateur, l'un et l'autre sachant très bien ce qu'il en est. Les incursions, sur la fin, de Luchini comme critique dans la maison, pendant les scènes qu'il lit, sont très bien faites dans ce sens d'ailleurs Un film pour jouer ensemble, en somme. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: François Ozon Jeu 25 Oct 2012 - 21:42 | |
| Beaucoup moins enthousiaste que Queenie. C'est brillant, Ozon a des idées, sait mettre une ambiance, créer un malaise, construire un engrenage. C'est maîtrisé. Et très bien servi pas les acteurs, Luchini en tête.
Mais en même temps, au bout d'un moment, cela m'a un peu lassé. Apparu comme un peu gratuit et artificiel. Claude, à aucun moment, on ne sait ce qu'il pense vraiment, ce n'est pas un personnage, un catalyseur peut être si on veut, mais il n'a pas de consistance. Et les autres personnages, même si au début ils sont intéressants, stagnent d'une certaine façon, et apparaissent de plus en plus comme des marionnettes, fonctionnant avec deux ou trois fils.
Mais bon, je crois que c'est un film dans lequel on entre ou pas, on est pris ou pas par la mécanique. Je cru l'être au début, mais de moins en moins sur la longueur. Je trouve d'ailleurs que le film aurait gagné à être plus court, il y a des effets de répétitions, qui ont peut être fait que j'ai un peu décroché. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Jeu 25 Oct 2012 - 22:01 | |
| - Queenie a écrit:
Quel manipulateur cet Ozon ! Tous les clins d’œils déjà, pour nous sortir de la fiction (Luchini qui se fait assommer par sa femme avec le livre Voyage au bout de la nuit de Céline en est une démonstration marquante) Ah oui, très juste! J'avais pensé en parler et zou, j'ai zappé! - Queenie a écrit:
Ozon joue avec le spectateur, si le spectateur accepte d'entrer dans son jeu, c'est gagné. Il prend effectivement un plaisir pervers? à jouer avec nous, on dirait, oui! - Citation :
- Un film pour jouer ensemble, en somme.
Très juste! - Citation :
- Claude, à aucun moment, on ne sait ce qu'il pense vraiment, ce n'est pas un personnage, un catalyseur peut être si on veut, mais il n'a pas de consistance.
Oui, @Arabella, ta remarque est pertinente. Mais peut-être est-ce volontaire, non? Je me suis demandée si Claude ne se faisait pas manipuler par Germain qui intervient dans l'élaboration de son scénario en interférant avec les fantasmes du jeune adolescent. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: François Ozon Jeu 25 Oct 2012 - 22:17 | |
| Mais c'est quand même Claude qui ouvre le jeu, et qui relance l'intérêt de son professeur, je trouve qu'il mène le jeu du début jusqu'à la fin. On dirait même que c'est sa seule motivation. Et il épate Luchini avec des qualités d'écriture qui sont plus qu'exceptionnelles chez un adolescent de son âge, et qui à mon avis ont du nécessiter un sérieux investissement de temps et d'implication personnelle pour arriver à ce résultat (obligatoirement de nombreuses lectures).
Mais en même temps on peut imaginer différentes interprétations, parce qu'Ozon n'en fournit pas vraiment, et à mon avis plus parce qu'il n'est pas en mesure de le faire que pour enrichir le spectateur. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Jeu 25 Oct 2012 - 22:34 | |
| - Arabella a écrit:
- Mais c'est quand même Claude qui ouvre le jeu, et qui relance l'intérêt de son professeur, je trouve qu'il mène le jeu du début jusqu'à la fin. On dirait même que c'est sa seule motivation. Et il épate Luchini avec des qualités d'écriture qui sont plus qu'exceptionnelles chez un adolescent de son âge, et qui à mon avis ont du nécessiter un sérieux investissement de temps et d'implication personnelle pour arriver à ce résultat (obligatoirement de nombreuses lectures).
Mais en même temps on peut imaginer différentes interprétations, parce qu'Ozon n'en fournit pas vraiment, et à mon avis plus parce qu'il n'est pas en mesure de le faire que pour enrichir le spectateur. Oui, bien sûr, c'est lui qui entre dans la vie de Germain. Mais justement les qualités d'écriture et la maturité par rapport aux fantasmes "du parfum entêtant de la femme de la classe moyenne" ne collent pas vraiment avec l'âge de l'adolescent... Mais tu as raison de souligner que chaque spectateur se refait son propre film avec son interprétation. L'essentiel est de confronter notre ressenti et nos interrogations pour enrichir la réflexion. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: François Ozon Ven 26 Oct 2012 - 9:16 | |
| Je me demande si ce sont de vraies personnes... L'impression que tout ça est complètement irréel. Déjà Germain. Qui s'appelle Germain Germain... Sa femme qui dit à Claude qu'elle fait penser à lui. Son livre qui est un roman d'amour raté (et les critiques de Germain sur l'écriture de Claude trop Barbara Cartland). A se demander si Germain ce n'est pas Claude en fait. Germain jeune, son désir d'être écrivain, de se glisser dans les maisons des autres pour en faire des personnages de fiction.
Un aspect marionnette qui s'explique alors. Même s'il est vrai qu'Ozon ne prend pas assez partie d'un côté ou de l'autre. Ce flou fait perdre de sa force à un film qui aurait pu aller bien au-delà de ce qu'il est. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: François Ozon Ven 26 Oct 2012 - 11:30 | |
| Je suis d'accord avec toi Queenie. Le film avait du potentiel, le thème, tout ce que cela pouvait amener sur la création, l'imaginaire, le réel...Et à force d'être neutre, ne pas donner une vision personnel d'auteur, Ozon fait perdre la majorité de l'impact. Mais encore une fois, comme le point de départ était intéressant et que c'est bien servi par les acteurs, c'est loin d'être sans intérêt, même si décevant par rapport à ce que cela aurait pu être. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: François Ozon Ven 26 Oct 2012 - 12:36 | |
| Ah oui @Queenie, j'aime bien ta vision du film. Cette sensation d'irréalité me convient parfaitement. Nous sommes dans la création pure. @Arabella, pourquoi trouves-tu le regard d'Ozon neutre? Questions sans prétention (pour enrichir le débat) : "Quelles seraient vos suggestions pour que ce film fonctionne mieux à votre avis?" "Comment donner à Claude un peu de consistance ou au contraire lui donner l'aspect d'un fantasme? Comment traduire cet apect à l'écran sans tomber dans la mièvrerie ou le ridicule?" Pfff pas facile, je sèche complètement .... | |
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| | | | François Ozon | |
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