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| Aki Kaurismaki | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Sam 22 Oct 2011 - 23:01 | |
| - traversay a écrit:
- Cela donne envie, coline. Mais je ne suis jamais déçu avec Kaurismäki.
J'aime aussi beaucoup...Je crois que j'ai même encore une préférence pour celui-ci... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Mer 21 Déc 2011 - 22:36 | |
| - coline a écrit:
Le Havre j'ai vu le dernier film de Kaurismaki en avant-première dans un festival. Je suis tombé sous le charme tout bleuté, décalé et désuet de ce film. En guise de prêt en bulle (je peux, c'est bientôt Noël) : fin de la séance ce soir dans une petite salle presque pleine. Ma voisine, blonde comme une héroïne de Kaurismäki, à peu près 17 ans, et que je ne connais point, me questionne tout de go, avant même la fin de générique : "Je peux vous demander ce que vous en avez pensé ?" Je réponds que j'ai plutôt aimé ce qui la contrarie parce que elle, elle a trouvé le film bizarre. J'apprends alors qu'il s'agit de son premier Kaurismäki. Evidemment, cela peut déconcerter, une première expérience avec le cinéaste finlandais. Du coup, je lui conseille de jeter un oeil sur les DVD de Tiens ton foulard Tatiana ou Les lumières du faubourg, par exemple, parce que voilà, c'est une question d'atmosphère, Kaurismäki, et plus on le fréquente, plus on devient familier avec cet univers, oh combien particulier. Je ne sais pas si la jeune fille m'écoutera, mais je considère que le fait que Le Havre donne envie aux spectateurs d'échanger est, en soi, un bel effet miroir de ce film que je ne considèrerai pas comme le meilleur de son auteur, quoique fort attachant. Un film dont l'avant-dernière phrase est : "On peut rentrer, Marcel", ne peut pas être mauvais. Dans cette concision qui laisse entendre mille et une pensées sous-jacentes (bon, il faut voir les 90 minutes qui précèdent pour saisir la tendre pudeur de cette réplique), le cinéma de Kaurismäki s'épanouit comme une fleur sous serre, d'une beauté fanée et désuète qui attendrit. Le Havre (cela marche aussi avec un h minuscule) est un film qui ne surprendra pas les kaurismäkiens convaincus et patentés. Dans ce conte de Noël, hymne à la solidarité et à la générosité, le cinéaste finlandais ne se renouvelle pas. Une variation minime dans la forme et le fond qui peut même décevoir, qui sait, tant on pouvait espérer que dans ce film français, Kaurismäki saurait s'affranchir de ses fondamentaux. Mais ne chipotons pas, Le Havre est mis en scène avec sa limpidité habituelle, une qualité de lumière confondante et un humour toujours discret et irrésistible. Joli aussi, le décalage temporel avec ses éléments des années 50/60 (voitures, téléphones, commerces) confrontés à un ancrage dans le monde contemporain (mondialisation, expulsion des clandestins). C'est vrai qu'il y a un côté Amélie Poulain rencontre Welcome, sauf que les rares dialogues semblent avoir été écrits par Jacques Prévert, période Quai des brumes. Et puis les clins d'oeil abondent : aux côtés de Wilms, Outinen (prénommée Arletty, ici), Léaud et Darroussin, on aperçoit Etaix et la gloire locale, Little Bob, rocker à la banane blanche, qui assure toujours derrière le micro. Entre tangos et vieilles chansons française, la B.O a d'ailleurs une belle gueule d'atmosphère, atmosphère. Alors, même si on est moins enthousiaste qu'on aurait voulu l'être, cette bal(l)ade océanique de Kaurismäki est de celles qui ne refusent pas. On s'y sent bien comme dans un vieux pull-over. - Spoiler:
coline, la séquence de l'ananas est miraculeuse !
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Jeu 22 Déc 2011 - 18:50 | |
| - traversay a écrit:
- coline a écrit:
Le Havre j'ai vu le dernier film de Kaurismaki en avant-première dans un festival. Je suis tombé sous le charme tout bleuté, décalé et désuet de ce film. Entre tangos et vieilles chansons française, la B.O a d'ailleurs une belle gueule d'atmosphère, atmosphère. Alors, même si on est moins enthousiaste qu'on aurait voulu l'être, cette bal(l)ade océanique de Kaurismäki est de celles qui ne refusent pas. On s'y sent bien comme dans un vieux pull-over.
- Spoiler:
coline, la séquence de l'ananas est miraculeuse !
Absolument! Ce film m'a fait découvrir (très tardivement)la finesse du talent d'André Wilms...Je ne l'avais jamais autant remarqué... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Jeu 22 Déc 2011 - 21:40 | |
| Le HavreDire que c'est sublime c'est un peu léger, c'est toujours juste beau à crever, comme de choisir des fleurs assorties à une robe ? Il met une fois de plus le paquet sur les intérieurs, les arrangements, l'extraction d'une émouvante simplicité. Donc oui la forme est ressemblante à l'habitude et à l'habitude (on n'a arrêté ni la bouteille ni les cigarettes chez Aki) et la zik est perpétuellement au poil (en plus c'est bien on peut s'essayer les oreilles à des trucs après un film comme ça). Mais quand même, il y a des grosses différences que je trouve significative. Le français légèrement désuet qui (re)prend une épaisseur singulière il a déjà fait, c'est donc ailleurs. Les personnages qui vieillissent .... c'est aussi une continuité : Kati Outinen est toujours au top et André Wilms est un vrai cow-boy (et la patronne du bar aussi est extra, tout le monde est extra là dedans). Bref, c'est autrement. A soigneusement déréférencer (jusqu'à la fin) le film en le laissant dans une ambiance 60's-70's comme le disait traversay, il donne sa touche à son histoire. Mais avant si l'amour était aussi pur les visages étaient plus impassibles, il y avait une fuite, un regard plus loin, des fins le regard sur l'horizon sur un port... là, c'est le gosse qui regarde en arrière vers le port et la ville où les autres personnages restent et se retrouvent en quelque sorte à l'identique. Et forcément c'est terriblement émouvant aussi. Pas neutre non plus la façon dont il calque sa vision sur ces migrants (la radio sur la plage, ce n'est pas du rock mais ?). Et l'usage sauvage qu'il fait aussi d'images d'actualités et un discours politique explicite dans le film. Donc avec son histoire limpide aux ressorts heureusement inchangés il partage et ouvre sur autre chose en usant d'un contexte et d'une histoire (celle du temps) particulière. Plus d'un tour de passe passe dans cette histoire. C'est d'une puissance rare au fond et d'un détail fou, d'une attention extraordinaire. Pas besoin d'effet de mode avec ce bonhomme. Ce qui est dingue aussi c'est à quel point l' effet cinéma fonctionne, quand le film est là il n'y a rien d'autre, on sourit, on vit avec, ça n'empêche pas de s'interroger quelque part mais c'est d'une autre manière du coup. A part, non négociable. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Jeu 29 Déc 2011 - 23:01 | |
| Vu Le Havre. Le bon point, c'est que Kaurismäki reste lui-même, c'est bien son cinéma, ses silences. L'absence de méchant est un de ses caractéristiques ; je ne veux pas dire qu'il n'y a jamais de méchant dans es films, mais souvent, il n'y en a pas. Le méchant, ça la misère, le système, que sais-je. Ici, c'est le flic qui s'apprête à tirer sur le jeune immigrant, geste j'imagine un peu poussé, et tout de suite arrêté par Darroussin. On sait alors que, malgré ses airs, Darroussin n'est pas un méchant (mais en doutions-nous vraiment ?). C'est donc assez plein de bons sentiments, et ça m'a plus frappé que dans ses autres films, peut-être parce que, ici, le cadre est plus proche de nous.
Les acteurs sont impec ; ça fait toujours plaisir de revoir Jean-Pierre Léaud, même brièvement ; quant à Pierre Etaix, je ne l'avais pas reconnu. La distribution Léaud, Etaix, Darroussin, Wilms, et bien sûr Kati Outinen est donc impeccable. On retrouve aussi la poésie parfois absurde de l'auteur, ses raccourcis, ses simplifications, son sens du cadre, de l'atmosphère désuette mais pas vieillotte. Mais, je ne sais pas... peut-être que l'histoire est un petit peu trop simple (la fin, par exemple).
N'empêche que, un jour (un week-end ?), il faudra vraiment aller voir du côté du Havre, se balader, visiter un fameux musée... | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Sam 31 Déc 2011 - 12:00 | |
| Le Havre
De très beaux passages, mais je n'ai pas été complètement emballé. Par l'évocation du Havre, Kaurismäki retrouve un univers singulier, étrangement familier tout en semblant presque irréel et fantasmé. L'interprétation est irréprochable (notamment André Wilms) et la mise en scène révèle une tendresse, un lien, par une remarquable économie de moyens. Mais tout comme eXPie, je reste frustré par le scénario, trop confortable et prévisible. L'expression d'une nonchalance devient alors systématique, et presque forcée dans ses effets. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Sam 31 Déc 2011 - 15:58 | |
| - Le Havre- Mon premier film de Kaurismaki, un univers qui surprend et j'aime ça! On y voit une ville, le Havre, qui parait sortie d'ailleurs, concentrée entre un quartier sinistre rendu lumineux par ses habitants, des commerçants bonnasses qui tirent le rideau lorsque la coupe est pleine mais savent le relever quand l'entraide est urgente, et un port ouvert sur l'espoir bien que quelques policiers sillonnent le tout. Peu d'échanges, et quand ils existent, c'est un phrasé élégant, désuet mais qui semble sortir direct de l'âme. Ici on prend le temps mais tout est dit en peu de mots/gestes. C'est une attention (les fleurs jaunes assorties à la robe demandée ce jour là dont parle Animal) une pudeur (Arletty qui donne de l'argent à son mari pour lui éviter de la voir souffrir) une esquisse (le paquet sur le lit qui n'est pas celui que l'on croyait) Du cinéma d'atmosphère comme vous le dites, qui ne ressemble à rien de ce que l'on a l'habitude de voir et dans lequel on se sent un peu en apesanteur tant les décors sont anachroniques (les voitures trop kitschs, et les intérieurs sixties, jusqu'à la cigarette omniprésente et interdite de nos jours un peu partout) S'il n'y avait pas les euros et Sangatte on pourrait croire à un conte ou une histoire d'un autre temps. Mais la misère est bien là, même si suggérée plus que démontrée. On ne s'apesantit pas non plus et les regards vides que l'on découvre à l'ouverture des containers parlent mieux que tous les discours. De ce dépouillement, il en ressort une formidable humanité, et de ce décalage, une distance qui laisse la place à l'émotion pure. Pas d'artifice, c'est simple, généreux, tout se concentre dans le soin que le cinéaste semble porter aux détails et cette lumière si particulière qui nimbe l'ensemble, sans doute pour lui apporter plus de poids en même temps que d'irréalité. Un film dans lequel je me suis sentie bien et qui m'a charmée d'emblée. J'étais encore un peu ailleurs en sortant, touchée par la chaleur (toute en discrétion) de ses personnages autant que par l'ambiance à la Jeunet (en moins voyant) de ses décors. Une bien chouette découverte, merci aux Parfumés | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Ven 26 Déc 2014 - 12:50 | |
| - traversay a écrit:
- animal a écrit:
Calamari Union
A l'issue d'une réunion, un groupe d'hommes, qui se prénomment tous Frank à l'exception d'un seul (Pekka), décide d'abandonner Kallio, leur quartier oppressant, pour rejoindre une terre mythique, Eira, qui se situerait quelque part en bordure maritime d'Helsinki. Ils attaquent un métro pour gagner le centre ville et se dispersent pour augmenter les chances de réussite de l'opération. Beaucoup s'égarent et meurent en route...
Absolument rock'n'roll, avec le juste zeste de magie pour que "tout" marche... A réserver quand même aux inconditionnels, ce deuxième long-métrage d'Aki (profite le crime). Et qui rappelle parfois les premiers Jarmusch, dans un somptueux noir et blanc. On pourrait dire que c'est surréaliste, si le qualificatif n'était pas autant galvaudé. Toutes les scènes ne fonctionnent pas mais, globalement, personne n'est à l'abri d'un fou rire nerveux devant cet objet étrange et pénétrant. On y entend, entre autres, un poème de Prévert, dissimulé dans les dialogues. Comme tous les personnages s'appellent Frank (sauf un), le moment où l'un d'entre eux interroge ses copains pour savoir s'il n'aurait pas vu Frank est l'apogée de ce film divinement absurde.
revu hier et ça fait du bien : "somptueux noir et blanc", "fou rire nerveux", "divinement absurde", chaleureux dans sa mélancolie (malgré ses gugusses)... pas mal comme alter film de noël ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Ven 26 Déc 2014 - 13:07 | |
| Tiens, un que je n'ai pas vu. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Ven 26 Déc 2014 - 20:15 | |
| c'est donc une bonne nouvelle non ? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Mer 4 Mai 2016 - 22:21 | |
| Après Le Havre, le deuxième film d'une trilogie annoncée consacrée à des villes portuaires sortira en 2017 (tournage prévu en automne 2016) : Réfugié (Pakolainen, en finnois).
S'il s'écoule autant de temps entre le deuxième et le troisième film, on verra la fin de la trilogie en 2023. A priori, il devrait y avoir dans le film Sakari Kuosmanen, déjà vu dans Calamari Union, Au loin s'en vont les nuages, L'Homme sans passé... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Jeu 5 Mai 2016 - 1:40 | |
| quelle que soit l'année : bonne nouvelle ! on va pouvoir se remettre du gâteau dans les yeux. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Aki Kaurismaki Jeu 5 Mai 2016 - 9:42 | |
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| Sujet: Re: Aki Kaurismaki | |
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| | | | Aki Kaurismaki | |
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