Aki Kaurismaki

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Facteur, plongeur et critique de film avant de se consacrer au cinéma, Aki Kaurismäki est le frère du réalisateur Mika Kaurismäki. Il réalise le documentaire 'The Saima gesture' en 1981. Il impose son goût pour le drame et la comédie déjantée dès 1988 avec 'Ariel', puis avec 'La Fille aux allumettes' en 1989. Exilé en Grand-Bretagne puis en France au début des années 90, Aki Kaurismäki réalise 'J' ai engagé un tueur' en 1990 et 'La Vie de bohême' 1992. Après avoir donné une suite à 'Leningrad cowboys go America' - 'Les Leningrad cowboys rencontrent Moïse' - il revient à des sujets un peu plus sérieux avec 'Tiens ton foulard, Tatiana' en 1994, et 'Au loin s'en vont les nuages', vainqueur du Prix oecuménique au Festival de Cannes 1996 où il était présenté en compétition. En 1999, il s'essaie au cinéma quasi-expérimental avec 'Juha', film muet en noir et blanc. Après une absence de cinq ans, Aki Kaurismäki signe son retour en 2006 avec 'Les Lumières du faubourg', projeté à Cannes en compétition officielle. Ce film sur la solitude clôt la 'trilogie des perdants' commencée avec 'Au loin s'en vont les nuages' et 'L' Homme sans passé'.

source : evene.fr

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Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)

Longs métrages
1981 : Le Syndrome du lac Saimaa (Saimaa-ilmiö), co-Réal. avec Mika Kaurismäki (docu.)
1983 : Crime et châtiment (Rikos ja rangaistus) Page 4
1985 : Calamari Union Pages 1, 4
1986 : Shadows in Paradise (Varjoja paratiisissa) [trilogie du prolétariat]
1987 : Hamlet Goes Business (Hamlet liikemaailmassa) Page 3
1988 : Ariel [trilogie du prolétariat] Page 2
1989 : Les Mains sales (Likaiset kädet), (TV)
1989 : Leningrad Cowboys Go America Page 1
1990 : La Fille aux Allumettes (Tulitikkutehtaan tyttö) [trilogie du prolétariat] Page 3
1990 : J'ai engagé un tueur Page 2
1992 : La Vie de bohème (Boheemielämää) Page 4
1994 : Tiens ton foulard, Tatiana (Pidä huivista kiinni, Tatjana) Page 2
1994 : Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (Leningrad Cowboys Meet Moses)
1994 : Total Balalaika Show (docu.)
1996 : Au loin s’en vont les nuages (Kauas pilvet karkaavat) Page 5
1999 : Juha Page 3
2002 : L'Homme sans passé (Mies vailla menneisyyttä) Page 5
2006 : Les Lumières du faubourg (Laitakaupungin valot)
2011 : Le Havre Pages 5, 6
Courts métrages
1986 : Rocky VI, Real. Scen. Prod.
1987 : Thru the Wire, Real. Scen. Prod.
1987 : Rich Little Bitch
1987 : L.A. Woman
1991 : Those Were The Days
1992 : These Boots
1994 : Välittäjä
2002 : Ten Minutes Older : The Trumpet - segment Dogs Have No Hell
2004 : Visions of Europe - segment Bico
2007 : Chacun son cinéma - Segment La Fonderie

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mise à jour le 16/03/2013 à la page 3

Pour moi c'est d'abord les Leningrad Cowboys : décalés, obstinés, soudés mais pas trop... et rock'n'roll. Ils ont les cheveux, les boots et la cadillac et ils se fotn toujours avoir par leur chef... il faudra y revenir plus en détail, drôle et attachant ce groupe désabusé perdu loin de sa Finlande.

Dans la suite on les voit avec plaisir se reconstituer, une branche mexicaine ayant fait son apparition à la suite du premier film...



et quand un Moïse rencontre un communiste convaincu on peut dire "gringo talking !"

Et d'un coup d'un seul je me suis raccroché sur les derniers et toujours musicaux L'Homme sans passé et Les lumières du faubourg... des films pas moches et amusants, qui savent garder juste ce qu'il faut de gravité et de rock'n'roll attitude. Des histoires de personnages un peu paumés qui se cherchent un coin de rêve malgré tout, un peu timides ou méfiants parfois, maladroits... des personnages interrogatifs qui ne manquent pas d'une certaine beauté à leur manière.

C'est exactement ce que j'ai retrouvé hier avec Shadows in paradise plus vieux mais dans le même genre que ces derniers... une histoire d'amour entre un éboueur et une caissière mise à la porte, sympathique, délabré et attachant, difficile de résister aux démonstrations d'un machisme de pacotille du bonhomme pour ramener sa belle à lui.

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(vous admirerez au passage la sympa tout plein Rover P6)

et toujours de la musique dans cette finlande un peu triste et froide, jazz, rock ou blues selon l'humeur...



C'est touchant leurs ratés, leurs tentatives de trouver leur moment... huhu...

On pourra appeler ça une comédie romantique... bien déglinguée mais bien belle au fond avec tous ces doutes et toutes ces réserves, ces manques exprimés par des visages marqués, hésitants, fermés...

ouais c'est beau, et en plus c'est pas mal fait... c'est efficace comme cinéma. Je me disais qu'il n'avait pas réinventer son eau chaude finalement ce réalisateur... faut revoir tout de même, et pourquoi pas non plus si c'est pour nous donner des vrais films qui réchauffe un poil ?

J'aime de plus en plus et j'en ai plein à découvrir...


Et Babelle est fan des Leningrad Cowboys je crois ?

Les films d'Aki Kaurismäki... indissociables de la bande son, ses formidables tangos finlandais, souvent dansés par des vieux en maison de retraite qui font la gueule.
Ce que ça peut être triste, un tango finlandais, c'est fou.

Un de mes Karusimäki préférés est Kauas pilvet karkaavat (Au loin s'en vont les nuages, 1996 ; c'est un joli titre, en français, aussi). C'est presque muet, c'est la crise économique, la quasi misère, et pourtant le film est très beau, très humain, je ne sais pas à quoi ça tient. J'avais été très impressionné.

Dans une veine un peu similaire, mais un petit cran en-dessous, on trouve notamment Pidä huivista kiinni, Tatjana (Tiens ton foulard, Tatiana, 1994).
L'Homme sans passé, à côté, c'est quasiment du commercial hollywoodien. Surtout en comparaison avec Juha (1999), film muet (enfin, juste plus muet, en fait). Pas une réussite totale. Intéressant quand même.
J'ai plus de mal avec les Leningrad Cowboys. Il y a des choses bien dedans, mais c'est terriblement inégal.

Hamlet liikemaailmassa (Hamlet goes business, 1987) est une transposition de Hamlet à notre époque - en noir et blanc, quand même -, avec sociétés, magouilles comptables. Curieux. Pas le meilleur non plus, mais bien.

Tulitikkutehtaan tyttö (La Marchande d'allumettes, 1990) est terriblement sombre. Excellent, presque autant que Au loin s'en vont les nuages, mais ce dernier film est sombre tout en étant lumineux, ce qui n'est pas tout à fait le cas de La Marchande.

J'ai engagé un tueur (1990) est un film à part. Déjà, parce qu'il y a Jean-Pierre Léaud dedans. C'est classique mais drôle : Léaud tente de se suicider, mais il n'ose pas. Il engage un tueur à gage pour se faire dézinguer. Evidemment, entre-temps, il trouve l'Amour, et ne veut plus se faire suicider.
Très bon.

On en avait parlé pas mal sur un fil mais où??? Il faudrait recoller!

En tout cas c'est un sacré personnage en lui-même, sorte de mélange des Deschamps et d'un Jacques Tati mélancolique et imbibé. Le poète des paumés qui pleurent et rient en même temps. Je ne connais pas Shadows in Paradise. J'ai un faible pour Au loin s'en vont les nuages et les lumières du Faubourg.

J'aime son univers graphique burlesque et très stylisé. Il y a un côté théâtral et un comique de situations. Je pense aussi aux dispositifs de Roy Andersson en moins noir et moins abstrait.

Marko a écrit:

On en avait parlé pas mal sur un fil mais où??? Il faudrait recoller!

cela s'est fait au Café Ciné à partir d'ICI

recoller va être un peu.. difficile - le forum fait le triage chronologique.. donc, la présentation d'Animal va s'aligner quelque part au milieu

kenavo a écrit:

Marko a écrit:

On en avait parlé pas mal sur un fil mais où??? Il faudrait recoller!

cela s'est fait au Café Ciné à partir d'ICI

recoller va être un peu.. difficile - le forum fait le triage chronologique.. donc, la présentation d'Animal va s'aligner quelque part au milieu

Pas grave! Laisse tomber... Mais j'aimais bien l'article de Bellonzo

Marko a écrit:

Mais j'aimais bien l'article de Bellonzo

celui-là je peux toujours le copier ... mais pour faire plus 'juste' - Bellonzo peut faire un copie/collé de son message par ici - et je vais effacer celui-ci.. sinon - le message y est.. sur le bon fil

Bellonzo a écrit:

A propos de Kaurismaki,en attendant un fil
To be or not to be,en finnois dans le texte



Hamlet goes business.Le monde d'Aki Kaurismaki est une entité à nulle autre pareille.Il faut laisser au vestiaire sa raison et son bon sens.Car le sens chez le Finlandais va en général dans le mauvais sens et la raison vacille, mais avec beaucoup d'astuce et de véhémence.Ainsi je n'ai jamais regretté mes voyages en Kaurismakie,ce pays inconnu,ce nonsense's land.Au loin s'en vont les nuages m'avait semblé plus intéressant que L'homme sans passé,étant plus sensible au côté lunaire qu'au côté ténébreux de cet univers mais tout cela est intimement mêlé la plupart du temps chez Kaurismaki.Je viens de voir pour la première fois deux films anciens,hommages à Shakespeare et au road-movie,ceci pour faire court.

Hamlet goes busines(1987) nous ressert les brumes d'Elseneur à la sauce des entrepreneurs d'Helsinki mais les histoires de famille sont très fidèles au grand Will.Et puis il y a quand même des choses essentielles: Klaus,devenu le beau-père d'Hamlet,envisage de brader scieries et chantiers navals pour se positionner sur le marché du canard en plastique.Si ça c'est pas surréaliste...Soyons sérieux en affaires.Les Atrides finlandais s'entretuent gentiment.Il y a quelque chose de pourri du côté de la Baltique. Rosencrantz et Guildenstern sont devenus tueurs à gage et Polonius le jeune finit la tête dans un récepteur de radio crachotant.Poisons,poisons,il en restera toujours quelque chose.Sur ce festival de citations je vous incite à cette relecture de la grande tragédie,qui ne craint pas le ridicule et nous met en joie sur le ton impayable de ce farceur de Kaurismaki.Et chez lui ces acteurs au pitoyable nom imprononçable sont toujours parfaitement choisis pour camper ces peu loquaces héros pourtant si attachants.



Immense road-movie au scénario très travaillé et d'une rare cohérence voici Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse qui nous conte le retour du génial groupe de rock sibérien dont voici le périple.Mais vous pouvez déjà écouter leur musique si prenante. https://www.youtube.com/watch?v=Ty4IXKEPdZo.

Errant au Mexique (très belle introduction avec mariachis) les Leningrad Cowboys qui ont perdu leur manager,c'est à dire 85% de leurs facultés intellectuelles,décident de rentrer dans leur patrie. Passant par New York ils le retrouvent se faisant appeler Moïse,qui va leur faire réintégrer leur tendre Sibérie non sans avoir dérobé le nez de la Statue de la Liberté..On rencontre aussi Elie, autre prophète que l'on entendra chanter Kili watch,joué par André Wilms(Mr.Le Quesnoy,hallucinant).Brest,Amiens,Francfort,la République Tchèque,la Pologne,nos héros en santiags et bananes nous offrent le voyage le plus foutraque de ma carrière de cinéphile. Aki s'est foutu de nous,cette fois.On doit être un peu maso puisqu'on aime ça.

Ah oui! Il suffisait d'y penser

Marko a écrit:

Ah oui! Il suffisait d'y penser

un de ces jours je vais arriver à ce que tu vas pouvoir utiliser toutes les possibilités du forum

Chouette ! Enfin un fil sur ce réalisateur. Je veux connaître !! (Par quoi commencer en fait ? Parce que tous vos avis me donnent envie là, pour des raisons différentes en plus...)

Estampua kraoni malka.

Ca veut dire Bonne idée en finnois.Bonne idée que de structurer un peu ce brave Aki.

Pour se faire une idée ou seulement plaisir (sous titres en anglais mais ça parle pas beaucoup de toute façon) :

Dogs have no hell

Content de trouver ce fil. Juste vu Juha, et un documentaire associé sur le réalisateur. Etrange, le film comme l'image qui en ressort du personnage.
Les Cowboy pour bientôt.

Calamari Union

A l'issue d'une réunion, un groupe d'hommes, qui se prénomment tous Frank à l'exception d'un seul (Pekka), décide d'abandonner Kallio, leur quartier oppressant, pour rejoindre une terre mythique, Eira, qui se situerait quelque part en bordure maritime d'Helsinki. Ils attaquent un métro pour gagner le centre ville et se dispersent pour augmenter les chances de réussite de l'opération. Beaucoup s'égarent et meurent en route...

Aki Kaurismaki a écrit:

"Courage, jeune homme : non seulement l'histoire de Calamari Union est tout à fait logique mais elle a même un sens. Le seul problème est que la logique qu'elle suit n'est pas de ce monde. Quoi qu'il en soit, ces 17 hommes courageux tentent ce que nul n'a osé auparavant : traverser une ville sauvage et sans pitié, où sévissent des vieilles dames hargneuses aux coudes minuscules mais pointus, de cuillères, des marteaux, des machines à écrire et des chiens gros comme des vaches.
Mais plus que cela, la barrière entre ces hommes et le rivage qu'ils visent est leur conscience, déjà totalement détruite dès leur plus jeune âge, quand à cette période où d'autres sont encore innocents, ils lançaient des pierres contre les fenêtres d'une école maternelle. Leur entendement est mort, parce qu'enfants - contrairement à la génération d'Henri Michaux - ils devaient courir si vite vers une tombe grande ouverte qu'ils n'avaient pas le temps ni de respirer ni de réfléchir. S'ils avaient pu, ils seraient restés chez eux et auraient avalé leur porridge comme de gentils petits Frank. C'est là que le rame commence, dès lors que la traversée d'une ville aussi énormr qu'Helsinki n'a rien à voir avec un camp scout au fin fond de l'Alabama.
Et qui ça intéresse ? C'est la question de ce film. Il y en aura peut-être qui trouveront à Calamari Union un sens plus profond. Mais ce serait mentir : tout n'y est que surface".

La vie et la ville d'Helsinki sont sans pitié... les Frank aussi en fait, adeptes d'un plan B toujours improbable leur voyage (iniatique) est inspirant et agrémenté de musique, rock, blues, jazz... noir et blanc, quelques belles voitures... non sensique ou pas, c'est du petit bonheur, un peu à froid. ça leur prend des jours, ils doivent travailler, se débrouiller... tout un univers qui se déroule. Le Frank est solennel juste ce qu'il faut, décidé et entreprenant. L'autre type, Pekka, souffre d'une sorte de syndrôme Taxi Driver et parle en anglais avec un sacré accent. huhu.

Absolument rock'n'roll, avec le juste zeste de magie pour que "tout" marche...

extraits :

extrait musical ! (c'est les Frank qui jouent et qui chantent)

extrait ?



chaleureux et réjouissant

(quelques belles vues de la ville aussi, port et autres... )

Leningrad Cowboys go America

3ème ou 4ème vision. Le fameux film. En fait il ne s'y passe pas grand chose. Un groupe de finlandais froid qui part tenter sa chance à travers les états-unis... en fait, c'est qu'ils se font jeter à chaque fois, chaque bar, chaque boîte. Il reste un peu de musique et de loufoquerie, et un petit tour road-moviesque en Cadillac(s) (la permière fourguée par un Jim Jarmush à l'air tout content, très en prise avec le réel. Petit tour musical (on découvre en quelque sorte avec les Leningrad cowboys une structure musicale de l'endroit) et déglingué agrémenté d'une découverte de l'implacable structure sociale du groupe.

Une honte, j'ai la flemme là tout de suite d'aller à la pêche aux vraies images. arf, en disant j'en trouve quelques unes en ligne pour patienter :

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il met les bonnes bagnoles dans ses films, et il met de bonnes images. Ce qu'il y a de bien en revoyant de film au milieu d'autres c'est les échos entre ces images, de ville, d'industrie, de champs. Mixe/confrontation de cultures avec amusement, un soupçon de nostalgie...

c'est un film qui donne la banane !

(ouais elle était facile celle là... )

quelques images en plus pour faire envie :

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